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Adolescent, Jacques Bartel se découvre une véritable passion pour Marcel Proust. Ses écrits bien entendu, mais aussi la personne qu'il était. Il a même un poster dans sa chambre; c'est dire ! Mais cette passion va le rendre asocial, car personne autour de lui ne comprend ce culte. L'auteur arrive à la fois à rendre hommage au grand auteur mais également à s'en moquer gentiment. Un petit roman bien écrit très agréable à lire, drôle et fin qui fait du bien en ces temps troublés!
Que c’est agréable de lire un livre bien écrit. Et celui-ci l’est, indéniablement.
Jacques Bartel se découvre, dès quinze ans, une passion pour Proust.
Passion qui ne va que grandissant puisqu’il deviendra chercheur en littérature à « l’association proustienne ».
Passion qui va le rendre asocial.
Il ne se passe pratiquement rien dans ce roman, et pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde. L’atmosphère elle-même est proustienne, mais dans un contexte et un ton contemporains.
Proust n’est pas ma tasse de thé (quoique…. y tremper une bonne madeleine…. de Commercy bien sûr). J’ai retenté de le relire il y a peu, mais sans succès.
Et malgré ça, j’ai beaucoup aimé ce livre et passé un excellent moment.
Un style intelligent, fin et délicat. Un ton plein d’humour ; les questionnaires de Proust appliqués aux personnages, par exemple.
Un premier roman des plus réussis, et je présume qu’il doit être très agréable et enrichissant d’avoir un professeur de lettres comme Michaël Uras.
Si le thème général du roman n'est pas original, ce sont les questionnements d'un homme tout au long de sa vie, de son rôle sur terre à son utilité, l'amour, la mort, la vie quoi, ce qui est original et intéressant, c'est le biais pris par l'auteur à savoir cette passion proustienne. Jacques ne vit que par et pour Marcel Proust. Sa rencontre avec l'œuvre date de ses quinze ans, lors d'une pause alitée pour cause de maladie, un oncle lui offre Du côté de chez Swann. "Lors d'une crise particulièrement douloureuse, ne sachant plus que faire, je saisis le livre et le mordis de toutes mes forces, laissant l'empreinte de mes dents sur la couverture. Quelques instants plus tard, la souffrance s'estompa. Pour la première fois, Marcel Proust venait de me soulager. Cette expérience se renouvela plusieurs fois, le pauvre livre, que je possède encore, en conserve les stigmates. Pour remercier l'auteur de son aide merveilleuse, je décidai de débuter son œuvre." (p.14/15)
Point n'est besoin pour apprécier ce livre de connaître la littérature proustienne. La preuve, c'est qu'ayant lu à peine un livre de Marcel, j'ai beaucoup aimé celui de Michaël Uras. S'il est totalement respectueux des mots de Marcel Proust, de son œuvre, Uras l'est beaucoup moins de l'homme dont il se moque gentiment : "Proust était habitué à ce faste, ses amis, tous très riches, eux aussi. Si je m'étais trouvé à une table voisine de la leur, qu'aurais-je pensé ? Je l'imagine : quel attroupement de bourgeois ! Quel amoncellement de nobles décrépis ! Voyez ce vieux comte à moitié endormi sur sa table, il n'a même pas la force de soulever sa fourchette. [...] Quant aux femmes, deux ou trois vieilles princesses quasi séniles. L'incontinence régnant, elles se relaient pour aller constater l'ampleur des dégâts aux toilettes." (p139/140). Il se moque également de ceux qui ont ausculté, disséqué l'œuvre de M. Proust dans tous les domaines les plus inattendus soient-ils : "... alors que je somnolais tout en faisant mine d'écouter un monsieur parler des pantalons et chemises préférées de Proust", "Lors d'une conférence sur l'utilisation de la virgule dans A la recherche du temps perdu." (p.50), "je profitai de ce temps pour lire un article sur l'utilisation de la lettre "i" dans l'œuvre de Proust" (p.52), et de l'écrivain de venu un mythe sans l'avoir voulu : "Proust était aussi présent que Mac Donald dans les coins les plus retirés de la planète, pourtant il n'avait jamais eu de plan commercial. Quel génie du commerce ! Et si Mac Donald diversifiait chaque année son offre, Proust lui, offrait inlassablement la même carte, sans jamais de nouveautés." (p.56/57) Une irrévérence fort salutaire, surtout lorsque comme ici, elle est doublée d'une admiration pour l'oeuvre.
Et puis c'est aussi l'histoire de Jacques Bartel qui va tenter de comprendre pourquoi et comment sa passion l'empêche de vivre avec les autres, avec Mathilde notamment qui n'en peut plus de Marcel ni de Jacques, un petit intellectuel maigrichon et sans muscle, elle qui finalement préfère les vrais hommes, musclés, qui ne lisent pas. Tous les clichés passent sous la plume de Michaël Uras, pour mieux les railler, les tourner en dérision ; ça pourrait être très attendu, grossier et c'est fin, délicat et drôle. Parce que je me suis bien marré (entre autres) en lisant les tribulations de Jacques Bartel. L'écriture est alerte, absolument accessible à tous, peut même permettre à des lecteurs de dédramatiser Proust, et pourquoi pas de le (re)commencer ? La meilleure preuve est que j'ai cité plein d'extraits et que j'aurais pu en placer encore, parce que très souvent, j'ai souligné tel ou tel passage. Un premier roman très prometteur.
Info de dernière minute : si vous voulez découvrir ce roman, dans sa toujours très belle livrée blanche et bleue de Christophe Lucquin, n'hésitez pas, en plus d'être un bon livre, c'est un beau livre : autrement, un informateur mystère m'indique qu'il sortira au Livre de Poche tout début mai : aucune raison de se priver. Une belle récompense pour cette maison d'édition qui verra un deuxième de ses titres repris en poche, L'été à Lulaby, que je n'ai pas (encore) lu.
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