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Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois, était-ce bien raisonnable ? Fabienne Verdier ne s'est pas posé la question : en ce début des années 80, la jeune et brillante étudiante des Beaux-Arts est comme aimantée par le désir d'apprendre cet art pictural et calligraphique dévasté par la Révolution culturelle. Et lorsque, étrangère et perdue dans la province du Sichuan, elle se retrouve dans une école artistique régie par le Parti, elle est déterminée à affronter tous les obstacles : la langue et la méfiance des Chinois, mais aussi l'insupportable promiscuité, la misère et la saleté ambiantes, la maladie et le système inquisitorial de l'administration... Dans un oubli total de l'Occident, elle devient l'élève de très grands artistes méprisés et marginalisés qui l'initient aux secrets et aux codes d'un enseigne- ment millénaire.
De cette expérience unique sont nés un vrai récit d'aventures et une oeuvre personnelle fascinante, qui marie l'inspiration orientale à l'art contemporain, et dont témoigne son extraordinaire livre d'art L'unique trait de pinceau (Albin Michel).
Récit d’une ascèse
Un ouvrage particulièrement prenant que ce récit sobre et circonstancié du parcours initiatique d’une jeune femme française à la recherche d’une culture intérieure apportée par la connaissance et la maitrise de la peinture traditionnelle chinoise .
On ne peut qu’être fasciné par la force de caractère de Fabienne Verdier, qui faisant preuve depuis son enfance d’une capacité de renoncement , accomplit , au terme d’une ascèse de plusieurs années, une sorte de mutation intérieure lui permettant d’atteindre , grâce à un cheminement accompli aux côtés des « derniers détenteurs de la tradition esthétique chinoise » ce qu’elle désigne par « une compréhension limpide de l’unité du monde »
On peut compléter la découverte de cette artiste en allant sur son site www.fabienneverdier.com . Rédigé en anglais, il présente ses œuvres, les peintres qui l’ont inspirée et surtout un intéressant bloc notes qui prolonge utilement la lecture de : Passagère du silence
Si ce récit empreint d’émotion esthétique est un hommage rendu à ses maîtres chinois, « ces derniers maillons de la chaîne de l’histoire de la peinture, ces passeurs d’éternité, ces héritiers du patrimoine de l’humanité », c'est qu'ils il osaient parler de l’insaisissable, et que, par la voie des arts, ils espéraient se libérer des entraves après avoir été interdits, bannis, emprisonnés.
Ce récit relate e aussi la relation du quotidien difficile et inconfortable des étudiants, des liens fraternels que Fabienne Verger a pu entretenir avec certains d’entre eux . Il présente plus largement encore, et sans concession une « Chine nouvelle de brutes corrompues, de cadres du Parti vénaux, d’analphabètes vaniteux »
Grandeur et décadence de l’empire du milieu !
C'est un voyage au coeur de la Chine que nous offre Fabienne Verdier avec le récit de ses 6 années d'études auprès des plus grands maitres des savoirs ancestraux de la calligraphie et autre art pictural.
Non sans obstacle elle réussit à décrocher une bourse d'études pour une école d'art qui jusqu'alors n'a jamais accueilli d'étranger. Nous voilà plongés avec elle dans l'exigence de l'apprentissage, mais aussi les conditions de vie misérables et l'omniprésence présence du parti.
Isolée du monde, elle va plonger corps et âme dans cet art millénaire, va en partager avec nous les différentes approches et techniques aux travers des nombreux professeurs qui vont l'instruire. Elle n'aura de cesse de travailler mais aussi d'écouter, d'essayer de se faire accepter par ce peuple meurtri par la révolution culturelle.
C'est un témoignage immense qu'elle partage avec nous sur la vie dans la région reculée de Sichuan, durant lequel elle ne se plaint jamais malgré les conditions de vie qui lui sont imposées. Bien au courant elle sera tout au long de son récit reconnaissante pour l'initiation que ces maitres si mal traités lui ont offert.
Un livre passionnant aussi bien au niveau historique qu'au niveau culturel voire spirituel.
Extraordinaire parcours que celui de cette toute jeune fille qui part seule pour la Chine, à une époque où cela n'était ni courant, ni facile. Son rêve absolu est d'apprendre la calligraphie chinoise par les maîtres, et elle va tout tenter pour y parvenir, malgré un chemin difficile, violent parfois, et très long. Au fin fond du Sichuan, au tout début des années 80, après avoir été agressée durant son voyage, elle se retrouve blessée, seule et perdue, sans aide ni argent, dans une chambre d'étudiant crasseuse avec, pour compagnie, des cafards géants. Elle va affronter la pauvreté, la saleté, les maladies, le froid, l'exil, le choc des cultures et la très dure administration chinoise. Beaucoup d'âme, de poésie, d'apprentissages et de patience dans ce livre, que je n'ai pas pu lâcher. Une force de caractère et de concentration, un don de soi, qui posent avec humilité l'encre noire de la calligraphie sur toutes les pages de ce livre inoubliable. Je le relis régulièrement, c'est une bible, une philosophie.
Récit passionnant d'une jeune française partie étudier dans la Chine communiste des années 80. Dans une province du Sichuan, elle va apprendre l'art de la calligraphie avec différents maitres.
Bon livre biographique avec les conseils de maitre Huang.
Fabienne Verdier nous raconte dans Passagère du silence son aventure où jeune diplômée des beaux-arts en France, elle part, dans les années 80 en Chine apprendre la calligraphie.
Quelle expérience : première étudiante étrangère à l'université du Sichuan, elle va faire face à des conditions de vie rudes mais aussi et surtout à une bureaucratie chinoise qui impose aux étudiants de se plier à l'idéologie du parti et tente de la tenir à l'écart des autres étudiants. On lui refuse même l'apprentissage de la langue, pour limiter au maximum toute intégration.
Grâce à une volonté, une patience, et un courage sans failles, à l'aide du Président de l'université, et à sa rencontre avec le maître Huang Yan, elle va réussir à braver les codes du pouvoir et s'initier à ceux de la calligraphie. Elle rencontrera peu à peu les anciens maîtres écartés par la révolution culturelle. Un très long apprentissage qui va également lui permettre de se découvrir elle-même. Tout ceci se fera au prix d'une grande abnégation, de conditions de vie rudes et austères, où la maladie ne l'épargne pas.
Après un passage en France, elle revient en Chine, à Pékin cette fois, en tant qu'attachée parlementaire. Elle tente alors de venir en aide aux artistes chinois, mais se heurte de nouveau aux blocages politiques, et rencontre l'incompréhension de ses anciens maîtres, résignés quant à sa capacité à pouvoir faire évoluer un système de privilégiés.
Un livre à la fois sombre et lumineux, et très poétique. Fabienne Verdier nous offre ici un très beau portrait de la Chine traditionnelle, des artistes opprimés, et de la difficulté à pénétrer et appréhender ce monde si fermé. Merci de nous en avoir ouvert les portes !
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