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Une cure de jouvence déjà prescrite dans trente-cinq pays !
Qui a dit qu'on était sérieux, à 83 ans ? Certes, les jambes fonctionnent un peu moins bien et le " robinet " a du mal à se fermer. Techniquement, Hendrik Groen est... âgé.
Mais dans sa maison de retraite d'Amsterdam, grâce à Evert, jamais le dernier à lever le coude, la belle et brillante Eefje et une poignée d'autres octogénaires, les cours de gym douce et les séances de télévision collectives sont le prétexte à des feux d'artifice d'humour et d'autodérision. Car ces retraités-là, réunis au sein du club des " Vieux mais pas encore morts ", savent bien que chaque jour peut être le dernier. D'excursions au casino en virées au zoo, cette troupe bigarrée en chaises roulantes et déambulateurs multiplie les bêtises et les provocations. Et chemin faisant, au détour des souvenirs et de l'évocation de blessures mal cicatrisées, Hendrik Groen nous livre sur l'actualité et sur les grandes questions qui se posent en fin de vie son regard impertinent et lucide.
Dans ce journal intime vitaminé qui n'éclipse jamais la tendresse ni l'émotion, l'auteur anonyme des Flagrants Délires d'Hendrik Groen offre une leçon d'optimisme pleine de dignité à destination de toutes les générations.
Ce roman est en fait le journal intime d’un vieil homme en maison de retraite. Jour après jour, Hendrik Groen nous fait sourire, rire, nous émeut, mais soulève aussi, tout en drôlerie et légèreté, les problèmes que les personnes âgées rencontrent au quotidien et notamment dans les institutions.
Mine de rien, l’auteur (anonyme) dénonce. Il ne s’attarde pas mais il aborde pléthore de sujets délicats pour nous faire prendre conscience des lacunes de notre société envers les personnes âgées, aussi bien morales qu’institutionnelles. Il nous parle de suicide, d’euthanasie, de maladies, de la mort, et aussi des repas et de l’hygiène qui laissent à désirer. Il n’y a pas de tabous et c’est très bien ainsi. On lit ce que c’est d’être vieux et l’auteur nous l’explique avec beaucoup de justesse et de sincérité.
C’est ainsi que l’on suit une bande d’hommes et de femmes qui ont créé leur Club, celui « des Vieux mais pas encore morts ». À ne pas piquer des hannetons !
Ce journal de bord d’une année est truffé d’humour. J’ai même ri à voix haute parfois ! De quoi décomplexer les plus apeurés par la vieillesse. Vraiment, ce n’est aucunement déprimant. C’est décapant, c’est marrant, c’est une bouffée d’oxygène dans une thématique qui pourrait vite sombrer dans le pathos. Les écrits sont très bien dosés, entre sérieux, légèreté et dérision.
« Au crématorium, la porte du four ne s’est pas refermée correctement car le cercueil était resté coincé à mi-parcours. Il s’est enflammé et la salle a vite été envahie par la fumée. Du coup, même ceux qui ne pleuraient pas ont eu les yeux rouges. Les lieux ont été évacués. C’est ce qu’on appelle des adieux spectaculaires.
Quand mon heure sera arrivée, j’aimerais cacher dans mon cercueil un petit lecteur de CD télécommandé. On entendrait ma voix : « Bonjour tout le monde (toc, toc, toc). Laissez-moi sortir, il y a erreur, je ne suis pas mort… Mais non, c’était une blague, je suis bien mort… et enterré. Ah ah ! »
Mais je ne serai plus là pour assister à la scène, dommage ! »
Personnellement, je lisais quelques pages entre deux romans. Je trouve que ce livre se prête bien à cela. Puisque l’on ne suit pas une histoire romancée comme c’est souvent le cas, on peut facilement le lire, le poser puis le reprendre ultérieurement. On ne perd pas le fil.
En bref, j’ai apprécié suivre les petites histoires désopilantes d’Hendrik Groen, 83 ans 1/4. C’est un vrai bon moment de divertissement qui ne manque pas de soulever les problèmes des personnes âgées en maison de retraite mais aussi de la société en général. Si les points évoqués sont sérieux voire graves, ils sont surtout accompagnés d’un esprit malicieux, plutôt optimiste, qui nous enveloppe d’une ambiance pleine de plaisanterie. À découvrir !
« J’ai entrepris d’écrire ce journal dans le but de dénoncer certaines pratiques, ce qui, après ma mort, me vaudrait la reconnaissance de tous les résidents. Cette idée est passée à l’arrière-plan.
Je m’aperçois qu’écrire est une excellente thérapie. Je suis plus détendu, moins frustré. J’aurais peut-être dû commencer cinquante ans plus tôt. Je m’y suis pris trop tard, tant pis. »
Ma chronique sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2017/05/24/lecture-les-flagrants-delires-dhendrik-groen/
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