Comment la Terre peut-elle venir au secours de notre humanité en péril ?
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois soeurs, semble redouter davantage l'arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d'un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l'homme et la nature, la relation n'a cessé de se tendre.
A qui la faute ? Dans ce grand roman de "la nature humaine" , Serge Joncour orchestre presque trente ans d'histoire nationale où se répondent jusqu'au vertige les progrès, les luttes, la vie politique et les catastrophes successives qui ont jalonné la fin du XXe siècle, percutant de plein fouet une famille française. En offrant à notre monde contemporain la radiographie complexe de son enfance, il nous instruit magnifiquement sur notre humanité en péril.
A moins que la nature ne vienne reprendre certains de ses droits...
Comment la Terre peut-elle venir au secours de notre humanité en péril ?
Ce roman de Serge Joncour nous plonge avec une fresque familial, dans un monde rural, une reflexion sur l'environnement et la mondialisation, élevage intensif, exode, la persévérance et l'entêtement. Contexte social et historique dont la tempête de 1999.
Un roman terrien sensible, des personnages attachants, fascinants, courageux, pris par leurs passions, leurs engagement et la famille. L'auteur parle avec bienveillance, poésie et romantisme.
"Cette compassion pour le Larzac, c’était bien le signe que tous les citadins n’avaient pas renié leurs origines, qu’ils garderaient la nature chevillée au coeur, il y avait sans nul doute chez les Français un profond respect pour le monde paysan, ou peut-être une nostalgie enfouie de la campagne."
De 1976 à 1999, nous allons suivre Alexandre, fils et petit fils de paysans. Ses soeurs voudront rejoindre la ville ; lui est destiné à reprendre l'exploitation familiale mais à quel prix.
D'une écriture ciselée presque froide, Serge Joncour va nous dépeindre ces presque 25 ans : l'apparition du téléphone, la victoire de la gauche en 81, les normes sanitaires de plus en plus strictes, la crise de la vache folle, l'élevage intensif, le « miracle » du roundup, les activistes, Tchernobyl, la grande tempête de 1999…
Il y a de la nostalgie pendant la lecture.
Il s'agit aussi d'une histoire familiale, d'une société qui se modernise parfois trop vite, de conflit de génération, de loyauté à la nature et de la difficile vie d'agriculteur.
Il est également question d'une histoire d'amour qui n'arrive pas à s'épanouir, de la solitude d'un homme même s'il est entouré et de la difficulté à faire des choix.
Un roman beau et émouvant.
Cette critique est dédiée à Michel. Il nous manque. Il manque à ses salers aussi.
J adore cet auteur j ai découvert ses livres formidable ,celui là doit être génial encore une fois il me tarde de le lire sûrement une très bonne lecture à decouvrir je viens de le lire bravo à l auteur génial se livre venez vite le découvrir vous ne serais pas decue
En près de quatre cents pages, Serge Joncour (L’amour sans le faire, L’écrivain national, Repose-toi sur moi, Chien-Loup), avec son talent habituel de conteur, balaie des vingt-quatre dernières années du XXe siècle. Dans Nature humaine, au travers de l’histoire émouvante d’Alexandre Fabrier, c’est toute une époque qui défile avec la transformation des paysans en exploitants agricoles, l’arrivée des hyper et supermarchés, plus l’extension des zones commerciales causant l’artificialisation des meilleures terres.
Si tous les chapitres sont soigneusement datés, tout tourne autour de cette fin décembre 1999, avec ce fameux 1er janvier 2000 qui approche. Quatre grandes parties se succèdent : 1976-1981, 1986, 1991 et 1996.
1976, c’est une terrible canicule qui assomme le pays. Alexandre a quinze ans et il apprécie de voir les filles dénudées à la télé. Par contre, aux Bertranges, dans la ferme familiale, aux confins du Lot, proche de l’Aveyron, sur la commune de Cénevières, il faut travailler dur, trouver à boire pour les vaches, élevées ici uniquement pour la viande.
Si les grands-parents ont passé le relais aux parents d’Alexandre, ils vivent tout près, au bord de la rivière, et s’adonnent au maraîchage. Alexandre a trois sœurs : Caroline (16 ans) qui est brillante élève au lycée, Vanessa (11 ans) qui ne pense qu’à son Instamatic, et Agathe (6 ans), la petite dernière.
Tout près de la ferme, vit le père Crayssac qui refuse tout ce modernisme castrateur et destructeur. Il va même se battre au Larzac contre l’extension du camp militaire car il ne se contente pas d’élever ses chèvres et de vendre ses fromages, il refuse aussi ces poteaux téléphoniques en bois traité qui empoisonne les sols.
Au fil du récit, je vais retrouver tous les combats d’une époque, contre le nucléaire, comme à Creys-Malville ou à Golfech, avec la violence des manifs réprimées très sévèrement et les attentats ou sabotages menés par certains activistes. C’est d’ailleurs en 1980 que la vie d’Alexandre prend une tournure décisive. Caroline est étudiante à Toulouse et Alexandre la ramène en GS jusqu’à son appartement qu’elle partage avec quelques colocataires. Là, il est captivé par Constanze, Allemande de l’Est venant de Leipzig, qui étudie la biologie et le droit, blonde sublime…
Le dimanche 21 septembre 1980, c’est la fête dans l’appartement de Caroline, à Toulouse, et Alexandre se sent ringard devant ces militants politiques anti-nucléaires. Cela ne l’empêche pas d’écouter Xabi, basque espagnol, et Anton, une autre Allemand. Quand Constanze le voit avec eux, elle commence à s’intéresser à lui. C’est le début d’une histoire d’amour très chaotique qui va beaucoup influencer Alexandre, fou amoureux de Constanze.
Serge Joncour dont j’avais bien apprécié l’humour lors de la présentation de Nature humaine aux Correspondances de Manosque 2020, m’a maintenu captivé par son récit branché sur une actualité me rappelant beaucoup de souvenirs. Il démonte avec talent toute l’évolution du monde agricole aspiré par la grande distribution en plein essor. Le nombre de fermes diminue de plus en plus car, pour les jeunes, pas question de travailler aussi dur tout en se privant de loisirs. C’est pendant ces années-là que la société de consommation et le libéralisme triomphant ont signé l’arrêt de mort de toute une civilisation basée sur l’amour des bêtes et de la nature.
Quand Constanze découvre les Bertranges et tout l’environnement préservé, elle est ébahie. Elle apprécie, adore même mais ce n’est pas suffisant pour qu’elle reste là… À cause d’elle, par amour pour elle, Alexandre se retrouve complice des activistes mais cela lui a permis de vivre une expérience inoubliable avec cette distribution de tracts en 4L.
Bien sûr, 1981 scelle l’arrivée de la gauche au pouvoir avec l’élection inimaginable de François Mitterrand. Hélas, il faudra déchanter quelques années plus tard.
En 1986, on commence à parler d’une autoroute qui détruirait tout l’équilibre de la vallée. On évoque aussi la donation-partage pour la ferme avec les conséquences financières pour Alexandre qui devra rembourser ses sœurs. C’est surtout l’année de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl mais, par bonheur, les nuages radioactifs ont eu le bon goût de s’arrêter à la frontière de notre pays…
1991 et tout s’accélère. Alexandre a 30 ans. Caroline enseigne au collège et sa petite Chloé captive toutes les conversations.
En 1996, si Alexandre a la ferme pour lui seul, la surprise annoncée par Crayssac fait son effet mais Constanze est bien loin. Tout est fait pour le pousser à moderniser ce qui devient une exploitation agricole, élever toujours plus de vaches et s’endetter pour quinze ans.
Poussé à bout, Alexandre n’en peut plus comme beaucoup d’agriculteurs qui ont cru bien faire en suivant les conseils des banquiers, des spécialistes agricoles et de la grande distribution. Tout se termine avec la terrible tempête du mardi 28 décembre 1999. Plus d’électricité, des dégâts considérables, beaucoup de victimes mais, pour Alexandre, c’est l’occasion d’un sursaut qui, peut-être, sera salvateur.
Finalement, avec cette fin ouverte, Serge Joncour pourrait, s’il le souhaite, nous faire vivre encore un peu avec Alexandre…
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un premier chapitre se déroulant le jeudi 23 décembre 1999 augure d’une fin peu réjouissante, et, si tout aurait pu se jouer autrement, Alexandre, le seul à vivre maintenant au sommet des prairies depuis la mort du chevrier Crayssac, ce vieux fou et le départ des parents de la ferme, n’éprouve cependant aucun regret.
C’est au travers de cette famille, les Fabrier, qui ont vécu dans cette ferme du Lot durant quatre générations et particulièrement à travers le regard du jeune Alexandre que Serge Joncour nous donne à revivre trente ans de la vie d’une ferme avec les révolutions du monde agricole et par là même trente ans d’histoire nationale, dévoilant ainsi beaucoup de la nature humaine !
Nature humaine se situe donc dans la France rurale entre la canicule de l’été 1976 et la violente tempête des derniers jours de l’année 1999, deux évènements météorologiques annonciateurs de la catastrophe environnementale que nous vivons.
Alexandre, 19 ans, ce jeune agriculteur, a rencontré Constanze à Toulouse où sa sœur aînée est partie faire ses études. Cette allemande de l’Est, militante antinucléaire pour qui il a un vrai béguin l’amène à rencontrer des activistes violents et à mettre le doigt dans un engrenage qui sera source de beaucoup de suspense.
Serge Joncour, en excellent conteur et amoureux de la terre, raconte les révolutions du monde agricole, nous faisant prendre conscience avec acuité des effets des décisions d’hier dans le désastre écologique que nous vivons aujourd’hui. L’exode rural illustré par les trois sœurs d’Alexandre préférant faire leur vie en ville, n’imaginant pas un seul instant rester à la ferme, l’arrivée du téléphone, des hypermarchés , en l’occurrence, le Mammouth de Cahors, débouché dans un premier temps pour les agriculteurs bien vite contraints de modifier leurs habitudes pour subvenir aux engagements pris, le productivisme , les engrais qui auront un rôle primordial dans le récit, le fameux RoundUp, les animaux en batterie, la vache folle, la construction des autoroutes, la mondialisation des échanges, autant de « progrès » pour lesquels le monde rural n’aura d’autre alternative que de s’adapter s’il veut survivre, tout en assistant à la décomposition progressive de son univers.
Une grande place est donnée également à la construction des centrales nucléaires avec le combat mené par les activistes anti-nucléaires dans les années 80 et bien sûr la terrible catastrophe de Tchernobyl en 1986.
Cette fresque rurale rétrospective nous plonge dans les années Giscard, Mitterrand et Chirac avec notamment ce moment d’anthologie que nous fait revivre Serge Joncour avec l’élection de François Mitterrand ! C’est aussi la catastrophe de Tchernobyl, comme relatée précédemment, avec les infox qui ont circulé alors, et, la chute du mur de Berlin en 1989.
Ce n’est pas sans nostalgie que j’ai replongé dans ces années-là. Serge Joncour les a particulièrement bien retracées, leur redonnant vie avec brio.
L’auteur dresse de beaux portraits psychologiques et dépeint avec justesse les contradictions qui animent les personnages du roman.
Pour exemple, si pour Constanze, les terres des Bertranges sont véritablement un lieu édénique, elle n’envisage pourtant en aucun cas y vivre, à l’instar de beaucoup de citadins d’aujourd’hui.
Mais c’est avant tout ses descriptions toutes de poésie de ces coins de nature encore épargnés par la mécanisation qui m’ont le plus émue et bouleversée, des pages magnifiques, de vraies toiles de maître, de même que les rêves de bonheur de ce courageux jeune homme pourtant confronté à un amour impossible mais que parvient à combler cette « nature humaine ».
Nature humaine, Prix Femina 2020, hautement mérité, est un roman rural simple, délicat et rythmé, au ton un peu désabusé certes, mais comment ne pas l’être, que je recommande fortement.
Ayant eu le plaisir d’assister à la présentation de son livre aux Correspondances de Manosque, en 2020, j’ai été conquise par cet auteur, son humour, sa simplicité et son amour de la terre.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un livre qui rappelle très bien la période 1976-1999 où l’auteur fait apparaître en fond de couloir l’histoire des terres de Bertranges qui appartiennent à une famille depuis 4 générations.
L’Histoire apporte son incertitude quant au devenir d’une ferme du Lot. Notamment avec la transformation du climat : les grosses chaleurs de 1976 ainsi que la tempête de 1999 ; l’arrivée de la mal bouffe ou de la cuisine rapide ; la progression du nucléaire dans les années 1980 et l’incident de Tchernobyl en 1986.
Les activistes radicaux remettent également en cause, pour ne pas dire en place, les différents régimes politiques français pendant cette période.
Bien entendu les tournures géopolitiques avec la croisée des deux mondes suite à l’ouverture du mur de Berlin en 1989,
Alexandre va connaître une révolution climatique, politique, industrielle pendant la croisée deux époques : l’ancienne génération – ses parents et grands-parents et sa génération. Alexandre va faire la connaissance de Constanze – une étudiante allemande qui retiendra toute son attention sur sa vision pour l’amour de la nature. Avec ses vaches, Alexandre voudra continuer à défendre ses terres de Bertranges.
Nature humaine est retour sur un passé aussi bien sur les impondérables que sur notre comportement vis-à-vis de l’inconnu de cette époque.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette période en France ou les nostalgiques de cette période, le livre est pour vous ! J’ai bien aimé ces rappels historiques avec les remises en cause d’un Alexandre qui doit faire des choix, même si certains passages sont un peu longs.
Un beau roman sur la vie des agriculteurs entre 1976 et 1999. Le fils est héritier d'une lignée d'agriculteurs du Lot. Son destin est tracé et il accepte de s'enchaîner à sa ferme pour que ses soeurs soient libres. Réflexion sur l'évolution des pratiques agricoles de ces années charnières et sur l'activisme du Larzac. Magnifique portrait d'homme où la nature tient aussi une belle place entre les paysages ruraux, la sécheresse de 1976 et la tempête de 1999.
Serge Joncour, dans « Nature humaine » met en scène une nature préservée, au travers la vie dans une grande exploitation fermière dans le Lot, dans laquelle, Alexandre, jeune adolescent paysan très attachant, grandit.
Il nous emmène avec force poésie, dans une famille de paysans d’il y a plus de 30 ans, ou la nature est si belle et si riche, les bêtes libres dans des pâturages verts, les rivières d’eau pure, une époque où la vie paysanne connaît encore une douceur de vivre !
Alexandre est, contrairement à ses 4 sœurs, prêt à reprendre, comme il se fait de génération en génération, l’exploitation de type paysan de ses parents.
Serge Joncour nous fait vivre son cheminement de l’adolescence timide à l’âge adulte, des emportements des premiers amours aux désillusions de l’âge mûr.
Au travers d’une actualité politique riche, de 1976 à 1999, de l’activisme écologique naissant auquel Alexandre participera malgré lui, nous assistons, à l’effondrement de cette vie paysanne à laquelle Alexandre est pourtant si attaché. »
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