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Pourquoi la grande-tante Louise saccage-t-elle l'appartement de sa soeur Suzanne? Quels sont ces documents qu'elle cherche, et que contiennent ces liasses de papiers qu'elle brûle finalement dans la cuisinière? Concernent-ils vraiment, comme le prétend Suzanne, une infamie qu'aurait commise la mère, trente ans plus tôt? Comment se fait-il qu'au même moment le père ait dû précipitamment quitter Nice, abandonnant un cabinet de vétérinaire, un voilier, une Ford verte, une fiancée et deux chevaux, pour se retrouver à Paris sans chaussettes de rechange? Quel est ce chantage que mettent en train les parents du petit Hervé pour extorquer l'argent de la famille? Et où est caché cet or qu'on n'en finit pas d'enterrer et de déterrer, dont on n'a jamais pu se servir, sinon pour se plaindre qu'il soit encrassé? D'ailleurs ce trésor trop tard obtenu n'a-t-il pas un rapport avec le cancer de la mère, qui suit de peu l'héritage? N'y a-t-il donc rien de pire au monde, pour des parents, que d'avoir un fils soucieux de la vérité?
Je n'ai pas aimé. Les scènes érotiques à répétition me lassent. Entre deux chapitres, l'auteur évoque ses relations avec ses parents mais j'avoue que j'avais des difficultés à suivre.
Guibert raconte ses souvenirs d'enfance (ou présentés comme tels). Il évoque par exemple les bons points et images distribués à l'école, « cette monnaie miraculeuse de la sagesse qui fait de l'écolier un petit actionnaire de ses hypocrisies ». Certains passages peuvent être étudiés en cours de français pour illustrer le style direct, indirect libre, etc… Exemple : quand le père est de mauvaise humeur, Guibert écrit « peut-on lui parler au moins à travers la porte ? Nous ferions mieux d'aller jouer dans le jardin. » Qui écrit comme cela aujourd'hui, mis à part les auteurs publiés aux éditions de minuit ?
Les personnages célèbres sont désignés par une simple lettre. Ne pas confondre le M de Mitterrand avec le M de Michel Foucault !
Bien sûr certains passages font qu'on ne peut pas conseiller ce livre aux personnes que l'on connaît, encore moins aux membres de sa famille. Ils nous regarderaient bizarrement.
Est-ce « autobiographique » ? Certains passages seraient cependant à vérifier quant à leur véracité. Peut-on ainsi vraiment, lorsqu'on se blesse au doigt, ramasser la bouillie de chair qui est par terre et reconstituer son index ? pas sûr. Un homme peut-il vraiment lui-même se couper les amygdales aux ciseaux ? pas sûr. Une énorme tumeur possède-t-elle des dents ? à vérifier…
le narrateur/auteur déroule la forme de haine qu'il ressent envers ses parents (surtout la mère). Cela dit, ceux-ci ne faisaient ils pas sentir à leur fils, qui ne perpétuait pas la lignée, que les fonds qu'ils avaient déboursés pour l'élever l'avaient été en pure perte ? C'est assez crédible pour des parents présentés comme si radins et si maladroits.
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