Hors des sentiers battus, des ouvrages étonnants pour assouvir votre soif de découvertes
Hors des sentiers battus, des ouvrages étonnants pour assouvir votre soif de découvertes
« Théodore » est un de mes coups de cœur de ce début d’année. Porté par un personnage complètement singulier, ce roman transporte le lecteur entre la Commune et les années 90. Cette fresque historique ne vous laissera certainement pas indifférent…
Tout commence en 1871, à Paris, lors de la naissance dudit Théodore. Alors que ses parents sont tués lors des émeutes, il est recueilli par son oncle maternel Anselme et son épouse d’origine russe, Irina. Mais Théodore n’est vraiment pas un enfant comme les autres : souffrant d’une pathologie le rendant hypersensible au froid, il développe des dons très forts en matière de musique notamment et est obnubilé par les questions d’éternité et d’âme.
Au sujet de l’histoire, j’en resterai là pour laisser une bonne part de mystères…
Ce roman est envoûtant et captivant dès les premières pages. Rappelant le mythe de Faust mais aussi le livre « Le portrait de Dorian Grey » d’Oscar Wilde, on traverse le XXème siècle et ses nombreux tourments aux côtés de ce personnage de Théodore, si ambivalent.
Il est parfois attachant mais devient de plus en plus insupportable par les actes posés, on ne peut s’arrêter de tourner les pages afin de découvrir quel destin connaîtra Théodore. La plume emprisonne le lecteur comme les âmes par Théodore.
Cette histoire inclassable a le don certain d’attractivité. J’ai été épatée par les très nombreuses qualités de ce premier livre de Laurent Laviolette. Ce dernier a placé la barre très haut avec cette œuvre que je vous conseille très vivement!
Voici exactement le roman que je n’aurai pas pris le temps (expression qui revient souvent dans le texte) de lire, si on ne me l’avait pas mis entre les mains. Et ça aurait été dommage.
L’histoire de Théodore né en 1871, enfant hypersensible, intelligent, orphelin très jeune et qui se prend pour Dieu. Il sera élevé par son oncle riche industriel et la femme de ce dernier, férue de musique. On va suivre Théodore de sa naissance aux années 1990, en faisant de grands bonds entre les époques.
Que penser de cet homme qui s’aime avant tout et plus que tout, qui dans le plus grand des égoïsmes se repait des âmes des personnes qu’il admire, sous couvert d’éternité et d’art ?
Je me suis laissée prendre au jeu de cette histoire fantastique et fantaisiste, de cette fresque historico-gothique, sans jamais y croire. J’ai à la fois été intriguée et j’ai détesté ce personnage de Théodore si vaniteux et sûr de lui.
Ce roman se lit très vite et aborde de nombreux thèmes (l’éternité, l’art, la transmission, …) qui sont traités de manière irréaliste.
Un premier roman de pure fiction, prometteur qui me fait attendre le suivant avec curiosité.
Théodore
« Que dirais tu de ne plus vieillir, de ne jamais mourir, d’être perméable au temps qui passe? […] Je te promets bien plus que ta fortune, je te promets l’infini. »
C’est le pacte faustien que propose Théodore à ses proches avant qu’ils ne passent à trépas. Né en 1871, ses parents sont tués alors qu’il n’est encore qu’un nourrisson et il est recueilli par son oncle un riche industriel. Mais il n’est pas comme les autres enfants Théodore. Au delà d’une intelligence très vive il se révèle aussi sensible et diablement intuitif, en dépit de problèmes de santé invalidants qui le tiennent à distance des autres. Mais surtout il est convaincu de son éternité et du caractère divin de son existence. Mythomane? Megalo? Pas si sûr, puisque nous le suivrons jusqu’aux années 90. 1990!!
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Que c’est bon de lire un roman aussi surprenant! Que c’est agréable d’être surprise par une histoire aussi inclassable que réjouissante! C’est à la fois roman historique qui nous fait traverser les grands événements du siècle, une histoire follement romanesque, impossible à lâcher, un récit aux accents fantastiques, étonnant et énigmatique et une fable philosophique qui interroge et captive. On y croise Tchaikowski et Charles Peggy, Charlotte Salomon ou le jazzman Monk, autant de figures artistiques du siècle passé qui nous rappellent la force de l’art sous toutes ses formes, tout en nous faisant prendre conscience de sa permanence et de son éternité.
L’intérêt de ce roman tient aussi tout entier dans son personnage principal. Un héros fantasque, cynique et tout sauf sympathique que l’on se plait à détester autant qu’à plaindre ou admirer.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré. Si on y rajoute une très belle écriture, vous avez les ingrédients parfaits d’un page turner à la fois divertissant et intelligent.
A lire pour se changer les idées en ce début d’année à l’actualité compliquée
Un roman inclassable, comme son héros… Comment le raconter ?...
Un gamin de sept ans, très mature, se dit éternel… Pathologie ou réalité ?
C’est l’histoire de Théodore, élevé par son oncle et sa tante, après le décès violent de ses parents durant la commune de 1871. Il grandit dans un riche milieu bourgeois car l’aciérie de son oncle Anselme fonctionne très bien.
Un enfant à part, atteint de neuropathie aigüe (hypersensibilité au froid) qui le force à revêtir, même l’été, plusieurs couches de vêtements. « Les domestiques eux-mêmes le surnommaient le « malbâti ». De surcroit, sa neuropathie l’amenait à adopter un algorithme vestimentaire souvent en décalage avec les saisons, les codes de la société bourgeoise à laquelle il appartenait. »
Un enfant surprenant par son apparence, mais également par sa maturité mentale et verbale. Un enfant passionné par la musique, par l’art, en général. Par l’immortalité de l’art.
Et l’assurance affirmée d’être éternel. Pour protéger du Temps, ceux qu’il aime, il les fait mourir et les conserve à l’intérieur de lui. Ils sont désormais « immortels » mais prisonniers de l’enveloppe corporelle de Théodore. La première sera sa tante Irina. « Je t’ai libérée de l’emprise du temps, sois tranquille, tu ne peux plus mourir maintenant, tu es en moi. »
Un roman riche, foisonnant car il suit la période de la Commune jusqu’aux années 1990, où Théodore, toujours trentenaire, marquera bien son regard et son rejet du pouvoir de l’argent et du nazisme.
Difficile de savoir si on éprouve de l’attachement ou de la répulsion pour Théodore… Un mécène de la peinture, de la musique, épris d’humanisme, qui souhaite concéder à ses proches la même immortalité de la sienne… En les faisant mourir…
Une fable philosophique sur le Temps, la Mort, la Peur, la Solitude, la Liberté, l’Âme, et surtout la notion de Dieu. Un Dieu qui capture en son sein, les êtres qu’il aime, ceux qu’il juge justes. « Seul lui importait ce que nul œil ne pouvait voir : la grandeur d’âme. »
Au point de les priver de leur liberté de vivre, de vieillir, de mourir… Un Dieu prédateur…
Un roman que chaque lecteur percevra différemment, selon ses valeurs et sa sensibilité. Richesse de la littérature, richesse de ce premier roman.
Oui, je sais, en lisant ces quelques lignes, vous vous dites : « drôle de roman, ce doit être bien compliqué… »
Ben non ! Le scénario est prenant, la vision historique, complète et on tourne les pages sans rien lâcher de l’intérêt du récit. J’avoue que je me suis demandée comment ce diable d’auteur, qui m’avait si bien prise dans ses filets, allait conclure son récit…
La conclusion est à l’image de l’ensemble : surprenante et magnifiée par une écriture simple, précise et fluide.
Rentrée littéraire 2024
Merci à Lecteurs.com et aux Editions Hervé Chopin de m’avoir permis de découvrir et de savourer ce roman
Maison d’éditions qui publie souvent des textes originaux, bien construits et toujours passionnants. Je n’oublie surtout pas « La femme au dragon rouge ».
https://commelaplume.blogspot.com/
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