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Sarah Hall est déjà l'auteure de quatre romans parus chez les Éditions Christian Bourgois. Si l'on se fie à certains de ses romans précédents, ce n'est pas la première fois qu'elle attribue un métier artistique à l'un de ses personnages. En revanche, le thème de la pandémie, que l'on se doute inspiré de celle dont nous venons de sortir, est inédit et c'est assez étrange de voir toutes ces journées de confinement, pas si lointaines, retranscrites dans ce roman. Sarah Hall a posé les premières lignes de L'Atelier le premier jour du confinement en Angleterre, voilà donc un titre qui a pris forme lors de cette période particulière et sans précédent.
Edith Harkness est une sculptrice, reconnue. Mais qui charrie avec elle de lourds antécédents familiaux, issus mariage brisé de ses parents juste après l'AVC de sa mère, Naomi, qui a fait d'elle une personne tout à fait différente et que son père a quitté, incapable de s'adapter à cette nouvelle personnalité marquée par la rupture. Edith raconte ainsi son passé au travers de ces différents événements distincts, sa vie auprès de sa mère après l'accident, ses premiers pas d'artiste, son séjour au Japon, sa rencontre avec Halit, un serveur bulgare avec lequel elle vivra une histoire d'amour comme une parenthèse hors du temps et en parallèle sa vie présente, dont il ne reste que quelques jours à vivre. Une Edith de cinquante-neuf ans narre l'histoire de sa vie, de retours en arrière, présent et passé mélangés. Vie personnelle et vie professionnelle, l'une et l'autre intrinsèquement liées puisqu'elle est artiste et que l'endroit où elle vit, Burntcoat, lui sert également d'atelier. Sa vie nourrit son art, elle a besoin de gigantisme pour s'exprimer, d'un atelier-usine pour ses œuvres qu'elle fait démesurées.
Pourtant, sa vie n'a rien de cette démesure, elle a grandi auprès d'une mère qui a dû réapprendre à s'occuper d'elle-même, une mère transformée par la maladie, entretenant par la suite un rapport différent avec elle, un père qui l'a abandonnée, un petit ami qui l'a maltraitée. Elle bâtit ses œuvres exactement comme elle raconte son histoire, bribe après bribe, pièce de bois, de métal, une confusion des morceaux épars de sa vie qui devient unité dans ce récit. Dont l'histoire d'amour qui a marqué sa vie, qu'elle revit ici. C'est en analysant chaque bribe qu'elle nous donne qu'on comprend la vie d'Edith, faites de ruptures, d'amoncellements d'épisodes disparates, comme si rien de les reliait ensemble, sauf notre regard et notre conscience de lecteur.
Ce fut une histoire aussi flamboyante qu’éphémère, alors que la maladie rode dans la vie d'Edith, elle la prive, elle lui enlève, alors Edith a appris à vivre avec plutôt que contre, ce qui explique la fragmentation de cette existence, de ce texte qui accumule les paragraphes disjoints. Les liens chez Edith sont aussi fragiles que solubles, du jour au lendemain, l'AVC de sa mère la transforme en une autre femme, avec laquelle il faut apprendre à vivre, son père disparaît définitivement de sa vie, son stage au Japon brusquement interrompu. Cet enchaînement de paragraphe constituant le récit et qui m'a frappé au début, devient plus claire et cohérent dès lors que l'on prend un peu de recul sur cette vie, où la continuité se fait justement dans cette discontinuité, ou l'art reste ce seul fil conducteur, au-delà des pertes, des deuils, des disparitions, des ruptures. Elle est comme ce pilier qui fait le lien entre passé et présent, celle qui a vu les propriétaires de la boutique se succéder, tout comme les pandémies. Comme le bois imperméabilisé de ses œuvres qu'elle protège avec ce goudron de pin indélébile.
C'est une bien curieuse vie que celle d'Edith, dont l'atelier en périphérie de la ville, lui permet de construire et édifier, peut-être le seul domaine ou les aléas de l'existence n'ont pas de prise sur elle, un abri antiatomique des bombes qu'elle s'est pris régulièrement dans le nez, son bunker. Son endroit à elle, hors d'atteinte, alors qu'on lui a progressivement tout enlevé, elle passe sa vie à créer, exactement dans la même orientation que ce récit qu'elle porte pour continuer à vivre. C'est le récit d'une femme solitaire ancrée dans une solitude totale, involontairement puis devenue volontaire puisqu'elle l'a douloureusement expérimenté, rien n'est tangible, rien n'est contrôlable, si ce n'est la direction et le sens qu'elle veut donner à sa vie.
La stratification des différentes étapes de vie d'Edith, ses drames inhérents, laissent transparaître une certaine forme de sagesse acquise avec cette superposition de douleurs, les disparitions des êtres aimés. Une sérénité, un apaisement qui lui permet de revisiter rétrospectivement les événements funestes de son existence passée, sûrement dû à l'isolement consolateur de l'atelier du Burntcoat, où une autre forme de vie créatrice a été finalement possible pour elle.
« Soeurs dans la guerre » est un roman noir dystopique, teinté d’une bonne dose de réalisme, dont le lecteur ne pourrait que craindre d’arriver un jour à ce genre de société, telle que dépeinte par l’auteure.
Sarah Hall pose son décor en Angleterre, passée sous un régime totalement autoritaire, où chacun des aspects de l’individu seraient sous le joug du pouvoir en place, où les libertés des femmes auraient été abolies. Une groupe de résistantes a élu domicile dans les montagnes du nord de l’Angleterre, région éloignée et sauvage. Cette communauté auto-indépendante de Carhullan va exercer un attrait très fort sur Soeur qui va tout mettre en oeuvre afin de la rejoindre, quelles que soient les épreuves qui seront sur sa route.
Bien que l’aspect féministe est omniprésent puisque le personnage principal est une héroïne et que la communauté est constituée essentiellement de femmes, il ne doit pas être perçu comme un possible frein à la lecture du livre pour les personnes ne partageant pas cette doctrine. Le message subliminal ne serait pas d’imposer un type de vision aux potentiels lecteurs mais bien de les mettre en avant.
La forme distinctive choisie par l’auteure pour la configuration de son livre est assez originale et totalement pertinente au regard du genre choisi. La force de ce livre est sa teneur en réalisme par rapport à ce que vers quoi le monde pourrait un jour tendre si les Hommes en venaient à abandonner leurs droits et libertés. La fluidité de la plume de l’auteur et le très bon travail de traduction en font un livre qui se dévore.
Cette société anglaise telle que dépeinte par l’auteure est pragmatique et fait surgir des thèmes très actuels comme l’écologie ou les libertés individuelles. Dans ce monde devenu quasi-apocalyptique, l’espoir est devenu une denrée rare et toute petite touche d’espérance est à savourer pleinement. N’oublions pas de le transposer dans notre quotidien et de profiter tel qu’il est, malgré ses défauts, pour tout ses points positifs.
Ce recueil de nouvelles date de 2013.
Sarah Hall a une écriture étonnante, précise et fine, ce que j'appelle une belle écriture.
Ces 7 nouvelles ont à la fois un côté dramatique et saisissant.
Le livre terminé, il est presque décevant qu' il n'y en ait pas plus à lire.
L'auteure a du talent véritablement.
Je suis enthousiaste et je ne peux que conseiller à ceux qui ne la connaisse pas encore de se précipiter chez leur libraire.
Sarah Hall met en scène dans son roman Rachel Caine, une experte britannique des loups. On suit son héroïne à la fois dans son évolution professionnelle et personnelle.Cette double progression permet de maintenir le lecteur en haleine, Rachel étant un personnage très attachant.
L'écriture est fluide, et le roman est très bien documenté.. La lecture de ce livre m'a donné envie d'en découvrir d'autres de cette auteure.
À lire sans plus tarder si ce n'est déjà fait!
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