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« Un chef-d'oeuvre ! Les Silences de Dunkelblum tient à la fois du frisson linguistique et du thriller. Le roman d'Eva Menasse relève du génie. » Die Zeit
Au premier coup d'oeil, Dunkelblum est un village autrichien comme les autres. Tout le monde se connaît et chacun reste à sa place. Mais derrière les façades au charme rustique se cache un infernal secret.
À la fin de l'été 1989, un mystérieux visiteur fait son apparition et des événements étranges ne tardent pas à se produire. Un squelette est déterré dans un pré et une jeune femme disparaît. Comme dans un cauchemar trop vite oublié, les traces d'un ancien crime refont surface, obligeant les villageois à affronter un passé encore douloureux. Petit à petit, la ville se met à chuchoter et l'Histoire s'invite dans le présent. Vaste pandémonium, village de poupée témoin du passé nazi autrichien, Les Silences de Dunkelblum est un roman magistral, d'une beauté stylistique sans pareil où chaque phrase transpire la culpabilité de l'âme humaine. Pour nous rappeler une chose : la mémoire, contrairement aux blessures, ne s'estompe pas. Traduit de l'allemand (Autriche) par Françoise Toraille
Des silences qui font beaucoup de bruit.
Dunkelblum est une petite ville fictive en Autriche. Située à la frontière de la Hongrie, proche de la Russie, une région à la frontière et qui a subi des événements pendant les guerres et encore aujourd'hui.
Eva Menasse va nous parler de deux époques.
Dans les années 80, une vie relativement paisible, de jeunes étudiants en histoire, venus réhabiliter un cimetière juif, un squelette déterré dans un pré, un projet de forage, un mystérieux touriste qui questionne, un fils qui revient dans la maison de sa mère et fouille dans les tiroirs de papier, un prêt d'exposition sur le thème de la frontière.
Un roman foisonnant, peut être un peu trop car ample, que ce soit avec les époques qui se mêlent, une multitude de personnages, qui se croisent, se rencontrent, se souviennent, préfèrent oublier...
Pas facile de tourner les pages de l'Histoire avec un grand H et avec les "petites histoires" familiales, de voisinage...
Grâce au romanesque, l'auteure nous parle très bien des silences, des dénis de l'Histoire et permet de ne pas occulter les événements historiques, les relents de l'histoire.
Un sacré roman et un roman ample digne d'une saga.
#LessilencesdeDunkelblum #NetGalleyFrance
A l'été 1989, quelques mois avant la chute du mur de Berlin, l'Autriche était encore marquée par les séquelles de la seconde guerre mondiale. C'est le cas à Dunkenblum, le village imaginé par Eva Menasse, à la frontière hongroise. Tout le monde se connaît, tout le monde sait que de nombreuses exactions ont été commises, surtout à la fin de la guerre, et tout le monde se tait. Beaucoup de vieux regrettent l'époque nazie et certains sont pleins de rancœur, qu'ils aient été d'un bord ou de l'autre. Des familles ont complètement disparu du village et d'autres se sont enrichies. Un énigmatique étranger s'installe à l'hôtel et pose des questions. Un autre personnage revient après le décès subit de sa mère, une dynamique jeune femme remue un peu trop le passé tandis qu'un groupe d'étudiants restaure le cimetière juif.
Ce roman sur le déni collectif et les non-dits est d'une puissance remarquable. Dunkelblum et ses silences n'est pas unique et l'omerta qui y règne se retrouve en d'autres lieux et à d'autres périodes de haine et de conflits. La peur de l'étranger et le repli sur soi sont intemporels. Eva Menasse dissèque avec maestria la nature humaine. Elle n'émet pas de jugement mais dresse un constat froid et sans concession.
Les allers-retours entre passé et présent rythment le récit très dense, un peu long. Les nombreux secrets tus depuis des années et plusieurs intrigues accrochent le lecteur. Le style peut paraître lourd, peut-être en raison de difficultés de traduction. A Dunkelblum on ne parle pas un allemand littéraire mais un dialecte avec des mots empruntés au dialecte hongrois, de l'autre côté de la frontière, que pourtant on ne comprend pas. La liste des très nombreux personnages au début du récit ne doit pas rebuter, elle est bien utile pour ceux qui, comme moi, n'ont pas la mémoire des noms.
J'aimerais bien connaître la réaction des habitants du Burgenland à la lecture de ce roman très bien documenté mais dérangeant.
Une lecture qui demande un peu de concentration mais qui en vaut vraiment la peine !
https://ffloladilettante.wordpress.com/2024/08/03/les-silences-de-dunkelblum-de-eva-menasse/
Nous faisons la connaissance du village Autrichien de Dunkeblum et de ses habitants à l’été 1989. Ici, la vie semble paisible, les voisins se connaissent et paraissent entretenir de bonnes relations. Mais derrière cette tranquillité de façade se cachent de terribles secrets, nés durant la seconde guerre mondiale et qui vont peu à peu ressurgir alors qu’un squelette est découvert dans un champ, qu’une jeune fille a disparu, qu’un mystérieux visiteur s’est installé au village et qu’un habitant revient sur les lieux qu’il a quitté de nombreuses années auparavant pour vendre la maison de sa mère tout juste décédée.
Ce roman percutant met en lumière le silence qui a suivi la guerre et qui est resté très longtemps la règle concernant les crimes nazis. Dunkelblum devient alors le symbole de l’omerta qui prévaut en ce qui concerne les assassinats, les déportations et l’ensemble des exactions commises sur les populations juives du village par d’autres habitants qui ont souscrit à la doctrine nazie.
Le récit fait ainsi des aller-retour entre les années 1940 et l’année 1989 durant laquelle les secrets qu’on croyait avoir bien enfoui, vont ressurgir. C’est un roman dense qui foisonne de personnages dont les destins s’entremêlent sur les deux époques évoquées. Ce qui en fait un livre exigeant mais aussi captivant.
Eva Menasse analyse ici, par le prisme de ce village, le phénomène d’un déni collectif, d’un oubli que chacun voudrait total, qu’il ait participé activement aux violences ou qu’il ait tout simplement fermé les yeux sur ce qui arrivait à ses voisins.
Elle interroge le passé mais aussi le présent à travers le poids que fait peser l’histoire sur les consciences. C’est riche, magnifiquement écrit, extrêmement prenant et cela demande de la part du lecteur une grande attention. Mais cela vaut vraiment le coup.
Un roman dense, touffu, beaucoup de pages mais aussi beaucoup de personnages, d’infos historiques et même d’intrigues multiples ! Il faut dire que la petite ville où se déroulent les événements, sur deux périodes, après la seconde guerre mondiale puis dans les années 80 est située à l’extrémité du monde occidental, à la frontière avec la Hongrie, pas loin de la Russie, de quoi susciter bien des convoitises et la nécessité de choisir son camp avec une plus ou moins bonne fortune. Si on y ajoute un enjeu local, le devenir de l’approvisionnement en eau de al région, il y a de quoi générer bien des malentendus.
La lecture en a été compliquée, lente, pour pouvoir comprendre à chaque reprise où l’on en était et pour se repérer parmi les personnages. Les quelques redites ont été ressenties comme salutaires !
Le style assez lourd contribue à la difficulté, malgré les tentatives d’alléger le propos par des traits humoristiques.
C’est intéressant et fort bien documenté sur le plan historique et sans surprise sur l'analyse que l’autrice développe en ce qui concerne la nature humaine.
Lecture ardue, nécessitant une attention soutenue !
Merci à Netgalley et aux Éditions Stock
600 pagesStock 6 mars 2024
#LessilencesdeDunkelblum #NetGalleyFrance
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