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Une auto-fiction , une plongée de Tiphaine le Gall dans sa propre existence depuis plusieurs années, un texte de littérature plein de sensibilité, d’élégance et de reflexion.
Tiphaine a été une jeune fille internée en hôpital psychiatrique et soignée à coups de phrases assassines et de médicaments.
Cette période de sa vie aura fait d’elle la femme qu’elle est aujourd’hui, pleine de doutes, de contradictions et de recherche de liberté.
Elle nous offre ici un roman dans lequel elle analyse sa vie, son quotidien, ses rapports aux hommes qu’elle aime ou qu’elle croit aimer, ses relations avec ses deux fils, son ancrage dans un monde dans lequel elle éprouve certaines difficultés à évoluer.
C’est d’une immense sincérité, sans fard, et l’autrice se remet en question à chaque paragraphe, entre passions, mensonges, ruptures et espoirs. Il y est bien sûr aussi question d’écriture.
Je l’avais découverte avec Le principe de la réalité Ouzbek et me suis plongée dans ce texte qui me l’a fait connaitre sous un jour beaucoup plus clair et qui révèle sa grâce et sa luminosité.
Alors, ce livre c’est un peu particulier, j’avoue que je l’ai commencé il y a un mois 1/2, mais je ne sais pas pourquoi, impossible à dire, je n’ai pas accroché. Je l’ai rapidement refermé mais j’avoue : assez frustrée. Il y a 15 jours, je me suis replongée dedans et là je l’ai adoré. J’ai beaucoup aimé ce roman épistolaire et philosophique, notamment l’écriture sensible, je dirai même entière, c’est un coup de cœur complètement inattendu.
L’histoire, c’est une longue lettre qu’envoie une professeur de français et de philosophie au lycée Tachkent en Ouzbékistan pour refuser la lettre de refus qu’elle a reçu pour un poste là-bas. Un emploi d’expatrié pour elle et sa famille, une expérience familiale, une dernière chance pour leur couple et pour se retrouver dans une vie où elle ne se reconnaît plus. Remplie de désillusions notre narratrice voit sa vie lui échapper et l’Ouzbekistan lui paraît être la solution, sa nouvelle chance, son nouveau départ…..
L’écriture est magnifique, la forme est originale, l’auteure nous pousse à la réflexion sur notre société, sur l’amour, sur la littérature, la famille, sur nos vies, nos désillusions, nos envies, nos aspirations !
Je suis ravie d’avoir retenté la lecture de ce livre. Je crois encore plus aujourd’hui que certains livres sont des rendez-vous manqué et que ce n’était simplement pas le bon moment et que parfois dans d’autres circonstances on a essayé la lecture et que c’est une très belle découverte et une belle surprise ❤️
Coup de coeur pour ce récit singulier malgré quelques longueurs et redites.
La forme est originale. le livre déroule une longue lettre de 200 pages adressée par la narratrice professeur agrégée de lettres à Brest à la directrice du lycée français de Tachkent . le style est magnifique. Des interrogations parsèment ce long monologue, c'est une façon heureuse d'impliquer le lecteur.Les nombreuses références littéraires restent dans une juste mesure, elles sont en cohérence avec l'identité de la narratrice et inscrivent le propos dans l'universel.
La narratrice n'a pas été affectée en Ouzbékistan contrairement à ce qu'elle espérait. Au début de sa lettre elle exprime avec véhémence son refus d'entériner cette situation.Elle est déterminée à rejoindre avec son compagnon et ses deux enfants Tachkent. Puis le ton change , il lui faut convaincre son interlocutrice,elle entre dans le registre personnel , prend la directrice à témoin et se confie à elle jusqu'à dévoiler sa vie intime.Partir en Ouzbékistan est une nécessité absolue pour sauver son couple et se sauver elle-même par un nouveau projet.
Le questionnement philosophique sur l'amour fil conducteur du livre est développé de façon intéressante .La narratrice s'interroge sur son couple , l'usure du couple , l'amour ,l'adultère .
Avertissement : ceci n’est pas un roman, c’est un « roman-essai », gigogne, une mise en abyme. Si vous aimez les digressions érudites et les parenthèses scholastiques, vous serez comblés. Mais il est possible que cette lecture vous ennuie, que vous la rangiez dans la catégorie « onanisme neuronal »… Et qu’il vous tombe des mains.
Tiphaine Le Gall, s’est bien amusée avec son vrai faux sujet d’étude, Timothy Grall, son double masculin (« le Graal de Le Gall »). Grall est un écrivain charismatique dont le dernier opus « L’œuvre absente » va déstabiliser par son impertinence. Il se résume à des pages blanches qui rappellent la controverse du « Carré blanc sur fond blanc » de Malevitch ou la blague spirituelle que font les filles en offrant à leur prétendant un livre (complètement vierge) intitulé « Ce que les hommes savent des femmes ». Les passions se déchaînent. On crie au génie ou on dénonce l’énième foutaise, digne d’un mauvais art conceptuel.
Tiphaine Le Gall a réussi une prouesse : parler du vide et faire l’exégèse du blanc avec maestria, tout en taclant les critiques littéraires (ah, le clin d’œil de la page 156 et les explications qui suivent).
Pour parvenir à ses fins, Tiphaine Le Gall convoque Montaigne, Flaubert, Nietzsche, Bergson, Ricoeur et de façon plus surprenante, Nicolas bouvier et son « Usage du monde ». Les réflexions de Le Gall sont intéressantes (dénonciation du matérialisme, pessimisme ambiant en temps de pandémie, art contre production, engagement du lecteur, le désir par le vide, etc..) mais - c’est ma grande réserve – elles ressemblent trop souvent à des notes de cours joliment orchestrées. Ou peut-être suis-je trop attachée à la forme d’un roman plus classique.
Bilan :
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