Le 13 mai 2013, le jury a délibéré pour désigner les finalistes retenus pour le Prix Orange du Livre dont le lauréat sera annoncé le 11 juin 2013. Six titres ont été sélectionnés.
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Le 13 mai 2013, le jury a délibéré pour désigner les finalistes retenus pour le Prix Orange du Livre dont le lauréat sera annoncé le 11 juin 2013. Six titres ont été sélectionnés.
Devrais-je avoir honte de ne pas l’avoir connu plus tôt ? Que ma curiosité littéraire, pourtant assez vivace, ne m’ait pas portée jusqu’à lui avant ce mois de mai ? Que ce soit le hasard d’une tête de gondole qui ait attiré mon regard vers cet ouvrage tout en sobriété apparente ? J’ai décidé que non. Je n’ai pas honte. Je suis, comme le chante un brun à barbe qui a en ce moment toute mon attention, heureuse d’avoir connu Jean-Marc Roberts aujourd’hui, plutôt que jamais.
Deux vies valent mieux qu’une, ce sont quelques lignes que j’ai lues comme absorbée, aimantée, attachée. Je suis entrée dans son histoire. Il m’y a invitée, et j’ai suivi, les yeux parfois humides, les larmes parfois roulant, ces quelques mois de lutte que Jean-Marc Roberts relate avec un humour désarmant et une tendresse qui ne veut pas se taire.
Alors, accrochée à la barre centrale du wagon du métro comme à la dernière main solide me retenant avant que je ne tombe dans le vide, j’ai avalé ses jours, ses heurts, ses scanners, ses heures joyeuses et ses rechutes, sa route inexorable à travers la maladie qui, malgré toute la force qu’un homme porte en lui, écrase tout sur son passage.
Au travers des lignes, j’aurais voulu lire une bonne nouvelle, à défaut de me nourrir de croustillantes anecdotes ou de souvenirs moins joyeux mais tout aussi indispensables à la compréhension de l’homme et de son histoire. J’aurais voulu respirer de soulagement. Etait-ce le hasard, cette tête de gondole ? Y a-t-il jamais vraiment de hasard ? Par quelle étrange coïncidence, malgré ma peur de la mort, de la maladie, de la souffrance des miens, est-ce que je me retrouve encore à m’imprégner d’une histoire qui m’y plonge et m’y coule ? Et s’il n’y a pas de hasard, alors quelles sont les raisons ? Comme Marianne Colomès interroge Jean-Marc au milieu de la bagarre, “mais de quoi vous sentez-vous coupable ?“
S’il ne s’agissait d’une autobiographie, je pourrais dire le plaisir que j’ai eu à dévorer Jean-Marc Roberts. S’il n’avait raconté son vécu de ma crainte, je pourrais tendre l’ouvrage à ceux que j’aime et leur dire “lisez, pleurez, n’ayez pas peur”. Deux vies valent mieux qu’une, certes. Mais l’oracle ne s’est pas produit. Deux vies valent mieux qu’une, mais comme Jean-Marc Roberts, nous n’avons qu’une seule chance. Pour lui, pour nous, pour eux, faisons de cette chance la plus belle des histoires.
Chronique à retrouver sur : www.le-monde-nous.fr
Jean-Marc Roberts, né à Paris le 3 mai 19541et mort le 25 mars 2013, est un éditeur, écrivain et scénariste français. Il est successivement éditeur au Seuil, au Mercure de France puis chez Fayard, avant d'être le directeur des éditions Stock en 1998 jusqu'à son décès. (source : Wikipédia)
Dans ce livre, l'auteur nous parle de son combat vain contre la maladie. Il a réussi à guérir d"un premier cancer du poumon ("tumeur 1 saison 1") mais celui-ci a hélas récidivé (tumeur 2 saison 2) et lui a été fatal. Malgré la gravité de ces deux cancers et les traitements subis (chimio...), J-M. Roberts a quasiment toujours dédramatisé la situation en se moquant gentiment de lui-même.
Dans son livre, il nous fait aussi partager ses souvenirs amoureux, les années rêvées de son adolescence en Calabre (Italie du sud) durant des étés torrides. Il nous raconte aussi ses souvenirs avec sa famille, des êtres auquel il tient beaucoup, ses cinq enfants et leurs mères : "Mes cinq enfants sont des enfants de l'amour. Différentes formes d’enfants pour différentes formes d’amour."
Il fait aussi partager au lecteur sa vision du monde de l'édition lui qui a dirigé les éditions Stock depuis 1998. Son dernier livre est par conséquent pudique, drôle, optimiste.
Je vous conseille aussi le livre intitulé "Jean-Bark" de Philippe Claudel, ami de J-M. Roberts qui rend hommage à celui-ci.
le dernier livre de l'auteur ;sur un mode pudique J.Marc Roberts nous entraîne dans son combat vain contre la maladie,s'épanche sur le monde de l'édition ,et revient sur les années révées de son adolescence.
Un livre pudique et sobre
Jean-Marc Roberts nous met sur la piste de la vie d’un malade non imaginaire. L’auteur est un magicien car il arrive à se (nous) persuader que cette compagne dont l’étreinte peut être fatale n’est pas la pire. La compassion est proscrite. Le vertige de la désespérance est effacé par une dose illimitée d’autodérision.
Rempli de morphine et de perte de cheveux, le quotidien est minimisé. A l’inverse, Jean-Marc Roberts nous entraine sur des sommets pour revivre ses amours, le meilleur de sa vie, qui se poursuit avec des enfants biologiques et littéraires.
Ce livre est un cri d’amour à la vie qui nous rappelle que l’instant présent doit figurer en lettres d’or dans notre panthéon personnel.
Homme au grand cœur, Jean-Marc Roberts laisse un témoignage captivant et dopant, un hymne à l’espoir qui devrait interdire de nous plaindre et nous apitoyer. A lire et relire absolument en toutes circonstances.
ben que dire ? je sais pas .........
Je n'ai pas réussi à entrer dans le jeu de ce récit ni à réellement me passionner pour les souvenirs en Italie malgré l'humour qui teintait et semblait être la marque du dernier combat.
Quand on a vaincu un cancer du poumon, on se sait en sursis, on s'espère guéri. Quand une deuxième tumeur se présente quelques mois plus tard, on se sent condamné, on se rêve invincible.
"Je ne veux rien, sauf guérir.", voilà ce que disait Jean-Marc ROBERTS quand son cancer a récidivé. Il n'a pas été exaucé mais sa maladie lui aura au moins offert l'occasion de se tourner vers son passé à la recherche des bonheurs enfouis. Alors il évoque ses étés adolescents en Calabre, ses chastes amours pour Mariella et surtout Amalia, son oncle Félix qui lui servait de père deux mois par an et c'est un peu du doux soleil de l'Italie qui s'invite dans la froideur aseptisée d'une chambre d'hôpital. Il parle de ses enfants, les cinq avec lesquels il a partagé des voyages lointains ou simplement dans Paris et de leurs mères qu'il n'a pas toujours su aimer et d'autres femmes, sa tante, sa mère, et Anna, la dernière, la seule à le comprendre, celle qu'il ne veut pas pour infirmière. Deux vies valent sans doute mieux qu'une mais il en a eu plus de deux : enfant amoureux de Matilde et des tartines à la sardine, adolescent lorgnant les bikinis sur les plages de Calabre, homme de plusieurs femmes, père de cinq enfants, écrivain, éditeur, etc.
Malade certes, mais toujours vivant, toujours prêt à rassurer ses proches, toujours prompt à dédramatiser d'une boutade, jamais pitoyable, jamais raisonnable, jamais résigné (sauf peut-être quand sa voix l'abandonne), Jean-marc ROBERTS signe un livre -le dernier- pudique, insolent, drôle, optimiste et d'une sincérité désarmante.
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