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Hiver 2011. Deux petites filles se noient dans la Meuse. La plus jeune est tombée à l'eau et sa soeur, qui pourtant ne savait pas nager, a tenté de la sauver. Quelques jours plus tard, un pompier de Liège perd la vie en cherchant les corps.
Liège, le 25 janvier 2012, 11 heures du soir. En pleine tempête de neige, Jordan Nowak, loueur de pianos, aborde le pont-barrage de l'île Monsin. Dans ses phares, soudain, une silhouette penchée sur le parapet. Jordan découvre une jeune femme hagarde qu'il emmène à son hôtel. Là, Éva lui confie qu'elle allait se jeter à l'eau. Le lendemain matin, elle s'est volatilisée.
Que s'est-il passé ? Quel est le lien entre le fait divers terrible de l'hiver 2011 et cette disparition mystérieuse ?
Chargé de l'enquête, le jeune inspecteur Lipsky y voit l'occasion rêvée de faire avancer sa carrière. Mais sa précipitation et son inexpérience vont entraîner toutes les personnes impliquées dans un tourbillon dévastateur révélant, comme toujours chez Armel Job, la vérité de l'âme derrière ce que chacun croit être et donne à voir.
Impossible de lâcher ce thriller psychologique haletant qui nous emmène jusqu'à une question essentielle : qu'est-ce qui donne du sens à une vie ?
Liège, 26 janvier 2012, Eva, 32 ans, disparaît; sa mère, Helga, très inquiète alerte la police qui prend l'affaire au sérieux. Au fil de l'enquête, Jordan Nowak, accordeur de piano, qui l'a prise à bord de son véhicule la veille et Wolf, le voisin entreprenant sont tour à tour soupçonnés car ils ont menti. Mais la vérité est loin de ce que la police croît.
La disparition d'Eva n'est pas tant important comme mystère à éclaircir qu'en ce qu'elle révèle de secrets et de non-dits des personnages impliqués. Armel Job, décortique avec brio, ce qui peut faire basculer du jour au lendemain une vie tranquille, à la limite de l'ennui et remettre en cause tous ses fondements. Les personnages nous ressemblent, ils n'ont rien d'extraordinaire, enlisés dans une existence ordinaire, mais ils vont perdre le contrôle.
Les thèmes de la culpabilité et du remords enfouis, qu'un évènement suffit à réveiller et qui submergent sont particulièrement prégnants. Tous les personnages ressentent ces sentiments avec plus ou moins de force : Helga, qui n'a rien fait pour sauver une camarade de la noyade alors qu'elle était adolescente, Helga, sa mère, qui n'a jamais compris ce qui minait sa fille, Wolf, le voisin, qui s'est laisse subjugué par la beauté d'Eva jusqu'à l'agresser et bien sûr Jordan qui ment.
L'intrigue manque un peu de dynamisme mais je pense que ce qui intéresse l'auteur n'est pas tant le suspens, présent malgré tout, que l'évolution des personnages révélés, saisis par des évènements qu'ils ne maîtrisent plus; on pense irrésistiblement aux atmosphères crées par George Simenon.
Une fois de plus, Armel JOB nous mène dans un coin de son pays qui est aussi le mien. Pour son dernier roman, « La disparue de l’île Monsin », il a choisi pour décor la banlieue de Liège, Herstal, son pont barrage et ses rives de la Meuse. Pour qui connaît, il est plaisant de trouver dans le récit des repères sans pour autant tout identifier. En effet, des lieux, des établissements relèvent de la pure invention ou sont empruntés ailleurs. Pour qui ne connaît pas, l’atmosphère concoctée est cohérente, présente, dense, froide et brumeuse à souhait. Les personnages prennent naturellement la couleur de la grisaille du temps, des petits mensonges, des omissions et des suppositions fantasmées. Une ambiance Maigret, dirais-je. Et c’est un compliment ! Car, avec Armel Job, pas besoin de coups fourrés pour permettre à l’intrigue de virer sa cuti. Inutile d’attendre de ses héros ou anti-héros qu’ils soient ou trop haut en couleurs, en gueule et violence ou trop machiavéliques, vicieux ou fourbes pour endosser le costume de personnages de roman dignes de ce nom. Avec Armel Job, ils sonnent vrais. Pas toujours adroits pour négocier les tournants de la vie, encore moins ses tourments mais simplement et justement vrais.
Armel Job ne nous propose pas une enquête avec les clichés habituels des polars. Bien plus finement, il sonde l’âme humaine. Ses difficultés à vivre. Le poids d’un reproche que l’un s’adresse, l’élan de cœur d’un autre, les suspicions et préjugés qui circulent et, in fine, la question ‘à quoi bon vivre ?’
Adroitement, l’auteur y mêle des morceaux d’histoires qui ont émus les liégeois il y a quelques années : la mort par noyade de deux fillettes dans la Meuse et le décès d’un jeune papa plongeur qui a perdu la vie en recherchant les corps. Le roman est donc sous la coupe du drame comme il l’est sous la prise d’initiative d’un routier, loueur de piano qui prends l’initiative de s’arrêter et de tenter d’inverser le cours des événements… Et tout bascule !
Un bon roman à lire, à faire circuler et partager. Merci Monsieur Job pour cette incursion sur mes terres ! Et merci à NetGalley et aux Editions Robert Laffont. #LadisparuedelîleMonsin #NetGalleyFrance.
Un thriller psychologique haletant et rudement bien mené! Les personnages sont tout aussi attachants les uns les autres! Un livre qui vaut le détour !
Alors qu’il regagne son domicile, Jordan aperçoit dans la lueur de ses phares une silhouette féminine sur le point de basculer dans le vide du pont-barrage.
Jordan prend à bord de sa camionnette la jeune femme hagarde, couverte de sang et l’emmène dans un hôtel où elle pourra reprendre des forces.
Décision hâtive et inconsidérée qui va provoquer bien des soucis à Jordan lorsqu’au matin il découvre que sa protégée s’est fait la belle ne laissant qu’un foulard rose taché de sang.
Qui est Eva Krauss ? Qui ou quoi fuit elle ? Est-elle victime ou coupable ?
Des réponses dévoilées au compte-gouttes par un habile raconteur d’histoire, capable de prendre le lecteur dans ses filets, avec un polar passionnant, totalement addictif, sans cadavre, sans violence, dans une atmosphère digne de Simenon.
A défaut de multiples rebondissements, Armel Job s'attarde sur ses personnages, les dissèque avec la minutie d'un médecin légiste.
Armel Job, une fois encore a su me séduire par l’opacité de cette histoire, plombée par un paysage de neige.
Merci à NetGalley et aux Editions Robert Laffont.
#LadisparuedelîleMonsin #NetGalleyFrance
S'il était peintre , Armel Job serait maître dans l'art du Trompe l'oeil avec la confusion de la perception.
Helga Krauss est inquiète car sa fille Eva a disparu, même si la jeune femme en question a 32 ans , elle n'est pas venue à l'anniversaire de son frère et pour la mère cela n'est pas normal . Elle alerte donc la police pour disparition inquiétante .
Pendant ce temps, Jordan, un réparateur et loueur de pianos, arrête son fourgon au pont barrage de l'île Monsin alors qu'une jeune femme , en pleine tempête s'apprête à sauter à l'eau, cette jeune femme c'est Eva .Un jeune policier Lipsky est chargé de l'enquête et croit trouver en Jordan dont les explications sont confuses le coupable idéal .
Trame de départ assez classique , et pour les lecteurs qui ne connaissent pas Armel Job plutôt banale .
Mais ce ne sont pas les avancées en elles-même des investigations qui sont le vrai propos du roman, ce sont d'abord les descriptions de ces gens ordinaires en apparence, pétris dans leur milieu social, leur éducation et une certaine idée des conventions avec avant tout le "Qu'en dira t'on " qui fait que la conduite de ces personnages peut être tout à fait inadaptée et déroutante .
L'affaire Dutroux est encore bien ancrée dans les esprits et les errances de la justice et des enquêteurs poussent à agir plus vite , même si parfois ce n'est pas à bon escient et le policier débutant Lipsky s'emporte avec facilité dans des hypothèses hasardeuses ...
On voit aussi dans ce roman , d'autres thématiques avec celui des agressions sexuelles et celui de la culpabilité trainée comme un boulet à sa vie , trame de fond du roman autour d'un réel fait divers avec la noyade de deux fillettes puis celle d'un pompier à la recherche des corps .
Si j'ai moins aimé ce roman que le précédent, Une drôle de fille , l'aspect psychologique est toujours mené avec finesse .
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