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Le 29 novembre 2015, dans un tribunal, un avocat tire à bout portant sur son confrère. En face du mourant il retourne l’arme contre lui et se suicide. Pourquoi? Qu’est-ce qui a poussé cet homme à tout à coup commettre cet acte épouvantable? C’est ce sur quoi #ondinemillot va enquêter. Présente dans ce tribunal le jour du crime, la journaliste va se prendre d’intérêt pour l’histoire et rencontrer Henrique Vannier, la victime, qui a miraculeusement survécu. L’idée d’un livre va venir des deux mais Ondine Millot insiste pour ne prendre aucun parti et va analyser autant la vie de la victime que celle du bourreau. Il en sort un récit journalistique, entièrement factuel, qui n’émet aucun jugement. On découvre d’un côté Joseph Scipilliti, un être torturé, qui va s’isoler et sombrer petit à petit. Ses amis, sa famille, personne ne réalise la gravité de la situation. De l’autre, sa victime, qui va devoir vivre avec les conséquences physique et psychologiques de ce crime. Les répercussions ne toucheront pas que lui mais aussi sa femme, ses enfants, ses parents...
« Le candidat idéal » se lit comme un article d’investigation. C’est bien écrit, facile à lire et l’on sent que l’enquête à été menée de façon approfondie et exhaustive. Pas de pathos, juste les faits qui révèlent la tragédie. Un très beau livre.
Il fut une époque où je lisais et regardais beaucoup de faits divers, puis cela m'a passé, la télévision fait bien souvent dans le sensationnel pour attirer le chaland. Je ne connaissais pas Ondine Millot, mais le résumé de quatrième de couverture, concocté par les Editions Stock présente l'idée d'un texte composé avec circonspection et mesure. Un avocat qui tire sur un confrère, et pas sous la forme d'une plaidoirie, ce n'est pas vraiment un fait divers très commun si j'ose dire, d'autant que cela se passe au tribunal de Melun. D'un côté, la victime Henrique Vannier, qui occupait à l'époque la fonction de bâtonnier du barreau de Melun de l'autre, en face de lui, un confrère, le tireur, Joseph Scipilliti. Je n'avais l'honneur de connaître aucun de ces hommes de loi, c'est donc avec impartialité que j'ai ouvert ce livre et avec le moins de préjugés possibles, même connaissant à l'avance les rôles de l'un et de l'autre dans cette confrontation meurtrière.
Ondine Millot traite la vie de l'un et de l'autre homme de loi de façon identique, sans victimisation, sans culpabilisation, en d'autres termes, sans jugement, car ce n'est pas le rôle qu'elle s'attribue : il s'agit, pour la journaliste, d'abord d'apprendre et comprendre. L'auteure consacre les deux chapitres liminaires à exposer les circonstances du crime, à raconter sa propre appréciation du jour J alors qu'incidemment, elle était sur les lieux de la fusillade. Et c'est progressivement que l'on acquiert une première et vague compréhension des personnalités des deux hommes : si Henrique Vannier, la victime est un homme ouvert et apprécié, Joseph Scipilliti, le tireur, en revanche, présente le caractère opposé. Et c'est en présentant les dissensions qui séparaient les deux hommes, retraçant leur parcours à chacun ; leur personnalité, leur état d'esprit en ce jour funeste, à travers la hauteur du travail de recueil et de réflexion qu'a accompli Ondine Millot que l'on va comprendre l'acte désespéré d'un homme qui flirtait, depuis longtemps, avec le burn-out et l'effondrement psychologique, qui n'avait plus grand-chose à perdre.
Ondine Millot traite la vie de l'un et de l'autre homme de loi de façon identique, sans victimisation, sans culpabilisation, en d'autres termes, sans jugement, car ce n'est pas le rôle qu'elle s'attribue : il s'agit, pour la journaliste, d'abord d'apprendre et comprendre. L'auteure consacre les deux chapitres liminaires à exposer les circonstances du crime, à raconter sa propre appréciation du jour J alors qu'incidemment, elle était sur les lieux de la fusillade. Et c'est progressivement que l'on acquiert une première et vague compréhension des personnalités des deux hommes : si Henrique Vannier, la victime est un homme ouvert et apprécié, Joseph Scipilliti, le tireur, en revanche, présente le caractère opposé. Et c'est en présentant les dissensions qui séparaient les deux hommes, retraçant leur parcours à chacun ; leur personnalité, leur état d'esprit en ce jour funeste, à travers la hauteur du travail de recueil et de réflexion qu'a accompli Ondine Millot que l'on va comprendre l'acte désespéré d'un homme qui flirtait, depuis longtemps, avec le burn-out et l'effondrement psychologique, qui n'avait plus grand-chose à perdre.
Si Henrique Vannier était un homme sans histoire, le noeud du problème est incarné par Joseph Scipilliti qui laisse comme seul testament une diatribe de plusieurs pages. Ondine Millot va remonter le fil de la vie de cet homme perturbé : j'avoue que le récit est mené très habilement par la journaliste et j'en suis finalement arrivée exactement là où elle a voulu nous emmener. Si le geste est inacceptable, et la culpabilité de Joseph Scipilliti indéniable malgré l'impossibilité de tout procès qu'entraîne sa mort immédiate, elle a eu l'honneur de décrypter les vies de l'un et de l'autre assez intelligemment pour que l'on comprenne, tout comme elle l'a fait, à quel point Henrique Vannier représentait pour Scipilliti ce candidat idéal. C'est, elle l'explique très bien, une démarche qu'elle a déjà entrepris une première fois dans son titre Les monstres n'existent pas, ou elle va au-delà des infanticides pour pouvoir donner une explication au geste terrible.
Car le plus terrible dans tout cela, c'est bien qu'il y a bien une explication à cette tentative de meurtre, qui se situe quelque part entre les trente années d'échecs successifs de la vie de Scipilliti, un isolement social total, une incapacité à se confronter à ces échecs, à demander de l'aide ou même à se remettre en question. Ondine Millot excelle à aller débusquer cette part d'humanité dans des personnages, qui ont commis des actes terribles, et dans le cas présent de l'avocat, à redonner un peu de contraste à ce portrait au vitriol de l'homme que chacun est prêt à dresser. Et si le tir à bout portant sur un confrère est un drame, pour la victime et sa famille, la journaliste expose cette succession de coups durs, dont les conséquences ont été soigneusement camouflées par une façade inébranlable dissimulant un isolement et une solitude pour le moins abyssaux.
Ondine Millot sauvegarde cet équilibre précaire entre une condamnation définitive et aveugle et la tentation de totalement exempté Scipilliti de son acte au détriment de Henrique Vannier : elle ne se pose ni en juge, ni même en membre d'un jury populaire. Et même si sa perception se laisse deviner, elle laisse tous les éléments au lecteur pour qu'il se fasse sa propre idée en mettant à sa disposition tous les éléments déclencheurs de l'acte de Scipillii. Ondine Millot monte un face-à-face qui n'aura de toute façon jamais lieu, Henrique Vannier devant se reconstruire, victime idéale d'un homme totalement entaillé par la profondeur de ses failles, face au fantôme omniprésent du mort.
Le candidat idéal m'a surprise et maintenu en haleine le long de ses trois cents pages : les journalistes tels qu'Ondine Millot sont à mon sens indispensables car ils remettent ces faits divers dans une perspective autre que celle de la simple binarité bien/mal. J'ai été totalement en phase avec le parti-pris de la journaliste, même si j'imagine que pour certaines personnes concernées, ce n'est pas forcément facile à lire ou à admettre, ou que certains puissent prendre cela comme une tentative d'exempter le tireur de sa responsabilité alors qu'il n'en est pas question. Et puis rendons justice à Henrique Vannier qui a pris le temps nécessaire pour se reconstruire physiquement et psychologiquement sans se laisser envahir par une haine et une rancune tenaces et indélébiles, même si les traces du crime le sont, elles.
Dans cet ouvrage, Ondine Millot revient sur un fait divers survenu au Tribunal de Melun en
octobre 2015, la tentative d’assassinat du bâtonnier par l’avocat Joseph Scipilliti qui se
suicide après son geste.
L’auteure, journaliste à Libération, revient sur la rencontre des deux hommes et l’évolution
de leur vision de la justice. Elle mène une enquête méthodique afin de comprendre ce fais
divers.
C’est un essai que j’ai trouvé bien écrit et très détaillé mais je ne suis malheureusement pas,
je pense, le public-cible de ce genre d’ouvrage. Je ne suis pas très intéressée par les
enquêtes et l’univers de la justice que je connais mal. Mais il faut reconnaître à cet essai une
volonté de toucher l’universel à partie d’un fais divers et une vulgarisation du domaine de la
justice pour ceux qui – comme moi – n’y connaissent rien.
Ondine Millot se trouve, le 29 octobre 2015, au tribunal de Melun, lorsqu'un avocat tire sur le bâtonnier et retourne l'arme vers lui. Cela se passe dans le bureau du bâtonnier : un fait divers surprenant, étrange. Ondine Millot, journaliste judiciaire pour Libération, va décider alors d'enquêter sur l'itinéraire de ces deux hommes. de plus, le « tueur-suicidé » a laissé son journal qu'il a publié sur la toile. La « victime » est sauvée et va accepter de témoigner, de parler de lui, de ce moment. L'auteure va nous décrire l'itinéraire personnel, professionnel de ces deux hommes, qui ont d'ailleurs d'étranges similitudes de parcours. Ce texte parle très bien du travail d'avocat, des relations entre professionnels du droit. le portrait et le parcours de deux hommes, l'histoire de leur famille, de leurs choix de vies. Ondine Millot ne tente pas d'expliquer le pourquoi de ce geste désespéré, inexplicable, qui ne le sera jamais puisque le tireur s'est suicidé et n'a laissé qu'un journal, dans lequel il raconte sa vie, ses persécutions qu'il aurait subi et qui ressemble à un journal d'un parano, d'un solitaire chronique. L'auteure nous parle du milieu des avocats, qui ne sont pas tous des notables de petites villes. Il y a aussi un fond de milieu revendicatif, car le tueur avait fait partie de « riposte laïque » et était devenu un militant d'extrême droite, un anti système, un diffuseur et défendeur d'idées nauséabondes : était il un salaud ou a t il eu un moment d'égarement comme peuvent le penser certains membres de sa famille. La victime, lui, essaie de se reconstruire, de comprendre, d'avancer. Une lecture qui m'a appris des choses sur le fonctionnement de la justice et surtout du côté des avocats et le fonctionnement de leur métier, des relations entre eux.
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