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Ils sont six adolescents à s'être rencontrés dans ce camp de vacances en plein coeur de l'Arizona. Leurs riches parents ne savaient pas quoi faire d'eux cet été-là, et ils ont décidé d'endurcir leurs rejetons en les envoyant au grand air pour qu'ils deviennent de «vrais cow-boys». Au sein du camp, ces enfants se sont trouvés, unis par le fait que personne ne voulait avoir à faire avec eux. Cette nuit-là, alors que tout le monde est endormi, ils ont une mission à accomplir, un acte de bravoure qui prouvera au monde entier qu'ils valent quelque chose. Et ils iront jusqu'au bout de leur projet, quel que soit le prix à payer.
Le Box Canyon Boys Camp, situé au centre de l’Arizona, accueille des jeunes garçons de treize à seize ans. La consigne des parents, qui n’arrivent plus à les gérer consiste à en faire des hommes, capable de se débrouiller, de se responsabiliser et d’apprendre à vivre en communauté, pendant une période de huit semaines dans la nature. La tâche sera particulièrement ardue par les responsables et moniteurs du camp. Un camp situé en pleine forêt de pins ponderosa, de vallées, de canyons, bref un site naturel idyllique tel qu’en possède cet état américain.
Au sein de ce camp, se forme des groupes, et dont l’un sera composé de six jeunes rejetés par les autres groupes, car l’on retrouve dans celui-ci toutes les personnalités les plus pathétiques et indomptables : un assortiment de toqués braillards, pisseux, morveux et pleurnichards. Hormis les péripéties habituelles lors de l’activité de ce type de camp ; un événement va créer un choc à ce groupe de jeunes écervelés. Ils arrivent dans une réserve de bisons du département de la pêche et de la chasse de l’Arizona. Et assistent, à leurs corps défendant, dans un enclos au massacre sanglant de trois bisons ! Implacable tuerie légale, perpétuée par des chasseurs ayant payés pour satisfaire leur ego et leur besoin indicible de tuer ! Dès lors, un profond sentiment les assaille : le dégout, l’envie de fuir...De fait, une fois rentrés, les jeunes demeurent silencieux, abattus, honteux d’eux-mêmes et de leur espèce et réprouvent les actes de ces adultes.
Et décident d’agir...
L’auteur délivre un hymne à la nature et de l’adolescence avec justesse et sensibilité, sans omettre de souligner, s’il en était encore besoin, de l’irrépressible cruauté de l’homme. Un bien joli conte que nous donne, Glendon Swarthout, de ces jeunes gens qui iront au bout de leur envie de pallier l’égoïsme humain, de réprouver ces actes dénués de logique, et en outre sans humanité !
Je remercie les éditions Gallmeister pour l’envoi de ce roman 100% grands espaces !
Publié en 1970 sous le titre « Bless the Beasts and Children », ce chef-d’œuvre de Glendon SWARTHOUT est réédité en 2017 aux éditions Gallmeister. » Bénis soient les enfants et les bêtes « est un roman contestataire à l’encontre d’une Amérique très conservatrice, où les enfants et les bêtes ne sont plus que des objets de distraction.
Six adolescents rentrent littéralement traumatisés par le spectacle dont ils ont été témoin quelques heures plus tôt. Pensionnaires au célèbre « Box Canyon Boys Camp », Cotton, Goodenow, Teft, Shecker, et les frères Lally I et Lally II, âgés de douze à quatorze ans, ne sont pas ici par choix, mais plutôt pour alléger des parents fortunés mais souvent immatures. » Envoyez-nous un garçon, nous vous renverrons un cow-boy ! » scande le slogan. Déléguant ainsi une certaine éducation à la dure, leurs parents profitent donc de quatre semaines de liberté, pendant lesquelles ces jeunes garçons vont participer à des rites initiatiques, encourageants pleinement l’esprit de compétition, jusqu’à devenir dégradants. Surnommés « Les Pisseux » les six garçons peinent à remporter leur première victoire sur le camp.
Marginalisés car différents, leur histoire personnelle est narrée au compte goutte, avec pudeur. Des anti-héros traumatisés mais attachants.
Mais ce soir-là, lorsque ces six garçons se retrouvent dans leur cabane, le silence règne. Tous se sont glissés dans leur lit, imaginant oublier cette scène en fermant seulement les yeux. Mais Cotton, le plus âgé du groupe, s’aperçoit que Lally II manque à l’appel. Immédiatement il le soupçonne de s’être enfui du camp. Ensemble, ils décident de fuguer à leur tour pour le retrouver.
C’est une bande d’adolescents, pas débrouillards pour un sou, mais d’une imagination débordante que le lecteur va suivre tout au long de ce roman. Une nuit aventuresque attend ces jeunes, dans un décor de grands espaces, au cœur de l’Arizona. Ils ont quelque chose à prouver, à leur entourage, mais surtout à eux-mêmes. À défaut de devenir des cow-boys, ils vont devenir des êtres engagés envers et contre tous, au milieu d’ une nature souvent hostile, transgressant leurs craintes et les lois.
Vont-ils parvenir à accomplir cette mission qui leur tient tant à cœur ? Quel prix cet acte de bravoure va-t-il leur coûter ?
Glendon Swarthout fait planer le mystère jusque dans les dernières pages ! Mais le lecteur se délecte de ce road movie à l’américaine. C’est un roman initiatique sur l’amitié et le courage, dans une Amérique décrite avec subtilité, dans tout ce qu’elle a de plus grotesque. Une Amérique profonde dans laquelle l’apprentissage se fait à la manière « marche ou crève » au risque de gangrener toute une génération, en faisant d’eux des êtres asociaux. Âpre, cruel, sauvage, et un brin écolo, ce « nature writing » est une leçon de détermination !
Ce livre a été adapté au cinéma en 1971 par Stanley Kramer.
p. 86 : » Tels des nomades dans un désert d’incertitudes, ils erraient ça et là, préoccupés par eux-mêmes, oubliant la cause commune, chacun promenant le troupeau de ses propres angoisses. «
C’est la rencontre de six adolescents dans un camp d’été en Arizona. Leurs parents, riches et plus ou moins démissionnaires, ont décidés de soumettre leurs chères têtes blondes à une sorte de rééducation. Ils en ont assez de les voir apathiques devant la télé et se sont laisser convaincre des bienfaits du Box canyon boys camp qui devrait leur rendre leurs enfants transformés.
« Envoyez nous un garçon, nous vous renverrons un cow-boy. »
Les six garçons forment un groupe très hétéroclite, entre un qui se ronge les ongles, un qui grince des dents, deux énurétiques, un obèse etc. Le petit groupe ainsi formé va devenir la risée du camp, objet de moqueries et d’humiliations on les appellera « les Pisseux » et leur trophée sera un pot de chambre. La pression compétitive exercée par le camp leur devient insupportable et les amènera à commettre des délits. Très vite, il va se dégager un « leader » dans ce groupe et ce sera Cotton qui se considère comme le moins atteint d’entre eux. Il s’agit là d’un superbe roman initiatique. Ils vont se fixer une mission à atteindre qui pour eux est essentielle et c’est en tentant d’atteindre cet objectif, qu’ils vont expérimenter leur valeur, leur courage et des notions comme la fraternité et le dépassement de soi. On embarque donc avec inquiétude dans ce road-movie. A leurs côtés on vivra les échecs et les réussites allant des gros chagrins aux grandes joies, en quête d’eux-mêmes. Avec de nombreuses références au cinéma Hollywoodiens, l’Arizona leur réserve le pire et le meilleur.
J’ai apprécié la construction du roman en suivant la narration tantôt de Cotton et en italique, celle de l’auteur qui vient alimenter en détails très personnels les différents traumatismes que les jeunes garçons on eu à subir. C’est une écriture incisive qui est d’une précision folle et en moins de 180 pages nous remplie, d’émotions, d’empathie. Je suis ravie de découvrir cet auteur ainsi que ce courant appelé le Nature Writing et de ne pas être passé à côté de cette perle. Bonne lecture.
Western? Road-movie? Nature-writing? Roman d'apprentissage, Tout simplement un superbe livre où les styles se mélangent à travers la plume de Glendon Swarthout qui ausculte la face sordide du grand ouest américain et interroge sur ce qui fait l'âme de l'Amérique.
Le Box Canyon Boys Camp en Arizona st un camp de vacances pour gosses de riches, du genre qui vous transforme de minables morveux en vrais mecs, aguerris en équitation-camping et enfin aptes à la vie en société. Sauf pour les "Pisseux", l'équipe des loosers, ceux qui perdent tous les challenges, sucent leur pouce, font pipi au lit à 14 ans et sont à la limite de la névrose. Des gosses en manque d'affectation pour la plupart et qui vont être traumatisés par une rencontre insolite.
De quoi leur donner assez de courage et d'nconscience pour s'embarquer à bord d'une voiture volée dans un road trip mi-tragique mi-cocasse qui va surtout repousser leurs limites et les faire grandir d'un coup !
J'ai aimé cette histoire de gosses naîfs, leur périple, les caractères des protagonistes et toutes leurs failles d'enfants blessés, et pourtant, ce n'est pas un coup de coeur.
Difficile d'expliquer pourquoi..Peut-être à cause des intermèdes en italique qui cassent le rythme (et bien qu'ils soient indispensables en flashbacks pour comprendre pourquoi ils sont dans ce camp et comment ils en arrivent à se lier dans leur projet fou). Il m'a sans doute manqué un peu de peps dans la narration, une plume plus nerveuse...
Mais c'est un roman plaisant qui a le mérite de poser en creux le rapport des américains à la nature, voire les méthodes éducatives de ce pays (sympa le camp-commando et sa loi du plus fort !!!)
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