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Fidèle, alias Fifi, alias Bouboule, grandit dans une famille dysfonctionnelle ; Papa enchaîne les allers-retours en prison, Maman à l'asile ; mais malgré le quotidien difficile, Fidèle vit des moments de joie, entourée de ses six frères et soeurs aux personnalités fortes et aux prénoms panachés : Alyson, JR, Dalida, Jésus. Cette tribu un peu foldingue demeure Au Bout Du Monde, le bar à tocards que tient le père dans Belleville, théâtre de leurs pleurs et rires.
À l'adolescence, la découverte de son « intelligence précoce » va mener Fidèle à « l'autre » bout du monde : un lycée des beaux quartiers où les élèves se nomment Apolline ou Augustin, et re- gardent de haut son perfecto, ses manières de chat de gouttière et ses tee-shirts Nirvana. Mais c'est aussi là que l'attend l'amour, le vrai, celui qui forme, transforme. celui qui sauve.
Ce roman jeunesse (?) est arrivé dans ma boîte je ne sais trop comment....En tout cas, il m'a procuré des émotions bien différentes:
- d'abord, un peu d'agacement, car vraiment les 50 premières pages, c'est "trop": trop caricatural, trop invraisemblable, surfait, quoi.
-puis, j'ai commencé à avoir un plus grand intérêt à partir du moment où il est question d'enfant différent et de difficultés de vie sociale liées à cet "état".
-enfin, j'ai complètement adhéré à la dernière partie qui traite surtout de la place faite aux homosexuel(le)s dans notre société.
J'ai suivi une interview d'AXL CENDRES dans laquelle elle disait écrire pour raconter, et bien, elle s'avère être une formidable conteuse, sans pour autant avoir la tête dans les étoiles.
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Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un roman déjanté mais aussi profondément juste et touchant, j'ai nommé Dysfonctionnelle de l'autrice Axl Cendres. Tout d'abord, je tiens à remercier infiniment la superbe Audrey de la chaîne booktube Le Souffle des Mots de m'avoir fait découvrir ce titre fabuleux. J'ai passé un moment de lecture absolument inoubliable et palpitant et c'est entre autres grâce à elle, donc merci. Déjà, en dehors du fait que l'avis d'Audrey sur ce roman était dithyrambique et donc extrêmement alléchant, j'ai été d'emblée attirée par cette couverture au style très rétro. Pour vous, elle ne paye peut-être pas de mine mais pour ma part, je lui trouve un petit charme irrésistible. Déjà parce que le jaune, c'est la vie, et celui-là est particulièrement tape-à-l'œil, tout ce que j'aime. D'autre part, cette vieille télévision provenant tout droit des années soixante-dix, en plus d'être un objet de collection que je trouve tout à fait stupéfiant et fascinant (Anaïs, amatrice de vieilles brocantes, bonjour), a un écran particulièrement hypnotisant - la faute à cette spirale digne des yeux terriblement captivants d'un Kaa qui vous susurre tendrement à l'oreille : « Aie confiance... ». Pour ma part, j'ai accordé ma confiance les yeux fermés à ce livre, et je ne le regrette pas !
Il faut dire que l'emblème de la télévision à la spirale infernale était bien choisi pour orner la couverture, et cela pour plusieurs raisons. En premier lieu, la construction du roman est assez particulière. Au vu du résumé, je m'attendais à ce que l'on suive la vie de notre héroïne, Fidèle aka Fifi, de façon toute linéaire, avec une chronologie ininterrompue de sa naissance jusqu'à l'âge adulte, sans avoir d'idée précise d'où son récit de vie s'arrêterait. Or, le roman débute avec Fidèle, vingt ans et quelques et toutes ses dents (ok, cette blague est nulle...), à laquelle le père fait une révélation des plus inattendues et tonitruantes, alors que la famille vient juste de réchapper à un événement qui avait bouleversé leur quotidien tous ensemble, lequel nous sera expliqué par le biais d'un flashback. Par la suite, nous aurons le droit à la fameuse tranche de vie dont je parlais plus haut et qui va s'étirer jusqu'à ce dit moment. Puis nous aurons le droit à l'après, soit la vie qui continue malgré tous les obstacles qui se seront dressés sur le chemin de la famille Benamoud menant au bonheur, à la stabilité et à la sérénité. J'ai in fine beaucoup aimé le fait que la structure narrative même du roman soit à l'image des personnages principaux et de leurs interactions entre eux : dysfonctionnelle. Cela peut surprendre et dérouter au début, on peut se sentir confus et avoir la sensation de ne pas s'y retrouver, mais on trouve vite le pli car la famille Benamoud a plus d'un tour dans son sac face aux vicissitudes de l'existence, et nous aussi.
J'ai également adoré le fait que l'histoire nous soit narrée à travers les yeux de Fidèle. En tant que narratrice interne, subjective, notre héroïne ne sait pas ce qui se passe dans la tête des membres de toute sa petite tribu chaotique, et ce n'est pas plus mal au fond. J'ai trouvé que cela rendait le récit plus authentique et plus proche de nous, plus spontané en somme. Fidèle a des opinions bien tranchées sur un certain nombre de sujets et peut se montrer parfois fortement virulente mais c'est ce qui rend son histoire plus vivante à nos yeux. Notre héroïne ne mâche pas ses mots et nous raconte l'aventure rocambolesque de sa vie avec une sincérité qui nous va droit au cœur. Elle ne nous épargne rien, ni les moments de liesse au bar familial autour d'un bon match de foot (tout l'intérêt d'avoir une télévision à disposition !) à chanter du Johnny en fin de soirée pour conclure ce moment tout ce qu'il y a de plus convivial dignement (et je peux vous assurer que « Quoi, ma gueule ? » vous restera en tête bien longtemps après votre lecture, cette chanson me hante encore d'ailleurs....), ni les moments d'angoisse, d'incertitude et de désarroi que sa famille va devoir injustement traverser. Cette façon que Fidèle a de nous prendre à témoin de tout ce que son petit monde a dû surmonter, comme si nous lecteurs, nous étions les confidents privilégiés de ses joies comme de ses peines et de sa colère, cela m'a donné l'impression de faire véritablement partie de cette famille haute en couleurs, complètement barge mais indéniablement attachante et touchante, qui va en voir des vertes et des pas mûres mais qui va rester unie jusqu'au bout, malgré les drames qui vont la toucher, malgré les épreuves de toute sortes qu'elle va devoir endurer et les conflits qui vont diviser ses membres. Malgré tout cela, malgré la souffrance qui n'a jamais cessé de s'accumuler, Fidèle ne s'est quant à elle jamais détournée de ce beau désordre, bien au contraire. Elle a toujours été là, la colonne vertébrale de la famille, celle qui la maintient debout et qui relie les uns avec les autres, le pont qui surplombe le gouffre de la honte et du mépris.
Vous l'aurez compris, j'ai profondément aimé le personnage de Fidèle, une enfant brute de pomme, adorable, compatissante et qui ne manque pas d'humour qui va devenir en grandissant une jeune femme remarquable, plus réfléchie et consciente de tout ce qui se passe autour d'elle, bien plus lucide et rodée face à cette société bien sombre qui comporte de nombreuses failles et dysfonctionnements, elle aussi. L'une des leçons que j'ai retenue de ce livre, une évidence que l'autrice a bien fait de souligner dans son récit, c'est que rien n'est ni tout blanc ni tout noir, que ce soit les situations ou les personnes qui nous entourent. On possède tous en nous une dualité, une part d'ombre et de lumière. Nous avons tous une manière de fonctionner complexe, qui nous empêche d'être classés systématiquement dans des cases, notamment celles des "méchants" ou des "gentils". La vie est dysfonctionnelle à sa façon, rien ne se passe jamais véritablement comme prévu, rien n'est tout rose, tout gris, tout noir ou parfaitement convenable. L'être humain et son humanité sont l'incarnation même de ce dysfonctionnement. Tout est imparfait en nous : notre comportement, nos réactions, nos actes, nos pensées, notre personnalité souvent bourrée de défauts. Nous sommes des êtres imparfaits par essence. Cela veut-il dire pour autant que nous sommes condamnables, indignes d'être aimés, que nous avons désespérément besoin d'être réparés ? Oui et non, d'après ce que j'ai compris dans ce roman.
En effet, si on analyse chacun des personnages de ce récit, aucun n'a un caractère irréprochable, et tous ont fait des erreurs qu'ils regrettent amèrement, qu'ils l'admettent ouvertement ou non. Fidèle elle-même n'est pas un modèle à suivre à la lettre, même si elle est résolument celle qui fait le plus d'efforts pour changer les choses, qui ne se permet jamais de juger quiconque quoiqu'il puisse advenir, et qui est, à ce titre, le personnage le plus inspirant du récit. En effet, Fidèle va à un moment donné se laisser ronger par son manque de confiance en elle, par sa peur de plonger dans l'inconnu et de briser les barrières et préjugés sociaux. Elle va se réfugier dans sa zone de confort, le bar miteux et bruyant de son père, sans accepter l'idée que des personnes extérieures à cet univers "sale", aux pratiques peu orthodoxes et tapageur puissent considérer que cet endroit comme aucun autre soit un véritable palace du cœur et non une simple attraction de foire. Elle va se laisser enfermer par ses origines ethniques et sociales, par sa peur du rejet et de la discrimination, et cela se comprend. Ce sont des réactions humaines que de se laisser écraser par l'oppression d'une façon de penser dominante et par les crimes innommables que des hommes qui n'en méritent pas le nom ont commis par le passé. Par exemple, la mère de Fidèle, Natacha, est une rescapée polonaise des camps de concentration qui a vécu un véritable traumatisme étant enfant qui lui colle désormais à la peau. Depuis, elle s'est convaincue qu'elle était fautive, que sa simple existence en tant que juive a suffi à provoquer le courroux des bourreaux nazis (ce qui est vrai, et incompréhensible aussi) et que cela était justifié (rien ne justifiera jamais un tel crime contre l'humanité et une haine aussi dévastatrice). D'où le fait qu'elle se réfugie dans la religion catholique comme si c'était cela qui allait la sauver de son propre "péché originel", au point d'être persuadée qu'un de ses enfants est la réincarnation de Jésus Christ, ou plutôt le véritable messie venu sur Terre pour tout nous délivrer du malin qui se cache en nous. Est-ce de sa faute d'être telle une poupée au mécanisme cassé ? Absolument pas, et Fidèle (encore une autre révélation de cette foi que la mère de famille n'a pas choisie) le sait pertinemment. On ne peut qu'être saisi et tout chamboulé face à cette mère qui ne peut pas assurer convenablement son rôle maternel auprès de ses enfants à cause de son esprit détraqué par les horreurs innommables de véritables monstres de la réalité mais qui n'a pas besoin de parler pour leur montrer à quel point elle les aime. Et tous le lui rendent au centuple et le lui démontrent bien. Axl Cendres m'a fait vivre de merveilleux instants de grâce au beau milieu de ce joyeux bazar aussi savoureux qu'un pot entier de Nutella qu'est ce roman, et je l'en remercie grandement. Les moments entre Fidèle et à sa mère ou entre cette dernière et l'ensemble de ses enfants font partie de ceux-là.
Le personnage qui est sûrement le plus représentatif de ce que j'énonçais plus tôt, concernant les imperfections et le dilemme moral, c'est le père de Fidèle. Immigré kabyle, si ce dernier mène habilement la barque de l'entreprise familiale qu'est Le bout du monde ou un bar qui a une véritable identité et un certain cachet (tout dépend de vos standards ; personnellement, Je goûte bien l'ambiance « Viens faire un p'tit tour à la maison »), il n'a cependant jamais véritablement réussi à s'intégrer dans un pays certes de libertés mais où la couleur de peau est révélatrice de "beaucoup de choses" aux yeux de personnes à la façon de penser guindée et rétrograde. Le fait qu'il soit un kleptomane notoire ne l'aide pas beaucoup à donner une image rassurante de lui. Et pourtant, des qualités cachée sous ses apparences de gros dur à la "gâchette facile", il en a : il aime sa femme plus que tout, leur histoire est un superbe conte de fées passé au filtre de la dureté de l'existence ; il a un cœur en or et apporte un vrai havre de paix (enfin, façon de parler) à ses clients esseulés ; enfin, ses enfants sont la prunelle de ses yeux et la fierté de sa vie, et une fois encore, le silence parle de lui-même, les gestes d'affection et de complicité du quotidien font le reste. La famille Benamoud est très pudique en matière d'épanchements de sentiments, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Et pourtant, durant tout le récit, on se sent inondés par cet amour qui nous dépasse, qui nous dévore, qui nous enveloppe et qui nous fait profondément du bien au cœur.
Vous verrez qu'une fois que vous aurez pris vos marques au Bout du monde, vous ne voudrez plus en repartir. Comment pourrait-on vivre sans la délicieuse nourriture de Zaza, l'adorable grand-mère au français approximatif irrésistible et au sourire toujours avenant, plein d'espoir et de douceur ? Sans l'Ave Maria qui s'échappe de la chambre de Natacha et qui nous apaise instantanément, nous en mettant les larmes aux yeux par la même occasion ? Sans les cris de révolte de Maryline, l'insurgée qui se fait la porte-parole du pauvre et de l'opprimé, qui se battrait bec et ongles pour vos droits et votre bonheur ? Sans la gentillesse incarnée qu'est Allison (« C'est ma copine à moi ! » - GG si vous avez la référence), l'hypersensible qu'on a juste envie de prendre dans nos bras et de protéger de toute la noirceur d'un monde qui n'est pas assez bien pour elle ? Sans les « Ça ne se fait pas ! » outrés de Dalida, une vraie princesse dans l'âme avec une attitude de diva qui a certainement dû être échangée à la naissance ? Sans les petits coups de poings vaillants du petit Grégorio, un petit garçon brisé par l'anormalité de ses deux parents et qui ressent envers l'existence une rage inassouvie ? Sans les techniques de drague absolument ridicules de JR (« Dallaaaaas, ton univers impitoyableeeeeuh... » Humhum), le tombeur de ses dames qui ne manque jamais de nous faire rire un bon coup ? Sans les repas en famille qui finissent toujours par des tâches de partout sur les vêtements (je me suis sentie moins seule) et une bouche barbouillée de bonheur d'avoir si bien mangé ? Heureusement que Jésus nous absout, je vous le dis, moi... Oui, le Bout du Monde est un endroit qui a sa magie qui lui est propre et, une fois embarqué dans cette belle et heureuse pagaille, on en est complètement imprégnés à la fin.
Pour conclure, je pense que vous l'aurez compris, Dysfonctionnelle a été une superbe lecture, bourrée d'émotions fortes, vraies, qui nous submergent et qui ne nous quittent jamais vraiment, même bien après que le livre ait été refermé. Ce sont les émotions de la vraie vie, des émotions complexes, dont on voudrait bien se débarrasser des fois mais qui nous définissent et qui nous font vibrer. Comme je pense que je n'en finirai jamais avec les remerciements, je remercie du fond du cœur Axl Cendres pour la belle leçon de vie et de tolérance (je n'en dis pas plus, je ne voudrais pas vous gâcher la magnifique surprise que j'ai eue) qu'elle nous donne. On devrait tous en prendre sérieusement de la graine ! Qui plus est, sa plume acérée, piquante, d'une franchise imparable, dépeint de façon très juste et pertinente avec toutes les couleurs qui nous constituent la beauté du quotidien. Elle m'a tout simplement séduite et je suis d'ores et déjà impatiente de la retrouver dans d'autres œuvres de cette autrice. Lire un autre de ses romans, c'est une merveilleuse résolution pour l'année 2019 je trouve ! Je remercie également la famille Benamoud pour m'avoir ouvert la porte de leur petit chez-eux. Ils n'ont peut-être pas beaucoup d'argent, leur famille a été brisée par de nombreux événements mais c'est une famille quand même. Une famille qui se serre les coudes, qui parvient toujours à se relever, même quand elle croit toucher le fond et qui est composée de personnes lumineuses qui vous changent une vie et votre vision du monde, assurément ! Alors, vous chanterez bien un petit morceau de Johnny avec nous, non-?
Pour continuer sur ma lancée des très très chouettes découvertes de janvier, me revoilà avec Dysfonctionnelle, paru aux éditions Sarbacanes, nouvelle lecture initiée par Ourse bibliophile (vous l’aurez compris, vous avez tout intérêt à fouiller régulièrement sur son blog qui regorge de bonnes idées !).
Dysfonctionnelle, c’est l’histoire de l’incomparable Fidèle, alias Fifi (ou encore Bouboule) et de sa famille.
« Dysfonctionnelle », c’est aussi, selon les codes pré-établis par notre société, l’adjectif qui définirait le plus cette tribu haute en couleurs.
La famille de Fifi vit Au bout du monde, le bar monté par son père et son oncle, quelque part dans Belleville.
Entre les allers-retours du chef de famille en prison, ceux de la mère à l’asile, toutes les petites et grandes tragédies dont le bar est le théâtre, il y a de quoi, au premier abord, se dire qu’effectivement, Fifi n’avait pas un cadre de vie serein pour grandir et s’épanouir. En fait, en se basant sur ces quelques éléments, on pourrait tout naturellement faire ce que la morale, la bien-pensance et Christine Boutin nous somment de faire : juger.
Juger et se dire : « Doux Jésus, quels parents indignes ! Quelle famille de ploucs ! »
Alors je n’aurai qu’une chose à vous dire :
ne faites pas cette erreur, et ouvrez ce livre !
En ouvrant ce livre, vous plongerez à la fois dans la vie pleine de rebondissement d’une jeune fille au caractère bien trempé, mais aussi dans l’histoire d’une famille, certes pas vraiment comme les autres, évidemment originale, et surtout joliment singulière.
En plongeant dans cette histoire, vous ferez la connaissance de personnages hauts en couleurs, uniques et touchants pour la plupart.
Vous découvrirez la rencontre de ces deux parents hors du commun à bien des égards, abîmée par la vie pour l’une, avide de bonheur et habité par la rage de vaincre et de réussite pour l’autre. De l’union de ce père Kabyle roi de la débrouille (ou presque) et de cette mère juive polonaise rescapée des camps de la mort devenue catholique, naîtront pas moins de sept enfants !
Des filles :
– Fidèle (Fifi), la narratrice, garçon manqué, dure à cuire avec un petit cœur fragile quand même, grande amoureuse du foot, des filles et du nutella.
– Dalida, celle qui donnerait absolument tout pour se barrer de là et vivre enfin la vie qu’elle est censée vivre (de préférence mariée à un homme riche).
– Maryline, militante passionnée et enflammée pour toutes les causes qui méritent un tant soit peu qu’on s’intéresse à elles.
– Alyson, belle à l’intérieur et à l’extérieur (comme les yaourts Bifidus oui), grande sensible qui tombe toujours éperdument amoureuse des mauvais garçons.
Et puis des garçons aussi :
– Jésus, qui à l’instar d’un mec du même nom, passe ses journées à 1) évangéliser la terre entière, 2) pardonner ceux qui vivent dans le péché (autrement dit les mêmes personnes que pour le point numéro un).
– Sid-Ahmed Junior (JR pour les intimes), fameux pour ses conquêtes, ses techniques de dragues douteuses et son QI d’huître.
– et Grégo, le petit dernier (mais premier quand il s’agit de baston)
(Je vous laisserai le plaisir de découvrir l’origine de chacun de ces prénoms bien sûr)
Autour de tout ce beau monde on retrouve aussi Zaza, la grand-mère reine éternelle du couscous, l’oncle de Fifi, fervent pratiquant de « sychologie », Sarah, et bien sûr les habitués du bar (qui font presque partie intégrante de la famille).
J’ai trouvé le livre d’Axl Cendres très très bien écrit et mené, je vous mets d’ailleurs au défi de ne pas vous attacher à chacun des personnages (à part Dalida, peut-être) !
Si le récit est concentré en grande partie sur Fifi (notre narratrice donc), chaque chapitre se penche aussi sur un des membres de la famille, avec les personnalités des uns et des autres, leurs aspirations, leurs joies, leurs peines… Au bout du compte, ce n’est pas la vie d’une seule personne que vous avez sous les yeux, mais bien une énorme fresque familiale ponctuée d’épreuves, de batailles, d’échecs et de victoires.
La force de cette histoire réside, vous l’aurez compris, dans chacun de ses protagonistes et du portrait qu’en fait Axl Cendres. Ce que je retiens avant tout, c’est la puissance du lien qui unit ces êtres les uns aux autres, en dépit de tout ce qui aurait pu/peut/pourrait les séparer.
Avec ce livre, on rit, on s’émeut, on relativise et on apprend.
– On apprend sur la sychologie et son efficacité (et vous voudrez sans doute aussi avoir un nouvel oncle dans votre famille).
– On apprend sur les conséquences de l’expression « être au mauvais endroit au mauvais moment » (même si on se doute qu’elles ne sont pas top top).
– On apprend sur les liens fraternels (ceux qui donnent des ailes, ceux qui éloignent, ceux qui perdurent).
– On apprend sur l’amour (et son aspect sacré face à l’adversité et aux épreuves).
– On apprend sur la vie (et tous les détours qu’elle nous fait prendre pour arriver au terminus, en paix).
– On apprend sur la mort (ce qu’elle nous apporte, ce qu’elle éteint en nous, ce qu’elle permet de raviver).
Mon seul regret finalement, c’est de ne pas avoir découvert ce livre plus tôt tant j’ai l’impression d’en être ressortie grandie et revigorée !
Il y a dans l’histoire de la famille Benhamoud une ode à la vie, un hymne à l’amour et un immense (et souvent salvateur) doigt d’honneur à la société.
C’est drôle parce que j’ai commencé ce livre sans aucune idée de ce que j’allais y découvrir, et je l’ai refermé avec un goût de trop peu, un poil groggy et surtout droguée à cette famille et comme si maintenant, il allait me falloir ma dose de Benhamoud quotidienne….
… et je vous invite grandement à consommer de cette drogue-là !
Un livre à découvrir dès 13 ans et sans limite pour tous les âges suivants
http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques/-dysfonctionnelle-axl-cendres
Ma nouvelle lecture scolaire se nomme Dysfonctionnelle, et c'est un one-shot. Sa couverture spéciale a tout de suite accroché mon regard, tandis que son titre me donnait envie d'en savoir plus. Quand j'ai appris que c'était un livre fort apprécié dans mon entourage, voire un coup de cœur pour certaines personnes, je me suis laissée aller dans ma lecture. Je m'attendais à quelque chose d'extraordinaire du coup... et ça a été le cas ! Cette lecture a frôlé le coup de cœur.
L'histoire du livre est complexe à résumer, mais je vais essayer. La famille de Fidèle est... dysfonctionnelle. Une mère enfermée dans un hôpital psychiatrique, un père qui fait des allers-retour en prison, une copie de Jésus en guise de frère ou une diva mal léchée en tant que sœur... Quel effet ce mode de vie a-t-il sur chacun des membres de la famille ou son entourage ?
Après avoir longuement attendu avant de le lire (puisque c'est ma troisième lecture pour les cours), mon envie de le découvrir s'était un peu dissipée. Du coup, j'ai eu un peu de mal à me mettre dedans, d'autant plus que le premier chapitre prend un peu de court son lecteur. Aucune information, juste des faits, on ne sait pas qui est qui, c'est assez déstabilisant. Par la suite, cela s'éclaire et devient facile à comprendre. Les chapitres qui ont suivi, le personnage narrateur féminin, Fidèle dite Fifi, nous raconte tout sur ses aînés et ses cadets. Elle introduit souvent le chapitre par la naissance de tel ou tel personnage, dans l'ordre, passant par elle, pour terminer par son petit frère Grégo. Une fois les bases établies, l'histoire est lancée, un peu dans le désordre. Elle raconte un élément A, qui se passe après le B, puis elle nous explique les conséquences de l'événement B qui était en fait avant le C... Enfin, vous voyez le genre ? Mais, bien que ça partait dans tous les sens, pas une fois l'auteure ne perd son lecteur. Et à partir du moment où ce dernier parvient à suivre l'écrivain dans son délire, c'est que c'est très bien écrit et que l'intrigue est archi bonne. Bon, après, l'intrigue ici était simple, mais vraiment étonnante. Les tournures que prend le livre étonnent toujours !
Pour en revenir à la plume d'Axl Cendres, je dirais qu'elle est toute simple. Basique, tout en restant fluide. Il est facile pour un adolescent, comme pour un adulte de comprendre l'histoire et de rester plongé dedans. Certes, ce n'est pas soutenu, mais ça colle plus au style de roman et ça provoque une additivité qu'on ne peut pas nier. Il y a également quelques grossièretés qui rendent le roman plus authentique. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça l'enrichit, néanmoins il reflète plus véritablement la réalité. Par ailleurs, l'humour présent est un plus dont on ne pourrait se passer. Ce livre est tellement drôle, parfois, qu'il en devient triste. L'écriture d'Axl Cendres passe pour n'importe quelle situation, qu'elle soit comique ou dramatique. Même si elle parvient à nous faire rire, elle est également capable de nous filer les larmes aux yeux la page d'après ; il faut se méfier de sa plume à double tranchant !
On peut aussi dire que ce livre vit grâce à ses personnages, surtout Fifi. C'est une narratrice que j'ai adorée littéralement, elle a su me toucher. Elle est intéressante, naturelle et fière de ce qu'elle est. C'est beau à voir. Ce qu'elle partage avec Sarah est vraiment bien amené, je trouve qu'apporter une relation homosexuelle/bisexuelle dans l'histoire était une superbe idée. Aussi, j'aime énormément Zaza. Sa façon d’interagir avec un accent bizarre fait rigoler et réchauffe le cœur. C'est une personne profondément gentil qui ne mérite que de la tendresse. J'ai eu du mal avec Sarah au début, surtout à un moment bien précis, mais vers la fin, ça allait mieux. Je la trouve trop girouette et un poil superficiel, mais il suffit de regarder sa mère pour comprendre qu'elle a reçu une éducation bien précise. Le contraste de vie entre elle et Fidèle est impressionnant, rendant leur idylle beaucoup plus croustillante. J'ai plus que tout adoré Maryline, qui fait des manifestations pour tout et n'importe quoi, ce qui est assez comique. Elle ne se bat pas pour une cause, mais toutes les causes du monde. Je la trouve un peu extrême, sachant que des causes se contredisent, mais elle est déterminée et douée de persuasion. Et puis, elle est féministe ! (THE argument). Enfin, il y a énormément de personnages dans ce livre, dont leur oncle et Mamadou qui me font vraiment rire. Ce serait difficile de tous les décrire et d'expliquer ce que leur rôle représente dans l'histoire, parce qu'au final, ils ont toute leur importance, infime soit-elle. Sachez juste qu'ils sont vraiment le point fort de Dysfonctionelle, même ceux qu'on déteste !
Pour moi, la fin est triste, bien que teintée par de la joie. Ne vous inquiétez pas, chronique garantie sans spoilers. Tout le long du récit, on se pose des questions, on se dit « Que va-t-il se passer à la fin, pourquoi on nous raconte tout cela ? ». Puis, les dernières pages arrivent, pour nous renvoyer au début que l'on ne comprenait pas... On apprend ce qu'il y a eu entre-temps, sur quoi cela finit, et c'est chargé d'émotions. C'est une lecture qui fait réfléchir, pleine de moral et de beaux messages. D'ailleurs, j'aimerais vous remettre deux citations qui m'ont profondément émue pour conclure :
« Même avec une chose que tout le monde croit perdue, on peut faire quelque chose de merveilleux. »
« Je pense qu'on ne tombe pas amoureux d'un garçon ou d'une fille, mais d'une personne. »
Grosso modo, c'est une lecture comique et dynamique, truffée de sentiments et d'une histoire vraiment profonde. La famille dysfonctionnelle de Fidèle nous touche par sa complexité. Le tout dans une écriture simple, fluide, mais qui nous arrache soit le cœur, soit un sourire. Un dernier conseil : faîtes attention de ne pas rater les magnifiques messages qui passent dans ce livre.
Voilà un Ovni qui n'a pas fini de faire parler de lui !
Dans la famille de Fifi (Fidèle de son vrai nom) la réalité dépasse la fiction et sa famille qui vit dans Belleville (clin d'oeil au fabuleux Champ de personne de Picouly ? à la famille Malaussène de Pennac) est complètement loufoque, elle la qualifie même de dysfonctionnelle tellement elle n'entre pas dans la norme. Il y a la mère, juive polonaise, ancienne prostituée sauvée des camps de concentration et tellement perturbée par les épreuves qu'elle a traversées qu'elle s'est convertie au catholicisme (par peur d'être à nouveau déportée), il y a le père, musulman (à sa manière) kabyle (adepte donc du saucisson et du Sauvignon) toujours au mauvais endroit au mauvais moment, ce qui le conduit souvent à la case prison. Les enfants sont tous très différents et ont des noms abracadabrants : Dalida, Jésus, JR, Grégorio...
Leur vie est trépidante et se cale sur le rythme du bar de Sid Ahmed, le père, "Le bout du monde".
Fifi, en plus d'être une rebelle bagarreuse, supporter du PSG, est dotée d'une mémoire photographique hors norme ce qui lui vaut d'intégrer le lycée des beaux quartiers où elle va rencontrer l'amour de sa vie.
Ce livre traverse la vie de Fifi et nous rend heureux, triste, joyeux, ivre, défoncé, malheureux, ému...
C'est un pur bijou comme cela faisait longtemps que je n'avais pas lu.
On reconnait les thèmes chers à Axl Cendres : le foot et ses supporters comme dans échec et but, les gens hors norme comme dans Bibo bradley et surtout cette écriture unique qui nous emporte dans cet univers loufoque et tendre.
Un pur délice.
Attention un nouveau titre incontournable ! Ce roman vous invite à un voyage loufoque, drôle, émouvant dans la famille et le quotidien de Fidèle, dite Fifi ou bouboule. Cette famille dysfonctionelle est composée d'un père qui fait des allers et retours en prison pendant que sa mère fait des voyages de plus en plus fréquents dans les asiles de la région.
Mais cela ne l’empêche pas d’être heureuse et de partager sa vie entre son école, le bar de son père et ses six frères et soeurs aux noms des plus surprenants. Entourée de sa grand-mère Zaza, son oncle et tous les clients du bar de son père aussi différents les uns que les autres, elle va au lycée des beaux quartiers, où jusque là elle passe pas inaperçue mais un jour Sarah, une jeune fille à papa, débarque dans sa vie sans crier gare, et là tout va changer, elle va se découvrir un amour éperdu pour cette jeune fille si différente d'elle, et sa vie plus qu'atypique va prendre un autre tournant...
Ne tardez plus, embarquez dans cette jolie histoire au style narratif franc et direct.
drôle dur sacrée famille!!! J'ai adoré ce livre.
Le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire ce livre est : merveilleux. Je peux vous en trouver une farandole d’autres, mais celui-ci est parfait.
Lorsque j’ai reçu ce livre, j’ai bien compris qu’il était très attendu, par rapport à l’auteure. N’ayant jamais lu aucun de ses livres (bien qu’ils me tentent beaucoup), je ne préférais donc pas trop m’emballer, par peur d’être déçue. Mais je peux vous dire que ce n’est pas du tout le cas.
Tout d’abord, parlons de cette magnifique couverture : je trouve qu’elle attire tout de suite l’œil, avec ces couleurs vives et cette spirale qui nous hypnotise…
De même que le résumé, que je trouve vraiment alléchant !
J’ai donc commencé ce livre sans attente particulière. J’avais juste envie de passer un bon moment.
Et sincèrement, il s’est révélé au-delà de mes espérances.
Je comprends maintenant pourquoi le retour d’Axl Cendres était tellement attendu ! Si chacun de ses romans est à la hauteur de celui-ci…
Je trouve qu’en fait, ce roman monte en puissance. On commence de manière assez banale, pour arriver à un final extraordinaire.
Je ne saurai vous dire de quelle manière, mais à partir d’un moment, j’ai commencé à vraiment devenir « accro » à ce livre. Je le dévorais avec avidité, je voulais savoir ce qui arriverait à notre chère Bouboule !
En fait, il me restait 50 pages (oui, oui, seulement !) lorsque j’ai décidé d’attendre Antonia pour finir le livre avec elle ! ça a donc été une vraie torture de devoir lire Le journal d’Anne Franck en sachant que la fin m’attendait, avec tout le respect que je dois à cette histoire.
Alors, lorsque j’ai enfin pu finir ce livre (à l’instant, d’ailleurs !), autant vous dire que j’avais l’impression de pouvoir respirer à nouveau. Cela faisait tellement du bien, un tel récit, émouvant et au juste milieu entre la simplicité et la complexité !
Le début est assez calme, étant donné que chaque chapitre nous présente chacun des enfants de cette famille dysfonctionnelle. Mais c’est vraiment chouette, car on connaît donc leur histoire avec juste les informations qu’il faut, ni trop peu ni pas assez !
Et ensuite, nous voici dans la vie « maintenant »…
Je pense que la chose la plus floue du livre est vraiment le repérage temporel. Personnellement, à moins de voir l’âge de Bouboule écrit noir sur blanc, je ne savais pas du tout me situer ! Mais c’est un bien futile détail comparé à toute l’histoire…
Je ne me suis jamais ennuyée. Et ça, j’adore. Parce que s’ennuyer dans un livre, c’est vraiment très agaçant…
Ici, en compagnie de Bouboule et de toute sa famille, comment s’ennuyer ? Impossible.
Au début, le nombre improbable de frères et sœurs ainsi que leurs prénoms peut paraître vraiment déroutant, mais je vous assure qu’ensuite, cela devient la chose la plus naturelle du monde !
Et l’on s’attache à cette famille dysfonctionnelle, mais pas pour le moins touchante.
Sincèrement, j’avais l’impression de m’être pris une grosse claque en refermant ce livre.
Il nous montre la vie, la vie que certaines personnes ont ; pas une petite vie simple, chouette, avec les petits tracas normaux ; une vie chargée, remplie de choses inédites… Et ça, c’est tout simplement magnifique.
Axl Cendres arrive à nous toucher de toutes les manières possibles. Elle nous fait passer par toutes les émotions : joie, peur, tristesse, colère… On dirait qu’elle nous contrôle via sa plume !
L’histoire de Bouboule m’a touchée d’une manière vraiment surprenante, et dans le bon sens du terme.
Sa famille est dysfonctionnelle, certes, pourtant, c’est l’une des plus belles familles que j’aie jamais eu l’occasion de « rencontrer » !
Chacun a sa particularité, qui lui donne une petite touche qui nous attendrit… ou pas. Personnellement, j’ai aimé quasiment tout le monde, sauf UN(E), mais je trouve ça logique ; je ne dis rien pour ne spoiler personne ! :)
Je pense que le personnage qui m’a le plus touchée est sûrement la mère de Bouboule. Elle n’est pas très stable mentalement, mais l’auteure nous montre grâce à elle les répercussions de la Seconde Guerre Mondiale. Et c’est terrible. De lire ceci, c’est vraiment troublant, car on se rend alors vraiment compte de l’horreur que ça a été, et des conséquences sur notre présent.
D'ailleurs, je trouve qu'Axl Cendres réussit à parler de tellement de sujet, uniquement par cette histoire ! Bon, les conséquences de la Seconde Guerre Mondiale, comme je le disais, mais aussi l'homosexualité, les relations fraternelles, le vol, le regard de la société avec ses personnes "normales" et donc stéréotypées... C'est fou, je trouve !
Et donc, parlons pour finir de cette fin, cette fin qui m’a troublée, émue…
Comme je le disais, le livre monte en puissance, et c’est donc l’apothéose à la fin. Et j’ai vraiment cru que les larmes allaient couler, sincèrement.
Cette fin est… sublime, terrible, magnifique, horrible… parfaite.
Alors sincèrement, si après ça vous n’avez toujours pas envie de le lire, je ne sais pas quoi faire d’autre ! Je n’ai plus qu’un conseil à vous donner : LISEZ-LE. Point. :)
En plus, petite parenthèse l’air de rien, mais Axl Cendres vient au salon du livre de Montreuil cette année ! O:)
EN CONCLUSION, un livre qui m’a énormément plu, bien plus que ce que j’avais imaginé !
Une histoire plus ou moins banale devenue passionnante grâce à la sublime plume d’Axl Cendres qui nous entraîne à la suite de Bouboule pour vivre, le temps de 300 pages, sa vie.
Un livre que je vous conseille de tout cœur, une petite portion de joie et d’émotions !
[lien du blog : http://lectureavie.blogspot.fr/2015/10/dysfonctionnelle-axl-cendres.html]
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