Jean-Marc Dhainaut, auteur de thrillers orientés vers le fantastique et le paranormal nous emmène au cœur d'une intrigue captivant et rythmée, tissée autour d'un traumatisme.
J'ai découvert le drame oublié car caché de trop nombreuses jeunes femmes dévoilé par Mary Louise Roberts, historienne américaine, dans "Des GI’s et des femmes" (Éditions du Seuil) :
Quand les Allemands sont arrivés,
les hommes ont dû se cacher.
Mais quand les Américains sont arrivés,
il a fallu cacher les femmes.
Au fil des pages, l'auteur démontre que l'apport de l'hypnose en victimologie et dans les cas de syndromes post-traumatiques, donne des résultats surprenants. Ce roman vous plonge dans les pensées intimes d'un héro au cœur tendre bouleversé par des cauchemars d'une violence extrême.
"Mémoire de feu" m'a plongée dans un univers aussi captivant qu'effrayant, où les limites entre la réalité et la fiction s'effacent progressivement. Le roman s'ouvre sur l'enfance du petit Damien, dont l'imaginaire débordant est alimenté par de mystérieux souvenirs, semblant appartenir à une autre existence. À travers le regard innocent d’un enfant, Jean-Marc Dhainaut instille subtilement une atmosphère d’étrangeté qui couve et laisse entrevoir les premières fissures de la psyché de Damien.
Au fil des années, ces "histoires" finissent par sombrer dans l'oubli. Cependant, à l’aube de ses 35 ans, un événement inattendu vient tout bouleverser. L’étincelle, symbole d’un passé réprimé, réveille en lui des souvenirs enfouis, accompagnés d’une violence insoupçonnée. C’est là que s’opère la transformation du personnage. De l'enfant imaginatif à l’adulte tourmenté, Damien devient le réceptacle d’une noirceur qui l’entraîne vers des abîmes terrifiants.
Le véritable génie de l'auteur réside dans sa capacité à tisser une intrigue complexe et psychologiquement dense. J'ai été entraînée dans les méandres de la mémoire et de l’identité, me posant la question : "Peut-on vraiment être victime de ses propres souvenirs ?". Le passé resurgit sous la forme de visions cauchemardesques, dépeignant des scènes de meurtres atroces, ce qui m'a amené ainsi que Damien à me demander si ces images sont des rêves ou des réminiscences d’un vécu ancien.
"Mémoire de feu" n'est pas seulement un thriller psychologique. C'est également un voyage dans l'histoire, où Jean-Marc Dhainaut mêle habilement des éléments réalistes à une touche de fantastique. Cette alchimie crée une tension palpable, chaque page tournée nous rapprochant un peu plus de la révélation ultime. L'ambiance sombre et envoûtante du récit rappelle que la mémoire, loin d’être une simple collection d’épisodes du passé, est un puissant déterminant de notre être.
Au fur et à mesure que Damien lutte contre ses pulsions meurtrières et ses souvenirs, le récit devient un miroir de ses démons intérieurs. Chaque personnage qui croise son chemin devient un pion dans un jeu tragique où la manipulation du passé influe sur le présent. Je me suis retrouvée face à un labyrinthe au cœur même de l'âme humaine, illustrant la fragilité de notre identité et la ténacité de nos démons.
Un chef-d'œuvre de tension et de profondeur psychologique qui ne manquera pas de vous hanter longtemps après la dernière page tournée.
Dans sa plus tendre enfance, Damien raconte une histoire passionnée et investie autour d'un soldat américain, que ses parents imputent à une fertile imagination. Les années passent jusqu'à une expérience d'hypnose qui tourne mal et renvoie l'homme qu'il est devenu à un profond malaise qu'il ne peut plus refouler. Aux prises avec de mystérieux démons, Damien parviendra-t-il à se réconcilier avec l'Histoire et la Vérité ?
Quel roman ! Jean-Marc Dhainaut nous offre un récit dense, aussi bien documenté qu'abouti, sur le débarquement en Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'écriture est tendue et émotionnellement forte, abordant les thèmes de la réincarnation et de la mémoire traumatique. Les images de la guerre sont frappantes, et au milieu de l'horreur, on distingue pourtant l'amour, l'amitié, la lutte et l'espoir pour la survie.
À travers les yeux de Damien, on découvre un pan caché de l'Histoire, aussi inavouable qu'honteux. Le travail thérapeutique d'hypnose se révèle aussi fructueux que passionnant.
J'ai été tenue en haleine de bout en bout ; j'ai été choquée, mais aussi bousculée et émue. Parce qu'au milieu de la barbarie des hommes jaillissent finalement des liens puissants et indélébiles de solidarité.
C'est le billet enthousiaste d'une Babelpote, Polarette, qui m'a orientée vers ce livre; je l'en remercie car j'ai grâce à elle, découvert un auteur et surtout été tenue en haleine par ce thriller original.
Damien, jusqu'à l'âge de 7 ans, affirmait être un soldat américain, Kurt Wilson qui avait été pendu en France en 1944; il avait d'ailleurs une trace autour du cou. Puis il n'a plus fait allusion à son autre vie et la trace a disparu. Jusqu'en 2013, alors qu'il a 35 ans, où participant à un spectacle d'hypnose, il est replongé dans ce passé et se voit massacrant des jeunes filles, dont celle dont il était amoureux. Ressentant des pulsions meurtrières à l'encontre de sa femme, il décide de se tourner vers un pédopsychiatre qui le plonge dans des hypnoses régressives afin de trouver, dans le passé, la clef de sa violence et le guérir. Que va-t-il découvrir?
Sous réserve d'adhérer à l'idée de réincarnation, ce thriller est palpitant, remarquablement construit entre deux temporalités (1944 et 2013) et un personnage double (Damien/Kurt). Dès le début, la tension s'installe et va crescendo jusqu'au dénouement surprenant autour d'un hasard plus qu' improbable, que j'ai trouvé un tantinet tiré par les cheveux . A mi-roman, on connaît le meurtrier mais le suspense n'en continue pas moins avec le destin de Damien.
L'émotion est très présente également à travers la camaraderie, voire l'amitié très forte qui se nouent entre les soldats, les actes héroïques de certains, l'espoir de retrouver ceux qu'ils aimaient et qu'ils avaient laissés derrière eux.
A côté de la composante thriller, ce qui est intéressant, c'est l'arrière-plan historique du débarquement en Normandie; c'est un hommage aux troupes alliées venues mourir en nombre sur nos côtes pour nous libérer. Mais l'auteur n'occulte pas le comportement de certains soldats américains qui volaient, violaient et parfois tuaient. L'histoire a retenu les exactions commises par les Noirs-Américains mais Jean-Marc Dhainaut rétablit des faits qui avaient été mis sous le boisseau, à savoir que des GI blancs étaient également concernés.
#Mémoiredefeu #NetGalleyFrance
Mémoire de feu
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