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Sélection Les 100 livres de 2022 - Lire magazine littérairePRIX PULITZER 2021Dakota du Nord, 1953. Thomas Wazhashk, veilleur de nuit dans l'usine de pierres d'horlogerie proche de la réserve de Turtle Mountain, n'est pas près de fermer l'oeil. Il est déterminé à lutter contre le projet du gouvernement fédéral censé « émanciper » les Indiens, car il sait bien que ce texte est en réalité une menace pour les siens.
Contrairement aux autres jeunes employées chippewas de l'usine, Pixie, la nièce de Thomas, ne veut pour le moment ni mari ni enfants. Pressée de fuir un père alcoolique, insensible aux sentiments du seul professeur blanc de la réserve comme à ceux d'un jeune boxeur indien, elle brûle de partir à Minneapolis retrouver sa soeur aînée, dont elle est sans nouvelles.
Pour « celui qui veille », n'ayant de cesse d'écrire aux sénateurs dans le but d'empêcher l'adoption de la loi, quitte à se rendre lui-même à Washington, comme pour Pixie, qui entreprend le premier voyage de sa jeune existence, un long combat commence. Il va leur révéler le pire, mais aussi le meilleur de la nature humaine.
Inspirée par la figure de son grand-père maternel, qui a lutté pour préserver les droits de son peuple, Louise Erdrich nous entraîne dans une aventure humaine peuplée de personnages inoubliables. Couronné par le prix Pulitzer, ce majestueux roman consacre la place unique qui est la sienne dans la littérature américaine contemporaine. Magnifique. Le Monde Coup de coeur. Marie-Claire Capital. Causette Une voix magistrale Le Monde des Livres Un puissant récit choral. Les Echos L'émotion nous étreint. Le Figaro littéraire Un texte habité Le Parisien Une histoire bouleversante, pleine d'humanité La Croix Un mélange d'amour, de réalisme et d'empathie L'OBS
Ce livre est bouleversant ! On entre par effraction littéraire dans l’histoire, un début par la petite porte avant que le souffle de vie nous transperce au-delà des temps. Par effraction parce que Louise Erdrich nous invite tout d’abord à passer quelques moments du quotidien avec ses personnages, sans présentation générale. Le lecteur va devoir patienter, prendre le temps de se repérer, une immersion en douceur au beau milieu d'une communauté indienne singulière luttant depuis longtemps pour sa survie.
Et puis après quelques dizaines de pages, je me suis retrouvé au Dakota du Nord, dans les années 1950, dans les pensées de Thomas, de Patrice, de Millie, de Louis Pipestone… Thomas Wazhashk est un personnage charismatique qui appartient à « ...la génération d’après le bison, celle-des-qui-sommes-nous-désormais ». Il est veilleur de nuit à l’usine de pierres d’horlogerie de Turtle Mountain, là où travaille Pixie / Patrice (variante de Patricia) et ses amies. Un jeune boxeur, Wood Mountain, se prépare à affronter Joe La Tremblote lors d’un match destiné à financer l'envoi d'une délégation à Washington.
Louise Erdrich nous transmet l’histoire de sa famille et au-delà nous parle du destin des peuples colonisés, luttant pour conserver leur culture. Elle s’est inspirée de son grand-père, président du conseil tribal, de son combat avec les siens pour contrer la loi de « termination ». Promue par le sénateur Arthur V. Warkins, un mormon buté et hypocrite, elle permettait de déposséder les autochtones de leurs biens en prétendant les assimiler à la population américaine. Ce sénateur a existé, ses paroles lors de l’entrevue au congrès sont celles consignées à l’époque des faits.
Cette fiction remarquable rend justice aux leaders amérindiens ayant continué le combat de leurs parents, avec des enfants éduqués possédant les codes des blancs et ainsi capables de s’opposer efficacement. Les mots secs des textes officiels peuvent tuer l’espoir, peut-être que les mots puissants de la littérature, dénonçant cette violence, ont la capacité de rendre cet espoir.
Quels magnifiques portraits de femmes ! J’ai été particulièrement sensible aux passages ou apparaît Millie. L’autrice est particulièrement à l’aise avec ses personnages fictifs. Millie est la fille de Louis, un indien débonnaire éleveur de chevaux. Étudiante à l’université du Minnesota, elle va accompagner la délégation de Thomas pour défendre le dossier des Indiens Chippewas. Elle aime les motifs géométriques, les rayures, les carreaux et les couleurs. Sous la plume de Louise Erdrich elle devient le symbole d’un peuple patchwork joyeux et coloré :
Des pages sublimes avec Barnes, professeur de mathématiques et entraîneur de boxe, métaphore des coups donnés et des coups reçus… Des pages brûlantes quant il s’agit d’amour, ces secrets révélés à Patricia par Betty. Des pages touchantes quand Wood Mountain est littéralement envoûté par le bébé de Véra au point d’oublier son attirance pour Pixie / Patrice.
J’étais resté sur le récit tellement horrible du massacre de Wounded Knee, le 29 décembre 1890 dans le Dakota du Sud, avec l’excellent roman d’Eric Vuillard si bien nommé : Tristesse de la terre. Quel plaisir de retrouver un peuple amérindien debout, sous une telle plume et de sentir la fierté de Louise pour ses personnages (en premiers pour son grand-père Patrick Gourneau qui vit sous les traits de Thomas et pour sa mère à qui est dédié le roman), mettant au grand jour cette victoire relative mais réelle d’un peuple dont la culture se transmet encore, notamment par cette librairie, Birchbark Books, ouverte par Louise Aldrich en 2001, consacrée aux cultures amérindiennes.
Cette fiction, basée sur des faits réels avec une part d’autobiographie, est magnifique car elle parle beaucoup d’amour, de baisers et de sexe vus du côté féminin. Sans manière, loin de la fausse douceur hypocrite et de la vraie violence du sénateur Warkins ou des missionnaires Elnath et Verdon. On a l’opposition par touche des thèses délirantes du livre des mormons qu’entreprend d’étudier Thomas (le sénateur est mormon…), et des récits indiens des origines basés sur la connexion avec la nature. Le découpage des chapitres, la narration sont toujours réinventés. J’ai aimé cheminer ainsi de surprise en surprise.
Louise Erdrich appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne dont elle est une des figures les plus emblématiques. Son œuvre est imposante et multi-primée. Considérée comme l'une des plus grands écrivains américains, elle est souvent comparée à Toni Morrison… Je trouve son style plus direct, moins obscur quelquefois que Toni et il suffit de lire Celui qui veille pour être convaincu qu’elle appartient à la catégorie des très grands auteurs...
Celui qui veille a obtenu le Prix Pulitzer 2021. Je le quitte à regret... J’aurais bien continué à écouter Pixie / Patrice, Thomas, Millie encore et encore. 572 pages ça peut être bien court tout compte fait… L’avez-vous lu ?
Dans ce roman polyphonique inspiré de la vie de son grand-père, Louise Erdrich nous conte d’une façon poétique un évènement pourtant très sombre de l’histoire des Indiens d’Amérique: celui de la « Termination », tentative du gouvernement américain d’annihiler leur culture.
Veilleur de nuit, Thomas est aussi « Celui qui veille » sur la réserve de Turtle Mountain. Il est prêt a soulever des montagnes pour combattre le projet de loi du gouvernement. A ses côtés on découvre une pléiade de personnages attachants et forts en caractère. La plus marquante est Pixie, une jeune fille chippewa qui travaille à l’usine. Après la disparition de sa soeur elle va partir à sa recherche et à travers ce voyage initiatique va devenir Patrice, une femme forte prête a prendre son envol.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un roman aussi marquant. J’adore!
1953, Dakota du nord.
De leurs grands territoires, les Indiens n’ont gardé que des miettes à peine fertiles. Seule la pauvreté y grandit en silence, jusqu’au jour où un projet de loi propose la “termination”, soit l’émancipation, du peuple indien. Derrière la promesse de faire de chacun d’eux des citoyens américains, gronde la menace d’une misère encore plus grande.
Dans la réserve de Turtle Mountain , le sage et intelligent Thomas met à profit ses longues heures de veilleur de nuit pour écrire aux sénateurs et tenter de protéger leurs droits à tous pendant que Pixie, sa jeune nièce,
part à la recherche de sa soeur, disparue dans d’étranges circonstances.
Il y a des romans qui vous kidnappent loin de vos enfants, de votre quotidien, et que vous ne pouvez/voulez pas lâcher avant le point final.
Non qu’ils soient des page-turner, mais ceux-ci ont le pouvoir de vous emmener en voyage loin, très loin.
Celui qui veille est de cette trempe.
Plus qu’une plume, Louise Erdrich est une voix qui porte et nous transporte.
Dans ce roman choral, elle dénonce multiples formes d’injustices et salue le courage de ces gens qui, même lorsque tout semble vain, affrontent Goliath.
Fresque familiale, quête identitaire et déclaration politique, l’autrice nous livre un récit riche qui se nourrit de la diversité des points de vue des personnages, mais aussi de la profusion de chapitres courts.
Chaque personnage trouve sa place dans le récit avec la force de l’évidence.
S’ils ont parfois l’air manichéen, ne serait-ce pas pour mieux démontrer le grand écart dont la nature humaine est capable ? Entre abjection et bonté, entre vice et vertu, entre peur et courage.
Ce qui reste de cette lecture, c’est la grande humanité qui en réaction à la violence, au racisme et à la misère, tisse la toile de fond de ce roman.
Et il y a l’espoir, aussi.
Inspiré du combat mené par le grand-père de Louise Erdrich, Celui qui veille a raflé le fameux prix Pulitzer. Et l’on comprend pourquoi.
De nombreux auteurs ont évoqué l’histoire des Indiens d’Amérique mais l’originalité de ce roman est qu’il se situe en 1953. À cette époque le gouvernement fédéral veut franchir une étape supplémentaire dans la dépossession des Indiens en les « émancipant ».
L’action se situe dans le Dakota du Nord, elle est relatée par plusieurs personnages tous très attachants.
Un veilleur de nuit qui consacre son énergie à trouver une solution pour que la réserve échappe à la menace.
Une jeune fille prise entre deux cultures qui ne veut pas de la vie traditionnelle des femmes de sa famille.
Ces tribus, après avoir été dépossédées de leurs terres ont été en partie décimées par les mormons (entre autres). Maintenant les Indiens qui restent sont considérés comme inutiles, la proposition de loi vise à la réallocation des propriétés fédérales acquises.
Thomas, Pixie et les autres vont se battre ensemble, aidés par des êtres de lumière, les esprits de leurs ancêtres qui veillent sur eux. La communauté va gagner grâce au profond attachement de ses membres pour leur terre, à l’entraide qui y règne pour mener cette lutte et préserver les droits des habitants de Turtle mountain.
Roman choral qui nous entraîne dans la vie d’une réserve indienne. la réserve de Turtle Mountain, dans le Dakota en 1953, Le Congrès des États-Unis tente de mettre fin aux droits des Amérindiens sous couvert d’émancipation. Mais toute la communauté résiste.…
Deux personnages principaux : Thomas un chef indien veilleur de nuit dans une usine de pierres d’horlogerie et sa nièce Pixie qui travaille dans cette même usine tout en cherchant à fuir sa condition.
Thomas est la représentation fictive du grand-père de Louis Erdrich. Il est le chef de la résistance, « celui qui veille » sur la communauté.
Pixie, sa nièce est tiraillée entre les coutumes indiennes et sa soif de découverte et de liberté. Son premier objectif est de retrouver sa sœur Vera, qui est partie s’installer à Minneapolis et dont plus personne n’a de nouvelles. Elle va découvrir Minneapolis et tous les dangers qui guettent les amérindiens en quittant leur réserve pour la grande ville.
- Dans ce roman, l'autrice rend hommage à son grand-père en s'inspirant du combat qu'il a mené pour la préservation des droits de son peuple. (Un roman politique, sur la défense des droits des amérindiens.)
- Une belle immersion dans le quotidien des Indiens Chippewas de la réserve de Turtle Mountain.
- Mais j’ai été gênée par une multitude de personnages qui s’entrecroisent et une profusion de détails qui nous empêchent de nous concentrer sur la cause essentielle de ce récit, le combat politique.
- Après un Prix Pulitzer, Normalement une valeur sûre, je m'attendais à mieux.
Lecture en demi-teinte
Dans les années 50, aux États-Unis. Alors que les Indiens sont parqués dans leurs réserves et ne peuvent en sortir que sous autorisation gouvernementale, le gouvernement, justement, fait une proposition de loi pour "émanciper" cette population. Ce texte aux grandes promesses de liberté n'est qu'un leure pour les minorités indiennes.
Un grand roman sur un sujet qui m'était totalement inconnu. Une auto-fiction bouleversante qui nous plonge dans une Amérique profonde raciste et injuste.
Les notes de l'autrice et de la traductrice en début de récit permettent de mettre en lumière leurs connaissances et leurs recherches.
Un bémol qui n'est pas des moindres, ce sont les longueurs. J'ai peiné à la lecture. J'ai peiné à terminer le roman.
Dans ce magnifque roman, Louise Erdrich s'inspire du combat politique de son grand-père, Patrick Gourneau, pour nous faire entrer dans la communauté chippewa, réserve de Turtle Mountain, Dakota du Nord en 1953.
Thomas Wazhashk est «Celui qui veille» : parce qu'il exerce le métier de veilleur de nuit dans l'usine de pierres d'horlogerie de Turtle Mountain mais aussi parce qu'en tant que chef tribal, il veille avec sagesse sur sa communauté, et que ce texte qu'il a vu passer dans le journal, la Résolution 108, qui pose le principe de la politique de « termination » pour les Indiens d'Amérique, l'inquiète beaucoup. Alors que les Indiens sont déjà accablés par la misère et les privations, il comprend que ce projet de loi pourrait aboutir à une perte de souveraineté pour ces peuples et à une (nouvelle) appropriation des terres indiennes.
L. Erdrich nous embarque ainsi dans le récit épique d'une lutte politique qui conduit Thomas jusqu'au Congrès. Mais elle compose surtout avec un art consommé et une poésie toujours intacte une galerie de personnages qui prennent vie sous nos yeux, autour de Thomas justement, mais aussi de Patrice, l'autre voix du récit. Nièce de Thomas et ouvrière dans l'usine de pierres d'horlogerie, nous la suivons dans sa lutte personnelle et acharnée, celle pour sauver sa soeur égarée dans les rues sordides de Minneapolis.
La romancière décrit avec tendresse et justesse la vie de cette communauté chippewa, le récit des origines, l'amour d'un fils pour son père vieillissant, la douceur d'un foyer, la solidarité et les fantômes qui nous accompagnent, l'humour aussi de ce peuple, qui irradie de joie malgré la misère et la violence qui les menace constamment. Un roman foisonnant oui, qui s'éparpille parfois c'est certain. Mais de ces mille chemins parcourus, on ressort ébloui par le talent de l'immense L. Erdrich qui continue à transmettre par ses mots l'héritage de tout un peuple.
Louise Erdich est une autrice que je suis depuis son roman La Rose. Comme dans ses précédents romans, elle dresse des portraits d’homme très forts et justes, prêts à défendre leurs traditions face à un pouvoir américain contemporain qui fait fi de ses traditions ancestrales. Louise Erdich par sa double culture, réussit à faire entrer la voix des esprits dans la raison cartésienne d’un monde qui a un peu trop oublié la magie de la transmission. Un roman d’autant plus magistral qu’il a remporté le prix Pulitzer cet été ! Celui qui veille la nuit comme un avertissement de l’aveuglement d’une société face aux avertissements de l’Histoire.
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