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Christophe Colomb et autres cannibales

Couverture du livre « Christophe Colomb et autres cannibales » de Jack D. Forbes aux éditions Le Passager Clandestin
Résumé:

Publié pour la première fois aux États-Unis en 1978, Christophe Colomb et autres cannibales est un texte fondateur à plus d'un titre. D'abord parce qu'il propose pour la première fois une histoire engagée des violences coloniales en Amérique du point de vue amérindien. La thèse de Forbes est... Voir plus

Publié pour la première fois aux États-Unis en 1978, Christophe Colomb et autres cannibales est un texte fondateur à plus d'un titre. D'abord parce qu'il propose pour la première fois une histoire engagée des violences coloniales en Amérique du point de vue amérindien. La thèse de Forbes est limpide et cinglante : la combinaison dévastatrice des passions de l'exploitation, de la domination, du meurtre et de la cupidité, cette pathologie exceptionnelle chez les Amérindiens et que les Indiens d'Amérique du Nord désigne du nom de Wetiko, est au principe même de la civilisation capitaliste occidentale et de sa conquête du Nouveau Monde. En s'appuyant sur cette idée, Forbes retrace l'histoire du génocide, de l'écocide et du terrorisme européens en Amérique, tout en la comparant au rapport ancestral à la Terre et au vivant qui caractérisait les cultures indigènes du continent avant son invasion.
Ensuite, ce texte est important parce qu'il occupe une place de choix dans les travaux de l'école étatsunienne des Études amérindiennes (Native American Studies), dont Forbes lui-même est l'un des pionniers. Ce courant universitaire interdisciplinaire, apparu dans le sillage du mouvement pour les droits civiques en même temps que d'autres branches des Études ethniques, a joué un rôle déterminant dans la reprise de conscience des spécificités et de l'autonomie des cultures indigènes américaines vis-à-vis de la culture dominante.
Enfin, ce texte est important parce qu'il constitue l'une des références majeures d'un courant de l'écologie radicale encore méconnu en France, incarné par le mouvement anticivilisation (ses représentants les plus connus en France sont John Zerzan, Kirckpatrick Sale et Derrick Jensen). Ce mouvement se fonde sur la critique vigoureuse du rôle des sociétés industrielles dans le phénomène contemporain de destruction généralisée du vivant, et en appelle à l'étude et la réappropriation de modes de vie préindustriels pour tenter d'endiguer l'effondrement en cours.

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