Loin à l'intérieur des terres de Bahia, dans le nord-est du Brésil, deux soeurs, Bibiana et Belonísia, tombent sur un trésor en fouillant la valise poussiéreuse cachée sous le lit de grand-mère. Un mystérieux couteau au manche d'ivoire incrusté de nacre et à la lame étincelante. Son magnétisme est irrésistible et elles ne peuvent s'empêcher d'y goûter. Leur vie en sera bouleversée à jamais : Bibiana se blesse légèrement, Belonísia se coupe la langue. Sa soeur sera désormais sa voix.
Leur père est un chamane réputé, on vient de loin invoquer à travers lui les divinités du culte du Jarê. Bienfaitrices ou vengeresses, elles sont aussi les gardiennes de tous les secrets...
Dans cette communauté afro-brésilienne, on vit de peu sur les terres marécageuses, dans des maisons d'argile et de paille, à la merci des propriétaires terriens. C'est à ce monde archaïque, celui de l'esclavage d'aujourd'hui, que les deux soeurs vont s'opposer, luttant contre les inégalités ethniques et l'oppression des femmes.
D'une oralité saisissante, Charrue tordue est un roman magnifiquement engagé. Émouvant et envoûtant, métaphysique et sensuel, son réalisme se teinte de surnaturel pour créer une évocation d'un Brésil en pleine mutation.
Deuxième partie de cette liste pleine d'idées de cadeaux pour toutes les envies !
Pour la puissance des thèmes abordés, pour la dextérité de la narration, pour la viscéralité des personnages, il faut lire ce roman. C'est un grand coup de ❤.
Bibiana et Belonísia sont soeurs. Elles grandissent au sein d'une fazenda de la Chapada Diamantina dans l'état de Bahia, filles de paysans sans terre, descendantes d'esclaves, victimes de l'oppression des grands propriétaires terriens.
Sous le lit de leur grand-mère, caché dans une valise, elles découvrent un magnifique couteau. Hypnotisées par la brillance de la lame, elles décident de la porter à leurs bouches. Une curiosité d'enfant qui va les lier pour toute la vie.
A travers les voix polyphoniques des deux soeurs (et de Sainte Rita Pescadeira) c'est un foisonnement étourdissant de récits qui se déploient, mêlés aux rituels du culte afro-brésilien du Jarê. Des voix féminines qui expriment une mémoire collective troublée par la permanence du passé colonial et par les marques indélébiles de l'esclavage, fondements de la société brésilienne, de ses maux et de ses inégalités.
Itamar Vieira Junior raconte en douceur, avec simplicité mais profondeur, une histoire nationale, celle de l'insubordination des peuples quilombolas.
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