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Reykjavik, 1979. Le corps d'un homme est repêché dans ce qui va devenir le lagon bleu. Il s'agit d'un ingénieur employé à la base américaine de l'aéroport de Keflavik. Dans l'atmosphère de la guerre froide, l'attention de la police s'oriente vers de mystérieux vols effectués entre le Groenland et l'Islande. Les autorités américaines ne sont pas prêtes à coopérer et font même tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la police islandaise de faire son travail. Dans un climat de tension, conscients des risques qu'ils prennent, Erlendur et Marion Briem poursuivent leur enquête avec l'aide d'une jeune femme noire, officier de la base.
Le jeune inspecteur Erlendur vient d'entrer à la brigade d'enquêtes criminelles, il est curieux, passionné par son métier, soucieux des autres, mais il ne cache pas son opposition à la présence américaine sur le sol islandais.
En parallèle, il travaille sur une vieille affaire non résolue. Une jeune fille disparue sur le chemin de l'école quarante ans plus tôt, à l'époque où la modernité arrivait clandestinement dans l'île, portée par les disques de rock et les jeans venus de la base américaine.
Indridason construit un univers particulier, une atmosphère pénétrante et sans nostalgie, un personnage littéraire de plus en plus complexe, et le roman noir, efficace, est transformé par la littérature.
Suite à l’enquête sur la mort du sans-abri Hannibal qu’il menait de façon clandestine alors qu’il n’était qu’un policier en uniforme (voir « Les Nuits de Reykjavik »), Erlendur a enfin intégré la brigade criminelle sous les ordres de Marion Briem. Nous sommes à présent en 1979 à quelques encablures de la base américaine de Keflavik, un corps est retrouvé immergé dans un lagon volcanique. Cette nouvelle enquête amènera Erlendur et Marion à fureter du coté de militaires américains peu enclins à les aider, quand ils ne les méprisent pas ouvertement. En pleine Guerre Froide, alors que la présence des « yankees » pose problème à une partie de la population islandaise, ils pourraient bien déclencher un incident diplomatique sans le vouloir, ce qui anéantirait purement et simplement leur enquête. Parallèlement, Erlendur continue l’enquête parallèle sur un cold case qui l’obsède : la disparition d’une adolescente survenue en 1954 sur le chemin de son lycée.
Troisième volet (sans l’ordre chronologique des aventure d’Erlendur, pas dans l’ordre de parution des romans) de la série « Erlendur », « Le Lagon Noir » est encore une fois un polar noir réussi qui se dévore avec gourmandise. Nous avançons dans le temps pour atterrir en 1979, mais le contexte historique ne change pas beaucoup. La Guerre froide est encore une fois au premier plan de l’intrigue. L’Islande, de part sa position géographique proche du Groenland (et de la très stratégique base militaire américaine de Thulé avec ses armes nucléaires), est un pays très impacté par l’affrontement Est/Ouest. Ici il est beaucoup question de la base américaine et des divisions qu’elle suscite dans la population islandaise, mais aussi de la cohabitation très compliquée entre américains et islandais au quotidien. Tout cela joue un rôle prépondérant dans l’intrigue sur le corps du lagon noir. Cette intrigue multipliera les fausses pistes, flirtant parfois avec le roman d’espionnage pour finalement trouver une conclusion d’une affreuse banalité, que l’on devine à quelques chapitres de la fin. Mais c’est presque l’autre intrigue qui captive le plus, l’enquête parallèle menée par Erlendur sur le cold case de la disparition de la jeune Dagbjört en 1954. Même dans cette enquête là, la base américaine joue un rôle important et là encore, quelques fausses pistes nous mènent en bateau. Pour cette enquête là, paradoxalement, le dénouement sera encore plus tragique et effrayant. A quelques chapitres de la fin, Erlendur lui-même paiera le prix de son obstination. Les romans doivent beaucoup à ce personnage de flic doux, méticuleux, obstiné et respectueux. Erlendur n’est pas du tout une caricature de flic bourru et ombrageux, un franc-tireur comme il y en tant dans les romans noirs. C’est tout le contraire en fait, et ça fait du bien. Même s’il trimballe des casseroles dans sa vie privée (qui n’en trimballe pas ?) et des blessures d’enfance (idem), il interroge toujours les gens avec douceur, politesse, ne noie rien dans d’alcool, ne prêche pas le faux pour savoir le vrai, respecte sa hiérarchie, respecte les suspects, ménage les témoins, respecte les coupables. Il détonne un peu dans le schéma habituel des flics de romans noirs et ce n’est sans doute pas étranger au succès de cette série. « le Lagon Noir » peut se lire de façon isolée sans problème, mais c’est quand même mieux de l’inclure dans la lecture de la saga, qu’on choisisse de la lire dans l’ordre de parution (qui est un grand désordre) ou dans l’ordre chronologique comme j’ai choisi de le faire.
Étant entrée dans une phase découverte des polars nordiques, je poursuis mon exploration et j'ai jeté mon dévolu sur Arnaldur Indridason et son "Lagon noir".
Erlendur, sous les ordres de son chef, Marion, mène, en 1979, deux enquêtes de front, une officielle et une à titre personnel. La première concerne le meurtre d'un employé islandais sur une base américaine, la deuxième, la disparition, 25 ans auparavant, d'une jeune fille dont on a totalement perdu la trace.
La résolution des deux affaires laisse cependant planer deux mystères : pourquoi Erlendur est-il tant touché par le sort de la jeune fille disparue? Que manigancent les américains entre la base et le Groenland? Y aurait-il des transferts d'armes, en particulier nucléaires? L'auteur a habilement laissé ces points en suspens pour laisser le/la lecteur/trice aller chercher les réponses dans un autre opus.
Ce polar a pour toile de fond l'Islande de la Guerre Froide qui fait d'elle un pion sur l'échiquier où s'opposent Etats-Unis et URSS. La population est partagée entre rejet de cette présence et acceptation comme assurance sécuritaire; les bases sont des territoires extra-territoriaux américains où la juridiction islandaise ne s'exerce plus ou de façon très encadrée par les autorités américaines. L'auteur décrit fort bien les sentiments qu'engendre une telle situation : un certain mépris de la part des américains, l'opportunisme de certains islandais qui profitent du marché noir des produits américains, le combat politique de ceux qui veulent le départ des bases.
Le rythme est un peu trop lent à mon goût et l'enquête sur le meurtre de l'employé islandais offre beaucoup moins de tension que celle sur la disparition de la jeune fille. Ce polar reste cependant vivant et agréable à lire.
Chez Indridason les paysages sont un des éléments essentiels à la création de cette ambiance si particulière à ses livres. Tout occile entre noirceur et clair obscur, les personnages eux mêmes semblent fantomatiques. Les ombres sont omniprésentes dans les hommes qui peuplent cet Islande triste et beau à la fois.
Un régal.
Outre les deux énigmes policières, il est intéressant de découvrir l'aspect politique du pays et la présence des Américains, gênante pour certains et intéressante économiquement pour d'autres. La disparition de la jeune fille se passe en 1953, au moment de la guerre froide avec un pays qui a du mal à se relever. L'autre affaire s'est déroulée en 1979, l'économie va mieux.
Intrigues policières enrichies par la découverte de l'Islande politique et culinaire. Intéressant, enrichissant mais pas oppressant, palpitant.
Ma chronique complète : https://vie-quotidienne-de-flaure.blogspot.fr/2018/03/Le-lagon-noir-Arnaldur-INDRIDASON-Tome-12.html
Tout le monde a déjà vu, au moins, une photo du lagon bleu de Grindavik en Islande. Tout le monde a rêvé de pouvoir un jour s’y baigner dans une eau à plus de 30°et ceux qui ont fait le voyage aimeraient y retourner. Ses eaux laiteuses aux vertus curatives offrent un merveilleux spectacle quand la vapeur qui s’en dégage virevolte au-dessus des baigneurs au gré des vents frais qui soufflent régulièrement.
Imaginez son petit frère, tout aussi bleu, mais qualifié dans le titre français de noir pour ne pas effrayer les touristes ou séduire les amateurs de polars…Une baigneuse solitaire, souhaitant soulager de tenaces démangeaisons, y fait une bien macabre découverte. C’est le point de départ d’une nouvelle enquête du duo d’enquêteurs que forment Marion et Erlendur. Ce dernier poursuit également son obsession des disparitions inexpliquées et va tenter, en parallèle, d’élucider un mystère vieux de 25 ans.
Au-delà de l’enquête rondement menée par les enquêteurs, c’est l’atmosphère et les états d’âme des personnages qui sont particulièrement attachants dans ce roman.
Lecture agréable et facile avec de l’émotion et de la poésie. Certaines images sont marquantes, certaines phrases très fortes restent en mémoire :
Les indications de son médecin lui avaient permis de trouver sans peine ce lagon aux eaux bleutées et laiteuses qui s'étendait sur le champ de lave tapissé de mousse. Il lui avait fallu un moment pour l'atteindre, mais dès qu'elle s'était allongée dans l'eau soyeuse et s'était appliqué la boue déposée au fond, elle avait ressenti un certain bien-être et les démangeaisons s'étaient estompées. Elle avait aimé s'enduire le corps, le visage, les cheveux et les membres avec cette boue d'un blanc grisâtre, persuadée qu'elle se sentirait mieux, et avait immédiatement su qu'elle reviendrait là.
Un jour, il n'y aurait plus personne pour raconter comment les choses s'étaient passées. Plus personne pour apporter les réponses aux questions qu'il s'était si souvent posées. Et pire encore peut-être : il n'y aurait bientôt plus personne pour attendre ces réponses.
_ Si je comprends bien, ce qui t'intéresse, ce sont ceux qui restent et se débattent avec le deuil ?
_ Peut-être, avait reconnu Erlendur. Eux aussi, ils sont importants, "Lequel des deux je suis, celui qui survit ou l'autre qui meurt ?" Je me pose la question.
_ Tu aimes Steinn Steinarr ?
_ Je crois que les gens qui ont vécu un deuil traumatisant ont l'impression d'être eux-mêmes un peu morts, il m'est difficile d'être plus clair.
Marion relut la lettre en se rappelant cette conversation avec son équipier et la citation du poète.
L'enveloppe contenait une feuille de papier pliée contenant un peu des cendres de Katrin. La mère s'était conformée aux souhaits de sa fille en lui envoyant cet ultime adieu. Marion déplia la feuille et regarda les cendres se disperser au vent avant de ranger cette lettre arrivée du Danemark, le regard fixé sur la poussière qui se perdait dans la nuit, méditant sur l'interrogation de Steinn Steinarr jusqu'au moment où ses yeux bleu clair débordèrent de larmes.
Qu'il m'avait manqué, le taciturne Erlendur ! Dès les premières pages, et comme à son habitude, Arnaldur Indridason a ce don incroyable que de m'embarquer en un coup de vent glacial dans l'Islande hivernale : s'il y a une chose que j'apprécie incroyablement chez cet auteur, malgré la traduction française qui à mon goût ne met pas assez en avant la profondeur et la richesse de la narration, c'est cette capacité qu'il a de plonger son lecteur dans l'ambiance sombre de son héros en quelques mots.
Ici donc, Erlendur et Marion travaillent ensemble à élucider le meurtre d'un Islandais retrouvé dans un lac, abandonné par ses assassins qui s'avèrent peut-être dissimulés derrière une frontière fabriquée de toute pièce, celle de la base militaire américaine proche de Reykjavik. Très vite, Marion prend le contrôle de cette enquête, laissant à Erlendur l'aise d'élucider l'un de ces mystères qui le fascinent tant, les disparitions inexpliquées : celle de cette jeune Islandaise, disparue 25 ans plus tôt alors qu'elle se rendait à l'Ecole Ménagère, pourrait bien s'éclaircir sous l’œil averti de l'enquêteur.
Un polar qui se lit très rapidement, tant l'on se plaît à s'immerger dans cet univers construit avec méticulosité et attention, et dont le double-dénouement met bien des zones d'ombres en lumière.
Quelque part en Islande, non loin de l’importante base américaine de Keflavik, le cadavre d’un homme atrocement mutilé est découvert dans un lagon noir par une jeune femme venue se baigner pour soulager son psoriasis dans ses eaux sulfurées. L’inspecteur Erlendur commence une enquête laborieuse en imaginant que la victime a pu être lancée depuis un avion en vol. Mais bien vite, les soupçons l’amènent à s’intéresser de près à la base militaire US.
« Le lagon noir » est un roman policier décrivant deux enquêtes menées conjointement. En plus du cadavre de l'ingénieur, Erlendur s’intéresse également à une jeune fille disparue mystérieusement dans les années soixante-dix, une affaire qui n’a jamais été élucidée. L’ambiance est lourde, les rapports avec l’armée américaine sont difficiles et les deux enquêtes avancent péniblement. L’affaire de la jeune fille disparue finit même par prendre la vedette sur celle de l’ingénieur et l’ennui n'est pas loin. Le lecteur apprendra néanmoins pas mal de choses sur l’Islande. C’est à peu près le seul intérêt de ce polar glauque venu du froid qu’il faut réserver aux fans du genre « nordique ».
Reykjavík, 1979. Le corps d'un homme vient d'être repêché dans le lagon bleu, qui n'est pas encore aussi touristique qu'aujourd'hui. La victime serait tombée d'une très grande hauteur, peut-être a-t-elle été jetée d'un avion. En découvrant qu'il s'agit d'un ingénieur qui travaille à la base américaine de Keflavik,
Mais Erlendur ne serait pas Erlendur sans une autre obsession. Toujours aussi passionné par les disparitions mystérieuses, le jeune inspecteur décide d'enquêter en parallèle sur une vieille affaire non résolue : la disparition d'une jeune fille un beau matin, il y a près de vingt cinq ans (1953) alors que la base américaine s'installait et apportait dans ses valises les premiers disques de rock et les premiers jeans. Erlendur a grandi avec le visage froissé de la jeune fille sur un article de journal et se décide, encouragé par son collègue, à rencontrer la famille et leur proposer son aide. Tout en suivant à la radio la disparition soudaine de deux hommes dans un fjord lors d'une tempête, Erlendur va refaire le chemin emprunté ce jour-là par Dagbjört et petit à petit les pièces du puzzle vont se mettre en place…. Marion, aidé par la jeune militaire américaine, va mener de son côté l'enquête sur la mort violente de Kristvin. Les deux enquêtes s'alternent, les questions sans réponses s'enchainent, la tension monte, le suspense aussi et la plume d’INDRIDASON est toujours acérée et pique juste où il faut, comme un moustique, c’est captivant, encore un de ses polars bien réussi ! La fin est époustouflante…
Lire un thriller d’INDRIDASON c'est prendre un billet direct pour l'Islande : pas un low-cost mais en première classe … Enfin le romancier, étant fin gourmet, n'oublie pas de nous décrire quelques de ses plats typiquement islandais dont je vous laisse découvrir le menu ! J’A D O R E.
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