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Nous sommes à Naples, dans l'immédiat après-guerre.
Un jeune orphelin, qui deviendra plus tard le narrateur de ce livre, vit sous la protection du concierge, don Gaetano. Ce dernier est un homme généreux et très attaché au bien-être du petit garçon, puis de l'adolescent. Il passe du temps avec lui, pour parler des années de guerre et de la libération de la ville par les Napolitains ou pour lui apprendre à jouer aux cartes. Il lui montre comment se rendre utile en effectuant de menus travaux et d'une certaine façon, il l'initie même à la sexualité en l'envoyant un soir chez une veuve habitant dans leur immeuble.
Mais don Gaetano possède un autre don : il lit dans les pensées des gens, et il sait par conséquent que son jeune protégé reste hanté par l'image d'une jeune fille entraperçue un jour derrière une vitre, par hasard, lors d'une partie de football dans la cour de l'immeuble. Quand la jeune fille revient des années plus tard, le narrateur aura plus que jamais besoin de l'aide de don Gaetano. Dans la veine de Montedidio, ce nouveau livre du romancier italien s'impose comme un très grand roman de formation et d'initiation.
Dans Naples de l’après-guerre, un espace très réduit au fond d’un immeuble abrite un jeune garçon orphelin, le narrateur. Ce dernier est abrité sous les ailes de Don Gaetano le concierge de l’immeuble qui le nourrit et l’éduque. Avant lui, Don Gaetano avait caché un juif durant l’Occupation.
Il lui inculque une éducation complète, du jeu stratégique de cartes « la scopa », aux travaux manuels qui le conduiront au gré des réparations chez les habitants de l’immeuble à l’éducation sexuelle, une éducation sublimée par la découverte des livres et de la lecture qui permettent au jeune garçon d’accéder aux récits de guerre. Don Gaetano est aussi capable de pénétrer dans la pensée des gens. Aussi n’a-t-il jamais oublié la révélation de son jeune protégé, surnommé « la scigna », le singe, qui lui a révélé avoir vu à travers la vitre illuminée par le soleil de Naples, le regard d’une jeune fille. Et si cette vision traçait un chemin vers le bonheur ?
A l’instar de « Montedidio » un de ses livres précédents, « le jour avant le bonheur » est un roman initiatique porté par l’humanisme de Erri De Luca. Les sentiments, intensifiés par un texte plein de poésie, tissent le récit d’une sensibilité qui ne perd rien de son intensité malgré la traduction. Un grand moment de bonheur pour le lecteur !
Quelle belle écriture !
Le narrateur nous raconte son enfance pauvre à Naples, quand, orphelin se sentant fils de personne, il vivait dans un réduit d'immeuble et que Don Gaetano le concierge, orphelin aussi, prenait soin de lui et lui prêtait des livres. C'était juste après la guerre.
Gaetano lui racontait les laissés pour compte, l'orphelinat, le froid, la nuit à Naples, la guerre, pourquoi il a caché un juif. C'est beau…
C'est l'histoire d'une vie, du chemin qui mène de l'enfance à l'âge adulte, avec Don Gaetano comme guide et la découverte de la folie des hommes, de l'imagination fertile des enfants, des rêves, des espoirs, de l'amour, du désir, la capacité de renoncer, et une phrase m'a particulièrement touchée : Les désirs des enfants donnent des ordres à l'avenir. C'est comme si cette phrase à elle seule résumait ce roman. Mais il y a aussi le mystère des origines… et la question de savoir qui on est, d'où on vient, de qui.
Alors c'est très poétique et ça dit des belles choses mais c'est très lent. Je me suis pas mal ennuyée… et quand je m'ennuie mon esprit vagabonde et je dois souvent revenir en arrière…
Le jour avant le bonheur est un court roman d’apprentissage dont la lecture est agréable. Le concierge d’un immeuble de Naples, Gaetano, guide le narrateur, un jeune orphelin, vers la vie d’homme.
Le narrateur vit seul dans un réduit, il évoque une mère adoptive dont on ne saura rien. Au moment de ses 18 ans, Gaetano lui révèle son histoire. Son père, un militaire de carrière, contraint de filer en Amérique à la fin de la guerre, demande à Gaétano de s’occuper de son fils. Le concierge inscrit peu à peu le narrateur dans une histoire personnelle qui se mêle à l’histoire de Naples. Au moment où l’orphelin commence à éprouver le sentiment d’appartenance à une famille et à une ville, il est rattrapé par les évènements, la fatalité peut-être, il doit s’enfuir en bateau comme son père, muni de faux-papiers, il part pour l’Argentine où Gaétano, son protecteur, a vécu pendant 20 ans.
Ah les romans d'apprentissage...
Dans mon panthéon de ce thème réccurent de la littérature, je mets en tête, Hermann Hesse, Orson Scott Card, et Henri Loevenbruck. Mais il y en a tant d'autres. Dont ce Erri de Luca qui me faisait de l'oeil depuis un moment.
Il m'a fallu quelques pages d'adaptation pour tomber sous le charme de l'écriture et l'univers quasi onirique. Erri de Luca estompe les frontières entre le réel, le passé et le rêve. C'est ainsi que le jeune héros grandit et trouve sa voie. Petite impression toutefois d'avoir été un peu flouée par le résumé de la 4ème de couv qui promettait un homme lisant dans les pensées. Je m'attendais à plus concret. C'est juste suggéré. Mais c'est finalement ce qui fait le charme de ce court roman qui fleure bon le Naples d'après-guerre, qui panse ses blessures, pense son avenir, dans ces vieux immeubles posés sur du vide (vous lirez, vous verrez).
Je me suis toutefois un peu perdue, le roman manquant de noyau : on passe des souvenirs de guerre, aux élucubrations - truculantes - du cordonnier, pour revenir à l'histoire de cette fille mystérieuse qui reste très / trop mystérieuse. On a l'impression de louper une mayonnaise : les éléments ne s'agglomèrent pas comme il faudrait. Mais c'est bon quand même.
Alors, faut-il le lire ? Tentez. Peut-être tomberez-vous sous le charme. J'ai bien aimé finalement, même si ce n'était pas ce à quoi je m'attendais...
Grandir dans le berceau napolitain. Et devenir.
Une écriture unique, poétique et sans détour.
Ce ne sont pas toujours les visages de la mère et du père qui se penchent au-dessus du berceau de nos enfances. Il n’y a d’ailleurs pas toujours un berceau. Parfois plutôt un terreau. Une terre. Pour le narrateur qui est aussi l’auteur et qui retourne sur les pas de la sienne, c’est une ville toute entière. Avec ses habitants, ses habitués.
Naples. Qui le vit grandir et le porta jusqu’à lui-même. Cette chère et si particulière Naples. Son dialecte. Sa vie grouillante qui jette chaque personne dans le mouvement de ses « ruelles les plus étroites et les plus braillardes du monde », sans ménagement. Cette « ville très ancienne, creusée, farcie de grottes et de cachettes ». Que le narrateur n’aura de cesse d’explorer.
C’est en effet au cœur de l’un de ses vieux immeubles enchevêtrés où les uns vivent au contact des autres, « pleins de trappes murées, de passages secrets, de crimes et d’amours illicites » que le narrateur grandit. Un temps d’après-guerre dans une Naples tout juste révoltée puis libérée. Depuis ce rez-de-chaussée où, orphelin, il vit seul, libre malgré l'existence d'une mère adoptive, et toujours sous la protection et le regard bienveillant de don Gaetano le concierge, orphelin lui aussi, devenu figure paternelle centrale pour le jeune garçon. Pilier de toutes ses découvertes, il saura lui transmettre la grande et sa petite histoire et considère la vie comme un jeu de scopa telle qu’on lui a enseignée : « une lutte entre l’ordre et le chaos ». Il l'initiera à tout ce qu'il connaît déjà, depuis la pêche jusqu’aux petits travaux d’électricité et de plomberie en passant par la sexualité avec la veuve de l’étage, parfois le tout entremêlé.
Dans cette même cour où il a fallu escalader tuyau et balcon pour être accepté aux jeux de ballons des plus grands, au prix d’être surnommé en dialecte « ‘a scign », le singe, sous le regard timide et caché d’Anna, la jeune fille du troisième étage. Depuis ce jour, elle n’a plus vécu que dans ses pensées. Comme un fantôme. Derrière sa fenêtre. Jamais de contact. Juste un visage. Juste un espoir. Et puis plus rien. Disparue.
Alors la vie suit son cours entre l’école qui accueille les pauvres et les autres, qu’il aime et qu’il prolonge à travers ses découvertes livresques à l’abri dans sa cachette, au gré de ses escapades dans les ruelles en pente vidées de leurs habitants l’été, en compagnie d’abord des « Trois mousquetaires » même s’ils étaient quatre, puis de tous les livres qui ont suivi. Et de ses sorties en mer, des réparations, des visites de « l’imposteur des impôts »... Jusqu’au jour où elle réapparut.
Dix ans plus tard. Tant d’interrogations se bousculent alors dans sa tête, tant de paradoxes. « Attendre m’a fait oublier ce que j’attendais ». Mais c’est sans compter la sagesse et la poésie de don Gaetano. La lucidité aussi. Car passés la légèreté de la rencontre, les histoires de feuilles, d’arbre et de miettes d’étoiles qui se mangent, le temps des libertés et des découvertes, la réalité peut prendre un tout autre visage. Et pour don Gaetano, pour eux, seule « la mer se charge de régler les comptes » ...
Un des plus beaux romans d’Erri DE LUCA à mon goût.
Il manie l’art de la ponctuation avec une subtilité et une précision sans égal. Il y a sans nul doute plus de points que de virgules dans ce roman. Chaque propos est court et puissant. Tout comme les échanges entre les protagonistes. On respire avec eux. A travers eux. Chaque fin de phrase est un jet, un coup de poing, un souffle, une gifle, une inspiration. Qui traduit toutes les aspérités de l’enfance telle que l’auteur la vit à nouveau. Et telle qu'il l’analyse du haut de toutes ces années écoulées. Une enfance mal épargnée des retors de la vie mais pourtant bercée par cette poésie si délicate et si paradoxale, car finalement pragmatique, celle qui sert la survie et le réalisme abrupt du quotidien dans cette Naples où tout est possible, ou tout est permis. Ou presque.
Un roman d’initiation qui secoue les émotions du lecteur au gré des vagues de cette mer qui devient protectrice, au gré des dialogues entre le narrateur et don Gaetano, ce philosophe de la vie et de ses tumultes qui sait traduire chaque situation en image, qu’elle soit comparaison ou métaphore, dans son napolitain auquel il tient tant pour raconter à la voix car « tu dis quelque chose et on te croit ». Eh oui. On l’a cru. On les a aimés. On a tremblé et frémi avec eux. Et on a même envie d’y retourner.
Plongez ! Vous ne serez pas déçus.
Dans un quartier populaire du Naples de l'après-guerre, un orphelin vit seul dans l'immeuble où don Gaetano est concierge. Le vieil homme solitaire et l'enfant abandonné forment, sans le dire, une famille de cœur. Ignorant de son histoire familiale, l'orphelin apprend tout du sage concierge. C'est lui qui lui enseigne la scopa, ce jeu de cartes napolitain où il excelle, c'est lui qui lui raconte la ville pendant la guerre, les nazis, les fascistes, le juif qu'il a caché, l'insurrection du peuple, sa vie en Argentine, c'est lui aussi qui lui apprend la plomberie, qui l'envoie chez la veuve de l'immeuble pour de menus ''réparations''. Et don Gaetano n'est pas seulement un bricoleur hors pair, un champion de la scopa, le meilleur cuisinier pour les pâtespatates, il sait aussi attraper les pensées des gens qui volent jusqu'à lui. C'est comme ça qu'il sait que l'orphelin n'a jamais pu oublier la petite fille du troisième qui le regardait derrière sa fenêtre alors qu'il tentait d'être le plus brillant des gardiens de but de la rue. Quand elle réapparaît dans sa vie, le concierge le met en garde...
De Naples ou de don Gaetano qui est le héros de cette histoire ? Les deux car ils sont liés dans le même amour que l'orphelin narrateur leur porte. Dans une langue rendue vive par le patois napolitain, Erri De Lucca raconte le parcours initiatique d'un jeune garçon, une ''bonne graine'' dans une ville dont il apprend aussi à connaître l'histoire et la géographie grâce à son mentor. Et l'enfant va grandir, bercé par les récits du vieux concierge, guidé par ses conseils, nourri par les livres que lui prête le libraire don Raimondo, instruit par l'école publique et gratuite.
Cet ode à Naples, ce récit initiatique qui prend parfois des allures de conte est un petit bijou de poésie, de délicatesse et d'humanité. A lire sans modération.
Traduit de l'italien par Danièle VALIN
Je n'avais encore rien lu d'Erri DE LUCA, cet auteur italien contemporain né à Naples dans les années 1950, avant de lire les éloges d'Hélène Lecturissime et d'Un coin de blog.
Alors, quand j'ai vu "Le jour avant le bonheur" en tête de rayon de ma Bibliothèque préférée, je me suis dit que c'était une véritable opportunité de partir à la conquête de cette plume, et ce fut pour le plus grand plaisir.
Nous sommes à Naples. Don Gaetano, concierge, s'occupe du garçon qui est le narrateur de l'histoire. Enfant orphelin comme lui, Don Gaetano lui apprend tout de la vie. Il l'aide à devenir adulte pour un jour peut être le voir s'envoler du nid...
Ce livre est un magnifique roman initiatique. Le lecteur accompagne le narrateur depuis son plus jeune âge, alors qu'il joue au ballon avec ses copains dans la cour de l'immeuble et qu'il cherche à se distinguer aux yeux d'une petite fille qui habite le 3ème étage. Il y a les épreuves de la vie et la découverte des secrets bien gardés de Don Gaetano, il y a le jeu de la scopa qui établit une relation de complicité entre les 2 hommes, il y a les livres aussi et surtout les pensées des hommes qui ne résistent pas au pouvoir de Don Gaetano. Il l'aide à passer du collectif à l'individuel :
"D'abord, ne dis pas tout le monde, ce sont des personnes singulières. Si tu dis tout le monde, tu ne fais pas cas des personnes. On ne peut pas entendre les pensées de tout le monde, mais celles d'une personne à la fois. ... C'est dans la loge, cet été là, que j'appris à reconnaître les locataires." P. 25
C'est un très beau roman aussi sur l'après guerre en Italie, les quelques jours de fin septembre 1943 pendant lesquels les Napolitains se sont rebellés pour se libérer de l'oppression allemande. L'auteur nous montre cette réalité d'une libération imminente mais dont les Italiens se méfient encore. Les Américains sont bien présents mais ils bombardent l'ensemble du territoire, qui finira par être sauvé ? "Le jour avant le bonheur" assure ce devoir de mémoire, il témoigne de ces quelques gestes emplis d'humanité au risque de sa vie, Don Gaetano a caché un juif pendant plus d'un mois chez lui, et des pires exactions sur fond de guerre que tout autorise.
C'est aussi un livre qui montre la nécessité d'une identité pour se construire.
"Ses récits devenaient mes souvenirs. Je reconnaissais d'où je venais, je n'étais pas le fils d'un immeuble, mais d'une ville. Je n'étais pas un orphelin de père et de mère, mais le membre d'un peuple. Nous nous sommes quittés à minuit. Je me suis levé de ma chaise grandi, sous mes pieds, une semelle me donnait de nouveaux centimètres. Il l'avait transmis une appartenance. J'étais un habitant de Naples, par compassion, colère et honte aussi de celui qui est né trop tard." P. 128
Il y a également un très beau passage sur l'école :
"L'instruction nous donnait de l'importance, à nous les pauvres. Les riches s'instruiraient de toute façon. L'école donnait du poids à ceux qui n'en avaient pas, elle rendait égaux. Elle n'abolissait pas la misère mais, entre ses murs, elle permettait l'égalité. La différence commençait dehors." P. 130
A l'image de ces 2 citations, la plume de Erri DE LUCA est absolument remarquable. Entre justesse et poésie, les émotions sont toujours à fleur de peau.
Une très belle découverte. Je crois que je vais renouveler l'expérience... Vous avez des conseils à me donner ?
Dans un style magnifique, Erri de Luca nous plonge comme à son habitude dans son univers poétique avec brio et nous transporte dans des mondes sensoriels magistraux
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