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La jurée

Couverture du livre « La jurée » de Claire Jehanno aux éditions Harpercollins
Résumé:

Anna Zeller a été tirée au sort pour devenir jurée aux assises. Une expérience aussi vertigineuse qu'inédite.
Appelée à juger un couple au casier vierge dans un procès pour empoisonnement et meurtre, la jeune femme va voir resurgir son passé. Un passé qui la transporte vingt ans plus tôt, sur... Voir plus

Anna Zeller a été tirée au sort pour devenir jurée aux assises. Une expérience aussi vertigineuse qu'inédite.
Appelée à juger un couple au casier vierge dans un procès pour empoisonnement et meurtre, la jeune femme va voir resurgir son passé. Un passé qui la transporte vingt ans plus tôt, sur une aire de jeux en Bretagne. Le jour où Anna Boulanger est devenue Anna Zeller.
Les jurés ont une semaine pour décider du destin des accusés et s'emparer de leur troublante histoire. C'est aussi le temps qu'il faudra pour que bascule la vie d'Anna.

Une première oeuvre lumineuse sur la recherche de vérité, les souvenirs et la fragilité des évidences.

"Brillant !" ELLE "D'une écriture limpide, La Jurée soulève des questions subtiles et épineuses, se gardant d'imposer aux lecteurs des réponses convenues." Le Monde des livres À propos de l'autrice Claire Jéhanno est née en Bretagne en 1987. Elle vit à Paris où elle est autrice et productrice de podcasts. La Jurée est son premier roman.

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Articles (1)

Avis (19)

  • Le premier roman de Claire Jéhanno est captivant. "La jurée" m'a plongée dans l'univers complexe et troublant de la justice. À travers le personnage d'Anna Zeller, tirée au sort pour participer à un procès d'assises, l'auteure m'a invitée à naviguer dans les méandres des émotions humaines et des...
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    Le premier roman de Claire Jéhanno est captivant. "La jurée" m'a plongée dans l'univers complexe et troublant de la justice. À travers le personnage d'Anna Zeller, tirée au sort pour participer à un procès d'assises, l'auteure m'a invitée à naviguer dans les méandres des émotions humaines et des dilemmes moraux qui entourent un jugement.

    Dès les premières pages, j'ai ressenti le vertige d'Anna face à cette responsabilité écrasante, juger des vies, des choix et des secrets. L'accusation retenue contre un couple au casier vierge pour empoisonnement et meurtre pose des questions fondamentales sur la nature même de la justice. Claire Jéhanno tisse avec habileté les fils de l'intrigue, mêlant habilement le présent d’Anna à son passé. La construction narrative, oscillent entre deux temporalités, cela crée une tension palpable qui m'a captivée, m'incitant à tourner les pages avec avidité.

    L'écriture de Claire Jéhanno est fluide et évocatrice, elle réussit à rendre chaque moment aussi tangible que précieux. Elle nous offre un regard nuancé sur la notion de présomption d'innocence, interrogé tout au long du procès. Comment se forment nos jugements ? Quels sont les filtres de notre propre histoire qui influencent notre perception des autres ? Ces questions, à la fois claires et dérangeantes, résonnent longtemps après avoir posé le livre.

    "La jurée" n'est pas seulement un roman sur un procès. C'est une introspection sur la fragilité de l’être humain, sur les poids que nous portons, souvent invisibles, mais qui façonnent notre réalité. Claire Jéhanno a réussi à me rendre complice de l’angoisse et des hésitations d’Anna.

    "La jurée" fut une excellente lecture, à la fois divertissante et réflexive. Une lecture à ne pas manquer !

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  • Sélection 68premièrefois 2024
    Anna Zeller a été tirée au sort pour devenir jurée aux assises. Une expérience aussi vertigineuse qu’inédite.
    Appelée à juger un couple au casier vierge dans un procès pour empoisonnement et meurtre, la jeune femme va voir resurgir son passé. Un passé qui la...
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    Sélection 68premièrefois 2024
    Anna Zeller a été tirée au sort pour devenir jurée aux assises. Une expérience aussi vertigineuse qu’inédite.
    Appelée à juger un couple au casier vierge dans un procès pour empoisonnement et meurtre, la jeune femme va voir resurgir son passé. Un passé qui la transporte vingt ans plus tôt, sur une aire de jeux en Bretagne. Le jour où Anna Boulanger est devenue Anna Zeller.
    Un texte qui nous permet d'être au cœur d'un jury d'assises. Chaque citoyen peut avoir la chance ou la la malchance d'être tiré au sort pour être juré d'assise. et il faudra alors juger, décider de la culpabilité et de la peine encourue par les présumés coupables. C'est ce qui arrive à Anna. L'autrice nous raconte alors le quotidien des jours de procès. nous sommes dans la salle d'audience, dans les moments de doutes, de certitudes, d'échanges entre les jurés et la présidente.
    Ce premier roman parle très bien de la mécanique de la justice et avec du romanesque, elle y met du suspense que ce soit pour l'affaire jugée ou pour le passé familial et les questionnement d'Anna.
    L'auteure parle aussi très bien des auxiliaires de justice, que ce soit le rôle de la présidente, des avocats, des experts...
    Un texte sur le monde de la justice, que l'on appelle populaire. Pas facile d'être jurée et de juger avec son intime conviction. Je ne suis pas sûre que j'aimerai endosser ce "rôle".

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  • Anna Zeller est tirée au sort pour devenir jurée aux assises, une expérience angoissante et nouvelle pour elle.

    Avec les autres jurés, elle doit juger un jeune couple, Frédéric et Lucille, sans antécédents judiciaires, accusé d’empoisonnement et de meurtre de la tante de Frédéric pour obtenir...
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    Anna Zeller est tirée au sort pour devenir jurée aux assises, une expérience angoissante et nouvelle pour elle.

    Avec les autres jurés, elle doit juger un jeune couple, Frédéric et Lucille, sans antécédents judiciaires, accusé d’empoisonnement et de meurtre de la tante de Frédéric pour obtenir son héritage.

    Ils ont une semaine pour décider du sort des accusés, période durant laquelle la vie d’Anna bascule.

    Cet événement fait ressurgir un traumatisme terrible de son enfance, qui a conduit à un déménagement et à un changement de nom de famille.

    L’histoire alterne entre le procès et les souvenirs d’Anna, révélant sa relation conflictuelle avec sa famille suite à l’événement effroyable vingt ans plus tôt.

    Confrontée à la peur de l’erreur judiciaire, Anna se retrouve face à ses propres souvenirs.

    Malgré les débats incessants, Anna reste incertaine du verdict à prononcer.

    Ce premier roman, à la plume fluide et captivante, nous plonge avec talent dans les traumatismes, les non-dits, les secrets, la psychologie, les liens familiaux, le milieu judiciaire et la quête de justice.

    J’ai été totalement absorbée par l’histoire familiale d’Anna et voulais absolument connaître la fin. Le procès est donc passé au second plan pour moi. Néanmoins, la combinaison des deux intrigues est une belle réussite.

    Un bon moment de lecture et une autrice à suivre de près !

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  • Ce roman évoque le quotidien d’Anna, jurée dans un procès d’assises, qui cherche la vérité avec responsabilité et empathie.

    Pour paraphraser le film de Justine Triet, il aurait pu s’appeler « Anatomie d’un jugement » ; peut-on juger sereinement face aux interrogations et dilemmes rencontrés...
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    Ce roman évoque le quotidien d’Anna, jurée dans un procès d’assises, qui cherche la vérité avec responsabilité et empathie.

    Pour paraphraser le film de Justine Triet, il aurait pu s’appeler « Anatomie d’un jugement » ; peut-on juger sereinement face aux interrogations et dilemmes rencontrés ? Quelle part de soi et de son histoire met-on dans l’action de juger ? Quelques jours sont-ils suffisants pour prendre la mesure d’un individu ? Comment une parole peut-elle envoyer des accusés en prison pour de longues années ?... Les questions que pose le livre de Claire Jehanno sont vertigineuses.

    Le procès rouvre aussi les plaies d’Anna en faisant ressurgir ce qu’elle a vécu enfant ; la performance de l’auteure est d’entremêler habilement ce passé qui ne passe pas avec le présent où les évidences sont peu à peu remise en question.

    La langue est alerte, les relations avec les autres personnages (la jeune sœur, la collègue intrusive, les accusés…) passionnantes et fort bien analysées, le style sait rendre la tension palpable jusqu’au dénouement.
    .
    Ce livre voyage dans le cadre des 68 premières fois, merci à l’équipe pour cette belle aventure et ses découvertes enthousiasmantes (comme celle-ci).

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  • Prix Harper Collins Poche 2024 catégorie roman

    Un premier roman de Claire Jéhanno sombre, elle choisi de se mettre dans la peau d'une femme tirée au sort pour juger un couple accusé de meurtre. La plume est prenante, un drame que l'on découvre au travers de flashback, un travaille...
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    Prix Harper Collins Poche 2024 catégorie roman

    Un premier roman de Claire Jéhanno sombre, elle choisi de se mettre dans la peau d'une femme tirée au sort pour juger un couple accusé de meurtre. La plume est prenante, un drame que l'on découvre au travers de flashback, un travaille psychologique sur les personnages pour montré l'humanité caché, la découverte du rôle de jurée. Une oeuvre enrichissante, sensible, lumineuse et passionnante.


    " Les évidences sont les miroirs les plus trompeurs. Elles nous confortent dans ce que nous voulons voir."

    "Assise sur le trottoir, les deux pieds dans le caniveau, je ne parviens pas à arrêter les larmes qui dévalent mes joues. Cette place qu'on m'accorde pour la première fois, cette place qu'on avoue, c'est aussi le lit de ma souffrance."

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  • Chronique d'un procès d'assises

    Pour son premier roman, Claire Jéhanno a choisi de se mettre dans la peau d'une femme tirée au sort pour juger un couple accusé de meurtre. En suivant Anna, elle nous fait vivre le procès de l'intérieur et montre combien les histoires personnelles viennent se...
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    Chronique d'un procès d'assises

    Pour son premier roman, Claire Jéhanno a choisi de se mettre dans la peau d'une femme tirée au sort pour juger un couple accusé de meurtre. En suivant Anna, elle nous fait vivre le procès de l'intérieur et montre combien les histoires personnelles viennent se heurter aux débats existentiels. Fort, émouvant, bouleversant.

    Le dimanche 21 août 2016 à 14h 27 est déclaré le décès de Gilberte Gagneron. Mais d'après le médecin, cela fait entre douze et vingt-quatre heures que la septuagénaire est morte. Deux mois après l'enterrement Frédéric Gagnon, son neveu, et Lucile Moulin, la compagne de Frédéric, sont mis en examen pour le meurtre de la vieille dame.
    Quand le roman commence, nous sommes deux ans plus tard, au moment où sont sélectionnés les jurés de la cour d'assises. Anna, la narratrice, en fait partie. Cette enseignante va nous raconter le procès de l'intérieur. Avant les débats, elle fait connaissance de la juge Caillebote qui prend bien soin d'expliquer leur rôle aux jurés: «Pour juger, il faut comprendre une personne, deux personnes en l’occurrence, dans cette affaire. Dans les jours à venir, il y aura donc des moments intimes, délicats, éprouvants. Le temps vous paraîtra à la fois immensément long et terriblement court, mais c’est une chance, que dis-je, un privilège, de la cour d’assises de réunir ainsi professionnels et jury populaire pour juger un crime. Considérez votre fonction comme l’un des rouages essentiels de la démocratie.»
    Une lourde responsabilité qu'Anna endosse avec gravité, car elle sait combien il est difficile de faire émerger la vérité. Cela fait des années qu'elle cherche ce qui a bien pu arriver le jour où sa cousine Aurore a disparu alors qu’elle jouait près d’un terrain de sport avec elle et sa sœur Maxine. Une affaire qui va pousser la famille à quitter les côtes d'Armor pour Chartres et à changer de nom, de Boulanger à Zeller, le nom de jeune fille de leur mère. L'une des jurées finira du reste par faire le rapprochement avec ce fait divers et raviver ce passé douloureux qu'elle mettait tant de soin à occulter.
    Mais pour l'heure il s'agit de juger Frédéric Gagnon et Lucile Moulin et à essayer de comprendre l'enchaînement des faits qui ont conduit le couple à empoisonner Geneviève et à l'étrangler. Le policier chargé de l'enquête est le premier à s'avancer à la barre. Il énonce les faits avec froideur: «À l'examen externe du corps, des hématomes sur le cou pouvant correspondre à une strangulation. Sur la table, devant la défunte, un flacon de Laroxyl, un verre d’eau. Recherche de toxiques : présence d’amitriptyline dans le sang confirmant l'usage de psychotropes. Pas de dose létale.» Une énumération qui laisse les prévenus de marbre, ayant choisi de ne s'exprimer qu'avec parcimonie.
    La juge, les différents avocats, le procureur et les jurés ainsi que certains témoins vont bien tenter de les pousser à avouer, mais jusqu'au terme des débats, ils resteront fidèles à leur ligne de conduite, ou presque.
    Il faut dire que le cas, d'après les experts, ne fait guère de doute. Pour les jurés en revanche, l'affaire n'est pas si limpide, la personnalité de la victime vient notamment les troubler.
    Au fil des jours et des témoignages, on sent la tension croître. Le récit est parfaitement mené, les débats et le ballet judiciaire bien détaillés. Les contradictions apparaissent alors et avec elles, les interrogations.
    Un peu comme dans Anatomie d'une chute de Justine Triet, le dernier film mettant en scène un procès. Car le cinéma s'est emparé de ces histoires au point d'en faire un genre à part entière (par parenthèse, La jurée mériterait également une adaptation). Côté littérature, on pense aussi à Article 353 du code pénal de Tanguy Viel, à Célestine de Sophie Wouters et à Assises de Tiphaine Auzière, pour ne citer que les romans les plus récents.
    Le tour de force de Claire Jéhanno – qui n'a jamais été jurée – aura ici été de montrer combien les vies particulières, les expériences vécues par les jurés, viennent interférer avec le procès en cours. Le drame de la disparition d'Aurore pour Anna, mais aussi la difficulté à avoir un enfant ou à l'inverse l'avortement. Des traumatismes qui laissent de profondes traces et qui vont transparaître à l'heure du jugement, après une tension de plus en plus forte.
    Vous l'aurez compris, ce roman ne vous laissera pas indifférent.
    https://urlr.me/6Qn3M

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  • « C’est l’aventure, je vais vivre quelque chose d’exceptionnel, quelque chose qui ne se choisit pas, il y aura des larmes et des frissons, ce sera dur, sûrement, mais tellement, tellement enrichissant ». Voilà ce qu’Anna a ressenti lorsqu’elle a reçu les courriers officiels lui indiquant qu’elle...
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    « C’est l’aventure, je vais vivre quelque chose d’exceptionnel, quelque chose qui ne se choisit pas, il y aura des larmes et des frissons, ce sera dur, sûrement, mais tellement, tellement enrichissant ». Voilà ce qu’Anna a ressenti lorsqu’elle a reçu les courriers officiels lui indiquant qu’elle allait être jurée d’assises. Et dans un procès pour l’empoisonnement et le meurtre de Mme Gilberte Gagneron. Lorsqu’elle découvre les accusés, M. Fréderic Gagneron, le neveu de la victime, et Mme Lucile Moulin, la compagne de celui-ci, Anna est loin de s’imaginer à quel point cette expérience va bouleverser sa vie.

    J’ai adoré ce roman ! J’ai été happée dès le début par le personnage d’Anna. Toutes les histoires s’entremêlent de manière extrêmement fluide : celle de son enfance, celle de sa famille, celle de jurée, celle des prévenus et de la victime. En parallèle du procès, nous résolvons l’enquête de la vie d’Anna. L’auteur distille tout au long du roman des éléments nous permettant de comprendre ce qu’Anna a vécu. C’est extrêmement bien fait ! J’ai trouvé que les relations complexes entre les personnages sont très bien décrites. Ce roman permet de comprendre comment un événement traumatisant rapproche et éloigne en même temps une famille. J’ai adoré remettre toutes les pièces du puzzle à leur place !

    Gros coup de cœur ! A ne pas manquer !

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  • Anna est tirée au sort comme jurée d'assises lors du procès de Frédéric Gagneron et de sa compagne de l'époque Lucile Moulin. Ils comparaissent respectivement pour « empoisonnement et homicide volontaire » et « empoisonnement et complicité d'homicide ». La tante du premier est décédée dans sa...
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    Anna est tirée au sort comme jurée d'assises lors du procès de Frédéric Gagneron et de sa compagne de l'époque Lucile Moulin. Ils comparaissent respectivement pour « empoisonnement et homicide volontaire » et « empoisonnement et complicité d'homicide ». La tante du premier est décédée dans sa salle à manger à l'âge de 73 ans. Un flacon d'antidépresseurs bien visible sur la table laisse penser à un suicide ; l'enquête montre qu'elle a en fait été empoisonnée à l'amitriptyline depuis des mois et s'est fait étrangler. Elle était riche. C'est son neveu dans le besoin qui hériterait.

    « La justice n'est pas une statue de village sur laquelle les pigeons se posent, la déesse Thémis avec son bandeau, sa balance et son glaive, une émanation grise rendant au nom du peuple français des verdicts étanches. Ce sont des hommes et des femmes ordinaires, comme la juge, comme moi, comme Marie-Véronique incapable de continuer à siéger. Des gens ordinaires entre les mains desquels on place un pouvoir incommensurable. »

    Anna écoute, se fait son film, échafaude des hypothèses, essaie de creuser les psychologies des accusés et de la victime. C'est à travers ses yeux que l'on suit les cinq jours du procès. Comme elle, je suis passée de l'empathie, à la méfiance et la suspicion, troublée par la parole des témoins ou des rapports d'enquête. Comme elle, j'ai rongé ma frustration face aux incertitudes, aux silences des accusés, aux questions sans réponse. Qu'il est difficile de ne pas chercher à combler ces vides par de l'affect ou des suppositions; qu'il est difficile de les accepter et d'accepter que, peut-être, parfois, il ne faut pas obligatoirement un coupable pour rendre la justice.

    Oui, grâce à la subtilité du récit de Claire Jéhanno, sa sensibilité et la limpidité de sa narration, cette expérience de jurée sonne juste avec des accents de vérité vraiment remarquables qui en permettent une compréhension au plus près de la complexité des enjeux et des dilemmes liés à cette mission.

    Pour autant, ce n'est pas un classique roman de procès dont on suivrait le déroulé du jour 1 au jour 5 de façon linéaire. En parallèle, se joue un tribunal intime dans la tête de la jurée. Anna a vécu un drame lorsqu'elle était enfant, dont le traumatisme, jamais réellement guéri, est violemment réactivé, et les fantômes qu'il charrie avec.

    Je n'ai pas été convaincue par l'articulation de l'arc narratif procès avec celui de l'histoire personnelle d'Anna. L'autrice joue sur une ( trop ) grosse coïncidence, ce qui fait que je n'ai pas cru au personnage qui permet ce pont. Tout s'enchaîne et s'imbrique bien mais le scénario est presque trop « écrit » pour être vrai.

    Mais, peu importe cette réserve car j'ai été totalement prise embarquée par le double suspense ( le verdict du procès et la vérité sur le traumatisme d'enfance d'Anna ), d'autant que la présence émotionnelle d'Anna est puissante. Jusqu'au vertige lorsqu'on réalise pleinement que chaque juré s'avance à la cour d'assises avec son histoire, ses failles : « Comment peut-on faire reposer l'avenir des accusés sur de simples mots » quand on a soi-même la mémoire écaillée ? Comment se reposer sur les souvenirs des autres lorsqu'on ne peut se fier aux siens propres ?

    Plus qu'une histoire de procès, un très beau portrait d'une jeune femme qui se libère.

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