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Bleue Van Meer serait une adolescente américaine tout à fait ordinaire. Sauf que, à cinq ans, elle perd sa mère dans un accident de voiture et que son père, un intellectuel exubérant et excentrique, la ballotte désormais d'une ville universitaire à l'autre, vers de nouvelles aventures, toujours sur la route.
Ils vivent une relation fusionnelle, multiplient les joutes oratoires, se lancent dans des citations savantes, refont l'histoire de la littérature et de la physique quantique. Mais un jour, elle découvre le cadavre pendu d'Hannah Schneider, son professeur préféré. Que peut-elle bien faire ? Suivre les conseils paternels et reconstituer l'histoire, avec rigueur, un zeste de comique, si possible, et moult anecdotes. Cela suffira-t-il à élucider le drame et à percer les secrets d'un entourage plus mystérieux qu'il n'y paraît ?
Mine de rien, sous couvert de jeu et d'humour, Marisha Pessl propose une vision critique inédite de la société consumériste américaine.
À la fois noir, drôle et poignant, ce roman étourdissant de verve et de brio nous offre une héroïne inoubliable et marque l'entrée en scène fracassante de Marisha Pessl, conteuse née et enfant prodige de la jeune littérature américaine.
https://animallecteur.wordpress.com/2020/04/24/la-physique-des-catastrophes-marisha-pessl/
La physique des catastrophes est un roman original tant sur le fond que sur la forme. Il est enrichi de listes de références culturelles (livres, films, sites internet) mais on y trouve aussi quelques dessins, beaucoup de citations, un QCM et chaque chapitre porte le nom d’une oeuvre tel que Les hauts de hurlevent (Emily Brontë), Le meilleur des mondes (Aldoux Huxley), Les liaisons dangereuses (Choderlos de Laclos), Moby Dick (Herman Melville) Howl et autres poèmes (Allen Ginsberg)… je ne vais pas tous vous les citer parce qu’il y en a 36!
L’écriture, le rythme, l’intrigue et les personnages son très maîtrisés. La physique des catastrophes est un véritable mélange des genres. A la fois roman initiatique puisque Bleue Van Meer nous raconte son voyage à travers les Etats-Unis avec son père depuis la mort de sa mère lorsqu’elle avait cinq ans, c’est aussi un roman d’enquête puisque dans la ville où son père a décidé de poser ses valises pour l’année scolaire entière, Bleue va enquêter sur la mort de la mystérieuse Hannah Schneider. Alors que le roman débute avec de l’humour et de la légèreté, il se transforme peu à peu en thriller tout en faisant une critique de la société consumériste des Etats-Unis ainsi qu’en abordant des thèmes relatifs à l’adolescence comme la quête de liberté, l’indépendance, la confiance en soi et les relations avec l’autorité parentale.
Hannah Schneider c’est la professeur de cinéma qui est cool, intéressante, fascinante et mystérieuse. Elle invite tous les dimanche la bande des Sangs Bleu à manger chez elle (5 lycéens) auxquels Bleue va s’ajouter. Lors d’une nuit de camping en forêt entre les 6 jeunes et Hannah, cette dernière est retrouvée pendue à un arbre. Pour quelles raisons se serait-elle suicidée ? Est-ce vraiment un suicide ? pourquoi elle aurait laissé des indices sur son éventuelle disparition avant ce fameux week-end ? Grâce à l’impressionnante collection de livres que possède son père, Bleue Van Meer va tenter de lever le voile sur ce mystère.
L’écriture de ce roman est comme les personnages, avec de l’humour, de l’érudition et beaucoup d’imagination. Les joutes oratoires entre Bleue et son père sont fascinantes. Mais s’il y a un bémol c’est cette fin ouverte après plus de 800 pages d’enquête, cependant le fait de finir sur des points de suspension n’enlève rien à la plaisir de ce roman.
Bleue Van Meer est une adolescente précoce au caractère solitaire, une grande lectrice, qui mène un train de vie bien peu ordinaire. Depuis la mort accidentelle de sa mère, elle vit avec son père, professeur de sciences politiques à l’université ; ensemble ils parcourent les routes américaines, passant d’une ville universitaire à une autre, au gré des changements de postes du père. Leur relation est très fusionnelle, elle est faite d’échanges de répliques, de citations littéraires, cinéphiles, scientifiques, politiques… Ils peuvent passer des heures à disserter sur des problèmes de physique quantique ou sur des théories psychanalytiques.
Pour sa dernière année de lycée, le père de Bleue décide de passer toute l’année dans la même ville, à Stockton. Au lycée, elle rencontre « Le Sang Bleu », un groupe d’adolescents réunis autour de la charismatique et mystérieuse Hannah Schneider, leur professeur de cinéma.
Mais quand celle-ci est retrouvée morte, Bleue, hantée par cette vision, mène l’enquête, sans se douter que ses investigations vont la conduire à remettre en question toute sa vie. Cet événement, s’il apparaît de façon très explicite au début du roman est, je trouve, mentionné abusivement par la quatrième de couverture, alors qu’il n’apparaît que très tard dans l’intrigue…
Le récit nous est donc rapporté de façon rétrospective. Bleue nous raconte la genèse de cette macabre découverte. On sent au début du roman que ce récit lui est nécessaire et vital.
A la fois roman policier, roman d’apprentissage, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’agit d’un texte bien costaud… Il est littéralement truffé de références d’ouvrages érudits, littéraires, encyclopédiques, scientifiques… C’est comme si les yeux de Bleue analysaient chaque élément du monde en fonction de tout le savoir qu’elle a lu et emmagasiné. Chaque chapitre porte le nom d’un grand classique de la littérature. Je pense n’avoir pas décelé toutes les références implicites et explicites à des œuvres, tellement il y en a.
Ce roman marginal aborde de nombreux thèmes, parmi lesquels l’émancipation, les faux-semblants et le mensonge, la solitude que l’on peut ressentir et cela, même au sein d’un groupe. Malgré le sujet difficile, il y a pas mal d’humour ; en effet, certaines phrases m’ont beaucoup fait rire. Bleue a un sens de l’ironie et de la répartie très mordant et une vision incroyablement lucide des rapports humains. C’est une héroïne particulièrement attachante.
Alors oui, il y a certaines longueurs, surtout au début… Et je n’ai commencé à être captivée qu’à la page 174 (c’est précis, n’est-ce pas). De plus, les multiples références peuvent alourdir le style… et pourtant la lecture est très fluide, les mots ont quelque chose d’addictif, l’écriture est superbe et on ressent un véritable plaisir à lire dévorer ce roman. J’ai été littéralement captivée par l’intrigue et captive des mots.
En refermant ce livre particulièrement dense et intense, je me suis dit : mais quel coup de génie ! Quel livre incroyable. Le coup de génie, c’est qu’au final on ne saura jamais vraiment si ce ne sont que les élucubrations d’une adolescente qui a trop d’imagination, qui a lu trop de livres… Tout ce que je peux vous dire, c’est que la fin est inattendue, et qu’elle est liée à celle d’un film italien.
ouf!je l'ai fini...original,QCM final,mais pffft que c'est long
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