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16 octobre 1799 – Un huit clos entre Barras, membre prédominant du Directoire et le général Bonaparte, juste de retour de sa campagne d’Égypte.
Retours fréquents sur les années précédentes permettant de bien resituer et comprendre cette confrontation entre ces deux fins politiques.
Confrontation essentielle puisqu’elle débouchera sur le coup d’état de Bonaparte du 18 Brumaire, le 9 novembre 1799.
Ce livre fonctionne comme une pièce de théâtre. Unité de temps, de lieu et de personnages : de 13 h 30 à 0 h 55, au palais du Luxembourg. Une journée d’affrontements entre Barras et Bonaparte, qui rassemble la quintessence et la complexité des relations dominant/dominé. Tantôt l’un tient le manche, et quelques minutes plus tard, l’autre a repris l’avantage.
Qui va gagner dans cette joute verbale, et quelquefois physique ?
L’ainé (Barras), roué jusqu’au bout des ongles, qui survit à toutes les crises ou le plus jeune, qui ne cède pas grand-chose en matière politique, à l’expérience du plus ancien ?
En sachant que cette journée sera décisive dans la suite des événements.
Ils possèdent de nombreux éléments en commun : ce sens inné de la stratégie politicienne mais également celui de l’amour de Joséphine, qui embrase leurs bas-ventres respectifs.
Et si finalement, la victoire se comptait avec Joséphine ?
Dans quel camp, va-t-elle se situer ? Sur qui, va-t-elle parier ?
« Rose aimait le luxe, plus que tout, elle ne pouvait plus s’en passer. Barras sourit. Elle n’aurait pas d’autre choix que de lui obéir, si elle voulait conserver tout cela. Un plan avait germé dans l’esprit du directeur. Il ramènerait ses brebis égarées dans le droit chemin. Comme toujours, il tirerait les ficelles. Les époux Bonaparte le serviraient encore. Après tout, il les avait bien fabriqués. »
La ferveur populaire pour Bonaparte sera-t-elle un élément décisif contre le vieux Barras, « Le roi des pourris… c’est comme ça qu’on surnommait Barras dans le secret des salons jacobins. »
J’ai bien aimé pour deux raisons essentielles
- La forme très judicieuse, imaginée par Serge Hayat : rassembler en une seule journée, tous les éléments de personnalité et de décision entre les deux hommes. Il en ressort une densité particulière dans le récit. Une vraie partie d’échecs !
- La fluidité et la facilité de ce roman historique
J’ai moins aimé l’analyse de la personnalité de Joséphine. Bien sûr, c’est une femme légère, soucieuse de sortir des affres de la Révolution, de s’amuser. Mais le trait, lourd et caricatural, la présente comme une nympho.
Un excellent moment de lecture qui m’a permis de me replonger dans l’étude de cette période tellement passionnante, notamment avec les écrits de l’historien Jean Tulard, « le maître des études napoléoniennes ».
Merci à Babélio et aux Editions de l’Observatoire
https://commelaplume.blogspot.com/
Livre parfait, qui vous emporte sur tous les points. Joséphine est exposée de manière subtile et maline, loin des clichés qu'on nous montre à longueur de journée. Entre Barras et Napoléon, l'atmosphère est électrique et les deux se lancent dans une joute cérébrale jouissive tandis que Joséphine, la Rose, tire les ficelles... Je recommande vivement !
Si Winston Churchill affirmait en son temps « Je sais que L Histoire me sera indulgente car j'ai l'intention de l'écrire », qu'en serait-il si il était question de la réécrire? Car c'est bien de réécriture dont il s'agit dans ce premier roman de Serge Hayat, “L'Empire en héritage”, publié aux éditions Allary.
Depuis l'âge de 5 ans, François vit à Schönbrunn, la résidence de son grand-père, l'empereur François Ier d'Autriche. Il rêve de faire carrière et attend son heure dans cette prison dorée… En quête d'un avenir digne d'un fils d'empereur , il s'intéresse à la chose politique mais peine à se faire entendre auprès de son grand-père.
Que serait-il advenu si Napoléon François Charles Joseph Bonaparte dit “L'Aiglon”, fils de Napoléon et de Marie Louise d'Autriche, avait marché sur les traces de son père?
Que serait-il advenu si François avait décidé de quitter Vienne afin de se rendre à Paris?
La face du monde en aurait-elle été changée? Nul ne le saura jamais.
Loin de semer le trouble dans nos leçons d'histoire, Serge Hayat, à travers ce roman, nous emmène dans un voyage imaginaire sur les traces de cet héritier trop tôt disparu…Jouant sur la personnalité de François, sur ses relations avec sa famille ainsi que l'un de ses amis, l'auteur nous emmène dans cette quête de soi, cette quête du père.
Véritable roman d'aventure, “L'Empire en héritage” nous plonge au coeur des intrigues de l'époque et autres manipulations, nous menant à la rencontre de la famille de Habsbourg, de Metternich, de Talleyrand ou encore de Louis Napoléon.
N'étant pas spécialiste de l'époque napoléonienne, j'ai voulu en savoir plus et je me suis souvent surprise à effectuer des recherches sur les différents intervenants, les liens familiaux les unissant mais aussi le contexte de l'époque.
Sur le plan narratif, “L'Empire en héritage” se construit tel un film d'époque, associant de très nombreux dialogues. le style est fluide, le rythme est soutenu… Pas question donc de s'ennuyer une minute dans cette lecture. Une très belle découverte pour les amateurs d'uchronies et de romans d'aventure.
Je remercie les éditions Allary pour l'opportunité qui m'a été donnée de découvrir ce roman.
Edmond Rostand écrivit en 1900 une pièce de théâtre sur l'Aiglon, le fils de Napoléon et depuis plus rien à l'horizon ! Aucun auteur n'a osé concevoir la moindre oeuvre de fiction sur ce jeune homme qui naquit français et mourut autrichien. Sa fin prématurée ouvre néanmoins la porte aux plus audacieuses hypothèses romanesques. Il était temps que quelqu'un se jette à l'eau ! Serge Hayat a relevé ce défi haut la main.
Le roman débute à Vienne, à l'époque où le jeune prince prend conscience de son héritage et souhaiterait jouer un rôle à la hauteur de ses ambitions. L'Aiglon est certes éduqué comme un Habsbourg à part entière, mais il sent bien que l'ombre de son père le condamne à demeurer un simple duc d'apparat. Être ou ne pas être, il ne cesse de se poser en boucle la grande question shakespearienne.
La véracité historique de ce roman est irréprochable, l'ambiance de l'époque plus que convaincante et l'intrigue fort séduisante. Pionnier dans son domaine, Serge Hayat s'en donne à coeur de joie tout en soignant sa plume. Il nous donne envie de parader à cheval, vêtu d'un beau dolman, dans les allées du parc du palais de Schönbrunn. Si vous faites partie de ces nombreux lecteurs impatients d'en savoir davantage sur ce grand oublié de l'histoire, sachez que le talent de l'auteur saura combler vos attentes ! Au fait Monsieur Hayat, vous ne nous prépareriez pas un petit film sur l'Aiglon par hasard ? Je vous verrais bien dans le rôle de l'empereur d'Autriche !
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