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Jeudi 29 octobre 2015, 9h15, tribunal de Melun. L'avocat Joseph Scipilliti tire à bout portant trois balles sur son collègue le bâtonnier Henrique Vannier. Voyant arriver la balle qui doit l'achever, celui-ci demande : « Épargne mon visage, pour mes enfants, pour qu'ils puissent me dire au revoir. » Joseph Scipilliti suspend son geste, et retourne l'arme contre lui.
Les médias annoncent immédiatement que les deux hommes sont morts. Anne, la femme d'Henrique Vannier, s'est précipitée sur place, elle accompagne l'ambulance. Pour que leurs proches la croient, elle en vient à jurer que son mari est vivant.
Hasard - ou pas ? -, Ondine Millot, alors journaliste à Libération, se trouve dans ce même tribunal. Elle résiste aux injonctions du commentaire en direct, pour comprendre les raisons du crime.
Comprendre surtout la rencontre de destins étrangement symétriques : deux hommes, nés de familles franco-italiennes modestes, grandissant dans une forme d'adversité, qui à force de volonté, deviennent avocats. Pour tous deux, le monde était une conquête. Pour Joseph Scipilliti, il est devenu une guerre à mener seul contre tous. Pourquoi a-t-il basculé de l'univers de la justice au sentiment d'injustice universel ? Pourquoi a-t-il vu en Henrique Vannier, selon ses mots, « le candidat idéal » ?
Ondine Millot nous plonge dans une France pleine d'espoirs et de malentendus, où la famille croise la route de la liberté individuelle, où le courage se heurte à l'obsession, où ce qui semble un fait divers prend l'ampleur symbolique d'une tragédie. Un hymne à la survie.
Une enquête menée d'une écriture virtuose. Une révélation littéraire.
Le 29 novembre 2015, dans un tribunal, un avocat tire à bout portant sur son confrère. En face du mourant il retourne l’arme contre lui et se suicide. Pourquoi? Qu’est-ce qui a poussé cet homme à tout à coup commettre cet acte épouvantable? C’est ce sur quoi #ondinemillot va enquêter. Présente dans ce tribunal le jour du crime, la journaliste va se prendre d’intérêt pour l’histoire et rencontrer Henrique Vannier, la victime, qui a miraculeusement survécu. L’idée d’un livre va venir des deux mais Ondine Millot insiste pour ne prendre aucun parti et va analyser autant la vie de la victime que celle du bourreau. Il en sort un récit journalistique, entièrement factuel, qui n’émet aucun jugement. On découvre d’un côté Joseph Scipilliti, un être torturé, qui va s’isoler et sombrer petit à petit. Ses amis, sa famille, personne ne réalise la gravité de la situation. De l’autre, sa victime, qui va devoir vivre avec les conséquences physique et psychologiques de ce crime. Les répercussions ne toucheront pas que lui mais aussi sa femme, ses enfants, ses parents...
« Le candidat idéal » se lit comme un article d’investigation. C’est bien écrit, facile à lire et l’on sent que l’enquête à été menée de façon approfondie et exhaustive. Pas de pathos, juste les faits qui révèlent la tragédie. Un très beau livre.
Il fut une époque où je lisais et regardais beaucoup de faits divers, puis cela m'a passé, la télévision fait bien souvent dans le sensationnel pour attirer le chaland. Je ne connaissais pas Ondine Millot, mais le résumé de quatrième de couverture, concocté par les Editions Stock présente l'idée d'un texte composé avec circonspection et mesure. Un avocat qui tire sur un confrère, et pas sous la forme d'une plaidoirie, ce n'est pas vraiment un fait divers très commun si j'ose dire, d'autant que cela se passe au tribunal de Melun. D'un côté, la victime Henrique Vannier, qui occupait à l'époque la fonction de bâtonnier du barreau de Melun de l'autre, en face de lui, un confrère, le tireur, Joseph Scipilliti. Je n'avais l'honneur de connaître aucun de ces hommes de loi, c'est donc avec impartialité que j'ai ouvert ce livre et avec le moins de préjugés possibles, même connaissant à l'avance les rôles de l'un et de l'autre dans cette confrontation meurtrière.
Ondine Millot traite la vie de l'un et de l'autre homme de loi de façon identique, sans victimisation, sans culpabilisation, en d'autres termes, sans jugement, car ce n'est pas le rôle qu'elle s'attribue : il s'agit, pour la journaliste, d'abord d'apprendre et comprendre. L'auteure consacre les deux chapitres liminaires à exposer les circonstances du crime, à raconter sa propre appréciation du jour J alors qu'incidemment, elle était sur les lieux de la fusillade. Et c'est progressivement que l'on acquiert une première et vague compréhension des personnalités des deux hommes : si Henrique Vannier, la victime est un homme ouvert et apprécié, Joseph Scipilliti, le tireur, en revanche, présente le caractère opposé. Et c'est en présentant les dissensions qui séparaient les deux hommes, retraçant leur parcours à chacun ; leur personnalité, leur état d'esprit en ce jour funeste, à travers la hauteur du travail de recueil et de réflexion qu'a accompli Ondine Millot que l'on va comprendre l'acte désespéré d'un homme qui flirtait, depuis longtemps, avec le burn-out et l'effondrement psychologique, qui n'avait plus grand-chose à perdre.
Ondine Millot traite la vie de l'un et de l'autre homme de loi de façon identique, sans victimisation, sans culpabilisation, en d'autres termes, sans jugement, car ce n'est pas le rôle qu'elle s'attribue : il s'agit, pour la journaliste, d'abord d'apprendre et comprendre. L'auteure consacre les deux chapitres liminaires à exposer les circonstances du crime, à raconter sa propre appréciation du jour J alors qu'incidemment, elle était sur les lieux de la fusillade. Et c'est progressivement que l'on acquiert une première et vague compréhension des personnalités des deux hommes : si Henrique Vannier, la victime est un homme ouvert et apprécié, Joseph Scipilliti, le tireur, en revanche, présente le caractère opposé. Et c'est en présentant les dissensions qui séparaient les deux hommes, retraçant leur parcours à chacun ; leur personnalité, leur état d'esprit en ce jour funeste, à travers la hauteur du travail de recueil et de réflexion qu'a accompli Ondine Millot que l'on va comprendre l'acte désespéré d'un homme qui flirtait, depuis longtemps, avec le burn-out et l'effondrement psychologique, qui n'avait plus grand-chose à perdre.
Si Henrique Vannier était un homme sans histoire, le noeud du problème est incarné par Joseph Scipilliti qui laisse comme seul testament une diatribe de plusieurs pages. Ondine Millot va remonter le fil de la vie de cet homme perturbé : j'avoue que le récit est mené très habilement par la journaliste et j'en suis finalement arrivée exactement là où elle a voulu nous emmener. Si le geste est inacceptable, et la culpabilité de Joseph Scipilliti indéniable malgré l'impossibilité de tout procès qu'entraîne sa mort immédiate, elle a eu l'honneur de décrypter les vies de l'un et de l'autre assez intelligemment pour que l'on comprenne, tout comme elle l'a fait, à quel point Henrique Vannier représentait pour Scipilliti ce candidat idéal. C'est, elle l'explique très bien, une démarche qu'elle a déjà entrepris une première fois dans son titre Les monstres n'existent pas, ou elle va au-delà des infanticides pour pouvoir donner une explication au geste terrible.
Car le plus terrible dans tout cela, c'est bien qu'il y a bien une explication à cette tentative de meurtre, qui se situe quelque part entre les trente années d'échecs successifs de la vie de Scipilliti, un isolement social total, une incapacité à se confronter à ces échecs, à demander de l'aide ou même à se remettre en question. Ondine Millot excelle à aller débusquer cette part d'humanité dans des personnages, qui ont commis des actes terribles, et dans le cas présent de l'avocat, à redonner un peu de contraste à ce portrait au vitriol de l'homme que chacun est prêt à dresser. Et si le tir à bout portant sur un confrère est un drame, pour la victime et sa famille, la journaliste expose cette succession de coups durs, dont les conséquences ont été soigneusement camouflées par une façade inébranlable dissimulant un isolement et une solitude pour le moins abyssaux.
Ondine Millot sauvegarde cet équilibre précaire entre une condamnation définitive et aveugle et la tentation de totalement exempté Scipilliti de son acte au détriment de Henrique Vannier : elle ne se pose ni en juge, ni même en membre d'un jury populaire. Et même si sa perception se laisse deviner, elle laisse tous les éléments au lecteur pour qu'il se fasse sa propre idée en mettant à sa disposition tous les éléments déclencheurs de l'acte de Scipillii. Ondine Millot monte un face-à-face qui n'aura de toute façon jamais lieu, Henrique Vannier devant se reconstruire, victime idéale d'un homme totalement entaillé par la profondeur de ses failles, face au fantôme omniprésent du mort.
Le candidat idéal m'a surprise et maintenu en haleine le long de ses trois cents pages : les journalistes tels qu'Ondine Millot sont à mon sens indispensables car ils remettent ces faits divers dans une perspective autre que celle de la simple binarité bien/mal. J'ai été totalement en phase avec le parti-pris de la journaliste, même si j'imagine que pour certaines personnes concernées, ce n'est pas forcément facile à lire ou à admettre, ou que certains puissent prendre cela comme une tentative d'exempter le tireur de sa responsabilité alors qu'il n'en est pas question. Et puis rendons justice à Henrique Vannier qui a pris le temps nécessaire pour se reconstruire physiquement et psychologiquement sans se laisser envahir par une haine et une rancune tenaces et indélébiles, même si les traces du crime le sont, elles.
Dans cet ouvrage, Ondine Millot revient sur un fait divers survenu au Tribunal de Melun en
octobre 2015, la tentative d’assassinat du bâtonnier par l’avocat Joseph Scipilliti qui se
suicide après son geste.
L’auteure, journaliste à Libération, revient sur la rencontre des deux hommes et l’évolution
de leur vision de la justice. Elle mène une enquête méthodique afin de comprendre ce fais
divers.
C’est un essai que j’ai trouvé bien écrit et très détaillé mais je ne suis malheureusement pas,
je pense, le public-cible de ce genre d’ouvrage. Je ne suis pas très intéressée par les
enquêtes et l’univers de la justice que je connais mal. Mais il faut reconnaître à cet essai une
volonté de toucher l’universel à partie d’un fais divers et une vulgarisation du domaine de la
justice pour ceux qui – comme moi – n’y connaissent rien.
Ondine Millot se trouve, le 29 octobre 2015, au tribunal de Melun, lorsqu'un avocat tire sur le bâtonnier et retourne l'arme vers lui. Cela se passe dans le bureau du bâtonnier : un fait divers surprenant, étrange. Ondine Millot, journaliste judiciaire pour Libération, va décider alors d'enquêter sur l'itinéraire de ces deux hommes. de plus, le « tueur-suicidé » a laissé son journal qu'il a publié sur la toile. La « victime » est sauvée et va accepter de témoigner, de parler de lui, de ce moment. L'auteure va nous décrire l'itinéraire personnel, professionnel de ces deux hommes, qui ont d'ailleurs d'étranges similitudes de parcours. Ce texte parle très bien du travail d'avocat, des relations entre professionnels du droit. le portrait et le parcours de deux hommes, l'histoire de leur famille, de leurs choix de vies. Ondine Millot ne tente pas d'expliquer le pourquoi de ce geste désespéré, inexplicable, qui ne le sera jamais puisque le tireur s'est suicidé et n'a laissé qu'un journal, dans lequel il raconte sa vie, ses persécutions qu'il aurait subi et qui ressemble à un journal d'un parano, d'un solitaire chronique. L'auteure nous parle du milieu des avocats, qui ne sont pas tous des notables de petites villes. Il y a aussi un fond de milieu revendicatif, car le tueur avait fait partie de « riposte laïque » et était devenu un militant d'extrême droite, un anti système, un diffuseur et défendeur d'idées nauséabondes : était il un salaud ou a t il eu un moment d'égarement comme peuvent le penser certains membres de sa famille. La victime, lui, essaie de se reconstruire, de comprendre, d'avancer. Une lecture qui m'a appris des choses sur le fonctionnement de la justice et surtout du côté des avocats et le fonctionnement de leur métier, des relations entre eux.
Lorsque l'on travaille dans le milieu de la presse, on essaye d'arriver très rapidement sur les lieux d'un fait divers pour couvrir l'information.
Ce 29 octobre 2015, Ondine Millot, journaliste, est venue assister à une audience à Melun. Elle ne s'imagine pas que va se jouer, à quelques mètres, au sein même du tribunal un drame. Un avocat, Joseph Scipilliti décide de mettre fin à ses jours après avoir tiré trois balles sur son bâtonnier, maître Henrique Vannier.
Pourquoi ce drame est-il arrivé? Aurait-il pu être évité? Que s’est-il passé pour que Joseph Scipilliti commette l'irréparable?
Ondine Millot nous propose ici un très beau travail d'enquête pour tenter de comprendre les éléments déclenchant son passage à l’acte.
En remontant dans le passé familial des deux hommes, Ondine Millot retrace avec le plus de neutralité possible les différents éléments marquant de leur vie et leur choix de devenir avocats.
Étaient-ils vraiment deux hommes que tout opposait ?
Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous disait Paul Éluard. Et si ce jeudi 29 octobre 2015, Ondine Millot avait rendez-vous non pas avec un, mais avec deux avocats ?
Ce jour-là, elle se rendait au Palais de justice de Melun pour suivre le procès des parents de la petite Inaya, un couple de trentenaires accusés d’avoir tué leur bébé de 20 mois. Un peu en retard, elle se trouve dans le hall de l'immeuble fait de verre et d'acier lorsqu'elle entend des coups de feu. La rumeur a tout juste dévalé les escaliers. Un avocat aurait tiré sur le bâtonnier, les deux sont morts. S'ensuit une effervescence hors norme. Ondine Millot reste figée sur place. Elle résiste aux injonctions du commentaire en direct. Parler de ce qu'elle n'a pas vu, très peu pour elle. Elle préfère comprendre les raisons de ce crime. Dès lors et parce que contre toute attente, Henrique Vannier n'est pas décédé, Ondine Millot va, cinq années durant, enquêter. Pour ce faire et bien que Joseph Scipilliti se soit suicidé, elle va étudier consciencieusement son Journal indélicat qu'il avait pris soin d'adresser à certains confrères. C'est donc à partir de ce document de deux cent quarante pages, mais également sur la base d'entretiens qu'Ondine Millot va tenter de répondre à la difficile question : Pourquoi ?
Le candidat idéal est un livre passionnant à plus d'un titre.
Tout d'abord il met en exergue le cheminement de l'auteure. Ondine Millot était en pleine rédaction de son livre Les monstres n’existent pas dont le (lourd) sujet est le meurtre de huit bébés par leur mère, quand l'affaire de Melun éclate. Parce qu'elle était sur place ce fameux 29 octobre 2015, elle était toute désignée pour interviewer Henrique Vannier sur son lit d'hôpital. Impressionnée par l'instinct de survie de cet homme et sa détermination à vouloir se remettre rapidement de ce drame, la possibilité d'un prochain livre s'est imposée à elle au gré de leurs échanges. Ondine Millot l'a évoqué, Henrique Vannier l'a accepté. Dès lors, les investigations débutent.
Outre la lecture du Journal indélicat, l'auteure s'attachera à retracer le passé des deux hommes afin de cerner leur personnalité. Elle fera parler Henrique, sa famille, ses confrères et amis. Par souci de justice et d'équité, elle fera de même auprès des proches de son agresseur. Cette démarche qui va bien au-delà du travail d'investigation, est remarquable. Ce qui frappe, c'est la droiture d'Ondine Millot et son empathie. Elle a à cœur de toujours rester impartiale, de ne jamais verser dans le jugement. Elle ne condamne pas, elle tente juste d'expliquer. Pourtant tout accable Joseph Scipilliti, cet être devenu aigri à force de se laisser submerger par son dégoût de l'injustice, jusqu'à la voir partout, jusqu'à s'en rendre malade. Parce qu'elle sait que rien n'est aussi tranché, aussi binaire que cela, que cette affaire ne peut être réduite à d'un côté une victime, de l'autre un bourreau, l'auteure révèle tout ce qui a rapproché ces deux êtres et tout ce qui les a percuté de plein fouet. Étonnamment troublant. Bien que personne ne saura jamais avec certitude ce qui a motivé Joseph Scipilliti, on est en droit de se demander si en définitive, il ne voulait finir sa vie avec son idéal, celui qu'il aurait voulu être, voire celui qu'il aurait dû devenir ?
Le candidat idéal est un livre captivant, le travail d'Ondine Millot est absolument fascinant. Et cerise sur le gâteau, grâce à la fluidité de son écriture, il se lit comme un roman. Une belle découverte faite dans le cadre du Grand prix des lectrices Elle 2022. Je conseille vivement Le candidat idéal.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/12/mon-avis-sur-le-candidat-ideal-dondine.html
Le 20 Octobre 2015, Joseph Scipilliti, avocat, tire trois balles à bout portant sur le bâtonnier Henrique Vannier, avant de retourner l’arme contre lui. Si Henrique Vannier s’en sort, au prix de séquelles non négligeables, l’agresseur, lui, est mort.
C’est sur ce tragique fait divers qu’Ondine Millot enquête, afin de tenter de comprendre le processus qui a conduit au drame.
Les plus
l’écriture agréable, qui fait que ce texte se lit comme un roman, sans suspens, puisqu’on en connait dès le départ la fin mais avec un souci de l’analyse psychologique des personnages, déroulée avec rigueur et sans jugement. Pas de parti pris, pas d’a priori, Ondine Millot veut juste comprendre.
l’état des lieux d’une profession qui d’un raccourci évoque une catégorie sociale privilégiée, or les chiffres sont là, le nombre d’avocats formés est bien supérieur à la demande, et les ténors du barreau ne sont pas légion. La profession est sinistrée et « En 2017, la bâtonnière de Paris estimait qu’un tiers de son barreau vivait « en dessous du Smic1 ».De même, trente pour cent des avocats arrêtent d ‘exercer avant la dixième année.
Le point sur le rôle du bâtonnier, un « chef d’orchestre » au sein du tribunal, garant d’une éthique professionnelle, fonctionnant plus à l’empathie qu’à l’attrait pour le pouvoir ; c’était en tout cas le cas d’Henrique Vannier;
On constate aussi s’il, en était besoin, que les victimes d’agressions, quelles qu’elles soient, au delà de la compassion suscitée lors des flashs infos vite oubliés, conservent longtemps voire à vie des séquelles qui les handicapent à jamais.
Par contre, et c’est le bémol, était-il nécessaire d’écrire ces trois cents pages pour en arriver à la conclusion qui s’impose lorsque l’on parcourt ne serait-ce qu’une partie du journal laissé par Joseph Scipilliti, atteint d’une pathologie psychiatrique indéniable. Henrique Vannier était là, au mauvais endroit, au mauvais moment, représentant l’objet d’une paranoïa envahissante.
C’est donc une lecture qui reste instructive et intéressante, et bien écrite, mais pas forcément très utile.
Le 29 octobre 2015, Tribunal de Melun. L’avocat Joseph Scipilliti tire à bout portant trois balles sur son confrère, le bâtonnier Henrique Vannier.
Ce livre est le fruit de l’enquête qu’a menée Ondine Millot afin de comprendre le processus qui a amené Joseph Scipilliti à ce geste. Il se lit comme un roman.
Le plan du livre est très bien conçu et ne perd pas le lecteur.
Tout d’abord, les faits, leurs conséquences pour la victime tant physiquement, psychologiquement, personnellement que professionnellement.
Elle donne ensuite la parole à Henrique Vasseur, la victime puis à sa famille. Vient ensuite le passé de Joseph Scipilitti, l’exploitation de son « journal indélicat », laissé à titre posthume comme seul témoignage, puis la parole est donnée à ses parents, ses frères et sœurs.
L’auteure se réserve quelques courts chapitres à différents moments de l’enquête afin de faire le point, d’expliquer ou de s’expliquer sur ce qui a été ou va être lu.
Les faits et résultats des recherches et interviews sont retranscrits de façon simple avec des documents authentiques à l’appui : notamment le « journal indélicat » de Joseph Scipilliti.
L’auteure ne prend partie ni ne juge, elle prête uniquement sa plume aux évènements et à la parole d’Henrique, de sa famille, de ses collègues et fait de même pour Joseph.
J’avoue ne pas avoir souvenir de ce « fait divers » pourtant récent, mais la lecture de ce livre, de par sa construction, son rythme et sa narration rythmée a été passionnante.
Ondine Millot sait nous accrocher par la maîtrise de son sujet où tous les points de vue sont exposés de façon délicate, impartiale et sans censure.
Un excellent document qui traite de la violence inconcevable et inexplicable avec une question récurrente : « D’où vient la violence ? »
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