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Elena, auteure de romans à succès dont le mariage bat de l'aile, se réfugie dans une petite maison de banlieue, quelque part en Scandinavie, pour écrire et réfléchir à l'avenir de son couple. Profondément déprimée, en manque d'inspiration, la romancière prend l'habitude d'observer ses nouveaux voisins depuis la fenêtre de sa cuisine.
Les Storm ont tout d'une famille heureuse. Pourtant, plus Elena les épie, plus elle a l'impression qu'il se trame quelque chose de terrible chez eux. Imaginant le pire, elle décide de recueillir les confidences de leur fils, un adolescent nommé Leo, afin de sauver le couple d'un destin tragique. Mais alors que la tension monte, la frontière entre réel et fiction se fait trouble...
Paranoïa, obsession et faux-semblants sont les maîtres-mots de ce thriller psychologique troublant, servi par une habile mise en abîme.
Le Polar scandinave n'a pas encore dit ses derniers mots, Caroline Eriksson en est la preuve la plus brillante. Cette dernière quinzaine d'années, il y a floraisons de romans dans le genre, nombreux sont les auteurs qui se sont engouffrés dans la brèche, avec plus ou moins de bonheur. Par bonheur, on – je parle du lecteur de romans policiers – peut encore être surpris, et l'auteure suédoise a totalement su me prendre au dépourvu. Il est heureux qu'on puisse encore se retrouver totalement bouche-bée devant un texte, dont on croyait deviner l'issue, mais qui finit par nous échapper doucement mais surement des mains.
Un couple brisé, une jeune femme en panne d'inspiration, au creux de la vague de son existence, échouée dans un foyer qui n'est pas le sien, totalement vidée. Un bon matériau de travail et de départ, à l'évidence. La voilà qui se prend à observer les va-et-vient de la famille d'en face. Une bonne dose de Fenêtre sur Cour, là-dedans sans nulle doute. D'autant que le comportement de la famille est intriguant et que l'imagination galopante de l'écrivain qu'est Elena a planté sa graine et s'accroît allègrement grâce au terreau que lui apporte Léo, le fils de la famille. Fascination, presque morbide, Crainte, Angoisse, sensation d'oppression, on peut dire que Caroline Eriksson sait planter un décor, et créer une atmosphère. Si vous appréciez Hitchcock, je ne m'avancerai pas vraiment en vous conseillant ce roman psychologique plus que policier, en vérité.
Veronica, Leo, Philippe, ses voisins qu'elle observe, écoute, suit pendant que sa vie à elle est en pause. Visionner le film des autres pendant que le sien est en bobine vierge. Nous-mêmes, lecteurs occupés à regarder Elena de plus en plus absorbée par ce qu'elle voit, c'est un roman enchâssant, un genre de labyrinthe qu'Elena parcourt au fur et à mesure de ses découvertes sur la famille Storm, qui ne la mènera certainement pas là où elle pensait. Et où le lecteur s'attend, évidemment.
La contemplation d'autrui comme une révélation fascinante sur soi-même, la fascination malsaine des secrets de son semblable pour mieux enterrer les siens, enfouir ses propres turpitudes dans le dépouillement minutieux des tares des autres. La fuite en avant d'Elena, une sorte d'échappatoire de son couple et de sa vie, dans l'existence qu'elle pense être de ses voisins, cette remise en question entraîne le lecteur, minutieusement préparé à un ultime coup de théâtre, directement vers quelques déconvenues, très finement mises en place. Eriksson est habile, et je suis tombée tout droit dans le piège qu'elle a soigneusement tendu ! Son récit est rythmé de sorte à tenir son lecteur en haleine, impatient, éprouvé face à la menace qui grandit peu à peu chez ces mystérieux voisins.
Un roman psychologique plus que policier, qui nous plonge dans le huis clos d'une famille mystérieuse, dans l l'abyme de la folie habilement dissimulée derrière 1'épaisse couche de normalité : effrayant et fascinant à la fois. Vrai roman Hitchcockien, dans la mesure ou l'angoisse va crescendo, même s'il détourne quelque peu les repères du maître et qu'il choisit de prendre sa propre direction, qui n'en est pas moins réussie ! Une grande remise en perspective que nous fait là Caroline Eriksson, qui a choisi d'exploiter les noirceurs de tout à chacun, une remise en perspective de cette identité de l'écrivain et de ses sujets d'inspiration et surtout la manière d'accepter et de dépasser ce fond de nous qu'on ne souhaite pas forcément voir dévoiler au grand jour.
Un roman trompe-l'oeil qui semble mélanger les genres, mais ne le fait pas finalement, et qui pousse à mener une réflexion sur sa propre nature, jamais exempt de noirceurs. de cette observation addictive un poil malsaine, pénétrer l'intimité profonde des gens, d'autant plus que l'on ne les connaît pas, n'est jamais sans conséquence et Caroline Eriksson a eu le don, à travers une prose rondement bien menée, d'avoir su jouer de ces ersatz de miroirs pour mener son lecteur par le bout du nez. Laissez-vous donc surprendre par cette fiction à multiples facettes, je suis quant à moi prête à lire ce qu'elle a écrit avant cela !
Romancière et correctrice littéraire, Elena est en mal d’inspiration depuis la séparation qu’elle et son mari se sont imposés, le temps de faire le point sur leur union. Elle emménage donc seule dans un appartement citadin, prêté par une amie de sa sœur. Celle-ci très présente dans sa vie, la voit peu à peu sombrer dans la déprime. Mais Elena trouve un centre d’intérêt particulier : épier depuis sa fenêtre le couple de l’appartement voisin, Philip et Véronica Storm qui semblent eux aussi traverser une période de crise… La curiosité malsaine qu’éprouve Elena pour ce couple vire à l’obsession, alors qu’en parallèle elle retrouve l’inspiration après s’être rapprochée de Léo, le fils des Storm , qui lui confie que sa mère a un comportement très étrange.
Je découvre Caroline Eriksson par ce roman qui traite d’un sujet vu et revu dans le thriller : le drame du couple qui se délite, de la jalousie… mais l’autrice tire brillamment son épingle du jeu en proposant une intrigue qui tient le lecteur en haleine du début à la fin. Une ambiance qui rappelle le film « Fenêtre sur cour » d’Alfred Hitchcock : il s’agit d’un huis-clos, assez étrange où une femme esseulée s’imprègne de façon obsessionnelle de la vie et de la personnalité de ses voisins. La tension monte au fur et à mesure que se dévoilent les secrets de la famille Storm, secrets révélés par leur fils Léo à Eléna, qui fait rapidement le parallèle avec ses propres souvenirs douloureux.
Le récit alterne sur trois voix narratives : Elena, Véronica et son mari, pour que nous ayons le point de vue de chacun. Ces personnages aux sentiments bien dépeints n’en sont pas moins troubles et intrigants : le doute s’installe, les questions se multiplient … L’autrice manipule son lecteur avec brio, je n’ai pas vu venir la fin de ce thriller psychologique particulièrement réussi! Je remercie Net Galley et les Editions Presses de La Cité pour cette lecture.
Quand Elena, romancière en panne d'inspiration, aménage seule dans une nouvelle maison, elle ne se doute pas encore que tout près de chez elle, peut se jouer le terreau d'un projet préoccupant...
Avec ce roman, on se précipite vers quelque chose de troublant et d'indiscret. Elena voit des choses de sa cuisine, elle imagine la vie de ses voisins, à travers des bribes d'observation.
Et puis, il y a les confidences de Léo, le fils unique qui interroge et qui dérange. On est envahi par l'alternance des voix, on se sent glisser, puis vaciller à l'énumération des mensonges, des subjuguantes révélations. Les émotions se mélangent, délivrent un malaise obsédant. On a l'impression qu'Elena perd pied, prend des risques. Tous ses sens sont dirigés vers la même quête, la même direction. Avec elle, notre imagination bouillonne, on frémit à l'évocation des films que l'on se fait.
"Les visions convergent puis s'éloignent, la réalité se confond avec mon imagination. Qu'ai-je réellement vu ?"
L'écriture est habile, manipulatrice. On se laisse emmener dans une construction plausible, pour plus tard tout remettre en question. On parle de projection, de folie, de confusion, de déni. Il y a une véritable mise en scène qui se profile sous nos yeux et nous échappe complètement.
Les personnages sont esquissés nous exposant soit aux stéréotypes, soit à la trouble complexité. Entre cauchemars et réalité, le doute s'installe pour finir par ne plus nous quitter...
Quand les barrières tombent, c'est l'évidence et la consternation. Un roman gigogne, aussi surprenant, que dérangeant. L'illusion parfaite !
Un bon thriller que je n'ai pas lâché. Caroline Eriksson sait manier la plume pour nous faire ressentir l'angoisse, la crainte, les doutes. Elle passe d'un narrateur à l'autre, nous permettant de connaitre le point de vue de chaque personnage.
Elena, le personnage principal, est un personnage dérangeant car sous couvert de son métier d'écrivain, elle se permet des intrusions dans la vie de ses voisins car elle soupçonne l'homme d'infidélité et la femme de vouloir tuer son mari.
Le nœud de l'histoire se situe d'ailleurs là. Elena va tout faire pour empêcher ce drame même si on sent bien que son histoire personnelle cache quelque chose de trouble. Ce secret est dévoilé petit à petit jusqu'à une révélation finale très bien amenée.
En revanche, j'ai été déçue du peu de description du lieu : on ne devine pas vraiment que l'histoire se déroule dans un pays scandinave. Elle aurait pu se dérouler n'importe où. Déçue aussi par la couverture qui est froide, impersonnelle, ne m'a pas donné envie d'entrer dans le roman. Comme quoi il faut parfois passer les a priori...
Merci à Netgalley et aux éditions Presses de la Cité pour cette lecture.
Un thriller psychologique à la température de saison !
Voilà une lecture que je n’ai pas lâchée avant la fin.
Alors non, C’est Ainsi Que Tout S’achève n’a pas été un énorme coup de cœur et il ne rentrera probablement pas dans mon top de l’année, MAIS il n’en reste pas moins un bon thriller du genre, qui fait très bien son travail.
L’ambiance y est particulière, si glaciale que le froid semble sortir des pages. Pas nécessairement à cause du climat du lieu où se déroule l’intrigue (même si ça joue aussi), mais surtout par l’atmosphère que Caroline Eriksson parvient à nous faire ressentir.
Et ça fait partie des qualités que je recherche dans un bon roman.
Les personnages sont troubles, presque dérangeants.
Elena, en particulier, dont on perçoit l’instabilité à chaque page, est difficile à cerner. Le lecteur ressent tout à tour pour ce personnage de l’empathie, des doutes et même une certaine forme de crainte qui s’apaise jamais totalement.
La place de l’écrivain et de son œuvre est omniprésente tout au long de cette lecture. Que ce soit au niveau des questionnements que assaillent le premier, ou de la difficulté pour lui de faire la part des choses entre ce qu’il crée et ce qu’il est.
Certains devineront une partie de la révélation finale assez tôt, mais ça n’est pas spécialement gênant puisque toute l’attention du lecteur est focalisée sur l’évolution de l’histoire bien plus que sur sa résolution.
L’alternance des points de vue par chapitre fonctionne bien ici, elle ne nous perd aucunement et rend justement la trame assez addictive.
La plume est simple et efficace, sans fioritures inutiles.
C’est Ainsi Que Tout S’achève est donc un roman tout en ambiance, qui plaira au lecteur de thrillers psychologiques et/ou domestiques, et qui parvient, sans être transcendant, à nous retenir jusqu’à la toute fin.
Quant à Caroline Eriksson, c’est une auteure à suivre de près.
À découvrir.
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