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Suite à son passage chez une voyante, le comte Neville se voit perturbé par les révélations faites par cette femme. Sa fille va lui apportait une solution qui ne lui convient pas vraiment ...
Voilà un petit roman que j'ai trouvé bien sympathique lu en bien peu de temps comme souvent depuis quelques années avec Amélie Nothomb mais c'est frais divertissant et bien écrit. Un roman qui restera quand même un peu en mémoire pour le thème abordé.
Alors que le comte Neville s'enquiert de récupérer sa fille dépressive dans une de ces déambulations nocturnes, il est averti que d'ici quelques jours, il tuera quelqu'un pour ce qui devrait être leur dernière réception au château. C'est le début pour lui d'une cogitation intense, à laquelle sa fille Sérieuse est une équation de plus à ajouter...
C'est un récit original bien sûr, mais comment en serait-il autrement avec Amélie Nothomb ? Tout commence à l'envers : on a le lieu du crime, la date, le tueur.
Tout le jeu consiste à découvrir qui sera la victime et c'est bien cela qui est jouissif. Mais Sérieuse s'en mêle, cette impudente de fille dont les répliques aussi épuisantes que cruciales nous scotchent au tapis.
L'auteure a toujours ici le sens de l'a propos et du génie. On a le sentiment, l'infime conviction que tout est toujours à sa place. Les références sont plaisantes, joueuses, efficaces. Il y a un véritable plaisir des mots.
"Je te déteste parce que tu incarnes une noblesse qui n'a plus cours. Et je t'aime pour la même raison. A cause de toi, j'ai cru que les adultes te ressemblaient. J'ai payé cher mon erreur."
L'écriture est ciselée, percutante. Amélie Nothomb nous entraîne dans sa folie douce avec une vertu déconcertante. On se plaît à souffrir du tourment de Neville.
Ce conte est indescriptiblement cruel et léger, et on y divulgue les coulisses amers d'une noblesse si souvent convoitée...
Un pur bonheur de lecture que l'on peut lire et relire sans se lasser !
Comme toujours avec elle, un delice, du petit lait, ma madeleine de Proust qui fond dans la bouche. Oui lecture fondante de finesse, de justesse. Comme toujours l'absurde poussé à son paroxysme mais je me prends au jeu systèmatiquement. Difficile d'en choisir un...
L'histoire se déroule de nos jours au sein de l'aristocratie belge à travers le personnage du Comte Neville. Lorsque démarre l'histoire, sa fille, Sérieuse, fugueuse, vient d'être retrouvée en pleine forêt par une voyante qui lui prédit qu'il tuera un invité lors de la prochaine garden-party organisée sur son domaine.
Le Comte Neville avait déjà pourtant fort à faire ! Si ses aînés Oreste et Electre brillent, l'un par la grâce, l'autre par l'élégance et que sa femme, Alexandra, est une épouse aimante et dévouée, le reste de sa vie part à vau l'eau. La famille Neville sera contrainte d'ici quelque temps, faute de ressources financières disponibles, de vendre le domaine. En attendant ce jour redouté, le comte opère régulièrement des ponctions sur le budget - un appartement par ci, l'Aston Martin de la Comtesse par là - qui ne semblent pas affecter le moral des autres membres de la famille. Avant de se résigner à son triste sort, à abandonner l'autre amour de sa vie, Henri Neville souhaite organiser une dernière garden-party, un dernier coup d'éclat qui témoignera pour la postérité de son entregent.
Est-ce le fait d'avoir donné à ses deux aînés des prénoms empruntés à la mythologie ou simplement ces fameux droits et devoirs inhérents à l'aristocratie qui ont emporté injustement la sœur du Comte ? Quoiqu'il en soit, la tragédie menace de réduire à néant ses projets en s'invitant, en parfaite intruse intemporelle, dans les derniers préparatifs de la garden-party. Comme une épée de Damoclès, la mise en garde de Madame Portenduère, la voyante, s'insinue dans le cerveau du comte au point de donner lieu à une situation ubuesque au cours de laquelle Sérieuse va le pousser à commettre l'irréparable : éliminer l'un des invités et pas n'importe lequel.
Constitué en grande partie de dialogues, « Le crime du comte Neville » voit Amélie Nothomb renouer avec la mythologie, la tragédie grecque, des « retrouvailles » qui nous rappellent au passage certains de ses romans précédents comme « Mercure ». Références mythologiques et interrogations subtiles sur l'aristocratie et ses mœurs viennent enrichir un univers que l'on connaît bien avec ses prénoms improbables, un sens de l'absurde que l'auteure retrouve depuis quelques romans et des personnages atypiques qui auraient mérité d'être plus développés. Le Comte et son attachement au domaine, l'apparente perfection des deux aînés, la singularité de Sérieuse sont autant d'éléments qui enrichissent l'intrigue et lui donnent son sel. Il y avait par conséquent largement matière à développer le roman sur deux-cent-cinquante voire trois cent pages. Au lieu de cela, on se retrouve avec un dénouement qui se termine en eau de boudin, à contre-courant de l'ambiance presque gothique que revêt la scène finale pourtant pleine de promesses.
Comme (presque) chaque année, Amélie Nothomb nous laisse sur notre faim. Sa plume caractéristique sait comment nous séduire, nous promet beaucoup pour finalement nous abandonner de façon avortée. Peut-être est-ce pour cette raison que l'on y retourne chaque année, persuadée de rompre enfin cette absence de satiété qui dure, mais finira un jour par lasser.
Toujours fidèle à son écriture, Amelie Nothomb nous sert un roman à la fois farfelu, dérangeant et joyeux.
Il est très agréable à lire et sans prétention. Je le recommande.
Nothomb emprunte ici à Agatha Christie avec une certaine délectation. L'histoire est amusante....sans plus.
Un roman qui se lit facilement avec le style efficace de Amélie Nothomb. Une histoire qui m'a bien embarqué. Un brin cynique tout en légèreté...une relation père fille pas si simple et pourtant...
Ce livre est à la fois glauque et joyeux, à la fois exaspérant et gai. Il correspond à l'image que j'ai d'Amélie.
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