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" Si vous aimez Elena Ferrante, vous aimerez Donnatella di Pietrantonio." Alix Girod de l'Ain - ElleAdriana est comme un torrent, elle surgit toujours dans la vie de sa soeur avec la puissance d'une révélation, attisant la nuit des souvenirs. Elles ont été des enfants rebelles et complices, unies par le manque d'amour d'une mère aujourd'hui sur le déclin. Elles sont désormais des femmes, éloignées l'une de l'autre, lourdes d'un héritage de non-dits. Et pour qui ignore le langage de l'affection, il est difficile d'ouvrir son coeur. C'est à Borgo Sud, le quartier des pêcheurs de Pescara, ville des Abruzzes où les hommes forment une seule et même famille autour de la mer, que les deux soeurs parviendront peut-être à réparer le passé.Après La Revenue, couronné par le prestigieux prix Campiello, la grande romancière italienne Donatella Di Pietrantonio poursuit une oeuvre subtile et profonde sur le temps et le mystère des sentiments." Une ode magnifique à la sororité par une autrice de grand talent." La Croix
Ce roman illustre bien l'Italie d'aujourd'hui, la famille disparaît mais Vincenzo reste un espoir pour l'avenir. Deux soeurs se séparent et se rapprochent à l'âge adulte, leurs vies chaotiques reflète l'image d'une Italie en crise.
La narratrice et Adriana sont les deux sœurs d’une fratrie éparpillée. Seule Adriana est restée dans la région de leur enfance en Italie, leurs frères ont quitté les Abruzzes.
Au début du roman, un appel téléphonique urgent dérange la narratrice en plein cours : elle doit rentrer en Italie. Elle quitte Grenoble où elle enseigne la littérature italienne pour Pescara.
Le lecteur ne connaît pas la raison de ce départ précipité. Mais au fil du roman, la narratrice replonge dans le passé, certains événements refont surface, la relation avec sa sœur se révèle, les causes du départ de Piero son mari aussi ; les pièces du puzzle s’assemblent. Les deux sœurs ont pris des chemins de vie très différents, Adriana a toujours été un peu marginale, préférant traîner dans Borgo sud le quartier populaire des pêcheurs, empêtrée dans une relation avec un type un peu louche criblé de dettes, maman d’un petit garçon qu’elle trimballe au gré de ses aventures.
La narratrice, de trois ans son aînée, a fait des études, est prof à l’université, s’est mariée avec un dentiste qu’elle a fini par laisser partir, s’est installée en France et n’a pas eu d’enfants.
Un roman agréable à lire, très cinématographique : il n’y a pas de détails, pas de superflu, l’autrice s’est attachée aux personnages principaux et à l’atmosphère.
L’écriture est fluide, les deux soeurs attachantes, les aller-retour dans le passé bien menés. On ne peut s’empêcher de penser à L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante même si Borgo Sud a une dimension un peu plus dramatique.
Après avoir lu le roman, j’ai appris qu’il s’agissait de la suite de « La Revenue » qui a reçu un prestigieux prix littéraire italien en 2017 et qui raconte l’enfance de la narratrice. Pourtant il peut être lu indépendamment sans aucun manque ni aucune gêne.
Une plongée dans la vie d'une famille italienne des Abruzzes, à Pescara au quartier des pécheurs : famille composée de deux filles et deux garçons dont l'un est décédé dans un accident.
Tout au long du livre, par des allers et retours, nous pénétrons plus avant dans l'histoire mouvementée des deux filles, Adriana et la narratrice dont le nom n'est pas cité dans ce texte à la première personne, de leurs parents et famille personnelle, enfant et mari !
Que de douleurs et de violence dans leurs vies, pourtant si opposées, l'une intellectuelle, professeure d'université à Grenoble et l'autre réfractaire à tout enseignement, les pieds et la tête dans la réalité rude et brutale du quartier où elle demeure, maison délabrée, bruits incessants, cris et hurlements.
A petits pas mais à grand fracas nous découvrons comment elles se sont élevées, seules, loin de leur famille et contre elle, entre elles, sans cesse rivales et cependant attachées l'une à l'autre, déchirements et rapprochements, secours l'une pour l'autre, repoussoir également, ce va et vient qui a constitué leurs vies, jusqu’au drame qui débute et clôt ce roman .
Magnifiquement construit par petites touches et grands aplats de couleurs et de cris, superbement traduit également, ce roman vaut par le rendu de leur quotidien, proche ou éloigné de leur lieu de naissance.
Prenez le temps de le découvrir et de partager le temps de la lecture l'espace , les lieux, la vie et ses odeurs de Borgo Sud
Adriana et sa sœur, la narratrice dont on ne connaît toujours pas le prénom, sont devenues adultes.
Dès les premières pages la beauté de l'écriture m'a envoûtée. Il y a tant de poésie dans ces lignes !
Quand l'histoire commence, la narratrice, devenue enseignante, est mariée avec Piero. Adriana est restée la petite sauvageonne brute de décoffrage de son enfance sans tendresse. Elle vit à Borgo Sud, le quartier des pêcheurs de Pescara. C'est une tornade, un tsunami, qui assouvit ses rêves de liberté en traînant avec des gens malsains sans jamais faire de faux pas elle-même "Adriana est ainsi faite, elle se plonge dans la fange et en ressort immaculée."
Au fond, on découvre à travers la narratrice et sa sœur les dommages des blessures de l'enfance. Nous avons tous des douleurs et des plaies pas refermées, car aucune vie n'est parfaite. Mais il y a ceux qui les subissent et ceux qui les surmontent. Et toujours on fait ce qu'on peut.
Cette fois-ci l'autrice fait des allers-retours entre passé et présent assez brutalement et ça m'a souvent perdue. Pourtant j'ai encore une fois aimé sa vision des choses, des vies différentes, rangées ou agitées, et puis cet immense amour sororal fait de silences, de colères, de rires et de complicités. Puis je me suis souvenue, après toutes ses digressions, qu'au début un évènement grave s'était produit sans qu'on en connaisse la teneur. L'autrice va nous y amener tout doucement au fil des pérégrinations de sa vie où tant de manques l'ont blessée et où cette famille, découverte à ses treize ans, est vraiment devenue sa famille.
Ce récit est rempli d'odeurs, celles de la pêche, de la mer, du poisson et des calamars qu'on fait frire, de l'ail, des herbes, de la cuisine italienne. C'est tellement immersif !
À moi, ce roman dit que l'amour, quel qu'il soit, est un puissant moteur, que l'enfant qu'on a été survit en nous pour toujours, que la vie est remplie de petites tragédies mais que ça vaut la peine d'essayer et surtout qu'il faut conjurer le mauvais sort qui trop souvent n'est que dans la tête et pousse chacun à être son pire ennemi, et que rien n'est gravé dans le marbre.
J'ai énormément aimé cette suite de Celle qui est revenue, bien que pour moi un peu en dessous, mais à peine.
Deux soeurs, deux caractères, deux destins, deux vies. Deux âmes différentes, élevées sur des chemins qui n'ont rien de commun, si ce n'est l'amour qui les unit et le chagrin d'une mère sans affection et d'un père grossier. La vie est loin d'être facile pour les deux soeurs. Chacune a choisi sa voie mais un drame va les réunir. Le récit entremêle le retour de la narratrice au pays (Abruzzes) avec les souvenirs d'une vie commune avec sa soeur Adriana et les déboires qui en découlent : un véritable voyage dans le passé. Les soeurs que tout oppose redécouvrent alors ce lien indéfectible au moment où elles en ont le plus besoin.
"Borgo Sud" est un roman sur les lieux. Les montagnes de Grenoble, où la narratrice se réfugie pour y faire sa vie. Mais, il y a surtout les Abruzzes avec ses odeurs, ses saveurs, la sonorité de la ville de Pescara. Puis, le village des parents à quelques kilomètres, semble appartenir à un autre monde. Et bien évidemment, Borgo Sud, le quartier des pêcheurs qui semble comme caché du reste de Pescara. Pescara et son quartier Borgo Sud résonnent dans les dialogues, les expressions, les dialectes, les gestes, et dans les plats cuisinés comme les odeurs de la mer.
"Borgo Sud" pourrait être un film, Donatella di Pietrantonio utilise beaucoup d'images fortes pour décrire le langage et les sensations. L'histoire repose sur l'utilisation très judicieuse des sauts temporels dans un même chapitre. L'ensemble du roman est suivi d'une tension émotionnelle qui présage une fin dramatique. L'autrice a le don de plonger le lecteur dans des réalités aussi complexes que réalistes.
Des personnages intenses, presque inoubliables grâce à une plume poétique, forte, intime, sans fioritures et avec un récit narratif extrêmement habile. La romancière décrit l'âme humaine de manière profonde et authentique.
Lire ce roman c'est comme entrer dans une galerie et admirer des portraits et des paysages peints par un peintre talentueux : ce qu'est Donatella du Pietrantonio en tant qu'actrice.
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