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Dans une université américaine, un écrivain débutant, qui pourrait s'appeler Cercas, se lie d'amitié avec un vétéran du Viêtnam anéanti par le poids de son passé. A son retour en Espagne, le succès de l'un de ses romans le propulse soudain au firmament et, gorgé de suffisance, il ne voit pas qu'il a perdu son âme. Un drame se produit auquel, peut-être, il faudrait survivre. Aux portes de l'enfer, qui s'ouvrent béantes sur le mépris de soi et le désir de mort, il unit son destin à celui de l'ami américain. Dans une impunité souveraine, l'un a ressenti la jouissance de tuer sans raison, l'autre a connu le vertige d'abuser de son piètre pouvoir. Dès lors, seul raconter l'un peut sauver l'autre. Si Javier Cercas pointe notre capacité illimitée à faire le mal et l'effroyable nature de la guerre et du succès, il établit surtout le pouvoir de la littérature pour affronter toutes les réalités du monde.
Traduction d'Aleksandar Grujicic et Elisabeth Beyer.
Roman magnétique qui m’a tenue en haleine jusqu’à la fin.
Javier Cercas traite des tragédies dont nous ne sommes pas toujours complétement responsables et qui peuvent nous envahir avec un énorme sentiment de culpabilité, des fois si indélébile, que cela peut conduire à la mort ou à la création mais toujours à la révélation de soi-même. Chassé-croisé entre un vétéran de la guerre du Vietnam et celle d’un écrivain espagnol, 2 amis, 2 vies tourmentées.
Texte maîtrisé, construction magistrale, écriture talentueuse pour ce page-turner palpitant.
Javier Cercas mérite sa réputation d’auteur remarquable ! Quel écrivain !!!
Un remarquable roman !
«A présent, je vis un fausse vie, une vie apocryphe, clandestine et invisible, bien plus réelle que si elle était vraie, mais j’étais encore moi-même quand j’ai fait la connaissance de Rodney Falk.
Il rêve de gloire à Barcelone. Il est jeune et plein d’espérances. Il veut devenir écrivain et savoure les sombres choses.
Ce «il» pourrait être Javier Cercas, l’auteur lui-même.
Ou peut-être pas.
Javier Cercas nous prévient : «Ce que tout romancier veut – et ce depuis toujours : depuis le Quichotte, depuis le Lazarillo de Tormes, depuis Robinson Crusoé – c’est que sa fiction paraisse réelle : qu’elle soit, pour le lecteur, la réalité, en tout cas au moins le temps de sa lecture.»
Il est nommé assistant dans une université américaine à Urbana dans l’Illinois. Là il rencontre Rodney Falk un vétéran du Vietnam.
Ce Rodney, fervent lecteur d’Hemingway, amoureux de la littérature, est un personnage énigmatique, solitaire, marginal. Dans la marge. Il semble fatigué de vivre, ruiné par un passé douloureux gardé secret.
Il finit par écrire un roman, revient en Espagne et connaît le succés.
Rodney, pourtant, le met en garde : « Personne ne meurt pour avoir échoué, mais il est impossible de survivre dignement au succès. [...] De sorte que, si tu t’entêtes à devenir écrivain, tâche de différer le succès autant que tu peux. »
Alors il va vivre un cauchemar. Il devient un homme malade, un homme méchant comme écrivait si bien Dostoïevski.
Il sera le même fantôme que Rodney.
Tous les deux vont s’enfermer au «sous-sol» de la vie.
Et de près ou de loin unir leurs destins. A distance.
Ecrire peut-il sauver la vie ? Ou la perdre ?
«Alors que j’étais presque arrivé là où je voulais arriver, précisément parce que je n’avais jamais su où j’allais, j’ai été saisi de vertige car j’ignorais ce qu’il y avait de l’autre côté, quel miroir m’attendait au-delà de ces pages…»
Lui et Rodney sont des survivants.
Pour s’en sortir, il veut raconter l’histoire de Rodney.
« Ecrire est la seule chose qui pouvait me permettre de regarder la réalité sans me détruire ou sans que celle-ci s’abatte sur moi comme une maison en flammes, la seule chose qui pouvait doter la réalité d’un sens ou d’une illusion de sens ».
L’histoire terrible de Rodney. La mort de son frère Bob sur une mine au Vietnam.
Le massacre de My Khe. Les crimes du commando Tiger Force.
Les soldats de la Tiger Force ont assassiné, mutilé, torturé, sans aucun contrôle de l’armée.
Rodney pouvait-il être un soldat de la Tiger Force ?
C’est un très beau roman, très émouvant, sur l’écriture, la littérature, sur l’amitié, sur la vie qui ne tient qu’à un fil, sur les doutes et les peurs, sur les traumatismes de la guerre.
Sur l’amour, toujours l’amour.
Difficile de lâcher ce livre.
On se voit le lire vite, vite pour vivre les pages…des larmes et des larmes au final.
C’est un gros gros coup de coeur !
Remarquable, émouvant, prenant !
«Il y a deux tragédies dans la vie. L’une, de ne pas atteindre ce qu’on désire. L’autre, de l’avoir atteint.» Oscar Wilde.
J'ai beaucoup aimé. Malgré une histoire assez noire, on sent comme un apaisement.
Vraiment très bien. Longtemps que je n'avais pas pris tant de plaisir. J'ai vu le film "soldats de Salamine" autre roman de Cercas et excellent film. Ce n'est pas tellement l'histoire, mais la pensée en construction qui prend la tête. Méditationnel !
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