Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Fondamental, insurpassable, une insurrection littéraire absolument atypique, rebelle et brûlante.
Un pas de côté lucide qui enclenche un récit à quatre mains, satirique et prodigieux.
« Ma vie est une start-up » de Lionel Fondeville & Christophe Esnault est une prolifération sans lyrisme ni illusions, des cynismes et absurdités de notre contemporanéité.
Sociologique, finement politique, dévorant d’explorations avant-gardistes, affûté aux diktats de notre société en faillite, ubuesque et arrogante.
Ce texte caustique, croustillant, est une bouffée d’oxygène.
Le regard le plus sensible qui traque le moindre faux-pas. D’aucuns sont visés. Tous, ici, sont cause et effet.
Un texte qui rassemble dans une autodérision implacable le recensement des préjugés, les idées reçues, l’évidence des paradoxes.
L’intelligence d’une trame qui articule une subversion en advenir.
« Rencontrer un militant de gauche, c’est gagner l’incipit d’un roman que je n’écrirai pas. Le soleil est de droite. »
« Être citoyen, ce n’est pas vivre en société. C’est changer la société. »
Le narrateur rencontre Fabio, un SDF brillant et lumineux. Un homme qui observe les gens, le monde alentour, assis sur le trottoir. Un écrivain dévorant d’humanité, superbe d’intuition.
L’allégorie de la transparence. Le narrateur et Fabio sont peut-être une seule et même personne.
La caricature d’un gâchis sociétal.
« Fabio est passionné par l’Histoire. Il a lu des tas de livres sur le sujet… J’apprends des choses en l’écoutant. Il dit qu’il n’aime pas ne pas savoir. »
« J’envisage un instant de vendre son livre aux zadistes et aux éditions La Fabrique, mais c’est pas gagné : Fabio est ami avec un policier. »
Ce récit doté de tant d’anecdotes, de prouesses, de signaux, est un levier dont on aime la promesse d’envergure.
On se délecte des sucreries, lorsque les auteurs dévoilent les critiques de ce livre-même.
« Exploitation maladroite des valeurs humanistes à des fins littéraires discutables. Closer.
Un cover au ukulele de « Politiquement correct » de Bénabar. Les Inrockuptibles.
Enfin un bon plan pour louer un pauvre à la journée. Paris Match. »
Que dire des pancartes des mendiants qui serrent le cœur, attisent les flammes des indifférences. Un monde où la pauvreté est le manteau des invisibles.
« Faut pas te sentir coupable de ne rien faire pour moi aujourd’hui, personne n’a rien fait hier. »
« Quel parti politique reste au sommet de la vague plus de dix ans ? Moi, Fabio, je te propose de vivre un siècle, peut-être davantage. Tu es en train de devenir Jean Valjean et Cosette réunis ! »
Ici, la proclamation des révolutions. Le droit d’être libre, le prix de vivre dans un rire, copie fidèle de Diogène.
« Tu l’as bien mérité ton burn-out. »
« Les cadavres que vous êtes devenus ne changeront pas le monde. »
Cette critique sociale, le fronton des résistances est d’utilité publique. On pourrait imaginer un livre blanc à bâtir, après le point final. Une main tendue, tant les nombreux passages sont des éveils à l’autre.
Une passation de pouvoir humaniste et engagée.
« Les contes sont toujours de « vraies histoires » car ils parlent des humains en ce qu’ils ont d’éternel. Ils parlent de tout le monde et de chacun. »
« Le perfectionniste n’est jamais heureux, puisqu’il est la proie de son égo. ».
Ce livre est un grand écart éditorial. Une immense fierté.
L’ironie qui berce cette satire est un lâcher de crayons de couleur. Un ballon dans le ciel entrepreneurial.
Et tant mieux si tous, nous trouvons ici, notre pierre à tailler.
Ce livre est le règne où survivre après un naufrage.
Publié par les majeures Éditions Tinbad.
Un lanceur d’alerte !
Un livre qui hurle la déliquescence de notre monde.
Ces fragments sont des lames de fond sans compromission.
Des larmes salées, telles des myriades d’oiseaux noirs en plein vol de nos déroutes comportementales et idéologiques.
L’annonce de la finitude, le compte à rebours est lancé.
« Espèce invasive », des morceaux d’architecture qui sont une courte-échelle pour regarder nos erreurs en face, et nos faillites.
Honte à nous !
Les belles arrogances et la condescendance des donneurs de leçons !
Christophe Esnault est lucide. Il pointe du doigt, là où le bas blesse. Un pas de côté nécessaire pour une prise de conscience d’urgence absolue.
« Espèce invasive », la mauvaise herbe à éradiquer : l’homme.
« Le cocktail létal au Round Up pour tout le monde. Pourrait être notre futur. »
« Les enfants qui naîtraient. Malgré les réglementations & et les interdictions. Auraient un prénom unique. Choisi par l’administration : Carbone. »
« Longue vie aux écologistes. À leurs ennemis. Politiques et ontologiques. Longue vie surtout. Aux déchets nucléaires. »
Engagés, révolutionnaires, ces textes sont des leviers, des sommations, des sauts dans la flaque d’un monde en péril. L’écologie devrait être plus courageuse. S’attaquer aux diktats de la finance et des lobbys. Mais c’est le pot de terre contre le pot de fer.
« Désobéissance civile nous voilà. Nous disons non à tout. Pas seulement au gluten et au quinoa. À cette société de contrôle. Et autoritaire. À la consommation effrénée. À l’aliénation. On s’inscrira juste. Pour une retraite chamanique en ligne. »
Poète, dans une extrême clairvoyance, les mots sont absents. L’acclamation d’un ultime adage universel. Christophe Esnault délivre l’ultime antidote et bouscule les faux-semblants, les hypocrisies, et les petites manies réglées comme du papier à musique.
Les habitus de ceux qui se pensent écologistes et pratiquent l’inverse.
Mais qui sommes-nous pour juger ?
Chacun ici, trouvera sa pierre à tailler.
Il devine l’imprévisibilité des mentalités et puise les derniers espoirs. Ici, présent, dans ces lignes divinement rebelles, cyniques, tristes et déçues.
Nous sommes en plongée au cœur même d’une réalité dont nous tous sommes concernés.
« Voyez qu’en interrogeant l’Histoire. On peinera à croire que les riches se soumettent. Eux. À leur disparition programmée. Même s’ils devraient le savoir. Sans les pauvres. Ils sont rien. »
« Le bio avec emballage plastique. Je me doutais bien que ça suffirait pas. »
« La terre est devenue le lac Victoria. L’humain y est la perche du Nil. Même finalité. Même fête annoncée. Pour se donner une bonne conscience. »
« La révolution écologique ne se fera pas sans éclats de rire. »
« Vous devez désormais montrer votre brosse à dents en bambou avant d’embarquer sur un Airbus A320. »
« Espèce invasive » l’ultime sursaut. Un livre qui témoigne à la barre de nos échecs et du péril de la vie. L’homme en perdition dans un dérèglement qui file à toute allure. Le vent contraire.
Ce livre dont la poésie est l’issue de secours. Des poèmes qui sonnent le glas.
Un livre qui percute nos idéaux de plein fouet.
il dénonce le cynisme humain, l’égoïsme, notre fausse bonne conscience. « L’homme est un loup pour l’homme » selon Hobbes. Ici, tout prend sens. « Espèce invasive », puissamment politique, il est d’utilité publique et devrait se trouver et vite dans les hautes sphères gouvernementales. Ce n’est pas de l’utopie mais l’ultime secours. « Soyez au courant. De la catastrophe. Avant tout le monde. Évoluez au cœur de l’évènement. Soyez sinistré (e). »
Publié par les majeures Éditions Milagro.
Un saut dans la flaque des aspérités. Un poème de 65 pages, implacable, viscéralement contemporain.
Ici, pas de faux pas, de fleurs et de douceur. La cruauté mise à nue. Celle d’un monde qui ne sait pas le langage des enfants. Un monde dont se détourne la tendresse et le diapason des laits chauds gorgés de miel. Un monde qui assigne la jeunesse au mépris, aux coups, aux harcèlements et aux injustices flagrantes. Légitime que le narrateur frappe de ses poings dans le mur des rejets. Légitime que le narrateur franchise la ligne jaune. C’est sa seule réponse, l’écho de sa voix.
Nous sommes au cœur d’un fragment engagé, touchant, sociétal. La jeunesse écorchée vive au fronton des incompréhensions. Ici, c’est le narrateur emblématique des faillites et de l’État et du monde éducatif. L’enfance dévoilée et lacérée au cutter.
« Voler boire insulter / Chercher un cadre ». « Quitter la ville de ton enfance / Au moins pour un temps / Parce qu’une psychologue t’a placé / en foyer éducatif ».
La délinquance en réponse aux silences. Les tempêtes, gorge nouée et larmes salées. Ce qui ne peut advenir. Le mal est trop profond. Les portes fermées « Pas même boucher », une à une, l’enfant écueil, le poulbot égaré dans les affres des inégalités sociales. Les parents qui ne savent plus comment agir. L’enfant se rebelle. Scarifications sur un monde dont les codes ne sont pas ceux de cet adolescent qui grandit au fil des pages, jusqu’à ses quarante-neuf ans. Émancipation, drogue et risque. Il aurait fallu laisser cet oisillon pêcher au bord d’une rivière. Sentir sa peau frissonner au vent. Croire en lui et abattre les mauvaises cartes des institutions.
« La joie /Plus tard / Saurait te laver / Le rire de tout / Le tout peut-être matériau ».
Le narrateur nage à contre courant dans le lac glacé. Il cherche des preuves, des annonces, des espoirs.
Comment résister lorsque tant d’épreuves foudroient le narrateur. Où se trouve la paisible réponse ? Ce texte litanie est pourtant l’havre d’un advenir. La lutte vaincra, souveraine et absolue.
« Bonjour les enfants / Je vais vous lire des morceaux / de Louis Calaferte / Edward Bunker / Charles Bukowski / Isidore Ducasse / Si rien ne vous réveille / Je vous mets devant BFMTV / Avec des chips et du soda ».
Le poème est donc perfectible et c’est tant mieux. Il touche le macrocosme du bout du doigt. Le sablier s’écoule et l’heure change. Lunaire et sublime, spéculative et empreinte de tendresse et de Savoirs. Car oui, le narrateur deviendra la lumière de la vie « haute ». Celle des transmissions, de la culture et de la merveilleuse écriture exutoire et divinement sincère.
« Celui ou celle qui a écrit, sur le tableau / et avec une discrétion émouvante / « Cé beau com du Rimbot » / A touché mon cœur ».
Écrire la preuve. Écrire le plausible. Écrire la folie humaine et ses errances. Écrire les coups du tortionnaire. Souffrir mille fois pour respirer un instant. Homme devenu, tel M. Keating du Cercle des poètes disparus. Passeur du verbe et le phare de la ville haute. Celle d’où on accède par une montée titanesque. Être le contraire de cet antan de douleurs et de méprises.
Ce texte est d’utilité publique. Savoir « Pas même le boucher » dans tous les lieux où gravite la jeunesse. Dans les centres éducatifs comme outil de force et de rectitude.
Ce poème est une larme qui devient sourire. Ce poème est un choc de lecture inestimable. Tant il est nécessaire, et virtuose de sincérité. Le dépassement des chaos intérieurs et insistants. « Écrire ceux qui tapent pour punir. Ce qu’ils disent sur l’enfance. Tissu de mensonges ».
Lire la marée haute, lire la ville haute, lire la vie haute, sentir le frémissement qui advient subrepticement. Le Rocher de Sisyphe n’est plus, et c’est bien comme ça.
Une urgence de lecture. Approuver ce livre de Christophe Esnault et l’offrir en partage pour que la parole circule.
Publié par les majeures Éditions Æthalidès.
« Apprendre à pêcher / Avant d’apprendre à lire. » Au fil du temps qui passe subrepticement, résistent les images pavloviennes, douces, la campagne en diapason. L’eau cruciale se loge abondante et affamée : de ce poisson-chat. Le summum fédérateur et éducatif, piédestal d’une littérature vivifiante. Le charme opère une fusion vertigineuse avec Christophe Esnault dont l’enfance était, dès les prémices, initiatique. La pêche, l’acte émancipateur, la liberté à plein bras. On devient l’ombre du narrateur, de cet enfant, de cet homme en advenir. On marche dans les feuillages, en équilibre sur les gués, canne à pêche en main, regard altier, la frénésie du jour nourricière et humble. Les heures coudées, franches, ivresse et joie. Les fragments prennent sens, éclatent de poésie d’un réalisme sidérant, perfectionniste. La ruralité devenue la pièce centrale des jeux de l’enfance vénérée. L’ouverture glorieuse des apprentissages. La campagne la cosmopolite verdoyance à perte de vue. « Parfois ce n’est pas ce qu’on sort de l’eau/ Ou ce qu’on ne sort pas de l’eau/ Ou ce que l’on voit à hauteur d’eau/ C’est la couleur d’un renard à vingt mètres/Prise dans notre émerveillement. » « Le pêcheur dans sa barque te fait signe de la main/ Ça veut dire bravo mon gars beau poisson/Le sandre fait sept livres. » « L’enfant poisson-chat » pêche les moments de saveurs, poissons symboliques, les anecdotes deviennent des cartographies. Images d’Épinal, seau lourd de poissons, les heures d’abandon à soi-même, l’enfant grandissant dans cet espace de communion. « Tu n’as pas compris seulement/ Trente ans plus tard que cette jeune fille/ Avait été ton plus certain émoi sexuel/ Et que ton éducation et les stéréotypes véhiculés/ t’avaient fait sottement mentir sur ton désir. » On ressent le magnétisme d’une nature dévouée, sereine et solidaire. Corps à corps avec l’enfant, rythme fusionnel, le pont des espérances. Rivières, cours d’eau, sources, fontaines, gouttes d’eau perlées sur le cœur de l’essentialisme. La plénitude d’un Carpe Diem révélé. « Tu étais curieux de la connaissance d’un de tes camarades/ Qui pouvait donner un nom à tous les oiseaux. » « Ça ne servirait vraiment à rien/ D’avoir un compte Facebook/ Si on ne faisait pas un selfie/ Quand on vient de sortir de l’eau un silure. » L’enfant grandit, mutation. Visions d’un ailleurs mystifié. « Tu as réussi toutes les épreuves/En étant défoncé/ En l’étant encore/ Tu arrives à l’heure pour refiler la mob/ Tu achètes un pack/ bien mérité. » « Demande démesurée/ D’attention et d’amour. » Ce recueil de poésie, empreint de sociologie, toile picturale est la trace de la vie-même. De ses petits miracles, ses doutes. Notre contemporanéité d’un XXIème siècle à mille lieux de cette vitalité de vivre à l’air libre, si libre. Ce poème est aussi l’hymne du Vivre-Ensemble, la camaraderie, corde à nœuds. Émouvant, il encercle les questionnements d’un jeune homme devenu qui ne lâchera jamais ses prises paraboliques, envers et contre tout. « L’enfant poisson-chat » est un modèle olympien à reproduire. Laissez vivre les enfants au grand air, reflet dans la mare des expériences ! Christophe Esnault délivre les heures de gloire et d’incertitude aussi quant à son devenir. Se méfier de ce trop de plénitude, se risquer de l’autre côté, dans le monde urbain et réaliser qu’un pas de côté peut être salvateur. Ce poème est une leçon de vie. Il fait comprendre l’importance des petits riens qui en fait sont les marqueurs pour un lendemain à bâtir. Magistral. Publié par les majeures Éditions Publie.net.
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