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Trente ans que Pierre et Florian n'ont pas repris contact : les rêves d'adolescents sont loin mais l'amitié intacte. À l'occasion d'un déplacement professionnel en Normandie, Florian se joint à Pierre avec plaisir. Au volant d'un vieux break, Sinatra à la radio, les deux copains se confient, se racontent, quand, au détour d'un fossé, apparaît le van accidenté d'une drôle de fée Carabosse.
En quelques jours imprévus, la comtesse Emiliana di Castelcampo, extravagante reine des oiseaux, les détournera des sentiers battus. Pour que souffle, à nouveau, le vent de la vie et de l'amour.
La balade commence comme un road movie mélancolico-nostalgique, les deux cinquantenaires se redécouvrant, osant petit à petit se livrer l'un à l'autre. Chacun raconte sa vie, entre succès ou ratages professionnels, amours qui durent ou éphémères : Pierre est marié depuis longtemps à Béatrice, médecin et il sent bien qu'ils s'éloignent, Florian est marié-divorcé trois fois, père d'une fille qu'il ne voit pas et en compagnonnage avec une femme qu'il n'aime pas vraiment. La reprise de contact est timide, empruntée, mais on sent qu'il en faudrait peu à ces deux hommes pour se livrer un peu plus. Le déclic viendra d'Emiliana di Castelcampo, arrêtée au bord de la route, son véhicule dans le fossé ; Florian et Pierre la raccompagnent chez elle et découvrent le château, Léo le mari, Benny l'ancien rappeur reconverti et homme à tout faire et toute une galerie de personnages heureux, souriants, et un nombre d'animaux assez impressionnant, Noé même doit s'en mordre ce qu'il reste de ses doigts de jalousie ! C'est donc Emiliana qui va dynamiter le récit qui aurait pu s'enliser dans la routine. Le château est un lieu dans lequel ses habitants se livrent, se racontent. Un peu comme Alice dans Histoire d'Alice qui ne pensait à rien (et de tous ses maris plus un), la vieille dame parle de sa vie, de ses amours parfois heureuses, parfois moins, mais jamais tristes. Puis chacun y va de sa confession, Florian et Pierre itou, qui la cinquantaine à peine entamée se posent pas mal de questions sur la vie, les amours, le sens de la vie, de la réussite -est-elle professionnelle, privée ?-, l'amitié, ... toutes ces questions qui commencent à fleurir dans les cerveaux des gens approchant cet âge.
Comme à son habitude, dans ses derniers romans au moins -les autres, je ne les connais point-, Francis Dannemark, se régale à écrire un roman optimiste. Pas mièvre, drôle, enlevé et optimiste et pas si léger qu'il pourrait paraître de prime abord. Dans ces moments pas toujours faciles, c'est un bonheur total de pouvoir s'échapper quelques heures en compagnie de ses personnages qui, sans avoir une vie facile, la prennent du bon côté. Ce n'est pas toujours aisé, le malheur fait plus vendre que le bonheur. On rêve tous, là, peut-être m'avancé-je en parlent pour tous, alors disons, je rêve, de trouver une Emiliana en son château en ruine, dans lequel, lorsque le moral baisse -ben, oui, ça peut arriver, même si je suis d'une nature plutôt optimiste-, je pourrais aller passer quelques jours. Sauriez-vous résister à un humour tel que le rapporte Lucie, ex-pharmacienne qui vit depuis cette anecdote au château : "Le lendemain, j'ai revu une femme que je n'avais plus revue depuis longtemps. Elle m'a demandé si je n'avais pas, par hasard, un sirop qu'elle pouvait donner à un perroquet qui ne cessait d'éternuer. Je l'ai regardée, elle a précisé avec beaucoup de sérieux qu'il n'était pas impossible que le perroquet fasse semblant d'éternuer mais que dans le doute..." (p.90) ?
Francis Dannemark aime les personnages qu'il crée, et ça se sent, il est bon avec eux, et on n'a pas envie qu'il leur arrive des tas d'événements malheureux. Ils passent par des moments pas faciles, se posent mille questions. F. Dannemark parle bien de la seconde ou de la troisième ou de l'énième chance en amour, la manière dont on peut, en couple évoluer ensemble dans un sens similaire, conforter année après année l'attachement à l'autre, ou au contraire comment deux êtres s'éloignent sans l'avoir voulu, au gré des rencontres, des souhaits, des virages de la vie. Pourquoi alors céder à une vie moyennement confortable lorsqu’une vie plus épanouie s'ouvre ? Alors, certes, chez Francis Dannemark, tout se fait en douceur, il y a un petit côté utopique, rêveur qui paraît difficilement atteignable dans notre monde rapide, moderne, fuyant. Et finalement, s'il avait raison et s'il fallait prendre du temps ? Changer si ce n'est de vie, de vitesse en adoptant une allure pied sur frein, pour profiter de tous les paysages aux différents âges ? Pour finir sur une note personnelle, j'ai changé de rythme de vie, la quarantaine tout juste entamée, et depuis sept ans maintenant je m'en félicite tous les jours, sans regret ou amertume de ne l'avoir pas fait plus tôt, juste avec l'espoir de profiter encore longtemps.
A noter que les personnages de ce très agréable roman, que dis-je, de cette douceur et joie de lecture se rencontrent avec ceux d'un autre roman, celui de Véronique Biefnot, Là où la lumière se pose, et que l'idée est tellement plaisante, qu'il ne me reste plus qu'à lire le livre de V. Biefnot.
Pierre et Florian ont partagé leur adolescence, meilleurs amis du monde, jusqu'à ce que la vie les sépare. Trente ans plus tard, ils ont grandi, vieilli, et les revoilà, sur les routes pour un voyage de retrouvailles. Chacun se raconte, évoquant amours, famille, travail, échecs et réussites, doutes et espoirs. Pierre est censé honorer des rendez-vous professionnels mais les deux hommes font une rencontre qui va les détourner de leurs projets initiaux. Au détour d'un chemin, ils tombent sur la comtesse Emiliana di Castelcampo, vieille dame aussi sympathique que fantasque qui les emmène dans son château en ruines, arche de Noé pour animaux et humains en détresse, propice à la bonne humeur et aux confidences les plus intimes.
Aux anges, le dernier-né du délicieux Francis DANNEMARK, est un melting-pot de sentiments positifs qui prône l'amitié indéfectible, l'amour partagé, l'optimiste à toute épreuve. C'est un bonbon doux et acidulé que l'on déguste comme un cadeau qui fait du bien au moral, qui redonne foi en la nature humaine. Si le propre des romans et de nous faire découvrir des histoires et des personnages, ceux de l'auteur belge ont ceci en plus que l'on a envie de s'y inviter, d'entrer dans l'histoire, de se mêler aux personnages, de profiter de leurs conseils, de se nourrir de leur amitié et, surtout, de ne jamais les quitter. Pourtant, il faut se résoudre à tourner la dernière page, à laisser Pierre, Florian, Emiliana et tous les autres à leur vie et à leur bonheur. Mais on le fait, avec un nouvel optimiste, de nouvelles raisons d'espérer que tout est possible et qu'il existe quelque part un de ses endroits enchanteurs où la vie est douce et facile.
Un grand merci à Francis Dannemark pour sa confiance et sa gentillesse.
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