J'ai beaucoup aimé ce drame historique.
1888, des immigrants de l'Europe du Nord-Est (Danois, Suédois, Allemands...) sont arrivés aux États-Unis dans les terres indiennes se trouvant à la frontière entre le Nebraska et le Dakota. Beaucoup ont été séduits par les belles promesses de richesses et de terres fertiles. Mais la réalité est tout autre et en hiver la région doit faire face à des températures rudes.
Pourtant en ce 12 janvier 1988, un redoux inattendu arrive dans cette saison d'hiver bien entamée. Les enfants vont à l'école, les fermiers sortent leurs bétails et en profitent pour aller en ville s'approvisionner. La plupart sont vêtus plus légèrement que d'habitude. Mais voilà un blizzard d'une intensité remarquable va frapper sans prévenir. Les températures chutent rapidement, la neige tombe sans discontinuité et le vent violent est assourdissant. Impossible de voir devant soi.
Raina Olsen, 16 ans, est enseignante du côté du Nebraska tandis que sa grande sœur Gerda gère une classe de l'autre côté de la frontière, dans le Dakota. Le blizzard apparaît au moment de la sortie des classes obligeant les deux sœurs, livrées à elles-mêmes, à faire des choix. À chaque fois que l'humanité est confrontée à une catastrophe, nos réactions sont très différentes. Certaines sont héroïques alors que d'autres semblent inconscientes.
Le roman est prenant dès les premières pages.
On est vite plongé au cœur de la tempête. J'ai tout de suite su que j'allais apprécier ma lecture.
Le livre divise en deux parties. La première est haletante. La tension est à son comble. La deuxième partie est plus axée sur la psychologie des personnages. Le rythme se veut plus calme.
La quatrième de couverture est un peu trompeuse. Bien que les 2 sœurs Olsen soient des personnages centraux, l'histoire ne tourne pas qu'autour d'elles. Il y a de multiples personnes à suivre et qui sont touchés par ce terrible blizzard.
Les situations vécues sont rudes mais tellement réalistes pour l'époque. La tempête meurtrière n'épargne personne. À certains moments le ton du roman est assez démoralisant. Mais le courage et le dévouement de certain.e.s redonnent de l'espoir.
Le roman est riche et dense sur le plan historique. Il traite notamment de la colonisation des Grandes Plaines par les immigrés européens, de l'influence des compagnies de chemin de fer de l'époque, du sort des Indiens spoliés de leur terre, du racisme et des conditions de vie des Noirs.
Je note un petit bémol vers la fin avec le côté "bons sentiments" et "fleur bleue" à l'américaine. Heureusement c'est très léger et contenu. Cela permet d'adoucir l'histoire sans que cela tombe dans le mélodramatique.
Un roman inspiré d'un épisode méconnu de l'histoire américaine ( surnommé le Blizzard des enfants. )
Janvier 1888, un blizzard d'une intensité extrême s'abat sur les plaines hostiles du Dakota. Deux institutrices de 16 et 17 ans responsables de leurs élèves, vont être face à un terrible dilemme et vont devoir prendre une décision qui pourrait être lourde de conséquences. Elles vont devoir faire preuve d'un courage incroyable face à la fureur des éléments.
Des personnages attachants, une histoire poignante, un suspense déchirant font de ce roman un coup de coeur 2024.
Avec Le Blizzard des Enfants, Mélanie Benjamin nous plonge dans un épisode méconnu et tragique de l’histoire américaine. Le blizzard du 12 janvier 1888, surnommé "Le Blizzard des Enfants". Cette tempête soudaine a balayé les Grandes Plaines du Nebraska, emportant la vie de nombreux écoliers surpris sur le chemin du retour, bouleversant à jamais la vie des familles de colons norvégiens.
L’écriture de l'autrice est à la fois précise et immersive. Dès les premières pages, j’ai ressenti le froid mordant, la violence du vent, et l’angoisse des personnages luttant contre une nature impitoyable. À travers des descriptions saisissantes, l’auteure parvient à rendre cette tragédie presque palpable.
Les personnages, fictifs mais profondément humains, portent l’histoire avec intensité. Raina et Gerda Olsen, deux jeunes enseignantes, incarnent des choix opposés face au chaos : l’une guide ses élèves vers un refuge, devenant une héroïne, tandis que l’autre est critiquée pour une décision controversée. J’ai été particulièrement touchée par Anette, une petite servante de 11 ans et intriguée par Gavin Woodson, un journaliste déchu. Ces récits individuels éclairent les défis d’une époque marquée par les luttes des colons pour survivre dans des conditions extrêmes.
Quelques longueurs et des intrigues secondaires, comme le racisme ou un meurtre, ajoutent un certain mélodrame parfois superflu. Cependant, cela n’entache pas la puissance de l’ensemble. La réalité historique sert de tremplin à la fiction avec une rare authenticité, tout en explorant les dilemmes humains et les sacrifices imposés par la vie sur ce nouveau territoire. J'avais de temps en temps quelques réminiscences d'un certain épisode de La petite maison dans la pairie, notamment celui où la famille fait face au blizzard.
Mélanie Benjamin restitue avec justesse la rudesse de la vie dans les Prairies, tout en explorant des thèmes universels comme le courage, le sacrifice et la culpabilité. Le Blizzard des Enfants est bien plus qu’une reconstitution historique : c’est un hommage vibrant à la résilience humaine face à l’adversité. Une lecture incontournable, riche en émotions, qui vous laissera un impact durable.
Un récit historique qui s'appuie sur des faits d'une histoire vrai, Raina et Gerda Olsen, deux soeurs institutrices de 16 et 17 ans, dans les Grandes Plaines du Dakota le 12 janvier 1888 alors que pour cette période hivernal un redoux se fait ressentir personne n'a pu anticiper un blizzard, les éléments se déchaînent, quels choix faire en ce qui concerne les éléves, les renvoyer chez eux dans la tempête avec les risques ou rester dans l'école jusqu'a épuisement du bois de chauffage sans savoir combien de temps la tempête va s'abattre.
Combat pour survivre, Courage, Entraide, Espoir et désespoir, je conseille ce livre pour cette intrigue qui m'a replonger aussi dans mes souvenirs d'un épisode de la petite maison dans la prairie. Une lecture fluide, captivante, un pan méconnu de l'Amérique, du suspense, de l'angoisse, on souffre avec les protagonistes, on découvre l'avant et l'après de cette catastrophe. Plusieurs histoires parallèles et beaucoup de thèmes abordés.
" Ici, l'air froid pouvait descendre du cercle polaire, l'air chaud monter du golfe du Mexique, ou progresser implacablement depuis le Pacifique, et parfois c'étaient les trois en même temps.
Aucun homme civilisé ne pouvait prévoir cela pas même un militaire."
"Raina avait grandi, ce matin-là. Elle avait grandi, était sortie de l'enfance, des incertitudes, des idées fantasques, de ce romantisme idiot. Elle sentait qu'elle se tenait plus droite, que ses muscles s'étaient endurcis, qu'elle avait un goût amer dans la bouche. La vie dans toute sa beauté et sa tragédie c'était à cela qu'elle venait de goûter. Elle connaîtrait peut-être un jour l'amour à nouveau, la douceur, l'espoir, le bonheur."
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