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On a tout l'automne

Couverture du livre « On a tout l'automne » de Juliana Leveille-Trudel aux éditions La Peuplade
Résumé:

Septembre au Nunavik, la toundra se couvre de petits fruits rouges flamboyants.
Une jeune femme retourne à Salluit, deux ans après sa dernière visite, et quelques leçons d'inuttitut plus tard. Certains des enfants qu'elle a connus au camp de jour sont maintenant adolescents. Maggie, Sarah,... Voir plus

Septembre au Nunavik, la toundra se couvre de petits fruits rouges flamboyants.
Une jeune femme retourne à Salluit, deux ans après sa dernière visite, et quelques leçons d'inuttitut plus tard. Certains des enfants qu'elle a connus au camp de jour sont maintenant adolescents. Maggie, Sarah, Louisa, Elisapie et Nathan aiment sortir en quatre-roues, pêcher ou encore partir plusieurs jours chasser le lagopède.
Ils ont leurs secrets, leurs blessures. Leur enfance s'évapore sous les aurores boréales.
Dans ce roman, où la résilience d'une communauté tournée vers l'avenir de sa jeunesse ne vacille jamais, il n'y a pas d'âge pour devenir adulte. Alors que soufflent les premiers blizzards de l'automne, Juliana Léveillé-Trudel offre un récit tendre sur le deuil et la peur de perdre ceux que l'on aime.

La question qui me revenait de plus en plus souvent en tête : existait-il une façon de renouer avec eux ? Sans leur dire quoi faire, cette fois. Plutôt en leur laissant la parole, en écoutant leurs histoires. Faire un bout de chemin pour aller les retrouver dans leur langue.

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Avis (1)

  • «Tungujuangajuq . Vert. On peut le voir dans l’obscurité, quand il y a des aurores.)
    L’automne est ses pavloviennes essences.
    « On a tout l’automne » le regain d’un retour au Nunavik. Marcher dans les empreintes d’un temps élogieux, de transmission et d’hospitalité.
    La toundra accueille une...
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    «Tungujuangajuq . Vert. On peut le voir dans l’obscurité, quand il y a des aurores.)
    L’automne est ses pavloviennes essences.
    « On a tout l’automne » le regain d’un retour au Nunavik. Marcher dans les empreintes d’un temps élogieux, de transmission et d’hospitalité.
    La toundra accueille une jeune femme, deux années plus tard. Lorsque les liens persistent au vent, à la rudesse du froid, aux laborieuses traductions. Elle pénètre, jeune femme endurante, l’antre des rappels. Les jours sont passés. Les enfants ont grandi. Cercle à Salluit, soudés dans les épreuves. Les nuits polaires et le spartiate du consumérisme. Elle franchit l’automne et se laisse inonder d’effusions, de regards, de paroles à peine troublées. L’inuktitut est sa bataille, son point d’appui et ses ferveurs amicales.
    Tremblante par sa vie-même, la mort de sa mère est prégnante et douloureuse. Elle se jette tête la première dans ce bain juvénile. Les retrouvailles sont des fiançailles. Comme si les distances étaient spéculatives. On ressent le magnétisme des liens. La camaraderie croustillante comme du pain frais. D’aucuns ici portent déjà sur leurs épaules, les affres des difficultés.
    « Il y a peut-être des personnes qui vont dire que nos grands-pères faisaient des poèmes quand ils chassaient les caribous. Avant, on avait juste nos paroles et nos gestes pour montrer ce qu’on sait. Mais moi je pense que l’écriture peut nous aider. On doit enseigner tout ce qu’on sait aux plus jeunes »
    Elle observe, retient, saisit, se laisse aller dans la toundra au fond d’elle-même. Elle voudrait la résilience, quête le baume, neige glacée, le deuil est le passage risqué. Sombrer ou résister ?
    « J’avale l’air froid à grandes bouffées, savourant son odeur de neige à venir. »
    « On a tout l’automne » Juliana Léveillé-Trudel donne le je à la trame. Narratrice qui se laisse aller dans les chaleureuses amitiés, les adolescents qui de Maggie, Elisapie (quel beau prénom) , Nathan… Grégoire l’ami intime, les langues Babel, « quelques poèmes choisis parmi les textes des enfants, soigneusement recopiés pour elle, pour lui montrer comme ils sont beaux. »
    Ce texte est une valeur universelle. Il étonne par sa douceur, son intrinsèque et la facilité d’amour des enfants quasi innée. Les adolescents, pétris d’humanité.
    « Des années d’apprentissage dans ces caractères parfois maladroits, un long chemin que les enfants parcourent avant de mettre des mots sur le papier. Ceux qui les ont bercés, consolés, grondés. »
    Et elle. Divinement magnanime, attentive, secrète et pudique dans ses douleurs intimes et tenaces.
    « On a tout l’automne » est l’heure des recommencements, pour façonner, étreindre, se relever. Merveilleux récit, toundra enneigée . « L’amour d’une mère est le seul chez-soi. »
    « Ses histoires à elle que je n’entendrais pas. »
    Ce livre est un hymne à la tendresse, à la traduction dans sa splendeur, à l’apprentissage du mot qui sera le liant.
    Exaltant de fraternité, il accroche ses bras autour de votre cou. Un havre polaire où chaque degré est une aurore boréale.
    « On a tout l’automne » une déambulation dans le Grand Nord, dans le cœur même de la vie. Laissez-venir à vous ce voyage initiatique pour elle, un peu pour nous aussi. Tant d’effusions, de thé brûlant, d’images et de sentiments. Ici, la simplicité est le vaste de la neige juste tombée. « Un ancien portrait d’écolière, ses yeux trop vieux pour une enfant, traversés par un éclat de tristesse. »
    Ce livre est une étoile de neige qui ne fond pas et reste dans votre main pour longtemps encore.
    Publié par les majeures Éditions La Peuplade.

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