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Pas même le boucher

Couverture du livre « Pas même le boucher » de Christophe Esnault aux éditions Aethalides
  • Date de parution :
  • Editeur : Aethalides
  • EAN : 9782491517397
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Exclusion du collège et humiliations ; placement en centre éducatif ; apprentissage ; échec annoncé de l'adaptation sociétale, parce qu'aliénante : avec ce poème sans ponctuation qui relate l'enfance et l'adolescence écorchée d'un narrateur sauvé par son amour de l'art et de la vie « haute »,... Voir plus

Exclusion du collège et humiliations ; placement en centre éducatif ; apprentissage ; échec annoncé de l'adaptation sociétale, parce qu'aliénante : avec ce poème sans ponctuation qui relate l'enfance et l'adolescence écorchée d'un narrateur sauvé par son amour de l'art et de la vie « haute », Christophe Esnault livre probablement son texte le plus rageur et coupant, façon « working class hero » indifférent aux codes, une rage comme toujours sublimée par l'humour affleurant à chaque ligne.



Christophe Esnault est l'auteur de 19 ouvrages publiés à ce jour, et de plus de 200 films, clips et haïklips, réalisés avec Le Manque, dont il est le co-créateur avec Lionel Fondeville

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  • Un saut dans la flaque des aspérités. Un poème de 65 pages, implacable, viscéralement contemporain.
    Ici, pas de faux pas, de fleurs et de douceur. La cruauté mise à nue. Celle d’un monde qui ne sait pas le langage des enfants. Un monde dont se détourne la tendresse et le diapason des laits...
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    Un saut dans la flaque des aspérités. Un poème de 65 pages, implacable, viscéralement contemporain.
    Ici, pas de faux pas, de fleurs et de douceur. La cruauté mise à nue. Celle d’un monde qui ne sait pas le langage des enfants. Un monde dont se détourne la tendresse et le diapason des laits chauds gorgés de miel. Un monde qui assigne la jeunesse au mépris, aux coups, aux harcèlements et aux injustices flagrantes. Légitime que le narrateur frappe de ses poings dans le mur des rejets. Légitime que le narrateur franchise la ligne jaune. C’est sa seule réponse, l’écho de sa voix.
    Nous sommes au cœur d’un fragment engagé, touchant, sociétal. La jeunesse écorchée vive au fronton des incompréhensions. Ici, c’est le narrateur emblématique des faillites et de l’État et du monde éducatif. L’enfance dévoilée et lacérée au cutter.
    « Voler boire insulter / Chercher un cadre ». « Quitter la ville de ton enfance / Au moins pour un temps / Parce qu’une psychologue t’a placé / en foyer éducatif ».
    La délinquance en réponse aux silences. Les tempêtes, gorge nouée et larmes salées. Ce qui ne peut advenir. Le mal est trop profond. Les portes fermées « Pas même boucher », une à une, l’enfant écueil, le poulbot égaré dans les affres des inégalités sociales. Les parents qui ne savent plus comment agir. L’enfant se rebelle. Scarifications sur un monde dont les codes ne sont pas ceux de cet adolescent qui grandit au fil des pages, jusqu’à ses quarante-neuf ans. Émancipation, drogue et risque. Il aurait fallu laisser cet oisillon pêcher au bord d’une rivière. Sentir sa peau frissonner au vent. Croire en lui et abattre les mauvaises cartes des institutions.
    « La joie /Plus tard / Saurait te laver / Le rire de tout / Le tout peut-être matériau ».
    Le narrateur nage à contre courant dans le lac glacé. Il cherche des preuves, des annonces, des espoirs.
    Comment résister lorsque tant d’épreuves foudroient le narrateur. Où se trouve la paisible réponse ? Ce texte litanie est pourtant l’havre d’un advenir. La lutte vaincra, souveraine et absolue.
    « Bonjour les enfants / Je vais vous lire des morceaux / de Louis Calaferte / Edward Bunker / Charles Bukowski / Isidore Ducasse  / Si rien ne vous réveille / Je vous mets devant BFMTV / Avec des chips et du soda ».
    Le poème est donc perfectible et c’est tant mieux. Il touche le macrocosme du bout du doigt. Le sablier s’écoule et l’heure change. Lunaire et sublime, spéculative et empreinte de tendresse et de Savoirs. Car oui, le narrateur deviendra la lumière de la vie « haute ». Celle des transmissions, de la culture et de la merveilleuse écriture exutoire et divinement sincère.
    « Celui ou celle qui a écrit, sur le tableau / et avec une discrétion émouvante / « Cé beau com du Rimbot » / A touché mon cœur ».
    Écrire la preuve. Écrire le plausible. Écrire la folie humaine et ses errances. Écrire les coups du tortionnaire. Souffrir mille fois pour respirer un instant. Homme devenu, tel M. Keating du Cercle des poètes disparus. Passeur du verbe et le phare de la ville haute. Celle d’où on accède par une montée titanesque. Être le contraire de cet antan de douleurs et de méprises.
    Ce texte est d’utilité publique. Savoir « Pas même le boucher » dans tous les lieux où gravite la jeunesse. Dans les centres éducatifs comme outil de force et de rectitude.
    Ce poème est une larme qui devient sourire. Ce poème est un choc de lecture inestimable. Tant il est nécessaire, et virtuose de sincérité. Le dépassement des chaos intérieurs et insistants. « Écrire ceux qui tapent pour punir. Ce qu’ils disent sur l’enfance. Tissu de mensonges ».
    Lire la marée haute, lire la ville haute, lire la vie haute, sentir le frémissement qui advient subrepticement. Le Rocher de Sisyphe n’est plus, et c’est bien comme ça.
    Une urgence de lecture. Approuver ce livre de Christophe Esnault et l’offrir en partage pour que la parole circule.
    Publié par les majeures Éditions Æthalidès.

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