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Choyé par les siens, Mathieu vit une enfance idyllique dans la vallée de Chantebrie. Mais tout bascule le jour où il perd ses parents dans un accident tragique. C'est décidé, il consacrera sa vie à défier la mort. Il quitte sa vallée et Amandine, sa fiancée, pour suivre des études de médecine à Paris. Là, il travaillera pour un taxidermiste dont la plus belle pièce est un mystérieux cerbère blanc...
Mais peut-on vraiment oublier son passé ?
Tiraillé par ses démons, ses regrets et son ambition, Mathieu ira d'aventure en aventure jusqu'à ce lieu ultime, interdit, duquel il reviendra transformé.
Dans ce roman, Pierre Raufast joue avec l'imaginaire et la fantaisie pour aborder des sujets graves : le culte de la jeunesse, la peur du déclin, la folie d'une société qui croit pouvoir nier la mort. Il est aussi question de métamorphoses ; de l'amour, de nos choix et de nos âmes.
Vallée de Chantebrie. Mathieu et Amandine sont liés depuis leur plus tendre enfance. Leurs parents respectifs étant très proches, c’est une relation étroite que les deux jeunes entretiennent. Ils vont ressentir l’un pour l’autre des sentiments amoureux au fil des années. Pourtant, un événement dramatique va surgir et Mathieu va décider de fuir, laissant Amandine désemparée.
Ce roman constitue ma première incursion dans l’univers littéraire de Pierre Raufast et je dois bien avouer que j’en ressors conquise. C’est un récit qui m’aura bousculée à bien des égards et que j’ai trouvé remarquable de par l’originalité dont il fait preuve.
Il faut dire que ce roman débutait pourtant d’une manière assez simple, avec une histoire d’amour banale. Mais Pierre a réussi à sortir des sentiers battus et à prendre des directions dans son intrigue qui m’auront totalement déroutée. Je ne m’attendais pas à trouver certaines thématiques abordées sous une grande originalité.
Pierre a un véritable talent de conteur et l’idée d’intégrer en filigrane la mythologie grecque à son récit m’a particulièrement plu. J’ai trouvé cela judicieux. Au final, l’auteur nous propose une histoire placée sous le signe de la sensibilité et aborde des thématiques très difficiles avec une grande acuité et beaucoup de profondeur.
Les personnages sont complexes et très bien esquissés. Pierre a réussi à créer une grande dualité chez Mathieu. Si j’ai souvent eu de l’empathie pour lui, à cause de toute cette culpabilité qu’il porte sur ses épaules, j’ai par contre parfois eu énormément de mal à ressentir de la sympathie pour lui, notamment à cause de sa lâcheté par rapport à Amandine. Ce sont donc des personnages qui sont loin d’être superficiels et qui font soulever des sentiments contradictoires chez le lecteur.
La plume de l’auteur m’a totalement conquise. C’est vraiment particulier, et il faut reconnaître à Pierre un talent de conteur. Les chapitres alternent entre les points de vue de Mathieu et d’Amandine, et j’ai trouvé ce schéma narratif particulièrement bien choisi. J’ai ainsi pu suivre au plus près leurs ressentis.
Un roman original abordant une multitude de thématiques très délicates et difficiles. L’auteur fait preuve d’acuité et l’intrigue, servie par des personnages forts, offre une grande profondeur qui ne laissera pas le lecteur indifférent. Une très bonne lecture.
Amandine et Mathieu, Mathieu et Amandine. Jamais l’un sans l’autre, indissociables, inséparables depuis la naissance « Deux gémeaux à défaut d’être jumeaux ».
Les parents, très amis, étaient toujours ensemble. Le tableau est idyllique, le bonheur présent. Las ! Le destin s’en mêle. Les parents de Mathieu se tuent dans un accident de voiture alors qu’ils étaient au ski. Mathieu se culpabilise car, pour une bouderie, ils sont partis quelques instants plus tard. Alors il a décidé qu’il soignerait, soignerait tout. Au collège, les enfants créent la clinique des doudous. Tout un programme et… ça fonctionne rudement.
« Finalement que ce soit pour les doudous ou les lapins, Mathieu voulait sauver des vies. Il était ce médecin en puissance que je n’ai jamais vraiment pris au sérieux. Les passions de nos hommes les consument tôt ou tard. »
Et il ne changea pas d’avis, surtout après la mort du père d’Amandine pour laquelle il se sent également responsable et coupable. « Comment pourrais-je continuer à faire semblant de rien ? C’était impossible. Mais d’un autre côté, lui avouer ma culpabilité la ferait souffrir ». lors, il monte à Paris sans avertir Amandine. « Ce fut une immense connerie, quelque chose d’irrationnel ».
Ses études l’amène à apprendre à soigner et pendant son temps libre, il travaille chez un taxidermiste, apprend le métier et, par certain côté, fige la mort. Dans l’entrée, il y a un cerbère blanc empaillé superbe « Observe, écoute et juge. Toujours dans cet ordre, cela te permettra de connaître l’âme de ton interlocuteur. » C’est ce que lui dit le taxidermiste en parlant de sa bête empaillée.
Que n’eût -il pas connu et appliqué cette maxime avant de fuir à Paris !
Repousser les limites de la mort, c’est son projet, devenu réalité dans une clinique de luxe dédiée aux gens riches qui veulent rester jeunes longtemps, longtemps, longtemps…. A des tarifs qu’eux seuls peuvent s’offrir
Mathieu a un rapport étroit avec la mort. D’un côté il se sent responsable de la mort des personnes qui l’entourent et de l’autre, il la défie en empaillant des animaux ou, plus tard, dans sa clinique à rajeunir des chairs. Comme s’il voulait non pas réparer les vivants, mais figer le temps. Ode à l’éternelle jeunesse en cultivant l’enveloppe plus que le contenu qui devient vide de sens. Mais la mort est la plus forte dans ce jeu.
Pierre Raufast pousse même le bouchon plus loin dans la seconde partie du livre. Il m’a fallu la réflexion d’après lecture pour en comprendre le sens et la logique.
« Notre âme est un objet quantique qui file à la vitesse de la lumière. Dans la théorie des cordes, notre univers contient onze dimensions, dont les trois spatiales et le temps. Comme l’âme est un objet quantique sans masse, elle peut se mouvoir à travers les autres dimensions en empruntant des raccourcis spatiaux. C’est le principe des trous de ver illustré dans les films de science-fiction avec les voyages dans « l’hyperespace ». » C.Q.F.D. !! Et direction accélérateur de particules du CERN à Genève.
Du haut de l’Olympe, Phoebus considéra Mathieu et murmura dans la langue des immortels « sors tuamortalis, non est mortale, quod optas, « Ton sort est celui d’un mortel, mais ton désir est immortel ». »
J’ai souri à ce grand écart entre une logique scientifique et les dieux (Phoebus, Tantale…) discutant du cas Mathieu lors d’un festin. Le projet, tel une revisite de l’Odyssée est mené tambour battant avec humour et amour..
Acceptez de vous laisser mener dans la barque des dieux, conduite par Cerbère.
Pierre Raufast parle du même sujet que « Une bête au Paradis » le traitement différent en fait deux bons livres. D’ailleurs chacun parle de la fuite du mâle et la femme qui reste… La femme serait-elle la figure de la tradition, de la terre ?
A partir d’un amour d’enfance absolu… Tout est permis.
Amandine et Mathieu sont inséparables depuis leur naissance. Habitant à Chantebrie, ce duo fusionnel partage absolument tout. Au fil des années, cette belle amitié se transforme en amour, quoi de plus logique pour deux êtres se complétant à la perfection. Mais voilà qu’un drame fait basculer leurs destins. Mathieu perd ses parents dans un tragique accident. De là, il décide de partir étudier la médecine à Paris et d’y titiller la mort de plus près. Mathieu quitte la vallée, abandonne Amandine, lâchement. Mais peut-il tout plaquer comme ça et se refaire une vie sans jamais se retourner ?
Un roman à double voix, celle d’Amandine et de Mathieu. À la fois reliés et amoureux tout en étant distants et ennemis. La mort est omniprésente dans le roman, elle plane sur les personnages. Mais n’allez pas croire qu’il n’y a que ça, sinon bonjour la déprime. Pierre Raufast aborde d’autres thèmes. Il y est question des choix de vie, de ce que l’on veut coûte que coûte. D’identité, se construire seul lorsque la vie ne nous fait pas de cadeaux. Il parle aussi de l’amour, l’unique, le vrai. Le cerbère blanc et ses histoires qui s’enchaînent, ses choix de vie qui bousculent, ses instants qui filent. De la vie à la mort il n’y a que Le cerbère blanc pour composer des récits.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/06/03/38340307.html
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2020/04/le-cerbere-blanc-de-pierre-raufast.html
Amandine et Mathieu se connaissent depuis toujours. Nés à un jour d'écart, ils vivent une enfance de rêve dans un village de la vallée de Chantebrie. Leurs parents sont amis et les deux enfants sont pratiquement élevés ensemble. Tout naturellement, à l'adolescence, leurs sentiments évoluent vers une jolie histoire d'amour. Mais tout bascule le jour où les parents de Mathieu périssent dans un accident tragique. Mathieu se sent responsable de leur mort et, accablé de culpabilité, il voue dès lors une véritable obsession pour la mort qu'il décide de défier en la maitrisant. Il quitte la vallée et Amandine pour suivre des études de médecine à Paris. Premier acte de lâcheté qui va modifier le cours de la vie des jeunes gens. Pour financer ses études Mathieu va travailler chez un taxidermiste dont la plus belle pièce est un mystérieux cerbère blanc, une créature mythologique à trois têtes, "Une tête qui observe, une tête qui écoute, une tête qui parle", une trinité gage de sagesse.
Ce roman nous raconte le destin de Mathieu et Amandine de leur naissance à la quarantaine.
Dans ce roman à deux voix, Mathieu et d'Amandine retracent à tour de rôle leur histoire, leurs joies et leurs peines, leurs regrets... des destins liés à jamais, influencés par leurs bons ou mauvais choix.
Tout d'abord j'ai été surprise de me retrouver face à un roman classique déroulant une intrigue assez linéaire et non des histoires gigognes comme dans les précédents romans de Pierre Raufast. Le style est également plus académique jusqu'à ce qu'au détour d'un chapitre, au milieu du roman, le ton si particulier de Pierre Raufast me saute au visage par surprise. Dans la dernière partie du roman un retournement très surprenant et parfaitement réussi introduit un final d'une grande puissance. Ce style nouveau m'a surprise mais m'a vraiment enthousiasmée. Dans ce texte, le cerbère symbolise les carrefours de vie, les différents choix qui peuvent s'offrir à nous à certains moments de nos vies, les références à la mythologie grecque sont fréquentes, mais nul besoin d'être féru en la matière pour tomber sous le charme de ce roman. Évènements qui contrarient des destins qui semblent tout tracés, qui modifient durablement le cours de la vie, choix de vie, amour et possibilité d'une deuxième chance sont les thèmes principaux de ce roman. Pierre Raufast parle également d'une certaine folie humaine symbolisée par le rêve de la jeunesse éternelle avec la chirurgie esthétique à outrance comme corolaire et par le rêve fou de maitriser la mort.
Beaucoup moins fantaisiste que ses précédents romans, ce nouveau roman est profond par les pistes de réflexion qu'il ouvre. Un roman délicat, très émouvant sur des sujets graves abordés avec une certaine légèreté et un humour toujours sous-jacent. Un roman très réussi qui confirme le talent de conteur de Pierre Raufast et son imagination sans limites.
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