Quelles ont été les plus belles lectures de ces dernières semaines ?
« Je sais que tu ne crois pas à ces choses-là, mais tu n'as qu'à regarder ce qui s'est passé dans notre famille. D'abord Giacomo, avec ses manies, qui a fini pendu à une poutre. Ensuite Achille, il voulait jouer aux héros et c'est un miracle s'il n'est pas mort fusillé. Et ta tante Edvige ? Elle a détruit deux familles. Et ma soeur Adele, qui s'est retrouvée à l'autre bout de la planète, avec ses fantaisies d'amour, et veuve presque tout de suite. N'oublie jamais, Guido... si nous ne les contrôlons pas, les rêves finiront par nous apporter une tragédie. Et elle sera pire que tous les malheurs que nous avons déjà connus. C'est notre ancêtre, la Tsigane, qui l'a vu dans ses cartes. Elle ne se trompait jamais ».
L'histoire commence en 1800, à Stellata, dans la plaine du Pô, le jour où Giacomo Casadio tombe amoureux. Peut-on contrôler son destin ? Faut-il renoncer à ses rêves ? Une saga à l'italienne, somptueuse comme un fleuve.
Quelles ont été les plus belles lectures de ces dernières semaines ?
Lectures d'été 2022 acte 3. Direction l'Italie avec cette belle saga familiale comme on les aime. Tout commence avec le mariage entre l'un des fils du village et une tzigane. Avec ses grandes jupes colorées, ses plumes de faisan dans les cheveux, elle voit dans les cartes, l'avenir de cette famille, entre rêves et tragédies. Ensuite le fil se déroule du 19e le siècle aux années 70. L'auteur s'attache à chaque génération, à ces rêveurs malheureux et nous conte leurs destins comme une voyante retournerait les cartes de son jeu de tarot. La prédiction ancienne plane sur tous, avec la question lancinante qui revient : est-ce vraiment la réalité qui suit la prédiction ou l'interprétation de la réalité que l'on fait correspondre à la prédiction ?
Au lecteur de répondre.
Il en découle en tout cas, cette très belle fresque familiale qui sent le soleil, le café, le linge qui sèche au grand air et l'huile d'olive. Qui mélange habilement les histoires personnelles et la grande Histoire. Où les affrontements entre Éros et Thanatos prouvent une fois encore leur efficacité pour captiver le lecteur.
Alors, faut-il le lire ? Je recommande notamment à ceux qui ont aimé notamment Sous le soleil des Scorta de Laurent Gaudé.
J'ai été très vite emportée par cette saga familiale qui nous emmène dans la plaine du Pô à travers deux siècles.
Le mariage d'une tzigane divinatrice et d'un italien pure souche nous entraîne dans l'histoire familiale romancée de l'auteur et de ses ancêtres, une fresque où se mêlent l'histoire de l'Italie, des destinées particulières et des personnages forts et attachants. Un très beau roman, bien traduit, d'une belle écriture et qu'on ne lâche pas du début à la fin.
Parmi l'une des sorties des Éditions Pocket, il y a ce roman au titre avec un petit côté ésotérique de l'auteure italienne Daniela Raimondi, que j'ai eu la chance de recevoir grâce à la maison d'édition et au site Lecteurs.com. Merci encore ! À mon sens, le titre français ne rend pas forcément honneur au roman, qui va bien au-delà qu'une simple histoire d'ensorcellement ou de magie. Je trouve le titre italien d'origine La casa sull'argine - mot à mot La maison sur la digue - un peu moins racoleur et plus en adéquation avec la nature de ce roman. C'est un roman-fleuve qui retrace pendant près de deux siècles les malheurs de la famille Casadio. L'auteure, Daniela Raimondi, est de nationalité italienne, elle y a vécu à Viggiù, cette petite commune de Lombardie près de la frontière suisse, où se déroule une partie de son roman.
La casa sull'argine, le titre italien fait allusion au Po, le fleuve qui longe le petit village de Stellata, donc, qui constitue le titre français. Et dans les petits villages, ici italiens, il y a toujours cet esprit, ce folklore particulier, ces croyances en un Dieu catholique, mais aussi en un au-delà plus abstrait incarnées par cet esprit composé des superstitions de tout bord. Et si l'on rajoute la figure de la Tsigane, Viollca, qui prédit l'avenir évidemment, on aurait vite fait de l'imaginer en sorcière. Au-delà de ce portrait un peu caricatural, on retrouve toutes ces croyances ancestrales qui vont projeter les deux siècles à venir de générations du clan Casadio. Tout débute par le mariage du garçon, Giacomo, un être rêveur, mélancolique, ancré dans son propre monde, avec Viollca, cette femme appartenant à la communauté des tziganes sédentarisés au village. Une union inattendue et improbable, entre le feu de la brune et son appétit de vivre et le flegme du blond. Et voilà que Viollca a une vision d'un malheur à venir dans les générations futures : cette prédiction, ce mauvais œil, leur collera la peau à chacun, qui verra dans chaque accident de la vie, la réalisation des prédictions de leur aïeule extralucide.
Comme je l'ai dit auparavant, je pense qu'avoir trop insisté sur le côté extralucide dans le titre a été une erreur : car si effectivement, en tout début de roman, la nature surnaturelle de Viollca est présentée, peu à peu le récit devient plus terre-à-terre, même de temps à autre, chacun et chacune se prend à évoquer la mémoire de Viollca. Si cette prédiction est le motif de départ du récit qui temporellement va s'étendre jusqu'aux années actuelles, la dissection de l'arbre généalogique de la famille s'attache à devenir une véritable épopée, ou les uns sont marqués par la neurasthénie et la mélancolie d'un Giacomo, les autres par la vivacité et l'hypersensibilité de sa flamboyante femme. L'auteure semble détresser une histoire gravée et scellée dans le marbre par avance par une malédiction originelle, celle de l'union de Giacomo et Viollca. Chaque génération voit éclater ses propres drames, vite oubliés dès que la prochaine entre dans la fleur de l'âge, remplacés par ceux occupés à construire leur vie.
On s'attache vite à cette famille, à Stellata, au Po compagnon silencieux de ces aventures bicentenaires, qui ont tout vu, tout vécu, tout surmonté. Une famille somme toute banale, mais que le charme du récit l'auteure rend unique, le grand point fort de cette fresque familiale tiennent de mon point de vue à la richesse de construction des personnages, en particulier de ces femmes toutes différentes qui portent toutes le foyer sur leurs épaules, et surtout la mémoire de la famille, à commencer par Viollca. S'il y a bien un pouvoir qu'on peut leur reconnaître, c'est cette capacité à entrer en résilience, à construire et maintenir la cohésion du clan. Elle est peut-être là l'alchimie de Stellata, la capacité de cette lignée - directe ou indirecte - de femmes à maintenir cette énergie vitale qui permet de maintenir leur famille à flot. En parlant de cela, Le thème de l'eau est particulièrement important dans le récit de Daniela Raimondi, la présence du Pô est continuelle, aussi bien destructeur que rédempteur, il noie et il nourrit, et c'est peut-être cette incapacité à maîtriser la vie narrée par ce Po et ses aléas, qui se cachent derrière cette volonté à cacher derrière cette divination.
C'est un roman qui se lit quasiment d'une traite : dès lors qu'on a commencé à s'intéresser à la famille Casadio, il devient impossible de s'en détacher. Et c'est à travers eux que l'on revit, que l'on apprend l'Histoire du XIXe et XXe siècle, sous le point de vue d'une famille d'Italie du Nord, les deux guerres mondiales, la dictature du Duce et surtout sur ces communismes italiens, qui ont peut-être moins marqué la mémoire, mais qui formèrent une résistance, peut-être passive, mais effective, ainsi que cette extrême-gauche des années soixante-dix. Voilà un titre qui en recèle bien plus qu'il ne l'annonce.
Ce roman avait tout pour me plaire. J'aime les sagas familiales qui se déroulent sur plusieurs générations, j'aime quand il y a un fond historique. Bref, la 4e de couverture était très alléchante.
Malheureusement je n'ai pas accroché à l'histoire. Cela va trop vite. Dans les premières parties du roman, on a à peine le temps de connaitre un personnage que l'on passe à un autre. Beaucoup de redondances concernant ce sortilège transmis de génération en génération.
Une belle plume que j'ai aimé lire et découvrir.
Trop survolé et pas assez détaillé à mon gout.
Je remercie lecteurs.com pour l'envoi de ce roman.
Je crois que cette lecture va me passionner pour la période des vacances. Le bouquin semble plein de mystères....
Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Slatkine et Cie pour l'envoi de cet ouvrage qui m'a emportée dans une belle saga.
Cette histoire retrace sur deux cents ans, de 1800 à la fin du XXème siècle, la vie de deux familles : les Casadio et les Martiroli.
En 1800, les Casadio, tsiganes de leur état, font le choix de s'installer à Stellata, dans la plaine du Pô. Giacomo, un enfant du pays, tombe éperdument amoureux d'une Viollca, une belle tsigane ténébreuse. Malgré l'opposition des deux familles, en raison de la grossesse de Viollca, les amoureux se marient. Et de cette union, naitront plusieurs enfants qui seront un habile mélange des deux.
Viollca, malgré quelques concessions, gardera son côté indépendant, libre, et agira de sorte à conserver la mémoire, les traditions de ses ancêtres. C'est en se tirant les tarots qu'elle voit une tragédie descendre sur sa descendance. Elle cachera donc ses secrets dans une boite.
Cette famille va se développer, s'agrandir au gré des événements qui vont bouleverser l'Italie et certains membres migreront même sur un autre continent. Mais ils resteront très soudés permettant ainsi à l'amour familial de perdurer.
J'ai beaucoup aimé cette saga qui est une très belle fresque familiale. Cette famille va vivre au gré des événements traversés tels que la guerre mondiale et le terrorisme, et des préoccupations liées aux différentes époques et connaitra aussi une évolution : des migrations liées au travail, à l'amour...
L'auteur a de plus une écriture plein de douceur dans laquelle transparaît cet amour familial. Ce livre, bien que romancé, laisse une belle part à l'autobiographie. Et on se plait à partager ces instants de bonheur mais aussi de douleur quand il y a perte d'un être cher.
http://quandsylit.over-blog.com/2021/08/le-sortilege-de-stellata-daniela-raimondi.html
« Tout a commencé avec la Tsigane »
L’incipit donne le ton. Addictif, un roman plein soleil, voici l’heure voyageuse dans la belle Italie. Cette saga est captivante, maîtrisée à l’extrême. Daniela Raimondi conte la vie sur de longues années de 1800 à 2012 environ de deux familles les Casiado et les Martiroli diamétralement opposés et pour cause. D’un côté les Tsiganes de l’autre des Italiens. Les Tsiganes sont venus s’installer dans le village de Stellata.
« Les vieux mouraient, les enfants naissaient et les jeunes tombaient amoureux sans trop prêter attention aux différences. En quelques générations, du sang tsigane coulait dans les veines d’un tiers des habitants de Stellata. »
Peu à peu les uns et les autres vont s’apprivoiser à défaut d’accéder au Vivre-Ensemble. Viollca tombe amoureuse de Giacomo. Sa ligne de vie lui a prédit cet homme. Les parents de Giacomo ne peuvent rien contre cette passion amoureuse. Viollca est une jeune tsigane qui fera quelques concessions mais pas toutes. Elle garde son libre-arbitre. On aime son aura, ses mystères enfouis, ses superstitions, ses folies passagères. Ses plumes dans les cheveux, ses grandes robes longues et ses manies. C’est une « drabarni » qui sait le pouvoir des plantes et de la magie. L’envol des cartes qui prédestinent le futur envers et contre tout. Elle sera toujours digne de sa lignée et dévore les tracés sur les lignes des mains. Elle ne touche pas à la terre, nettoie plus que de raison sa maison et elle aime passionnément Giacomo. Répudiée des siens elle est une pièce maîtresse de ce roman inspiré de faits réels. Daniela Raimondi partage son existence, sa destinée, sa lignée dans « Le Sortilège de Stellata ». L’évènementiel va monter crescendo. Le sortilège est une bête noire qui jette son dévolu sur l’un ou l’autre, frappant une génération à coup de lames de fond impitoyables. Personne ne sera épargné. Viollca le sait. Apprendre à toujours se méfier comme le disait Prosper Mérimée. Si l’un de ses enfants est abattu, pressent les choses, visionnaire de l’impondérable. Veiller sur lui et elle et le ou la mettre en garde. La mort rôde avant l’heure. Viollca est le début des malheurs qui vont être un lancé de dés incontrôlable. La trame se rebelle. L’habitus d’un pays est dévoilé à pans de couleurs et de coutumes. L’idiosyncrasie d’une Italie en proie à la guerre, à l’oppression durant plus de vingt ans. Cette saga aux mille rebondissements et sensations est une page de l’Histoire italienne. On s’attache aux protagonistes. Ce livre est un film à ciel ouvert. Palpitant, relevé et troublant parfois, il lève le voile sur un corpus, sur des êtres pris au piège par le sortilège. N’ayez pas de crainte. Ici, c’est le passage de l’endurance, de la force intrinsèque des peuples rattachés à la corde à nœud de l’amour et de la constance coûte que coûte. Choisir son destin quoiqu’il arrive et être toujours son propre maître est l’adage de ce beau livre. La poétesse italienne Daniela Raimondi signe un devoir de parole de haute voltige. Traduit à la perfection par Manuela Corigliano. Publié par les majeures Éditions Slatkine & Compagnie.
L'histoire débute en 1800, dans la plaine du Pô en Italie, à Stellata exactement, où Giacomo Casasio rencontre la belle Viollca Toska, une tsigane au regard sombre. Commence alors une grande saga familiale qui va couvrir les 19ème et 20ème siècle à la suite de l'union entre Giocomo et Viollca.
Mais les dons de Viollca dans les arts divinatoires, notamment dans les cartes, font naitre une ombre menaçante, les cartes lui dévoilent une tragédie dans leur descendance. La sombre histoire que la tsigane a lue est enclenché, le sortilège de Stellata est alors raconté à travers la famille de Casasio puis Martiroli.
Ce roman ne peut se raconter car il se vit, il se respire, il vous aspire. Daniela Raimondi en écrivant l'histoire romancée de sa famille fait de ce roman une immense saga familiale passionnante, où l'histoire familiale est mêlée à l'histoire de l'Italie et où, se mélange est extrêmement maitrisée à merveille.
Une fois les premières pages ouvertes, le prologue vous happe, le sortilège de Stellata vous envoute. Il vous sera impossible de refermer ce roman avant la dernière page en 2013. Daniela Raimondi grâce à sa plume élégante, dynamique et bourrée de tendresse, nous fait vivre la destinée de génération en génération de sa famille au gré de ce sortilège.
Daniela Raimondi m'a ensorceleé avec cette fresque touchante, humaine et addictif. Un véritable coup de coeur. Une nouvelle fois, c'est une réussite pour la maison d'édition Slatkine & Cie dans la littérature italienne !
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