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Ce recueil reproduit au trait la plus séduisante galerie de portraits équestres que le Moyen Âge nous ait laissée : ceux des premiers chevaliers de la Toison d'Or, tels qu'ils figurent dans le Grand Armorial peint vers 1435 et aujourd'hui conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal, à Paris.Deux études introductives présentent les armoriaux et les débuts de l'Ordre de la Toison d'Or institué en 1430 par le duc de Bourgogne Phillippe le Bon.
L'ouvrage réimprimé ici est une plaquette publiée par Lorédan Larchey en 1899 à la spéciale intention des historiens du costume. Ici encore, il s'agit d'une version abrégée du volumineux fac-similé de 1890 (27). Elle reproduit au trait, sans couleurs, cinquante des soixante-dix neuf portraits équestres du manuscrit de l'Arsenal. Comme dans celui-ci, les chevaliers des quatre premières promotions de la Toison d'Or ont été mêlés dans le plus grand désordre aux souverains et aux feudataires ne faisant pas partie de l'ordre.
L'ensemble ne se justifie guère sur le plan historique ou héraldique, encore moins du point de vue codicologique, mais fournit un matériel utile pour l'étude de l'équipement militaire et des tenues de joutes. Il semble en effet que le choix de Larchey ait d'abord été guidé par des préoccupations didactiques, puis par des critères esthétiques, enfin par un souci de lisibilité. Privées de leurs couleurs, certaines figures très chargées auraient parues confuses. Car ces portraits équestres sont dénudés de toute perspective et, sur bien des points, enfreignent le vraisemblance. Le mouvement élancé des chevaux, la raideurs des caparaçons, la fière élégance et la taille de guêpe des cavaliers, la dimension imposante des cimiers relèvent d'une imagerie merveilleuse. Le réalisme du costume est lui-même souvent un peu anachronique et le dessin héraldique, fortement passéiste: A cet égard, particulièrement instructive est la comparaison de ces portraits avec les sceaux équestres contemporains (28). Mais n'est-ce pas dans ce caractère archaïque, stylisé, presque fantastique du dessin que réside toute la séduction de ces figures? C'est en tout cas un exemple unique dans l'enluminure du XV ème siècle. Ne serait-ce qu'à ce titre, le manuscrit de l'Arsenal mériterait une édition complète en reproduction photographique. Puisse la présente réimpression du curieux opuscule de Lorédan Larchey contribuer à la prochaine réalisation de cet utile projet.
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