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Il y a peu, Ciara croyait encore dans sa vocation : accompagner les entreprises en quête d'une transition écologique. C'était aussi le cas d'Inès, sa meilleure et drôle d'alliée, bientôt atteinte par un mal incurable. Et puis les échecs amoureux, la tyrannie d'un patron auto-alimentée par ses propres mensonges, l'absurdité d'un programme appliqué de projet en projet ont fini de saper leurs illusions. Tout quitter s'est alors imposé comme une solution. Mais pour aller où ?
Quand Dennis, père de famille respectable et collègue sur mesure, disparaît après un séminaire d'équipe à la frontière franco-espagnole, sans laisser apparemment de traces, les deux jeunes femmes se mettent en tête de partir à sa recherche.
Entre fantasme survivaliste, vie dans les bois et bêtise des alternatives pour combler le vide d'une ultramoderne solitude, un roman écologique et poétique où la joie côtoie la mélancolie et où les vainqueurs ne sont pas ceux que l'on croit. Voici l'odyssée d'un trio qui devrait faire vaciller nos certitudes.
Fais battre ton tambour est un roman inattendu, c'est un roman qui fait du bien, un roman qui change notre façon de voir le monde.
Ciara, Inès, Dennis. Tous trois travaillent dans une société accompagnant les entreprises dans leur transition écologique, une bien belle idée mais est-elle réellement dénuée de toute recherche de profit ?
Quand Dennis disparait sans laisser de traces, Ciara et Inès commencent à s'interroger sur la vie qu'elle mène et sur l'endroit où il pourrait se terrer. Quelques mois plus tard, elles partent le rejoindre car Dennis a décidé de changer radicalement de mode de vie et de tenter de vivre en accord avec une nature bien trop souvent maltraitée.
J'ai trouvé beaucoup de choses dans Fais battre ton tambour, de l'espoir en un renouveau, de l'amitié, un peu de cynisme aussi. Je me suis attachée à cette bande bancale mais soudée.
J'ai souvent l'impression que tout a été écrit et qu'il sera difficile de proposer quelque chose de neuf, Louise Browaeys me prouve que je me trompe et je l'en remercie.
« Fais battre ton tambour » est un roman très agréable à parcourir. Du fait de sa thématique survivaliste, il est bien évidemment très dépaysant. Le lecteur prend plaisir à suivre Ciara, Inès et Dennis dans leur expérience en marge du cadre traditionnel de la civilisation. En filigramme, le roman contient une critique de la réponse de la société au dérèglement climatique. « Ces types qui pensent agir pour la planète en parlant de leurs ruches, de leurs hybrides, du recyclage de leurs capsules de café […] continuent de prendre l’avion mais […] impriment recto verso. » Mais également en meême temps la satire du monde des sociétés et de leur quête d’une prétendue transition écologique. Ainsi à la suite des personnages principaux, « Comment avons-nous pu penser que nous allions changer le monde en supprimant les tables de réunion et en permettant l’expression des ressentis. ». Cette aventure constitue pour les différents personnages une quête personnelle en même temps que collective. Le récit s’intéresse aux différents éléments très pratiques de la vie en forêt, comme reconnaître les plantes, faire du feu ou s’orienter par exemple. Mais il contient également une dimension de réflexion pour aboutir à la redéfinition d’un mode de vie, basé sur la dissémination du pouvoir et la circulation des émotions, mettant l’accent sur l’observation, le développement des habiletés de chacun, et portant une attention constante aux malentendus et conflits éventuels.
Un récit plein de poésie qui nous fait vivre, le temps d’un livre, au cœur et au rythme de la forêt.
Ciara est employée dans une société qui a pour vocation d’accompagner les entreprises dans leur transition écologique. Très investie dans son métier, elle est aussi liée d’amitié avec l’une de ses collègues, Inès. Alors que leur séminaire d’entreprise s’achève, Dennis, un autre collègue de Ciara, disparaît. Quelques temps plus tard, Inès apprend qu’elle est atteinte d’une leucémie. C’est alors que les deux amies commencent sérieusement à remettre en question leur mode de vie, la manière de manager de leur patron et plus largement le sens de leurs vies. Et si la solution résidait dans un retour à la nature, dans une installation dans les bois ?
Ce livre joue indéniablement avec des préoccupations très actuelles. Comment donner un sens à sa vie mais aussi à son métier, comment vivre en harmonie avec la nature, comment réduire notre impact sur l’environnement ? Il dénonce aussi le cynisme de certaines entreprises qui se sont engagées dans un filon écologique dans le but d’y faire de l’argent.
Tout abandonner pour aller construire autre chose en pleine nature, c’est à cela qu’aspirent les héros de Louise Browaeys pour des raisons diverses. Si le prétexte est bon, la manière de le traiter est peut-être moins réussi et on se lasse assez vite des aventures de Ciara, Dennis et Inès. Sans compter les invraisemblances qu’on ne dévoilera pas ici sous peine d’en dire trop, mais qui n’aident pas à se passionner pour ce livre, et le côté un peu “roman feel good” dans lequel le récit tombe parfois.
Dommage car la réflexion sur notre société consumériste est intéressante ainsi que la remise en question des personnages en quête de plus d’authenticité et d’harmonie avec une nature qu’ils vont apprendre à connaître. Et la conclusion, pas si mal réussie pour sa part, amène à de nouvelles réflexions.
Mme Louise Browaeys nous raconte dans « Fais battre ton tambour » l’expérience folle de cadres de la transition écologique qui lâchent tout pour partir vivre en autarcie dans les bois.
Ciara est la narratrice de cette aventure où, après la disparation mystérieuse de Dennis, son collègue dans une entreprise de conseil en management de l’écologie, elle va se confronter à sa solitude et réfléchir sur le sens de sa vie, et notamment de son métier rempli d’ingratitudes, tant à cause de son insupportable patron que des clients qui n’en ont pas grand-chose à faire de l’avenir de la planète ou de la civilisation. Quand elle finira par comprendre que Dennis est parti pour vivre à la Thoreau, elle va convaincre Inès (sa meilleure amie qui apprend qu’elle est condamnée) à se joindre à elle pour retrouver Dennis dans son refuge secret des Pyrénées. Loin de ce monde fou et de ses absurdités.
Malgré l’intérêt et l’actualité du sujet, ce roman aux belles valeurs écologiques et libertaires pêche par ses longueur et son style qui s’étiole et qui à la longue fatigue, comme les personnages qui finissent par tourner en rond et perdre l’attention du lecteur. Le livre aurait sans doute gagné à plus de concision. Reste toutefois quelques idées marquantes, comme celle de donner les noms des tempêtes qui ont marqué les français à ses personnages (Ciara, Dennis, Inès, Lothar, Jorge,…), et l’importance du sujet qui nous entraîne vers des réflexions capitales sur l’utilité de notre travail, sur ce qu’on entend par réussir sa vie, ou bien sur ce qui vaut la peine d’être vécu. D’autant quand comme Ciara on constate l’absurdité de ne plus donner de plastique à usage unique dans les avions, quand ceux-ci continuent de voler et d’aggraver nos émissions de gaz à effets de serre.
Un ouvrage moyen donc dans sa composition et ses personnages, mais qui reste valable pour la réflexion qu’il engendre sur le sens de nos existences, sur la société capitaliste qui nous emmène vers l’apocalypse ou sur les compromissions du développement durable.
Si un livre peut arriver à proposer des solutions pour tenter de sauver cette planète, terre nourricière dont on a tiré plus que ce qu’elle peut nous offrir si généreusement, ce roman de Louise Browaeys est salutaire. Plus que condamner les travers de notre société, l’auteur interroge notre conscience, et à travers ce roman nous immerge dans une réalité loin d’être inaccessible, si l’on veut bien se lancer. Démarche écologique pour pallier le laxisme des « grands de ce monde », mais pas uniquement. Tentative de revoir nos modes de vie, notre alimentation, notre place parmi les êtres vivants, et une quête de sens que la pandémie nous a obligés à reconsidérer, plus humblement.
C’est avec grand intérêt que je me suis plongée dans cette histoire où nous entraînent Ciara, Inès, Dennis, au cœur de cette forêt pyrénéenne, en pleine nature, et en mode « survivaliste ». J’ai souri, été émue, tremblé à certains moments, réfléchi (beaucoup), me suis interrogée aussi : combien, dans notre monde occidental, seraient prêts à vivre cette aventure, qui ressemble plus à un mode de vie, consistant à se libérer de tout ce qui pollue au sens propre comme au figuré ? Louise Browaeys que je découvre a semble-t-il réfléchi à la question, et déjà beaucoup écrit sur ces thématiques.
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