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Niels Labuzan jeune auteur trentenaire aime poser ses valises en Afrique. Son premier roman Cartographie de l’oubli était consacré à l'histoire de la Namibie. Son second, Ivoire nous emmène au Botswana plus précisément, aux côtés des rangers engagés dans la préservation des espèces sauvages et de leurs territoires.
Au Botswana, du delta de l’Okavango à la rivière Chobe, les animaux, et en particulier les éléphants, ont trouvé un refuge : des hommes veillent nuit et jour pour préserver la vie sauvage. Douaniers, rangers, militaires, éleveurs, civils, braconniers… ils tuent ou protègent, vivent au milieu de ces paysages grandioses, entourés de ces animaux qui ont pu conserver leur liberté et leur dignité. Tous connaissent le prix de ces vies, savent ce que certains hommes sont capables de faire pour de l’ivoire ou une peau. Parmi eux il y a Seretse, qui travaille pour le gouvernement du Botswana, Erin, qui a quitté la France pour vivre dans une réserve et Bojosi, un ancien braconnier reconverti en garde. Ils n’idéalisent pas la nature, ne la sacralisent pas, ils y vivent, la protègent et pourraient y mourir.
Préoccupé par la préservation des territoires et des animaux sauvages, et avant de se rendre au Botswana, Niels Labuzan lui a consacré des mois de recherche. Il a étudié les enquêtes d’Interpol sur le trafic d’ivoire et compulsé des articles sur les massacres d’éléphants commis au Cameroun ou au Congo par des janjawids, les sinistres miliciens soudanais, échappés du Darfour.
Les chiffres sont édifiants : au nombre de vingt millions sur le territoire africain avant l’époque coloniale européenne, les éléphants n’étaient plus qu’un million en 1970. À raison d'une centaine tués chaque jour en Afrique, ils ne seraient plus que trois cents à quatre cents mille aujourd’hui. Ce trafic alimente tant l'Asie que certains groupes terroristes africains.
À travers le parcours des personnages d'Ivoire dont celui d'Erin et de Bojosi, rangers isolés en guerre contre les braconniers, mais également la description d’une faune et d’une flore extraordinaires, Niels Labuzan a souhaité dénoncer ces cartels et rappeler que grâce aux initiatives prises au Botswana, qui a mis son armée et des unités d’élite au service de la lutte contre le braconnage et fait de son territoire un véritable sanctuaire pour les éléphants, il était possible d'endiguer ce phénomène ce, même si les réseaux restent opaques et qu'il est difficile d'avoir vue globale de ce trafic.
Ivoire aurait pu n'être qu'un plaidoyer destiné à lutter contre le trafic des défenses des éléphants, c'est finalement un roman engagé et très instructif mêlant aventure et action que Niels Labuzan nous propose. Son combat est servi par une écriture fluide.
Dès lors que nous ne voulons pas vivre dans un monde où les éléphants, les rhinocéros ou les lions ne seraient que des souvenirs, cette guerre, bien que se jouant sur un territoire éloigné, nous concerne tous. Ivoire nous sensibilise aux enjeux écologiques, économiques et politiques de celle-ci et surtout à l'urgence qu'il y a de l'endiguer.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2019/08/mon-avis-sur-ivoire-de-niels-labuzan.html
Une femme et deux hommes voient leurs destins se croiser et basculer, lorsqu'en Afrique, ils se retrouvent confrontés au braconnage et au trafic d'ivoire qui déciment les espèces sauvages, et en particulier les éléphants : alors qu'Erin cherche un nouveau sens à sa vie et quitte peu à peu ses attaches européennes pour, pleine d'idéaux encore intacts, se consacrer à la gestion d'une réserve privée au Botswana, elle ne tarde pas à être confrontée à une réalité complexe, où la frontière entre le bien et le mal est bien poreuse. Elle est ainsi loin de soupçonner le passé de braconnier de Bojosi, son collègue ranger et son bras droit. Même Seretse, le représentant du gouvernement qui soutient activement ses actions de sauvegarde, doit assumer les activités troubles des membres de sa propre famille. Chacun devra faire face à ses propres contradictions et faire des choix aux conséquences sans retour.
Au travers d'une histoire de traque aux implications imprévues, qui vont bousculer les personnages dans un enchaînement irrépressible d'évènements dramatiques, l'auteur installe une tension et un rythme qui rendent son récit addictif. Indéniablement, ce livre se dévore avec grand plaisir, malgré quelques imperfections de style, notamment ce qui m'a semblé un abus de phrases sans verbe.
Le plus grand intérêt du roman est dans sa manière, tout sauf manichéenne, de dépeindre la complexité des enjeux des trafics d'animaux. Cela semble une évidence de condamner la destruction d'espèces, qui plus est pour le seul profit financier. Mais comment s'indigner vertueusement, sans prendre en compte la tenaille dans laquelle se retrouvent des populations souvent misérables, également victimes des trafiquants qui les exploitent, achetant leur âme pour quelques pièces ?
Le tableau de ces réseaux organisés à l'échelle de la planète, exploitant sans vergogne la nature, les animaux et la misère humaine, pour un enrichissement court terme irrémédiablement destructeur, apparaît peu à peu tellement noir et inextricable qu'une seule conclusion s'impose bientôt au lecteur : tant que la demande existera, rien ne pourra tarir le flux du trafic. Pourtant, cet effroyable constat s'assortit d'un message d'espoir et d'un formidable coup de chapeau à ceux qui, tels Erin, Bojosi et Seretse, s'acharnent à combattre l'hydre.
Ivoire est un roman qui fait froid dans le dos, accablant quant à la nocivité cupide et aveugle de l'espèce humaine pour la planète et ses autres habitants, et en même temps plein d'espoir quant à la capacité de quelques-uns à réagir.
Une sorte de docu fiction sur le braconnage des éléphants en particulier mais de la faune sauvage en général.
La misère conduit des hommes à tuer pour les défenses: ils profiteront très peu de leur chasse: l'ivoire est exploité à d'autres niveaux...l'Afrique perd ses terres et ses animaux à cause d'un trafic d'ivoire qui sera sculpté en Chine. Des interdits existent mais sont peu observés.
Je croyais naïvement que les animaux étaient préservés dans les parcs nationaux et dans les réserves; que les rangers étaient (mal) payés pour cela mais il y a des ripoux parmi eux...Erin rêve de confondre les voleurs grâce à de fausses défenses pucées, elle se fera aider par Bojosi, superviser par Seretse. Ils mettent leur vie ou leur statut en péril.
L'écriture n'est pas terrible mais le propos est intéressant et bien documenté.
Ivoire ou comment une excroissance condamne la croissance
C'est un roman que j'avais envie de lire et qui me permettait d'aborder un univers que je ne connaissais pas finalement et qui est assez peu traité à part par des faits divers où les trophée de chasse exhibés mènent à des tensions extrêmes.
Une héroïne, presque romantique a fait de l'Afrique un lieu où régler ses comptes pour protéger cette terre sacrée et ceux qu'elle porte.
Alors on met tous les moyens nécessaires à disposition pour suivre ce vaste chantier d'échanges pour réduire en poudre ce qui, sur un autre continent, promet mille merveilles.
La question est posée de savoir on peut vraiment tourner le dos à un passé de braconniers ou si le destin ne peut que s'acharner.
Ce roman donne envie de se documenter et de mieux suivre les prises de pouvoir en Afrique
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