Ils sont dans le palmarès des romans de la rentrée littéraire 2016, ce sont les incontournables de vos prochaines lectures !
Alors qu'elle vient de perdre Camille, sa fille de seize ans, Sophie Daull se penche sur le passé de sa mère, Nicole, une femme mystérieuse, disparue elle aussi, il y a trente ans. Munie de maigres indices - quelques lettres et photos tenant dans une boîte à chaussures -, elle entreprend de déchiffrer les lieux et paysages où Nicole a vécu, les visages qu'elle a connus, et tente de reconstituer ainsi une existence troublante.
À larges aiguillées joyeuses, poétiques ou bancales, l'auteure va coudre passé et présent, fiction et réalité, grand-mère et petite-fille, dans ce roman en forme d'enquête généalogique, qui vagabonde dans la France de l'après-guerre jusqu'aux années 80.
Se dessine ainsi la figure de Nicole, dont la frêle beauté et la timidité intriguent, porteuse d'une énigme qu'elle semble elle-même ignorer, chahutée depuis l'enfance par les rudesses d'une vie sans ménagement. Nicole, que le lecteur débusquera avec émotion derrière ses larges lunettes et la fumée de ses Gitanes...
Ils sont dans le palmarès des romans de la rentrée littéraire 2016, ce sont les incontournables de vos prochaines lectures !
Les chroniques sont en ligne ! A découvrir pour avoir des idées de lecture...
Plus que quelques jours avant les premières chroniques de nos #explolecteurs, venez découvrir les avis de la page 100 !
Et vous, que lisez-vous cet été ?
J’avais beaucoup aimé l’écriture de Sophie Daull dans son premier livre Camille, mon envolée.
Elle posait des mots sur sa douleur indicible, la perte de sa fille, comme autrefois on posait des ventouses sur le dos du malade pour extirper le mal.
Douleur à nulle autre pareille, la perte d’un enfant ne peut que vous fracasser…
Dans La suture, elle cherche qui était sa mère, elle aussi trop tôt disparue avec sa part d’ombres.
« Ma mère avait 26 ans quand je suis née, 45 quand elle est morte, moi 19.
Elle n’a donc jamais connu ma fille, qui est née quand elle aurait eu 58 ans, j’en avais 32.
Ma fille est morte à 16 ans, quand j’en avais 48, ma mère en aurait eu 74. »
L’équation est posée, peut-elle être résolue ?
C’est toujours avec cet art personnel de poser des mots justes que l’auteur s’aventure dans le passé de sa mère.
En effet, qui n’a pas connu ce sentiment de vide à la perte de ses parents, et le chagrin de voir, une fois vidée la maison, que toute leur vie se résume à quelques souvenirs qui tiennent dans une boîte à chaussures.
C’est cette boîte que va égrener notre auteur.
Ainsi elle fera un périple dans un village nommé Le Blanc dans la creuse, berceau de sa mère.
Elle se souvient de bribes de confidences, résumées en une phrase « ce sont mes années Cendrillon » suivie immédiatement d’un silence aussi lourd qu’une chape de plomb.
Ce sont les bulletins de salaires de sa mère qui seront le fil conducteur.
Ensuite, il faut imaginer la vie des années d’après-guerre jusqu’aux années 80.
Elle décrit magnifiquement, ces bourgs, villages et villes de province comme des villes fantômes, dénuées de vie communautaire.
C’est donc avec art qu’elle fait une suture, magnifique, avec minutie, pour ne pas défigurer, à l’aide de fils colorés de poésie, elle réunit les parties de chair coupées.
Une transmission de sa mère qu’elle a aussi communiquée, l’art de regarder la nature et de savoir le nom des arbres et des fleurs.
Je lis rarement d’une traite un livre, une exception faite car j’ai le sentiment comme pour son premier livre, que si j’arrêtais ma lecture, le fil des confidences serait rompu.
Car pour le lecteur, le ton du livre fait penser à deux personnes à la terrasse d’un café entre l’anonymat du lieu et l’intimité de ce qui est confié.
Je sors de cette lecture avec une énorme tendresse pour Sophie Daull, ses mots me charment encore et encore, car du personnel elle tisse quelque chose d’universel.
Une mère à l’âme ravagée mais où la tendresse affleure.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 6 août 2019.
Dans ce nouveau roman, Sophie Daull mène une véritable enquête pour reconstituer l'enfance, la jeunesse, puis la vie de jeune adulte de sa mère. Elle va retricoter le fil générationnel entre sa mère et Camille, son envolée, et c'est tout simplement magnifique. Elle coud une « fable » familiale avec un fil qui relie les pages entre elles et les générations entre elles. Bien sur on ressent la douleur, une douleur sourde qui se cache derrière les mots si beaux de Sophie Daull, c'est poignant.
Sophie Daull recompose le passé de sa mère disparue depuis 30 ans afin de recoudre une histoire familiale déchirée par la mort de sa fille, Camille. De Nicole elle ne possède que des souvenirs épars et une boîte à chaussures contenant des lettres et photos sans indications. Ces indices scrupuleusement observés jusqu'à en extraire l'histoire possible, conduisent la narratrice à rebours de la biographie ajourée de sa mère. De Coulommiers à Belfort, elle part à la rencontre d'une jeune femme dont le silence semble être la couleur préférée. Comme une couturière, elle assemble les pièces d'une existence en y faufilant de la fiction là où manquent les certitudes et l'étoffe du roman se bâtit sous nos yeux, tissée d'humour, de chagrins, de regrets, de poésie, sur la trame de l'amour maternel. De ce tissu biographique et romanesque, elle réchauffe ses envolées. Elle les réunit dans une même histoire, elles qui ne se sont pas connues, et suture les blessures restées béantes.
L'écriture de Sophie Daull ondule sous les vagues du chagrin inconsolable, se plie face au gouffre des absences définitives, mais ne rompt jamais le fil de la vie et de la joie. Car le pathos est tenu à distance dans ce récit débordant d'émotion, de sensibilité mais aussi d'élan vital. La justesse de ce ton, qui tient un équilibre saisissant entre les vacillations de la tristesse et la fermeté du cheminement, suscite une empathie dénuée de tout sentiment d'apitoiement, comme une belle et généreuse intimité. Comme si la suture surfilait mes propres effilochages en même temps que ceux de la narratrice, de Camille et de Nicole. Rares sont les romans qui provoquent de telles vibrations.
J'avais beaucoup aimé "Camille mon envolée" et j'avais envie de retrouver les mots, le styles et la désinvolture parfois surprenante de cette auteure.
Et bien j'ai été bien déçue, ce roman, cette quête pour reconstruire l'histoire de la vie de sa mère est beaucoup plus grave, du peu de traces que Sophie Daull a trouvée, elle n'a pas su créée une mère attachante. Le mystère qui plane au dessus du personnage de Nicole est impénétrable et nous garde à distance. Même si je comprends son cheminement je n'ai pas su m'intéresse pleinement à cette quête.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/01/la-suture-de-sophie-daull.html
Suite au décès de sa fille Camille dont elle nous livrait le récit dans son magnifique et bouleversant premier roman Camille, mon envolée Sophie Daull a ressenti le besoin de revenir sur le passé méconnu de sa propre mère Nicole assassinée trente ans plus tôt.
Elle souhaite faire le lien entre elles, coudre une suture entre elles. La découverte d'une boite à chaussures remplie de souvenirs et de photos sera le déclencheur de cette belle démarche. Ce livre est donc une enquête autobiographique.
Nicole est morte à 45 ans et n'a donc pas connu Camille. Elle a toujours refuser de parler de son passé, Sophie Daull et sa soeur n'ont aucun élément sur sa vie avant sa rencontre avec leur père.
Sophie Daull va partir sur les traces de sa famille maternelle, consulter les registres de la mairie sur les traces de l'enfance de sa mère chez ses grands parents, son périple va la mèner de Coulommiers à Contrexeville et Belfort. Elle va découvrir une partie du passé de Nicole qui aura eu un destin bien tragique mais de nombreux points vont rester mystérieux notamment ceux concernant son grand père Fernand.
A certains moments elle s'observe dans sa quête de réunir ses deux mortes et, prise de découragements, ressent le caractère vain de sa démarche.
Sophie Daull annonce clairement qu'à défaut de trouver certains éléments du passé de sa mère, elle les invente et comble le récit en imaginant certaines scènes quand la réalité lui fait défaut.
Ce récit qui est une fiction-reconstruction m'a nettement moins plu que Camille, mon envolée. Certes l'histoire est ici moins poignante mais j'ai surtout été déçue par l'écriture de Sophie Daull que j'ai trouvée assez ordinaire. Son premier roman avait pour moi révélé de réels dons d'écrivain, Sophie Daull y avait certainement mis toutes "ses tripes".
Par contre ce qui m'a plus touchée c'est d'apercevoir Camille, présente tout au long de ce récit, Sophie Daull exprimant sa douleur avec énormément de pudeur.
Après son roman, Camille mon envolée, S Daull remonte son arbre généalogique pour retrouver l'histoire de sa maman, sa grand mère. On la suit dans son parcours dans plusieurs villes de France mais elle n'a que peu d'indices.
L'auteure coud ensemble le passé, le présent, la fiction et la réalité.
J'ai trouvé cela un peu fouillis, on s'y perd dans tous ces personnages .Sentiment mitigé suite à la lecture de ce roman, car malgré la belle écriture, j'ai été perdue dans tous ces personnages.
#ExploLecteurs - Avis complet :
Avec une écriture douce, poétique et porteuse d'une profonde mélancolie, Sophie Daull nous livre un roman "thérapie", une sorte de pèlerinage que le lecteur doit être prêt à faire et à recevoir. C'est une histoire remplie d'absences irréversibles et de tristesse... On sent la nécessité de l'auteure à nous raconter ce chemin généalogique.
Il y a Camille, la fille chérie, tant aimée et trop tôt disparue, et avant, bien avant il y avait eu Nicole, la mère de la narratrice, elle aussi partie quand la romancière avait 19 ans. Et au centre nous retrouvons Sophie Daull, l'auteure de ce roman qui retrace tel un voyage la jeunesse et la vie de sa mère avec quelques indices dans une vieille boîte et surtout avec beaucoup d'imagination.
Ici vous êtes dans du Zola et loin de Gala : la vie de Nicole manque de joie et de gaieté, on ressent le besoin de la romancière à lier les destins des deux disparues par les mots, par la force du récit. L'histoire est parsemée d'escales dans des petites villes de France que l'auteure visite en même temps qu'elle en imagine le passé. On se balade donc à Belfort ou le Blanc dans les années d'après-guerre et l'on y croise des hommes un peu palots et pas vraiment charismatiques.
Il faut être prêt à accompagner ce périple spirituel, il faut aimer voir son cœur de lecteur battre à l'unisson de celui de la narratrice, il faut aimer le dur et le triste. C'est un roman à la hauteur du premier qui ne décevra pas et ne pourra qu'émouvoir. J'attends de voir si Sophie Daull saura pour son prochain livre s'extraire de cette ambiance.
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Chronique de la page 100 #ExploLecteurs :
Avec une écriture douce, poétique et porteuse d'une profonde mélancolie, Sophie Daull nous livre un roman "thérapie", une sorte de pèlerinage que le lecteur doit être prêt à faire et à recevoir. C'est une histoire remplie d'absences irréversibles et de tristesse... On sent la nécessité de l'auteure à nous raconter ce chemin généalogique.
« La mort de ma mère, je la vois comme un entraînement à celle de Camille ».
Sophie Daull, après nous avoir tant émus avec son premier roman « Camille, mon envolée », nous entraîne cette fois sur les chemins de France, à la recherche de sa propre histoire, dans une pérégrination généalogique qui a pour point de départ une boîte à chaussures.
« Je commence quand ma mère était dans le ventre de sa mère ».
De Seine et Marne jusqu’en Franche Comté, Sophie Daull carde, file et tisse, de main de maître, l’écheveau du destin de Nicole, cette femme dont elle ignore presque tout.
Nicole, sa mère, disparue tragiquement en 1985…
Née d’un adultère, confiée aux mauvais soins de sa demi-sœur , elle s’emploiera à garder mystérieux ses pans de vie.
Rencontre après rencontre, au gré des images pieuses, des photographies, des maigres indices dont elle dispose, colmatant le silence par les mots, Sophie Daull brode quand elle ne sait pas … Et le fait avec ses mots superbes, une infinie pudeur, au son de ce « Cou-cou » qui émaille régulièrement le récit , un peu comme la pendule des Vieux de Brel.
Faisant régulièrement le lien entre Nicole et Camille, laquelle intervient régulièrement dans ce récit, l’auteure « sans ascendant, ni descendant », noue ainsi la trame intergénérationnelle entre ces deux femmes, toutes deux disparues jeunes, et qui ne se sont pas connues.
« J’écris cette scène et j’ai l’impression d’endormir Camille quand je lui inventais un conte de chevet pour la guider vers le sommeil, style la Mendiante et le Prince, ou l’Orpheline aux améthystes. Des histoires à dormir debout. »
Ainsi va la vie de Nicole...
Les fiançailles, la bague « preuve par l’huître », le mariage avec Francis, fils de « famille », la peur de ne pas être à la hauteur de ce milieu aux antipodes du sien, ceux pour qui Bach, Haendel, et Debussy sont autre chose que des noms de rues… Elle devient « madame ».
Bientôt, « une autre preuve, vivante, arrondira son ventre. C’est moi qui vais germer dans l’hiver ».
Les années filent, et le fil s'amenuise ...
Ainsi va sa vie...
La solitude, la tromperie, l'abandon, le naufrage, la déchéance, la lente descente aux enfers, la "coquille de noix vide".
Sous la plume de l'auteure, toujours ce parallèle avec Camille, omniprésente dans la vie de cette grand-mère qu'elle n'a pas connue.
J'écris ceci "Je suis devenue la mère de ma mère." Dans l'autre livre, celui en bleu pour Camille, j'écrivais, je suis devenue l'enfant de ma fille".
Cendrillon, la Petite Sirène, Nicole n'est plus que l'ombre d'elle même, jusqu'à sa fin tragique. Sophie a alors 19 ans.
"J'ai fait le lit des morts afin qu'ils nous engendrent".
J'ai abordé ce roman avec le pressentiment d'un étrange moment. Ce fut le cas. Difficile de définir cette sensation. Difficile de ne pas être profondément touchée par la vie et la personnalité de cette femme, que nous découvrons, page après page, sous la plume toujours aussi merveilleuse de Sophie Daull.
Jai beaucoup aimé ce parallèle entre ces deux femmes aux destins tragiques, Camille et sa grand-mère, toutes deux ôtées à celle qui, selon moi, les aimait le plus.
Nécessaire exutoire à la douleur liée à la perte de sa fille, ce chemin généalogique emporte au delà de la simple "saga" familiale. Avec humour et brio, il est aussi le tableau d'une époque, d'un pays. Une photo de famille, en quelque sorte, avec bande-son. Voilà, on a l'impression d'être dans une salle de cinéma, face à un grand écran. Là est tout le talent de Sophie Daull.
Le détail qui m'a immédiatement séduite ? L'épigraphe, signée.... Christian Bobin.
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