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Jour de ressac

Couverture du livre « Jour de ressac » de Maylis De Kerangal aux éditions Verticales
  • Date de parution :
  • Editeur : Verticales
  • EAN : 9782073054975
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

«Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de... Voir plus

«Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs.»

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Articles (1)

Avis (11)

  • Bien avant la naissance de mon blog, je me régalais déjà des ouvrages de Maylis de Kérangal. "Naissance d’un pont", "Réparer les vivants" ou encore "Chemin de tables" pour n’en citer que quelques-uns, m’avaient, chacun dans leur genre, beaucoup touchée. Avec "Jour de ressac", j’ai l’impression...
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    Bien avant la naissance de mon blog, je me régalais déjà des ouvrages de Maylis de Kérangal. "Naissance d’un pont", "Réparer les vivants" ou encore "Chemin de tables" pour n’en citer que quelques-uns, m’avaient, chacun dans leur genre, beaucoup touchée. Avec "Jour de ressac", j’ai l’impression d’avoir franchi un pas supplémentaire.

    "J’ai reçu un appel vers 14 heures…un homme s’est présenté comme "officier de police judiciaire"…m’intimait de me présenter au commissariat du Havre : nous aimerions vous entendre dans le cadre d’une affaire vous concernant." La narratrice, "doubleuse voix" au cinéma, laisse fille et compagnon pour prendre le train en direction de la cité portuaire. Elle ne parvient pas à identifier le corps retrouvé sur la plage d’après les photos. Et pourtant, son numéro de téléphone se trouvait dans une poche du mort.

    Ça ressemble à un thriller, mais ce n’est pas uniquement ça. Certes le corps inconnu de la plage est le fil d’Ariane du roman, mais Maylis de Kerangal nous emporte bien plus loin. Nous rencontrons deux jeunes filles qui ont fui la guerre en Ukraine pour rejoindre l’Angleterre. Nous nous retrouvons au moment de la seconde guerre mondiale et revivons la destruction totale du Havre. Et puis nous remontons l’histoire de la narratrice, jeune adolescente, amoureuse, dans cette ville précisément, personnage important de l’ histoire.

    Dès le départ, j’ai été passionnée par ce roman. Et je me demande encore pourquoi tant il est aux antipodes de ce que j’aime en littérature. Je suis attirée par les petits textes, les phrases courtes, l’écriture simple et limpide. Là, les phrases sont infinies, j’ai compté trente-cinq lignes pour l’une d’entre elles. Mais justement c’est l’exception qui confirme la règle car l’écriture de l’auteure est exceptionnelle. Elle est complexe, d’une richesse inouïe, recherchée, travaillée à l’extrême "…voir la mer, l’initiation alpha pour ceux qui ne l’avaient encore jamais vue, se l’imaginaient bleue quand la nôtre était autre chose, rude, complexe, à la fois pétrolière et impressionniste, prosaïque et rêveuse…". Elle va et vient tel le ressac, elle monte et descend et la musique des vagues l'emporte sur tout le reste.

    Un roman d’une beauté rare.

    https://memo-emoi.fr

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  • La narratrice est doubleuse de films de son métier et vit à Paris, avec époux (Blaise) et fille de vingt ans (Maïa) Un coup de téléphone en provenance d’un commissariat du Havre (la ville de son enfance) où elle n’a pas mis les pieds depuis vingt-cinq ans, va chambouler son quotidien. En fait,...
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    La narratrice est doubleuse de films de son métier et vit à Paris, avec époux (Blaise) et fille de vingt ans (Maïa) Un coup de téléphone en provenance d’un commissariat du Havre (la ville de son enfance) où elle n’a pas mis les pieds depuis vingt-cinq ans, va chambouler son quotidien. En fait, elle y pense à présent, elle était revenue il y a dix ans, pour le baptême d’un bateau (« l’hirondelle de la Manche »…)

    Moi, au Havre, je n’y ai jamais mis les pieds. Et pourtant, le temps d’une (courte) lecture, j’ai eu l’impression de cheminer à côté de l’auteure. En parcourant les rues de sa jeunesse, Maylis de Kerangal partage ici une traversée symbolique avec son lecteur. Le style est très visuel – et non moins magique – bref, d’une grande beauté ! Je l’ai aperçue, cette fameuse ville grise … Maylis de Kerangal a l’heur de posséder – non seulement une écriture d’une force évocatrice saisissante – mais également un (précieux) don, à savoir celui de disséquer les sentiments humains à la perfection.

    « Jour de ressac » est un ouvrage abouti, très « littéraire », amené avec l’ambiguïté et le côté obscur d’un roman policier. Pas une minute d’ennui en compagnie de cette narratrice qui partage ses émotions (y compris l’attrait pour son cinéma, le vieux « Channel », ravivant ses souvenirs) Car oui, notre « héroïne » plonge brutalement dans une intrigue peu banale : un mort a été retrouvé au Havre, et ce mort avait un ticket dudit cinéma dans sa poche, avec son propre numéro de téléphone au dos. L’immergeant dans une totale incompréhension … À moins que ? …

    Un vrai coup de coeur pour cette belle lecture.

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  • Rentrée littéraire 2024.
    La narratrice, la cinquantaine, jamais nommée dans le roman et s’exprimant toujours à la première personne, vient de rentrer dans son appartement quand elle reçoit un coup de fil d’un officier de police judiciaire. Celui-ci lui intime de se présenter au commissariat du...
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    Rentrée littéraire 2024.
    La narratrice, la cinquantaine, jamais nommée dans le roman et s’exprimant toujours à la première personne, vient de rentrer dans son appartement quand elle reçoit un coup de fil d’un officier de police judiciaire. Celui-ci lui intime de se présenter au commissariat du Havre le lendemain, le corps d’un homme ayant été retrouvé sur la voie publique il y a deux jours, un individu non identifié et sur lequel elle est censée pouvoir donner des informations.
    Mais que peut-elle avoir en commun avec cet homme que l’on a trouvé si ce n’est à minima cette ville du Havre où elle a vécu jusqu’à l’âge adulte et où elle n’est retournée qu’une fois.
    Elle s’y rend donc, apprend que le cadavre a été retrouvé sur la plage à côté de la digue nord avec dans la poche de son jean le numéro de téléphone de l’intéressée inscrit sur un ticket de cinéma. Il était sans doute mêlé au trafic de drogue dont Le Havre est devenu maintenant une plaque tournante, mais les photos du mort qui lui sont alors présentées ne lui disent absolument rien.
    Après cet entretien, plutôt que de reprendre le train pour Paris, elle va s’attarder et va retrouver sans peine la ville de sa jeunesse.
    Cette ville du Havre devient alors un personnage du livre à part entière.
    Avec cet appel téléphonique et ce retour dans cette ville où est né son père, c’est un véritable jour de ressac que va vivre la narratrice, un ressac permanent d’émotions, émotions pour la plupart refoulées.
    Tout en cherchant ce qui pourrait la relier à cet homme et en reprenant contact avec la ville qui a forgé son identité, les souvenirs et les émotions surgissent. Une phrase à laquelle elle pense : « Le jour où la mer avait été visible depuis la gare, le jour où on l’avait réellement discernée depuis le bout des rails, telle une strate plus sombre à la base du ciel, c’est au matin du 7 septembre 1944, une fois la ville aplatie, laminée, rasée par les Alliés », lui rappelle l’interview particulièrement bouleversante de Jacqueline, une rescapée de la destruction du Havre, faite dans le cadre d’un exposé réalisé en terminale avec son amie Vanessa.
    Autre résurgence du passé, son premier amour qui n’a plus jamais donné de nouvelles et qui, tel un fantôme, se manifeste à l’évocation de ce corps non identifié.
    C’est non seulement le passé historique de cette grande cité portuaire et les bombardements meurtriers et destructeurs de la ville durant la seconde guerre mondiale qui est retracé mais également son présent avec cette emprise croissante du trafic de cocaïne, dévastateur lui aussi.
    À ces réminiscences du passé, à ces déchirures sont mêlées une introspection sur sa vie actuelle. Elle évoque son métier de doubleuse de cinéma, de « voix », qui lui permet de se glisser dans d’autres corps mais qui progressivement semble vouloir être remplacé par l’intelligence artificielle, sa fille Maïa qui, la vingtaine, est prête à l’envol, son compagnon Blaise…
    À ce ressac émotionnel, à ce va et vient continu entre passé et présent, s’ajoutera au cours de cette journée, un véritable ressac, le retour brutal d’une énorme vague qui se fracasse sur la digue et l’envoie valdinguer. Complètement trempée, son entrée dans un bar va la mettre en présence de réfugiés, ukrainiens en l’occurrence, qu’elle verra partir sur un ferry direction Londres, pour fuir le traumatisme et l’espoir d’une vie meilleure…
    J’aurais évidemment bien aimé que l’énigme de cet homme assassiné soit résolue mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier la force et la beauté de ce roman dans lequel j’ai beaucoup aimé les réflexions sur le monde et dans lequel j’ai retrouvé avec plaisir le style si caractéristique de Maylis de Kérangal avec ses phrases longues et puissantes, et cette écriture qui n’hésite pas à faire cohabiter langage soutenu, langage jeune et argot selon les personnages et les situations évoquées.
    Je regrette un peu que sa relation avec son compagnon et sa fille n’ait pas été plus étoffée.
    Jour de ressac est un roman de l’intime qui mêle somptueusement les éléments naturels aux sentiments et ce, avec de nombreuses références au cinéma.

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/09/maylis-de-kerangal-jour-de-ressac.html

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  • ma chronique : Le Havre, ville parterre qui s'est relevée par le talent de Perret, entre docks et plage de galets, où se côtoient remorqueurs et voiliers, est le personnage principal de ce roman, brumeuse, battue par les vents mais vivante.
    Un homme gît sur la plage un jour de novembre. Une...
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    ma chronique : Le Havre, ville parterre qui s'est relevée par le talent de Perret, entre docks et plage de galets, où se côtoient remorqueurs et voiliers, est le personnage principal de ce roman, brumeuse, battue par les vents mais vivante.
    Un homme gît sur la plage un jour de novembre. Une parisienne, doubleuse pour le cinéma, est convoquée par la police afin de reconnaître le corps car son numéro de téléphone noté sur un ticket de cinéma est le seul indice retrouvé sur l'inconnu.
    Elle ne le reconnait pas. Elle cherche, s'interroge. On croit commencer une intrigue policière. Et bien non !! Il s'agit là d'un roman intimiste diablement bien écrit, où les sentiments de l'intéressée vagabondent en tous sens. Par moment, le lecteur peut s'égarer devant ses pensées "dérivantes et méandreuses", mais la plume est tellement dense, tellement riche, qu'on ne peut que s'émouvoir devant les descriptions de la mer, diva de la ville, du " battement cardiaque de la nuit portuaire".
    L'héroïne retrouve ses jeunes années passées au Havre. En arpentant les rues du quartier Perret à la jetée, du bord de mer et son phare, les souvenirs galopent, sa jeunesse resurgit. Ses premiers émois dans les bras de Craven, ses parents, Vanessa avec qui, en terminale, pour un devoir, elles avaient interrogé Jacqueline qui leur raconte son expérience de la destruction, qui n'a rien oublié des tonnes de bombes
    incendiaires, de l'horreur de septembre 44.
    Le Havre déclenche en elle " un émoi ténu, fugace".
    Elle rend hommage à cette ville, ville fantôme, ville martyre complètement rasée durant la guerre, disparue sous les bombes. Depuis la reconstruction de Perret, on ne retrouve aucune trace du passé, comme l'histoire de l'homme mort sur la plage. Qui est-il ? Un migrant parti pour l'Angleterre ? Plutôt un voyou mêlé aux trafics qui pullulent sur les docks près des containers gigantesques.
    Des soucis professionnels s'ajoutent à l'énigme de ce défunt, qu'est-ce qui peut bien le relier à elle ?
    Est-ce que ce mort lui a livré un message ? C'est sur il l'a fait revenir au Havre, ce bout du monde à la beauté opaque qu'elle avait oublié !



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  • Le policier lui avait déclaré au téléphone que le corps d’un homme avait été retrouvé il y a deux jours sur la voie publique, au Havre, un individu non identifié, qu’elle était censée pouvoir fournir des informations, qu’il fallait qu’elle vienne sur place. Elle avait vécu dans cette ville,...
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    Le policier lui avait déclaré au téléphone que le corps d’un homme avait été retrouvé il y a deux jours sur la voie publique, au Havre, un individu non identifié, qu’elle était censée pouvoir fournir des informations, qu’il fallait qu’elle vienne sur place. Elle avait vécu dans cette ville, elle y avait poussé comme une herbe folle jusqu’à atteindre sa taille adulte. A priori aucun homme de son entourage n’avait été signalé manquant, aucun n’avait disparu ces derniers jours. Après l’appel du flic, elle échafaude toutes sortes de scénarios. Cela fait si longtemps qu’elle n’est pas revenue au Havre, au moins vingt ans.
    Cinq photos en noir et blanc représentant un même homme étendu sur des galets. Le corps d’un homme. Elle ne l’a jamais vu, ça pourrait être n’importe qui. Cet homme n’avait rien sur lui, pas de portefeuille, pas de téléphone, rien. La seule chose retrouvée dans la poche de son Jean, un ticket de cinéma avec inscrit au dos dix chiffres à l’encre bleue. C’était son numéro de téléphone.

    Certes l’écriture de Maylis de Kerangal est belle, peut-être même un peu trop, cela ne m’a pas empêché de trouver son roman ennuyeux. Ce cadavre n’est qu’un prétexte pour nous inviter à déambuler aux côtés de l’héroïne dans la ville du Havre, une ville aplatie, laminée, rasée par les Alliés en septembre 1944, le béton de la reconstruction qui rappelle que cette ville est hantée par les bâtiments détruits. Le bord de mer avec sa plage, cordon de galets sur lequel on se pose, et qui fait mal au cul et son port devenu une porte d’entrée de la cocaïne. L’héroïne laisse remonter ses souvenirs, ses années au collège et au lycée, son premier amour et premier chagrin aussi.
    Je n’ai par contre pas compris ce que venait faire ses digressions sur la guerre en Ukraine, l’Intelligence Artificielle et le sort des migrants.
    Cette construction du récit m’a complètement perdu, finalement cette énigme autour du cadavre tombe à plat et j’ai eu beaucoup de difficultés à terminer ce livre. Bien entendu, comme toujours, ce n’est que mon modeste avis et bien des lecteurs se retrouveront pleinement dans ce roman.

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  • Un jour de novembre, après la pandémie et le passage à l'heure d'hiver, la narratrice est convoquée par le commissariat de police du Havre. Un cadavre a été retrouvé non loin de la digue Nord. Aucun élément permettant de l'identifier n'est découvert. Dans une poche, un ticket de cinéma avec, au...
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    Un jour de novembre, après la pandémie et le passage à l'heure d'hiver, la narratrice est convoquée par le commissariat de police du Havre. Un cadavre a été retrouvé non loin de la digue Nord. Aucun élément permettant de l'identifier n'est découvert. Dans une poche, un ticket de cinéma avec, au verso, le numéro de téléphone de la presque quinquagénaire.
    Comme Ulysse de retour à Ithaque, celle-ci revient dans la ville où elle a vécu son enfance et son adolescence et où elle n'a pas mis les pieds depuis plus de vingt ans.
    Ce voyage a un double effet. Sa propre mémoire télescope celle de la cité portuaire qui fut bombardée en septembre 1944 et dont l'anéantissement résonne avec l'actualité.
    Alors qu'elle évoque son premier amour qui se confond étrangement avec le mort anonyme et que des bribes de sa vie d'avant affleurent, elle imagine sous les immeubles reconstruits sous la houlette d'Auguste Perret les traces de ces journées terribles.
    Alors que l'enquête de la police s'enlise, son périple se transforme en une quête existentielle hantée par le passé réapparaissant sous la forme de flashes.
    Avec « Jour de ressac », Maylis de Kerangal a composé le récit intimiste d'une femme qui dialogue avec une ville qui n'est décidément pas comme les autres.
    L'écriture, ample comme les vagues qui s'abattent sur la plage de galets, exprime puissamment les sensations éprouvées par la narratrice et l'atmosphère digne d'un film de David Lynch qui se dégage du béton gris et de la lumière changeante.

    http://papivore.net/litterature-francophone/critique-jour-de-ressac-maylis-de-kerangal-verticales/

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  • Maylis de Kerangal raconte les rues, les plages du Havre, à la recherche de son passé et d'un homme qu'elle aurait autrefois croisé. Qui est-il ? Au-delà de cette enquête qui va la mener jusqu'à Rouen, ce sont les souvenirs qui viennent et se jouent d'elle, ses souvenirs mais également ceux...
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    Maylis de Kerangal raconte les rues, les plages du Havre, à la recherche de son passé et d'un homme qu'elle aurait autrefois croisé. Qui est-il ? Au-delà de cette enquête qui va la mener jusqu'à Rouen, ce sont les souvenirs qui viennent et se jouent d'elle, ses souvenirs mais également ceux d'une Histoire tragique, il y a 80 ans quand tout fut détruit, les murs, les humains, les oiseaux, les espoirs. Un roman touchant aux phrases parfois trop longues pour pouvoir les apprivoiser, mais un roman sincère qui parle de nos émotions et de nos peines.

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  • Ah, l’écriture de Maylis de Kérangal, ces phrases qui s’enroulent sur elles-mêmes, se tordent, se déploient … Et ces mots pleins de minéralité, de matière, de substance. Du brut, de l’organique, du primitif. Lire un texte de Maylis de Kérangal, c’est vivre une espèce de corps à corps sensuel...
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    Ah, l’écriture de Maylis de Kérangal, ces phrases qui s’enroulent sur elles-mêmes, se tordent, se déploient … Et ces mots pleins de minéralité, de matière, de substance. Du brut, de l’organique, du primitif. Lire un texte de Maylis de Kérangal, c’est vivre une espèce de corps à corps sensuel avec le monde. Tu te prends de la poussière, du vent, du béton. Bonne idée, Le Havre, pour ça ! (Tiens, un jour il faudra que je vous raconte ma visite du Havre sous la pluie avec ma fille… hein, tu t’en souviens Pauline comme tu m’avais bousillé ma journée, mon appartement Perret, moi qui rentrais dans tous les halls d’immeubles pour en admirer les boîtes aux lettres…) Elle sait rendre les lieux, Maylis, les dire, en extraire la substantifique moelle. Elle est douée aussi, pour vous balancer dans un monde inconnu : celui des transplantations cardiaques, des décors en trompe-l’oeil, des fabrications de ponts. Tu n’y connais absolument rien et tout d’un coup, ça devient ta plus grande passion. T’as juste envie de prendre tes pinceaux ou de t’inscrire au conservatoire d’art dramatique pour apprendre les techniques du doublage... Et elle t’offre tous les mots qui vont avec et qu’elle est allée chercher un par un, du plus simple au plus tordu... et tout cela nous régale et on en redemande ! Je raffole de tout ça, de tous les trucs estampillés « Kérangal », toujours les mêmes, dans chaque livre, toujours aussi délicieux...
    Pourtant là, j’ai mis du temps à comprendre ce qui ne passait pas. Il y avait un truc qui coinçait et qui faisait que non, cette fois-ci, ça ne prenait pas vraiment. Je lisais le texte « de loin » sans vraiment rentrer dedans. Il m’a fallu deux lectures pour comprendre. En fait, j’ai eu l’impression de lire une espèce de patchwork mal cousu, des textes conçus séparément et mal lissés, mal ficelés. Des morceaux disparates, un peu trop dans l’air du temps et dont à vrai dire je n’ai pas toujours bien vu l’intérêt ... Et pire que ça, j’ai senti parfois que l’on frôlait le cliché… Horreur… Ah, le départ dans la nuit de la narratrice et de son mari roulant en vélo électrique sur la piste cyclable le long du canal de la Villette… Je ne suis pas foncièrement allergique aux vélos électriques (en tout cas, nettement moins qu’aux trottinettes) mais franchement cette fin un peu bobo-parisien-les-cheveux-dans-le-vent…
    « Jour de ressac » ne m’a pas séduite. J’ai trouvé ce texte convenu et pas très original dans le fond.
    Elle tenait pourtant l’incroyable thème du doublage. Ahhhh, elle l’avait son truc ! Il aurait fallu sans aucun doute creuser de ce côté là.
    Le Havre ok, le vent, la mer, le passé, la guerre, l’amoureux oui oui…
    Mais le doublage quand même ç’aurait été tellement mieux !

    LIRE AU LIT le blog

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