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Le livre de la nuit

Couverture du livre « Le livre de la nuit » de Dominique Maurizi aux éditions Albertine
  • Date de parution :
  • Editeur : Albertine
  • EAN : 9782916451053
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Je dis, tu dis, il dit, je veux, tu veux, elle veut me le dire, écoute ça.

L'essentiel est invisible pour les yeux, comment en douter ? Il y a tant de choses à voir derrière tout ce qu'on ne voit pas. Des continents, me dis-je, et même plus. Mais il faut le dire tout bas. Tu vois ça ? Oui,... Voir plus

Je dis, tu dis, il dit, je veux, tu veux, elle veut me le dire, écoute ça.

L'essentiel est invisible pour les yeux, comment en douter ? Il y a tant de choses à voir derrière tout ce qu'on ne voit pas. Des continents, me dis-je, et même plus. Mais il faut le dire tout bas. Tu vois ça ? Oui, moi qui l'ai reconnu tout de suite sans l'avoir jamais vu ni connu, je le pense vraiment. Mais il faut l'écrire très bas. Je vois ça comme ça. Sous l'obscurité. Du visible je n'ai vu que catastrophe et cruauté. Les hommes frappent à tort et à travers. Le plus souvent, non ?

Mais l'essentiel, te dis-je, est invisible pour les yeux. Je le crois. De mon oeil gauche et de mon oeil droit, l'un et l'autre pour y songer, le découvrir à chaque fois. À qui donc, me disais-je assise au crépuscule au bord d'un champ, est l'air que je respire quand je peux tout, tout inventer ? Il est à moi. À moi bien sûr, l'air, l'herbe et les nuages. Les nuages ? Oui oui, l'air libre et les nuages où se dessinent toutes les têtes, les êtres et tous les paysages. L'air vif où vibrent toutes mes consolations. Car. Si je ne le connais pas, je ne cesse pas de le voir, pensais-je la tête et le coeur dans les nuages. Je ne cesse pas de le voir, dans mes rêves, dans l'air ivre de mes jeunes dix ans. Et comme une bête têtue mon rêve ne bouge pas. Oui, il s'entête. Tandis que le temps passe depuis que je suis née. Voilà donc que je saute à la corde ou l'élastique comme dix filles. D'un seul homme ? Oui d'un seul homme. Comme dix filles. Mais moi, je suis la seule, la sienne. Écarlate. Secrète et clandestine.

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