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On peut plus rien dire » : c’est la phrase de tonton Gégé qui clôt la discussion au repas des fêtes de fin d’année. C’est aussi le marronnier médiatique des chaînes d’information en continu, d’autant que le recours à cette expression s’est multiplié dans l’espace public et médiatique ces dernières années. Popularisée en chanson dans les années 2000 par l’humoriste Didier Bourdon, elle s’inscrit dans un discours qui fustige – parfois à tort, parfois à raison - la bien-pensance. Ilan Duran Cohen imagine une France futuriste, où une dictature du politiquement correct s’est mise en place, façon « 1984 » de George Orwell. L’auteur s’amuse de l’évolution de nos mœurs en les poussant dans leur excès. Et à l’heure où nos sociétés s’étripent pour un rien, cette caricature réveille.
Dans un futur pas si lointain (il y a des références à des événements passés en 2026 et 2030), le gouvernement exerce un large contrôle – allant jusqu’à utiliser des méthodes dictatoriales - pour respecter certains préceptes que ce soit en matière d’écologie, de bien-être animal, d’idéaux d’égalité des sexes ou encore religieux. De plus en plus de nouvelles règles ou taxes sont mises en place, et, si les individus manquent à celles-ci leur « mapping » se verra impacté.
Dans cette société étriquée au possible, le narrateur, Alain Conlang, exerce une profession singulière : polémiste télévisuel. Un métier très encadré, conditionné par une licence, avec des chroniques contrôlées et des mots interdits, mais qui permet d’aborder des sujets sensibles pour conserver l’illusion d’une démocratie et d’une liberté d’expression. Il jouit d’une forte notoriété, notamment chez les jeunes, mais il s’ennuie dans un monde aseptisé et voudrait aller plus loin que ce que lui permet son métier.
Un soir, lors d’un dîner privé, un peu éméché et bouffi d’ennui, il se permet une remarque sexiste sur les travers des femmes. Comme ça, pour rien, pour provoquer et faire rebondir une discussion corsetée. Sidération immédiate et exclusion directe : du dîner d’abord, puis de son emploi, car tous les convives portent plainte contre lui. Sa vie bascule dans l’attente de son procès.
On pense immédiatement aux grands classiques du genre dystopique, notamment « 1984 » de George Orwell. Ilan Duran Cohen imagine une société du futur où tout est enregistré. Une seule phrase est susceptible de faire basculer la vie d’un homme. Toute ressemblance avec notre monde est alors poussée à l'extrême. Dans cette nouvelle ère, la France est devenue athée, nouveau principe de laïcité après de nombreux attentats. Impossible d’avoir une opinion religieuse. Pour ne pas se livrer à une guerre civile, le XVIIe arrondissement de Paris est devenu un ghetto juif, et Marseille une République islamique autonome, le reste du pays étant exclusivement composé de laïcs (qui peuvent donc être catholiques à condition d’être discrets – l’auteur s’en amuse beaucoup). Et puis chaque minorité a voulu son petit lopin de terre : les homosexuels, les fonctionnaires, les végans, les asiatiques...
L’écologie occupe désormais tout l’espace public. Cela a commencé avec la disparition du Grand Prix de Monte-Carlo, de la climatisation ou encore des corridas, et cela a continué avec la mise en place de tickets de viande et d’alcool pour encadrer strictement leur consommation, moralement déconsidérée. La vente de livres et de papier est interdite pour éviter la déforestation. Une taxe sur l’obésité a été décidée pour préserver la santé des français. Les hommes ont interdiction de faire le premier pas envers une femme pour éviter tout dérapage. Aucune sphère n'est épargnée. La société bascule et le moindre écart n'est plus toléré par une bien-pensance qui établit ses règles subjectives. Ilan Duran Cohen prend chaque phénomène sociétal pour le pousser à son paroxysme.
En poussant dans ses extrêmes ce monde où on ne pourrait plus rien dire/faire, l’auteur s'amuse plus qu'il ne dénonce, pour montrer combien les excès des uns ne sont que le miroir des excès des autres.
Parfois crédible, souvent absurde. Peu importe tant que cela permet de nous faire réfléchir. Ce roman satirique pousse parfois certaines idées et concepts à l'extrême, il manque sans doute de finesse, mais il a le mérite d'inviter à la réflexion...
Dans un futur douloureusement envisageable, Alain Conlang gagne sa vie comme polémiste-fonctionnaire. C’est-à-dire qu’il est payé pour faire des petites chroniques subversives à la TV, histoire de faire rire dans les chaumières. Il faut dire que dans cette France-là (ou plutôt ce qu’il est reste), les occasions de rire sont très rares, tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire : au nom de l’Égalité de genre, de la préservation des animaux et de la Nature, au nom de toutes les valeurs progressistes, au nom de la protection de toutes les minorités possibles, la vie quotidienne n’est qu’une suite interminable d’interdits. Lorsqu’un soir, lors d’un dîner où il a trop bu, il se laisse aller à une réflexion bêtement misogyne, il est immédiatement dénoncé par les autres convives. C’est alors que les foudres de la Justice, le déferlement des médias et l’hystérie des réseaux sociaux s’abattent sur sa personne qu’Alain comprend que son sort est scellé, pour quelques mots de trop qu’il ne pensait même pas vraiment !
Le petit livre d’Ilan Duran est aussi édifiant qu’il est drôle, aussi cruel qu’ambigu. Les mésaventures de son personnage central (bien peu sympathique au milieu de gens presque tous très antipathiques) et narrateur sont surtout un prétexte pour décrire longuement, par le menu de l’absurde, le cauchemar qu’est devenu la vie quotidienne une fois que le curseur du progressisme a été poussé à son maximum. Dans la France d’Alain Conlang, redessinée de façon administrativement bien étrange et truffée de ghettos communautaires, on se croirait dans un épisode de « Black Mirror » : l’Algorithme -roi décide des couples et des élections, la notation sociale (le « mapping ») est une menace permanente de déclassement pour chaque citoyen, tout est interdit (verni à ongle, vêtements neufs, ascenseurs, poupée Barbie, cheveux long, salle de bains individuelles, surpoids...) ou rationné (viande, fromage, alcool…) au nom de la préservation de la Nature, des sensibilités, des susceptibilités. Dans cette France de cauchemar, Alain voit s’abattre sur lui les foudres de toute la société, il est traîné en Justice (pour réflexion misogyne on lui propose une castration chimique de 10 ans), il est harcelé par les réseaux sociaux et les manifestants anti-ceci et pro-cela, il est devenu toxique pour le « mapping » des autres qui tous lui tournent le dos. Tout cela est drôle, féroce et cruel, facile à lire et on reste subjugué à chaque page par le nombre hallucinant d’interdits possibles dans une société qui a perdu le sens commun. Mais, des premières pages jusqu’à la dernière, j’ai malgré tout eu une impression étrange à la lecture de ce roman. J’ai eu l’impression un peu désagréable d’avoir à faire à un pamphlet, certes très drôle et perfide, mais aussi un peu réactionnaire « tendance Figaro ». Je ne connais pas suffisamment Ilan Duran pour savoir si j’ai raison d’avoir cet arrière-goût désagréable en bouche, mais cet arrière-goût est bel et bien là et je n’ai pas réussi à m’en défaire. Est-ce que « le Petit Polémiste » est une réaction épidermique de Duran à #metoo, au « Grand Méchant Wokisme » et à la Décroissance ? Je ne sais pas, et au fond cela me pose quand même un peu problème. Deuxième petit souci, le roman n’a pas réellement de fin et nous laisse au milieu du gué, brusquement et sans crier gare, et c’est très frustrant… Mais ce (gros) bémol étant posé, je ne renie pas le plaisir étrange que j’ai eu à lire ce petit roman pas comme les autres, qui fait de la vie quotidienne de 2022 un petit paradis de confort, de liberté et d’opulence à côté de l’enfer de la France d’Alain Conlang.
Dans une futur pas si loin que ça, Alain Colong est polémiste dans l'audiovisuel.
Lors d'un dîner, un peu ivre, il lance une phrase sexiste.
C'est le début de graves ennuis pour lui.
Son procès est programmé.
En effet, tout dans cette société est réglementé, surveillé.
Plus de place pour la moindre liberté.
Caméras, mapping draconien, algorithmes, délation.......
plus aucune place pour une identité proche.
C'est un roman bien écrit, une satire kafkaïenne,
S'il y a beaucoup d'humour, on ne peut s'empêcher d'avoir froid dans le dos.
Certes on n'en est pas là, mais une à une nos libertés s'amenuisent et on entre dans un système réglementé qui n'augure rien de bon.
A tel point que j'ai cru par moments ne pas pouvoir poursuivre ma lecture.
Quel roman déstabilisant décriant un futur vers lequel nous pourrions nous diriger si la société est poussée dans certains extrêmes.
Dans la lignée de 1984 de Georges ORWELL, nous nous retrouvons dans les années 2030.
Depuis de nombreuses années, le gouvernement exerce un large contrôle pour respecter certains préceptes que se soit en matière d'écologie, animale, d'idéaux d'égalité des sexes ou encore religieux. de plus en plus de nouvelles règles ou taxes sont mises en place, et, si les individus manquent à celles-ci leur "mapping" se verra impacté.
Lors d'un diner trop arrosé, Alain Conlang, polémiste télévisuel mais adoré des plus jeunes va, sur le ton de la plaisanterie faire une réflexion sexiste de mauvais goût. Il n'en faut pas plus pour être dénoncé. A partir de là la vie d'Alain Conlang va prendre un nouveau tournant dans l'attente de son futur procès...
Ce roman satirique pousse parfois certaines idées et concepts à l'extrême mais il a le mérite de pousser à la réflexion...
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