Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Si le précédent tome commençait par un cataclysme, celui-ci débute par une colle, posée là dans le prologue par le fils aîné d'une Papesse qu'on prend plaisir à retrouver l'espace d'un (trop) court instant... "Plutôt que de croire en Dieu, le temps est venu pour l'homme de se libérer de son créateur, et de croire, enfin, en lui-même." Voilà. Bien moins crétin que son frère cadet, il nous balance ça comme ça, le gamin, et va se coucher pendant que notre cervelle se met à turbiner... Vous avez 384 pages pour réfléchir à la question...
Une réflexion qui commence dès qu'on tourne la page puisqu'on retrouve Raoul en miettes et Gabriel en rage... C'est là que j'ai perdu le contrôle de la situation... Ne cessant dès lors de ponctuer ma lecture de tonitruants "Oh put***!" puis d'invectiver l'infâme Evêque Verinas de mes noms d'oiseaux les plus choupis (Vile pourriture ! Méprisable ordure ! Petit foutriquet ! Saloperie malfaisante ! Greluchon famélique ! Evêque cacochyme ! Misérable loque permafrostinée ! Bougre de galapiat dématérialisé ! ... Bon, OK, c'était bien pire que ça mais un peu de tenue, s'il vous plaît !)... Car il n'est rien de plus dangereusement facile que de tourner la tête de gens désespérés, victimes des propres conneries de l'humanité... Alors on se monte le bourrichon les uns les autres et on fait croire aux malheureux ce qu'ils sont encore en capacité d'entendre... Et à Dieu, on lui fait dire ce qu'il veut, il n'est pas là pour se défendre...
Alors n'allez pas fuir devant l'un des piliers de la physique quantique évoqué dans le titre ! Si l'on vous parle du fameux chat mais aussi de Pasteur, de photons et tout le toutim, nous ne sommes pas là dans un manuel scientifique ! En effet, il n'est rien qu'on ne puisse comprendre dans le présent bouquin, tant l'auteur y met du sien pour nous rendre les choses simples afin de mieux nous entraîner dans son intrigue ou tout s'enchaîne et se déchaine sans même qu'on ne prenne le temps de s'interroger... S'il est ici question de science et de religion, on aborde surtout des sujets de société d'ores et déjà d'actualité car rien n'est plus inquiétant qu'une civilisation qui ne parvient pas à se remettre en question pour rééquilibrer la situation avant que tout ne vienne à foirer...
Alors le lecteur se laisse prendre dans cet infernal engrenage, passant d'une époque à l'autre pour suivre tous les évènements, soumis à un suspense de tous les instants à tel point que la nuit blanche, je ne l'ai sentie qu'au petit matin, le coeur lourd d'avoir déjà atteint le culminant point final...
Parce qu'on suit avec toujours plus d'acharnement ces nouveaux Résistants que sont Gabriel, Raoul, Yosa et tous les autres tant on s'est attaché à eux au fil des tomes et des chapitres qui ont depuis défilé... On les voit combattre l'obscurantisme avec l'énergie du désespoir et on lutte à leurs côtés, tant on vit l'histoire plus qu'on ne la lit, parce qu'il s'agit un peu de notre avenir, à nous aussi, et ce qui nous est proposé dans un premier temps n'est pas du genre à nous rassurer... Et tandis qu'on prend pleinement part à l'intrigue, force est de constater que devoir quitter ces personnages s'avère un véritable déchirement une fois notre lecture terminée, d'où mon actuelle difficulté à rédiger cette chronique que j'espérais bien meilleure qu'elle ne l'est... Un vide intergalactique s'est en effet emparée de mon âme de lectrice passionnée... Gabriel est parti, W3 aussi, comme tous les autres d'ailleurs... J'aurais sans doute éclaté en sanglots si je n'avais pas pu compter sur Voyageur... L'idée m'avait certes effleuré l'esprit à la lecture du tome 2 sans que je n'ose trop faire de suppositions à ce sujet... Si je sais désormais avec certitude quelles âmes numérisées abritent ce robot, je suis particulièrement fière et reconnaissante envers l'auteur d'avoir su imaginer ce que pouvait être l'immortalité 2.0... Et une immortalité au service de son prochain, n'est-ce pas d'autant plus touchant ?
Car Voyageur a continué sa route pour nous montrer la lumière en traversant le temps, l'espace et les pages grâce à la plume de son auteur, toujours aussi fluide, toujours aussi belle... Ce style vif, efficace, tantôt empreint de clairvoyance ou de poésie même, qui fait de nous autres lecteurs les passagers littéraires d'un fabuleux périple...
Un fabuleux périple qui touche malheureusement à sa fin... Si Voyageur et les autres vont rester dans ma tête et mon coeur encore longtemps, je me dois désormais de lâcher prise et laisser cette chronique s'achever...
Chronique complète : http://deslivresetmoi7.blogspot.fr/2018/04/chroniques-2018-dieu-20-tome-3-la-boite.html
Entre deux romans noirs, un crochet avec un roman d’anticipation, mais pas que… le week-end de Pâques. Et pas le moindre. Un roman traitant de la religion et de la science. Le conflit entre science et religion ne date pas d’hier. Preuve en est, on débute avec la mort de Louis Pasteur en 1895 et une passe d’arme avec un curé lui apportant l’extrême-onction.
Le tableau est dressé.
Et Henri Duboc s’amuse à nous jeter corps et âme dans notre 21ième siècle. Il nous titille le cervelet pour ce qui est de l’attachement de l’homme à ses croyances et son évolution.
En 2053, notre futur est parti en vrille. Ça pullule d’hologrammes, de numérisation, de dématerrialisation. Après avoir été secoués par le réchauffement climatique, nous voilà totalement dépendants d’Internet. Au gré des chapitres, nous faisons des allers-retours dans cet avenir délabré et numérique à travers quelques personnages. Gabriel, 75 ans, jadis créateur de Memoriam, un cimetière universel en ligne. Il est approché par W3, un hacker légendaire en phase de repentance, avec une révélation fracassante. Notre civilisation risque de basculer dans l’obscurantisme. Preuve en est, dans ce futur pasteurisé, où les souvenirs des morts, quelques soient leurs religions, sont numérisés, Gabriel, le « Croque Monde » qui gère son entreprise avec éthique, doit faire face aux velléités de Monseigneur Verinas, un fanatique religieux de 1er ordre.
Plusieurs trames narratives s’imbriquent. On saute entre les flash-backs. On alterne entre les chapitres et des personnages, plutôt bien dessinés. Gabriel, W3, Verinas l’évêque de la capitale, Oranne, la papesse mère de famille, Yosa le fils surdoué de l’associé de Gabriel et Hattam, un savant barré à l’égo surdimensionné. Certes certains peuvent paraitre inégaux, mais Dieu 2.0 est le 1er d’une trilogie et si ma mémoire est bonne le T1 et le T2 ont été écrits en même temps.
Ce roman regorge d’humour. Il est atypique et provoque chez le lecteur, entre deux écarts de zygomatiques, une réflexion philosophique sur la place de la science, de l’informatique et de la croyance dans notre société. Longtemps, elles se sont affrontées. Rien de neuf. Mais avec l’avènement de la data, la science prend une nouvelle dimension. Jobs a remplacé Job.
Fait est que la technologie avancée par Henri, est toute à fait cohérente, qu’il s’agisse de smartphones, d’intelligences artificielles, de drones, de voitures électriques ou de dématérialisation du papier. Tout cela existe déjà. Nous entamons seulement nos névroses numériques. Le Yphone omniprésent, la data ostentatoire. Et ça devient jubilatoire.
Car si Vatican 3, le mariage des prêtres et la numérisation des baptêmes sont en avance de phase, en revanche, les sites de cimetières virtuels commencent à voir le jour. Cherchez, et vous serez surpris. Les bras m’en sont tombés.
Les références sont nombreuses pour les fidèles adeptes de l’anticipation, même pour les ouailles de la SF. Asimov, Bradbury, Orwell ont décidément posés des bases dont nous ne sommes pas prêts de nous dépêtrer. La lecture est plaisante. Comme je l’ai mentionné, un sourire se barre de temps à autre sur le visage du lecteur et remplace nos rides d’expression, sources d’une réflexion intense. Notamment quand une certaine IA vient à écrire ses propres nouvelles pour tester son humanité.
Reste Dieu 2.0, va un cran plus et pose une réflexion sur le besoin naturel de l’homme de croire. Les échanges entre Gabriel et W3 ont un fondement inaliénable. Sans œcuménisme aucun, sans prosélytisme, Dieu 2.0, fait vibrer en chaque lecteur, une question. Qui est Dieu en ce début de 21ième siècle? Et à partir de celle-ci découlent une kyrielle d’autres. Que représente-il ? Quelle est la force de la religion ? De quelle force parlons-nous ? Oui, il nous est facile de gloser sur le poids des religions dans notre société occidentale, mais ne croyons-nous pas davantage en la technologie ? Les GAFAM deviennent un lieu d’échange, où nombreux sont ceux qui cherchent à « susciter l’adhésion ». Au-delà même du médium, ne faisons-nous pas de la science, un objet même revêtant une part de croyance en son sein ? Ne portons pas nous-même la science aux nues ?
Au-delà des problèmes de définition, il demeure la question de l’observable et de la croyance. Une question qui prend ses sources aux confins de l’humanité. Alors quand une IA envisage de tuer Dieu, faut-il encore qu’elle puisse comprendre ce que représente Dieu pour les hommes ?
à suivre avec Dieu 2.0, Tome 2 : Bye Bye Internet
Après un prologue de la Mort qui tue tant il est accrocheur (Naaaan mais sans déconner, ce Prologue mes amis! Désolée mais fallait vraiment que je vous exprime mon éblouissement!), l'auteur poursuit admirablement sur sa lancée, et s'attelle à une tâche... Pas simple, mais qu'il réussit pourtant avec brio : Faire s'effondrer le monde. Si si. Rien de plus, rien de moins. Tout cela en une poignée chapitres. Si si. A grands coups de tremblement de terre apocalyptique. Si si. Et au sens propre hein, parce que la maison ne recule devant aucun sacrifice pour vous ébahir !
Alternant dès lors les chapitres avec subtilité, entre la deuxième moitié du XXIème et la fin du XXIIIème siècle pour un suspense de tous les instants et une tension qui monte crescendo au fil des pages, l'auteur nous livre ici une intrigue toujours aussi bien construite et rondement menée, ne manquant pas d'aborder une fois de plus des sujets qui ne sont pas si futuristes qu'on pourrait le croire... Evoquant les névroses numériques quand on parle du tout connecté... Evoquant le risque des dérives fanatiques quand on voit nos concitoyens se faire massacrer pour un Dieu qui, vraisemblablement, n'en a jamais demandé tant... Evoquant des "camps de réfugiés tectoniques" à l'heure même où l'on rase la "jungle de Calais"... Pour rappel : Un roman d'anticipation... Mais pas que...
J'ai en outre pris grand plaisir à retrouver ces personnages rencontrés dans le premier tome. Déjà soignés dans le roman précédent, j'ai trouvé ceux-ci plus approfondis, plus mûris encore. Mention spéciale pour ce cher W3, pourtant pas si présent mais omniprésent, et décidément le plus humain dans ce qu'on fait de mieux en matière d'I.A., peut-être plus humain... Que les humains eux-mêmes ! Qui l'eut cru ? Et pourtant n'est-ce pas l'homme et sa profonde humanité qui se révèlent bien prompt à dispenser maux et jugements, bien capable de réveiller ses plus bas instincts lorsqu'il se sent en danger... L'humanité en somme est une notion bien relative... Bref...
Servi par une plume toujours aussi fluide et savoureuse, l'auteur n'oublie pas le thème qu'il avait abordé dans le premier tome, à savoir le conflit intemporel qui existe entre science et religion, et ne cesse ici de l'approfondir... Et les deux prennent cher, c'est moi qui vous le dis ! Faisant l'objet, selon moi, d'un traitement digne de la grande querelle des Anciens et des Modernes qui a animé la fin du XVIIème siècle ! Pour autant, n'est-ce pas là une guerre qui n'a pas lieu d'être ? Quand on entend d'un côté que la phrase la plus importante en science est "Je ne sais pas", et qu'on nous répond de l'autre que "La croyance est quelque chose de terriblement beau, et humain. Parce que c'est mettre de l'espoir là où il n'y en a plus aucun" (Ca c'est, même une phrase qu'aurait pu sortir Galadriel à Frodon lorsqu'il était dans une sacrée panade... Rhooo je les vois d'ici, dans la forêt de Lothlorien... Hum... Mais je m'égare, excusez-moi!) ? Pourrions-nous donc vraiment nous passer de l'un ou de l'autre ?
Bon... La suite au prochain épisode... Quoi? Quoi ?! QUOI?! Sacré nom de Dieu (oui, encore lui, pardon!) mais qu'est-ce que c'est que cette fin ?! Car oui l'auteur, non satisfait de nous avoir servi un roman plus sombre où le suspense se révèle particulièrement haletant, pousse le sadisme jusqu'à nous laisser en plan avec un sa***erie de p***tain de sablier... Ca, ça je vous le dis : C'EST FRANCHEMENT PAS GENTIL ! (Oui, désolée mais fallait vraiment que je vous exprime ma frustration!)
En bref, et au risque de me répéter : Une véritable petite pépite du futur... Dont j'attends la suite avec impatience...
Un véritable OVNI littéraire : "Dieu 2.0 – La Papesse Online" de Henri Duboc aux éditions Lajouanie.
Le pitch : En 2053, dans un monde qui sait désormais ce que « réchauffement climatique », « guerre nucléaire » et « techno-dépendance » veulent dire, Gabriel, 75 ans, est le « Croque Monde » pour avoir eu l’idée, 40 ans plus tôt, de créer « Memoriam », le site Internet universel qui accueille les sépultures numériques de milliards de défunts, mises en ligne gratuitement sous forme de pages personnelles, ce qui ne fait pas l’unanimité sur le plan religieux… C’est pour éviter de basculer dans l’obscurantisme que W3, un hacker aussi renommé que redoutable, en plein repentir après un coup de folie meurtrier, décide de contacter Gabriel pour lui soumettre une idée : Tuer Dieu…
C’est à l’occasion de la soirée Bookeen Café que j’ai eu l’occasion comme le plaisir de rencontrer cet auteur fort sympathique et découvrir son premier roman fort atypique, que je me promettais de lire le plus rapidement possible au terme d’un échange des plus chaleureux… C’est désormais chose faite ! Le pari n’était pourtant pas gagné avec moi qui suis une littéraire dans l’âme, une scientifique dans les chaussettes et une sous-quiche pour tout ce qui concerne les nouvelles technologies… Et pourtant…
Et pourtant je me suis régalée à la lecture de ce roman qu’il m’a pourtant été si difficile de résumer tant il est dense et complexe !
Alors même que Deezer avait la brillante idée de me passer du Soprano avec « Le Diable ne s’habille plus en Prada », très à propos, je me plongeais donc volontiers au cœur de cette intrigue particulièrement bien construite et admirablement maîtrisée. Parfois très technique mais sous couvert d’humour, le style de l’auteur n’en reste pas moins foncièrement plaisant. Voyageant dans le temps au gré des flash-backs et autres « documents » à la disposition du lecteur, ce dernier se voit ainsi donné une belle leçon d’Histoire… du futur… Oui l’époque a changé… Mais en est-on si sûr ? « Roman d’anticipation mais pas que… » Oui, pas que, car l’auteur met subtilement en avant des questions, bien d’actualité cette fois-ci, qui font tant débat de nous jours et qui pourraient un jour nous conduire à un drame si nous ne sommes pas en capacité de les régler… Poussant ici ces questions jusqu’à l’excès par le biais de personnages particulièrement soignés et foncièrement savoureux, ce roman franchement atypique traite au final du conflit intemporel qui existe entre science et religion, à l’heure où certains exercent leur folie meurtrière au nom de Dieu… Mais qui est Dieu ? Alors qu’on croit bien davantage en Google, la science n’est-elle pas aussi une religion ? L’une est-elle à bannir au profit de l’autre ou peut-on concilier les deux ? Doit-on se méfier de Dieu ou de ceux qui se prennent pour Dieu ? Vaste débat, passé, présent, et visiblement à venir…
En bref, un OVNI littéraire sûrement, mais un petite pépite sans aucun doute dont j’attends la suite avec impatience !
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...