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Dans Les Désorientés, je m'inspire très librement de ma propre jeunesse. Je l'ai passée avec des amis qui croyaient en un monde meilleur. Et même si aucun des personnages de ce livre ne correspond à une personne réelle, aucun n'est entièrement imaginaire. J'ai puisé dans mes rêves, dans mes fantasmes, dans mes remords, autant que dans mes souvenirs. Les protagonistes du roman avaient été inséparables dans leur jeunesse, puis ils s'étaient dispersés, brouillés, perdus de vue. Ils se retrouvent à l'occasion de la mort de l'un d'eux. Les uns n'ont jamais voulu quitter leur pays natal, d'autres ont émigré vers les États-Unis, le Brésil ou la France. Et les voies qu'ils ont suivies les ont menés dans les directions les plus diverses. A.M.Entre le Zweig du Monde d'hier et le Barrès des Déracinés, notre académicien levantin nous entraîne dans les méandres de l'exil, du repentir et du retour impossible. Christian Makarian, L'Express.
J'ai tout simplement adoré. Une histoire qui décrit bien le pays (même si le Liban n'est pas officiellement cité). Une histoire tellement belle, déchirante, éprouvante mais tellement authentique qu'elle pourrait être réelle.
Ce roman est « l’histoire d’une bande d’amis, de ses illusions et de ses égarements […], c’est un peu aussi l’histoire de leur époque, de ses illusions, justement, comme de ses égarements. »
Adam revient sur sa terre natale, le Liban, enfin plus exactement le Levant, qu’il a quitté en plein guerre. D’ailleurs, il paraît que les libanais ne parlent pas de « guerre » mais « d’évènements ».
Ce qui devait être une visite rapide pour entendre les dernières paroles de son « ancien ami », Mourad, se transforme en un retour aux sources qui fait s’interroger cet homme sur les raisons qui ont poussé les uns et les autres de leur bande d’amis à fuir ce pays où au contraire à y demeurer au risque de s’y compromettre. Devenu historien, il consigne ses pensées, ses conversations pour ne rien perdre de ce moment qui réunira ceux qui se sont éloignés et perdus de vue. Cette joyeuse bande, surnommée le Club des Byzanthins, faisait fi des croyances des uns et des autres et surtout croyait en un monde meilleur.
L’auteur a découpé son récit en seize jours, alternant le mode journal et le récit à la troisième personne lui permettant ainsi de balayer la trajectoire des différents personnages, ce qu’ils ont vécu, ce qu’il ont traversé, ce qu’ils ressentent. Plusieurs avis, plusieurs opinions sur des sujets aussi divers que la foi, le pouvoir, l’argent, les origines, l’amitié et les trahisons qui interrogent l’auteur et nous lecteurs. Dans cette région du monde où tout est (devenu) compliqué parce qu’il faut choisir un camp, Amin Maalouf prétexte cette tentative de réunion de ceux qui crurent à un nouveau monde pour revenir sur ces années sombres et complexes de ce qu’on imagine être le Liban (jamais nommé ainsi), le tout dans un savant mélange de simplicité, d’authenticité, d’humanisme et surtout d’intelligence et de tolérance.
Ces hommes et ces femmes qui se retrouvent près de trente ans plus tard sont pour la plupart déracinés, un tant soit peu désenchantés mais surtout désorientés : ils se sont pour la plupart éloignés de ce Levant « pays de factions, de désordre, de passe-droits, de népotisme, de corruption. Mais c’est aussi le pays de la douceur de vivre, de la chaleur humaine, de la générosité. Et de tes amis les plus vrais. »
Il y a un peu, beaucoup de l’écrivain dans ce roman qui est du coup empreint d’une certaine nostalgie et d’un peu de mélancolie, et c’est une jolie réussite !
Amin Maalouf évoque l’exil, le destin d’un groupe d’amis libanais qui se retrouvent plusieurs années plus tard pour l’enterrement de Morad, qui faisait partie de ce groupe. C’est une histoire d’amitié, et toute l’émotion si bien décrite m’a littéralement embarquée.
Je ne sais pas pourquoi les livres d’Amin Maalouf trainent toujours aussi longtemps dans ma PAL.
Bon ben voilà, j’ai enfin lu « Les désorientés. Un bon petit pavé de 526 pages.
Adam est en France depuis longtemps. Un jour il reçoit un appel de la femme d’un de ses anciens amis libanais mourant qui demande à le voir.
Il se rend aussitôt au Liban où il n’était jamais retourné, mais trop tard.
Il va pourtant y rester plus longtemps que prévu, renouant avec les autres amis qui formaient leur groupe de jeunesse.
Une occasion de voir comment la destinée de chacun a évolué, comment ils vont retrouver les émois de leur jeunesse.
C’est assez prenant, émouvant.
De nombreuses questions se posent sur ce qui oriente une vie dans une direction plus que dans une autre, sur les conséquences de nos choix, sur la fidélité en amitié.
Un bon travail de souvenir.
Propos très intéressant mais l'histoire d'amour est vraiment de trop
Une petite pépite de la littérature.
Un ami qui vous appelle après quinze années sans contact pour vous demander de venir à son chevet avant de mourir. le voyage commence.
Un désir de réunir son ancien groupe d'amis, de redécouvrir sa terre natale, de partager ses anciens souvenirs, et de se questionner sur son existence.
Un roman bien mené du début à la fin, sans longueur, et avec un dénouement pour le moins inattendu. Une belle manière de découvrir l'Orient et son histoire.
C'est avec ce roman que je découvre Amin Maalouf, et une chose est sure, je ne vais pas m'arrêter là !
Superbe. Comment mieux exprimer l'exil, l'amitié. Ce livre est un condensé d'humanité, et surtout, bien que paru en 2012, complètement actuel.
Tous les soubresauts du Moyen-Orient sont analysés avec profondeur et s'avèrent de plus en plus justes de jour en jour. De nombreuses pages demandent à être soulignées et la rencontre du personnage principal "Adam" avec un jeune islamiste radical est un morceau de bravoure qu'il n'est pas possible d'oublier.
Quand j'ai commencé ce livre, je ne m'attendais pas à ce qu'il prenne une telle résonance dans la foulée des attentats du 13/11...
Amin Maalouf nous raconte les retrouvailles d'un groupe d'amis du Levant après 30 années. A l'époque étudiants à l'université, la guerre et l'exil les ont séparés. Qu'est-il resté de leur idéalisme de jeunes adultes, quels motifs ont poussé les uns à s'exiler, les autres à rester, comment vivent-ils leur exil (ou celui des autres) ou leur vie, quel regard posent-ils sur le pays de leurs racines, les multiples religions qui s'y cotoient et sur les agissements des uns et des autres.
Autant de questions par lesquelles l'auteur nous pousse à nous pencher sur notre propre vie et à nous demander, surtout, ce que nous ferions dans de telles circonstances.
L'écriture de Maalouf et ses thématiques m'ont depuis longtemps conquise, ce roman profond sans en avoir l'air me conforte dans l'idée que c'est l'un des grands auteurs contemporains.
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