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Le jeune Juan García Madero abandonne ses études de droit pour déambuler dans les bas-fonds de Mexico.
Avant de partir, moderne Don Quichotte, en compagnie de la prostituée Lupe, en quête de Cesárea Tinajero, poétesse mythique dont la trace se perd dans le désert... La littérature et la vie sont-elles deux choses différentes ? Ce roman polyphonique, d'une richesse et d'une drôlerie rares, marque le début d'une nouvelle ère dans la littérature latino-américaine. La critique internationale l'a comparé aux grandes oeuvres de Cortázar, de Borges et de Kerouac.
De Barcelone à Paris, d'Israël à la Californie, Roberto Bolano nous offre l'épopée lyrique, tragi-comique, d'hommes en quête de la vraie vie, " le voyage infini de gens qui furent jeunes et désespérés mais ne s'ennuyèrent jamais" (Enrique Vila-Matas).
« Les détectives sauvages » compte parmi les grandes œuvres littéraires d’Amérique latine et nous fait plonger dans le vaste monde de la littérature, ses écrivains et sa poésie où fuite et exclusion reflètent l’exil de l’auteur chilien.
Première partie (205 pages) : Mexicains perdus à Mexico 1975.
Juan Garcia Madero, un jeune étudiant, est passionné de poésie. C’est l’histoire de son errance dans la ville de Mexico et sa rencontre avec les viscerréalistes (ou réal-viscéralistes), un mouvement littéraire qu’il va intégrer. Il y fera connaissance de nombreux personnages dont le Mexicain Ulises Lima et le Chilien Arturo Belano.
Lors d’une soirée avec Lupe, une prostituée, chez leur ami architecte Joaquin Font et ses deux filles écrivaines, ils vont fuir tous les quatre dans l’Impala, la voiture prêtée par Joaquin, pour échapper au souteneur de Lupe mais aussi retrouver Césaréa Tinajero, une des pionnières du mouvement viscerréaliste qui a disparu et dont les dernières traces se trouveraient dans le désert de Sonora.
Deuxième partie (642 pages) : Les détectives sauvages (1976- 1996).
Cette deuxième partie regroupe de nombreux témoignages répondant à une enquête dont les détectives ne sont pas nommés. Les questions non posées se devinent par les dépositions des personnes consultées relatant leurs vies et le souvenir qu’elles ont gardé de Lima et Belano, les deux protagonistes recherchés.
Cette investigation entraine le lecteur dans la vie et l’état d’esprit d’un monde littéraire exilé à différents endroits de la planète, à Barcelone, en Israël, en Autriche, en Uruguay, en Californie, au Nicaragua, en France à Paris et Port-Vendres, à Montevideo au Venezuela, Londres, Majorque, Madrid, à Monrovia au Liberia.
L’identité des personnages questionnés est connue. Les dates et lieux sont précis. Les détectives, eux, sont inconnus. On peut imaginer que c’est la police ou bien leurs amis ou l’écrivain… On ne le saura pas mais cela nous entraine dans un road-trip littéraire addictif. Enfin, personnellement, j’ai adhéré à cette lecture que j’ai beaucoup appréciée. Ce genre de bouquin que j’étais heureuse de retrouver jour après jour.
La troisième partie (80 pages) : Les déserts de Sonora (1976)
La troisième partie très dynamique clos la deuxième qui pourrait être sans fin et renoue avec la première formant ainsi un roman construit en étau.
On y retrouve Lima, Bolano, Madero et Lupe dans la voiture. Dans la résonance d’une leçon technique sur la poésie, ils sont en fuite et à la recherche de la poétesse mythique dans les déserts du Sonara qu’ils finiront par retrouver. Le proxénète de Lupe les y rattrapera. Il y aura un règlement de compte. Les quatre amis se sépareront.
On peut aisément imaginer que l’auteur s’invite dans la fiction à travers le personnage d’Arturo Bolano. Lui-même poète de nationalité chilienne, a vécu au Mexique puis est retourné au Chili combattre le régime de Pinochet, revient au Mexique, bourlingue en Amérique du sud et enfin s’installe à Barcelone.
Quant au cercle littéraire des viscérréalistes, l’auteur s’est évidemment inspiré de son propre mouvement, l’infraréalisme, qu’il a créé au Mexique avec son ami Mario Santiago Papasquiaro en 1975. Il n’y a qu’un pas pour retrouver ce dernier sous les traits d’Ulises Lima.
Avant d’être une histoire à raconter, ce livre (un des romans préféré de Mathias Enard selon un article de presse) est une littérature érudite et virtuose.
« Qu’est-ce qu’il y a derrière la fenêtre ? »…
Le Bolano dont je ne me lasse pas. Chaque nouvelle lecture est un enchantement, on se plaît à se perdre dans cette galerie de personnage. Des mexicains perdus à Mexico au désert de Sonora, les interprétations sur les motivations des personnages se démultiplient, les lieux et les pays traversés aussi, et toujours cette quête d'une poétesse fascine, comme la vie. Très fort, très juste, à découvrir absolument, un chef-d’œuvre. Et peut-être vous aussi pourrez répondre à la question finale, qu'est-ce qu'il y a derrière la fenêtre ?
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