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Ils sont tous deux allemands.
L'un est juif, l'autre non, et leur amitié semble indéfectible. Ils s'expatrient pour fonder ensemble une galerie d'art en Californie mais, en 1932, Martin rentre en Allemagne. Au fil de leurs échanges épistolaires, Max devient le témoin impuissant d'une contamination morale sournoise et terrifiante : Martin semble peu à peu gagné par l'idéologie du IIIe Reich. Le sentiment de trahison est immense ; la tragédie ne fait que commencer...
En 1932, un américain juif continue à écrire à son ami allemand. Il lui demande un service : sauver sa soeur. Mais l'amitié a ici des limites... C'est court mais génial. On comprend très bien comment Hitler a pu envoûter les allemands.
Eh bien, quel livre !
Ecrit en 1938, en s'inspirant de quelques lettres réellement écrites.
"Une longue et solide complicité unit Max et Martin, deux associés marchands d'art. En 1932, Martin retourne vivre en Allemagne, tandis que Max, juif américain, demeure en Californie.
"Je crois que Hitler est bon pour le pays, mais je n'en suis pas sûr", lui confie bientôt Martin.
Un sombre pressentiment envahit Max à mesure que son compagnon espace leur correspondance. L'Histoire aura-t-elle raison de leur amitié ?"
Ce livre est incroyable, car il montre, en peu de lignes, à quel point on peut se faire facilement endoctriner. Comment une amitié réelle peut être remise en cause, uniquement parce qu'un homme haut placé va pointer du doigt une catégorie de la population. Pourtant, le doute était bien présent au début. C'est assez violent à lire, je trouve.
Échange épistolaire entre deux amis de longue date, des frères :
Max, vit à San Francisco où il gère la galerie Schulse Eisenstein qu’ils ont en commun
Martin, vient de rentrer avec sa famille nombreuse à Munich.
La correspondance débute en 1933 quand Hitler accède par voie démocratique au pouvoir.
Max est inquiet de ce qu’il entend et demande des explications à son ami.
Mais Martin est aveuglé et adhère à l’idéologie nazie jusqu’au point de renier son ami-frère et de faire le pire.
Quand l’idéologie emporte tout sur son passage… malheureusement encore d’actualité.
C’est bref, concis et intense.
A mette dans beaucoup de mains !!!
Le texte a été publié aux États Unis dans Story Magazine en 1938, la réalité a fait de la fiction une atrocité
Peu de pages mais tout est dit. La lente dérive de la correspondance est subtile, la relation amicale du début fait place au terrible, à la noirceur et nous secoue.
Les deux Allemands Max et Martin, associés marchands d’art installés en Californie, sont des amis de longue date. Lorsqu’en 1932 Martin retourne vivre à Munich, s’établit entre les deux hommes une correspondance d’abord assidue, puis de plus en plus espacée, à mesure que Max, de confession juive, constate l’emprise croissante de l’idéologie nazie sur son ami.
Inspirée de vraies lettres, cette nouvelle fit grand bruit lorsqu’elle parut en 1938, en pleine tension d’avant-guerre. Comment ne pas voir dans cette histoire une miniature du processus d’escalade menant à la seconde guerre mondiale, entre une Allemagne nazie de plus en plus belliqueuse et sûre d’elle, et des nations d’abord incrédules, bientôt contraintes à la confrontation violente une fois l’inconcevable avéré ? A l’époque de sa publication, un tel texte ne pouvait que sonner comme une terrible prémonition et soulever un raz-de-marée émotionnel chez ses lecteurs.
L’aspect le plus saisissant du récit réside sans doute dans le contraste entre sa formidable puissance et son extrême économie de moyens. L’échange de quelques lettres suffit à rendre claire et palpable une vérité, alors forcément pressentie, mais encore repoussée dans l’esprit du public. L’indifférente et désinvolte cruauté de Martin s’exprime en quatre mots lapidaires : « Ta sœur est morte ». La riposte de Max tient en quelques très courtes lettres, assassines au sens littéral du terme, qui laissent au lecteur le soin d’imaginer leurs tragiques conséquences. Sous la surface de chaque page se profilent ainsi des perspectives d’autant plus vertigineuses qu’elles laissent à notre intuition le soin de les sonder et de combler les pointillés.
Coup de maître donc que cette nouvelle, au point qu’elle fut jugée par l’éditeur et par l’époux de l’auteur comme « une histoire trop forte pour avoir été écrite par une femme », d'où le pseudo masculin Kressmann Taylor. Un texte choc, intemporel, dont les qualités m’ont irrésistiblement évoqué Stefan Zweig.
Cette courte correspondance de dix-neuf lettres est un témoignage édifiant sur la montée du nazisme en Allemagne durant les 18 mois que dure cet échange, entre novembre 1932 et mars 1934.
Deux amis quadragénaires entament une correspondance depuis que Martin, californien d’origine allemande, est retourné vivre au pays. Ils étaient associés dans une très réputée galerie d’art qu’ils ont créée à San Francisco et que Max, juif américain, gère seul désormais.
Lorsque que Martin, séduit par l’idéologie nazie, instaure une distance entre les deux amis, leur relation épistolaire va irréversiblement changer pour s’enfoncer dans « un diabolique piège de papier ».
L’auteure « met en scène, de façon élégante et indirecte, le Mal à l’œuvre » faisant passer cette relation de l’amitié à la haine et c’est avec génie qu’elle explore les mécanismes de la trahison et de la vengeance.
Si cette nouvelle a connu un grand succès à sa sortie en 1938, elle a été oubliée pendant près de soixante ans avant d’être à nouveau publiée en 1995 pour devenir un best-seller mondial.
La publication des Editions Autrement est superbe, avec une très belle couverture, une préface passionnante de l’écrivain Philippe Claudel et, faisant suite à cette nouvelle épistolaire, une bibliographie et une interview de l’auteure Kathrine Kressmann Taylor. On y trouve également des témoignages de metteurs en scène et des photos d’acteurs qui ont interprété cette nouvelle au théâtre.
Un petit bijou.
Que dire de plus que ce qui a déjà été dit sur ce très court roman épistolaire écrit dans les années 30? A part que c'est une bombe, une arme de destruction massive, qu'il faut le mettre dans toutes les mains, des plus jeunes et des moins jeunes?
Ce roman se savoure en 25 minute, une demi-heure à tout casser. C'est juste parfait, ce mot aurait d'ailleurs pu être inventé pour ce livre.
En dix-neuf missives de part et d'autre de l'Atlantique, on assiste à un combat à distance; à plusieurs même, pour être tout à fait juste.
Comment passe-t-on d'une amitié fraternelle à une haine odieuse en moins d'un an et demi?
Martin et Max sont deux amis de longue date, associés dans une galerie d'art. D'origine allemande, ils vivent en Californie depuis des lustres, voire depuis toujours. Quand l'un décide de retourner au pays en 1932, ils se promettent de se revoir bientôt et de s'écrire beaucoup; surtout de ne pas perdre le lien car beaucoup, beaucoup de choses les unissent. Mais quand celui resté aux Etats-Unis, d'origine juive, commence à gêner celui rentré en Allemagne, la foire d'empoigne n'est pas loin et la vengeance se rapproche.
Comment une américaine vivant en Californie a-t-elle pu à ce point se rendre compte de ce qui se passait en Europe alors même que les voisins de l'Allemagne et de l'Autriche ne voyaient rien (ou préféraient fermer les yeux)? Ce roman a été publié en 1938 mais aurait été écrit en 1935 ou 36, Kathrine Kressmann Taylor ne connaissait pas alors ce qu'il adviendrait réellement du nazisme. Et pourtant, tout y est. Tout ce qu'elle raconte peut être vérifié. Elle avait, elle, les yeux grands ouverts. Merci Madame
Ce roman, en quelques 70 pages, en dit beaucoup; il devrait être aux programmes scolaires. A faire lire à tous, particulièrement aux jeunes générations, les derniers survivants de la guerre ne seront pas éternels.
J'ai très envie de voir la pièce tirée de ce livre désormais.
Voilà un très beau roman épistolaire qui permet d'illustrer les difficultés inhérentes à la montée du nazisme au XXe siècle.
J'ai beaucoup aimé cet échange et ai frissonné en même temps que Max face au revirement de son ami.
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