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Stepan vit avec sa chienne quelque part en Israël dans une maison isolée près des bois. Il écrit chaque jour à son fils Yankel, forcé de se cacher à l'autre bout du monde. Il dit son espoir de le retrouver et se souvient de l'époque où il contrôlait les Palestiniens aux postes-frontières, partagé entre la haine, la honte et la compassion. Jusqu'au jour où sa solitude se voit bousculée par un jeune Palestinien mystérieux qui lui rend visite et s'attache peu à peu à la chienne.
Avec une écriture d’une élégance rare, Hubert Mingarelli nous transporte dans une maison isolée à l’orée d’une forêt près du lac de Tibériade et située à une bonne heure de marche de la ville (kibboutz) de Beit Zera.
Styliste talentueux, l’auteur ne s’embarrasse pas d’une longue narration mais va à l'essentiel en se focalisant sur le quotidien d’un vieil homme seul dont la chienne très malade est proche de mourir et dont le fils expatrié lui manque cruellement. Par ce biais, l'écrivain va nous livrer le ressenti de toute l’atmosphère vécue par les gens au sein du conflit entre Israël et la Palestine. L’animal va faire le lien entre les Humains.
Des mots justes et des phrases simples rendent le texte très visuel. Chaque paragraphe dévoile une étape qui tend le fil de ce roman d’atmosphère intimiste. Une encre désespérée et limpide ! Une plume remarquablement brillante.
Les livres de Monsieur Mingarelli ont définitivement rejoint ce que j’appelle la « bonbonnière » de ma bibliothèque.
C'est le troisième livre d'Hubert Mingarelli que je lis, le premier se passait dans les plaines polonaises (Un repas en hiver), le deuxième au Japon (L'homme qui avait soif), celui-ci se situe en Israël et, j'ai eu la même impression à la lecture des romans d'Hubert Haddad, la magie de l'écrivain me transporte chaque fois en Pologne, au Japon ou cette fois-ci, en Israël.
Stepan vit seul avec sa vieille chienne qui n'en a plus pour longtemps dans une maison isolée près de Beit Zera, au sud du lac de Tiberade.
Toute la journée, Stepan travaille en pensant à Yankel, son fils qui vit en Nouvelle Zelande et qui lui manque terriblement. de temps en temps, il reçoit la visite de deux personnes: Eran, son meilleur ami qui est également son employeur, et Amghar, un jeune arabe qui s'est pris d'affection pour la vieille chienne et dont il ignore tout.
Les raisons de l'exil de Yankel, on les découvrira au cours des 150 pages de ce roman concis et empreint de d'humanité et de tristesse.
En 150 pages sobres et poignantes, et pratiquement sans le nommer, Hubert Mingarelli évoque le conflit israélo-palestinien et les situations intenables et dramatiques qu'il engendre.
Un très beau roman sur l'absence, la solitude et la guerre .
Stepan vit seul avec sa chienne à bout d’âge près du lac de Tibériade. A la suite d’un « événement tragique », son fils Yankel a dû quitter le pays. Son père lui écrit quotidiennement, en mesurant ses mots et en cachant ses sentiments, entretenant seulement l’espoir de le revoir un jour.
Stepan a un ami du temps où lui aussi effectuait ces drôles de contrôles aux frontières, Samuelson. Ce dernier l’emploie maintenant et lui permet de survivre en façonnant des boîtes, et il est aussi son compagnon de beuverie chaque fois qu’il vient les récupérer. Ni à lui, ni à son fils, Stepan ne parle de la visite qu’il reçoit régulièrement d’un jeune arabe, Amghar. Une visite au cours de laquelle les quelques mots échangés concernent la vieille chienne qu’ Amghar promène et ramène chez son maître, égrenant seulement quelques mots, puis reprend à pieds la route de Beit Zera. Qui est Amghar ?
Dans ce roman, Hubert Mingarelli évoque, sans discours, la violence du conflit israélo-palestinien. Paradoxalement, les mots sont légers, le rythme est lent, la vie semble se dérouler dans la torpeur d’un mal sans fin, sans solution. Le texte est beau, un adjectif bien simple pour décrire ce texte plein de poésie. L’évocation de la nature, des vols d’hirondelles, de la beauté du ciel, de l’hiver, de la neige… est très présente et engendre ce cadre mélancolique qui colle si bien à l’histoire.
C’est un livre qui se lit bien, tout est clair, et il m’a été difficile de le refermer. Je l’ai gardé longtemps dans mes pensées, et l’évoquer dans ces propos m’apporte encore une grande émotion.
Sans atteindre l'intensité de "Quatre Soldats" (Ce qui est le cas depuis quelques romans) Mingarelli réussit un roman sobre et émouvant, tout en épure et avec peu de personnages dont chaque silence et chaque regard compte plus que de longs bavardages ou de longues descriptions. Le style est là, posant les fantômes du vieil Israëlien et son chien fatigué, face à un jeune garçon mutique et une forêt pour tout horizon et frontière. Un court récit sensible et beau, qui évite de tomber dans les conventions et la démonstration.
J'ai eu beaucoup de mal à me replonger dans un livre depuis une semaine, j'avais le coeur serré et je voulais lire quelque chose de léger et doux. Mon premier réflexe en lisant la quatrième de couverture de ce roman qui vient de paraître a été de reposer l'ouvrage en rayon, et puis...
Et puis j'ai découvert une belle histoire, simple et profonde pourtant, où le conflit israëlo-palestinien n'est tracé qu'en filigrane, ne donne lieu à aucun jugement de nature politique, n'est là que pour expliquer pour le vieux Stepan est seul dans sa maison, au sud du Lac de Tiberiade, juste à la frontière avec la Palestine.
Je me suis laissée porter par ces chapitres courts (parfois juste une page !) qui donne aux hommes la part belle, témoigne d'une grande humanité, d'une infinie tendresse entre ce jeune arabe et ce vieux juif.
C'est un roman qui évoque la solitude, la difficulté à dire, à communiquer, les choix. L'écriture, simple et directe, est pourtant très poétique et délicate quand elle évoque les oiseaux (une symbolique récurrente, de l'hirondelle au vautour), la neige et la forêt, et ces deux hommes si différents, "ennemis" par la force des choses et que la vieille chienne unit autour d'elle.
J'ai refermé, un peu émue, apaisée, ces pages douces et bienveillantes qui ont su me réconcilier avec la lecture.
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