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Quelle claque ! Le jeune Matteo vit deux vies : une en couleurs et une en noir qui le rattrape surtout la nuit. Un homme en noir l’engloutit petit à petit.
Le sujet des violences sexuelles est traité tout en subtilités mais la réalité est terrible. Comme dans la vie de Matteo, cette bande dessinée alterne entre des pages aux couleurs vives et des pages où le noir est la couleur dominante.
J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui nous fait voir le traumatisme à la hauteur de l’enfant victime. C’est une bande dessinée qui prend aux tripes, je ressors toute chamboulée de ma lecture. J’ai trouvé le visage de Matteo très expressif ; j’ai ressenti toute sa détresse et, en même temps, toute sa force pour continuer à avancer.
Je trouve la couverture très réussie qui en dit long sur la place de l’homme en noir pour Matteo.
A mettre entre des mains averties. C’est une lecture poignante qui vous chamboulera !
Je ne pensais pas être si touchée par cette BD et son histoire un peu bizarre, entre le fantastique et la leçon de vie.
Cette BD de Grégory Panaccione, sortie en 2023, a plusieurs niveaux d'interprétation. Elle est adaptée du roman éponyme de l'écrivain italien Antonio Moresco (publié 10 ans plus tôt en Italie sous le titre La lucina, c'est Daniel Pennac qui en avait conseillé la lecture à Grégory).
Des pages très sombres, illuminées par une toute petite lumière, une lumière vacillante qui ne s'allume qu'à la nuit tombée et qui semble dire : tu n'es pas seul dans cette obscurité, fais taire tes peurs, viens.
La solitude de ce vieil homme est vraiment palpable, elle imprègne chacune de ses journées rythmées par un silence pesant, les interactions avec d'autres personnes étant peu nombreuses, il n'y a que cette lumière qui alimente son imagination et qui devient une obsession, un but à atteindre.
Dans ce hameau abandonné où il finit ses jours - il en est le seul habitant - la nature est omniprésente, parfois réconfortante, d'autres fois effrayante…
Métaphore de la mort, texte magistral sur la vieillesse et la solitude : il y a une profondeur immense dans cette adaptation bouleversante qui dit en images fortes la mort, le temps qui passe.
"Je suis venu ici pour disparaître dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant.
Le soleil vient tout juste de s'effacer derrière la ligne de crête…
… la lumière s'éteint.
Je suis immobile et pourtant…
… de temps en temps…
Comme si je chutais assis sur une balançoire aux cordes fixées en quelques endroits infiniment lointains de l'UNIVERS.
Je reste encore un long moment assis là.
Pas un signe de vie humaine…
Et chaque nuit…
… cette petite lumière…
… qui s'allume soudain."
J’ai ouvert cette bande dessinée sans rien savoir d’autre que les informations ou sentiments donnés par la couverture. Un enfant dont on ne voit que le visage apeuré écrasé par l’ombre d’un homme fumant. Il écrase son mégot avec un sourire malaisant.
La BD s’ouvre sur le réveil de l’enfant, Mattéo. Les auteurs suivent avec beaucoup de précision son quotidien, entre ses parents, sa vie à l’école, ses lectures, ses jouets et ses fins de journée (avec le rituel pour dormir). La peur apparaît peu à peu dans les gestes et le comportement de Mattéo, provoquant l’empathie de ses parents tout comme leur incompréhension. Ils ont le sentiment de faire vivre un quotidien banal et heureux pour leur fils. Ils ne voient pas et ne comprennent. La peur de l’enfant est complètement inconnue. Elle n’a pas visage humain et Mattéo n’a pas les mots pour la définir, l’affronter et donc en parler.
Les auteurs avancent avec beaucoup de pudeur et de délicatesse vers ce qui pèse et bouleverse le jeune garçon. Cette BD tient sa force en restant à hauteur d’enfant. Le point de vue est vraiment celui d’un être qui ne sait pas. On voit la solitude de la situation, l’impossibilité à nommer, à dire, la culpabilité, la violence qui engloutissent Mattéo. En décrivant son quotidien et ses habitudes, on voit l’importance de l’imaginaire et des lectures, notamment celles des super héros qui sont vraiment là pour le réconforter.
Graphiquement, le réel est bien ancré sans tomber dans le rendu trop documenté ou réaliste. Ce qui compte c’est la vie et l’énergie d’un enfant curieux et avide d’aventures rattrapé par « cet homme en noir ». Le dessin devient alors sujet de la BD car il exprime les angoisses de Mattéo avant que les mots éclairent encore plus la situation. Ce dessin, la description qu’il en donne est un appel au secours. La BD raconte très finement le chemin douloureux pour atteindre la vérité. C’est tout un questionnement qui s’ouvre sur le rapport entre le réel et l’imaginaire, sur ce que chacun, et notamment les enfants, va puiser pour se protéger.
Cela commence avec légéreté, on suit Mattéo, un enfant qui semble entouré d'une famille très aimante. Sauf que le garçon voit ses nuits envahies par des cauchemars récurrents, habités par un homme en noir effrayant. Mattéo est de plus en plus à la traîne à l'école et ses angoisses nocturnes semblent envahir aussi ses journées. Seul son meilleur ami semble dans la confidence et l'épaule. La maman de Mattéo l'emmène finalement chez un psychologue pour qu'il puisse partager ses angoisses.
L'album évoque le traumatisme d'un enfant marqué par l'inceste. Un sujet tabou, qu'il est louable de voir mis en avant dans ce récit.
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