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Paul Sneijder est l'unique survivant d'un accident d'ascenseur. Sa fille y a perdu la vie. Depuis ce jour, sa perception de la réalité s'est affinée, comme si quelqu'un avait monté le son du vacarme du monde. Comment continuer à vivre, avec une épouse tyrannique qui ramène un poulet rôti les jours où elle voit son amant ? En changeant de métier : promener des chiens, voilà une activité attrayante.
C'est toujours un plaisir de retrouver Jean-Paul Dubois et ses névroses...les familles un peu foutraques et bancales, les chiens, les dentistes et les tondeuses à gazon, le héros prénommé Paul et sa femme Anna, invariablement d'un roman à l'autre.
C'est comme un repère ;o)
Cette fois, au lieu des tondeuses, ce sont les ascenseurs, leur mécanisme et leurs dysfonctionnements qui sont au cœur de ce qui commence comme une tragédie mais qui prend rapidement des allures de comédie : l'ironie latente des romans de l'auteur se déploie à nouveau, examinant avec circonspection et humour les verticalités citadines, l'horizontalité morne de sa vie et de ses déplacements, exploitant le thème de la chute (celle qui a tué sa fille dans l'ascenseur et celle qui attend son couple et sa vie).
Drôle encore, ce roman, et toujours empreint de nostalgie, de rémanences. De l'humour pour accompagner ce pauvre Paul qui promène des chiens et développe un eczéma inquiétant, qui ramasse leurs déjections avec circonspection, qui s'inquiète des nuées d'oiseaux morts comme d'un signe funeste, ironise sur sa tyrannique épouse infidèle, sur leurs enfants jumeaux qu'il se met à détester cordialement...
C'est d'autant plus savoureux que la narration aligne quelques aphorismes bien trouvés !
"Et je peux vous garantir qu'ensuite vous serez aussi détendu et relaxé qu'une olive dans un verre de Martini."
Bof en fait... J'ai du mal à finir:(
Décidément, j’aime bien les livres de Jean-Paul Dubois. Ses personnages aussi.
Même si ce Mr Sneijder est un peu agaçant de tant de mollesse.
C’est l’histoire d’une vie ratée, d’une grande solitude.
Il subit toutes les décisions de sa deuxième femme, odieuse, avec une étonnante passivité
Un accident d’ascenseur va perturber sa vie, mais il semble que rien ne le fera réagir dans un sens qui serait bon pour lui.
Oui, donc, une histoire pas très marrante. Mais l’écriture de l’auteur me fait toujours beaucoup de bien, même quand il raconte des histoires tristes. Je me laisse porter au fil des pages, benoitement.
Un regard lucide, acerbe et féroce sur une vie ratée, sur la place de l'homme et du chien dans la société, portrait d'une solitude sans fond. Un roman sombre, mélancolique et drôle. J'ai adoré.
Dans ce roman noir et drôle, on retrouve la belle écriture fluide de Jean-Paul Dubois et l'expression d'une souffrance dévastatrice. Comment survivre après un traumatisme qui vous a privé de tout ce que vous aimiez et vous a désillé les yeux sur le simulacre de votre vie et la duplicité des personnes qui la partagent ? Comment retrouver l'élan vital et se replacer comme si de rien n'était dans ce monde moderne dont on perçoit désormais l'absurdité ? Paul est le seul survivant d'un accident d'ascenceur dans lequel sa fille a perdu la vie. Lucide et désabusé, avide de vérité et de liberté, Paul va devenir le grain de sable qui va enrayer l'existence bien huilée de sa femme et de ses fils qui ne vont pas lui pardonner. Survivra-t-il à cette seconde chute ?
A lire absolument !
Paul Sneijder vit au Québec, il a la soixantaine, il est marié à Anna une cadre ambitieuse, une femme « à haut potentiel » tandis que lui est n'est qu'un simple employé dans une société d'Alcool du Québec dans laquelle il est rentré grâce aux relations de son épouse. Ils ont des jumeaux deux garçons qui sont « des clones masculinisés » d'Anna, Paul se sent vite exclu de sa part de paternité. de son précédent mariage, il a eu une fille, Marie, dont sa deuxième femme ne veut pas entendre parler, ni voir conditions non négociables ! Pendant près de vingt ans, il accepte lâchement de voir sa fille en dehors de sa nouvelle vie familiale. Un matin lui et sa fille se donnent rendez-vous pour déjeuner, ils prennent l'ascenseur, les portes se referment et c'est la chute libre ! Sur les cinq personnes présentent dans l'ascenseur, Paul est le seul à en réchapper. Après plusieurs semaines de coma, il réintègre son foyer, mais sa vie ne sera plus jamais la même. Il ne veut plus reprendre son travail, ne voulant plus vivre fermé, les endroits clos lui donnent des crises d'angoisses. Il trouve un emploi de « promeneurs de chiens » au grand damne de sa femme et ses fils qui trouvent qu'il est tombé bien bas et qu'il fait le déshonneur de leur famille. Mais Paul s'obstine, curieux du monde et des êtres. Il ne peut s'empêcher d'essayer de comprendre, d'appréhender tout ce qui l'entoure, le fonctionnement des ascenseurs devient une obsession. Il a besoin d'accumuler des petits savoirs, une multitude de choses inutiles, mais qui lui permettent de fouiller dans sa mémoire et de tenter de trouver des réponses à ces questions. Un roman ironique sur un homme désenchanté qui a perdu ce qui lui était le plus cher en quelques minutes. Un roman qui décrit le rôle essentiel des ascenseurs, dans nos vies modernes. Ainsi leur verticalité est devenue toute puissante, « nous sommes tous à des degrés divers, leurs obligés », « ceux sont eux, uniquement, qui ont permis l'émergence de ces mégapoles », « nous devons veiller à tout, contrôler nos habitus. Parce ce que au-delà d'un certain degré de promiscuité et d'entassement, bien peu de chose suffit pour que les animaux deviennent fou ». Après la lecture de ce roman, je vais regarder d'un autre oeil les ascenseurs !
Comme à son habitude, Jean-Paul Dubois nous fait don d'un livre à l'histoire originale mais pas seulement !
De cette histoire originale, il profite pour nous amener à réfléchir sur notre condition d'homme ou de femme moderne dont nos nombreuses activités, si nous prenions le temps de les mettre à distance, nous paraitraient vaines voire carrément vides de sens.
Le tout est porté par une écriture de grande qualité dont la langue, tout en étant relativement simple, reste d'une précision quasi chirurgicale.
Je ne dirai pas que c'est le livre que je préfère de lui mais quand même et j'ai très envie de le classer - si je puis me permettre - en troisième position dans mon top ten, pour cet auteur, juste derrière "Une année sous silence" et "Tous les matins je me lève", romans dans lesquels il traite également du dérisoire et du désespoir dans lequel s'englue trop souvent l'être humain.
"Le cas Sneijder" est vraiment un roman de notre époque de grande consommation et de plaisir immédiat.
Je m'explique. Voilà trois jours que j'ai terminé le nouveau livre de Jean Paul Dubois, auteur dont j'aime bien les écrits et que je lis régulièrement. J'ai beaucoup apprécié ma lecture. Le sujet, sans être d'une grande originalité, est prenant et très bien mené. J'ai été interpelé par le cas de cet homme victime avec sa fille d'un accident d'ascenseur auquel lui seul a réchappé. J'ai admiré la prouesse de l'auteur d'arriver à nous intéresser à toutes ces anecdotes et détails techniques autour de ces cages qui nous transportent dans les hauteurs de building high-techs. J'ai beaucoup souri lorsqu'il entraîne son héros à devenir dog walker, promeneur de chiens, dans un Montréal enneigé et sous le regard outragé de sa snobinarde d'épouse.
Comme d'habitude, j'ai apprécié que l'auteur se serve de son histoire pour instiller de fines annotations sur notre époque, intelligentes et bien senties.
Alors, pourquoi, lorsque j'ai refermé le livre, après un dénouement abrupt et un peu déstabilisant, j'ai reposé le livre dans ma bibliothèque, dans la partie "à donner" ou "à vendre"? Aucune envie de le garder voire de le conseiller. Mais aucune envie non plus de le démolir. Simplement le sentiment d'un bel objet bien fait, bien écrit, avec pourtant de la saveur mais pas indispensable (enfin, plus que Pancol ou Musso).
Bon, si vous êtes dans un hall de gare, dans la boutique "Relay", "Le cas Sneijder" fera tout de même un excellent compagnon de voyage pour votre Paris/Bordeaux. Et c'est déjà ça !
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