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" Il y a trente-sept ans que je suis journaliste professionnel, carte de presse n°27844 et, au bout de ma pointe Bic puis sur mon clavier d'ordinateur, j'ai dû produire des milliers de papiers et des centaines de millions de signes sans jamais me débarrasser du vertige de la page blanche. J'ai plus d'une fois frôlé le K. O. et pourtant, au moment de raccrocher les gants, j'ai eu envie d'en reprendre pour un tour. Histoire de raconter ce que furent mes premières années de journaliste au Progrès de Lyon puis, parallèlement (comme correspondant) au Matin de Paris, avant ma venue au Monde en 1986.
Le récit de cet apprentissage à une époque, les seventies, où on en était encore à l'âge du plomb et de l'écriture sur papier, pourra, je l'espère, éclairer les lecteurs de la presse sur les coulisses d'une profession qui a toujours fait rêver, avec sa part de fantasmes et d'impostures.
Entré dans un quotidien par la petite porte, sans diplôme, je me suis formé sur le tas en commençant par ce qu'on appelle, avec à peine d'exagération, les chiens écrasés. Si j'ai beaucoup (trop) pratiqué les faits divers, j'ai eu ensuite la chance rare d'être un pur généraliste, de toucher à toutes les rubriques et de pénétrer à peu près tous les univers. "
Le ton est donné dès la préface : après avoir raconté, avec bonheur, son enfance banlieusarde dans Les Bruyères de Bécon puis revisité ses années soixante dans Sixties, Robert Belleret consacre un troisième récit autobiographique à ses débuts dans le journalisme. Embauché le 1er avril 1970 dans le plus grand quotidien lyonnais, il a non seulement touché à tous les sujets - de la chanson au théâtre, du grand banditisme à la délinquance en col blanc, des concerts de pop au cinéma, en passant par les manifs, les meetings, les procès, et, selon le titre d'un de ses chapitres, " l'aveuglante pénombre du paysage politique lyonnais "... - mais il s'est surtout immergé dans la vie d'une rédaction où les journalistes touchaient à tout, et souvent en même temps.
Sur les bidonnages ou les marronniers - ces sujets qui reviennent avec les saisons -, sur le fonctionnement d'un journal, où on comptait encore avec les typos et les rotativistes, Faits divers livre des informations précieuses, qui permettent de toucher de près la réalité d'un métier aujourd'hui en pleine mutation. Derrière les anecdotes, souvent drolatiques, se profilent également les jeux d'influence, les rapports de pouvoir, où l'on saisit le rôle fondamental d'un quotidien influent dans une capitale régionale.
Mêlant la justesse du regard, l'ironie et une vraie tendresse pour un métier qu'il continue d'exercer avec passion, Robert Belleret fait aussi dans ce livre, dont ce n'est pas le moindre mérite, un éloge des sans grade, de ces localiers qui, loin des stars de la profession et des rumeurs de la capitale, quotidiennement font tourner les rédactions.
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